Chapitre 9
Thomas-Jared
On cogna à ma porte. Je savais déjà que c'était mon frère. Le reste du monde préférait m'ignorer en temps normal, mis à part à quelques occasions désagréables. Je ne pris pas la peine de me lever de mon fauteuil. Zack savait faire comme chez lui.
- Entre, dis-je simplement.
Il faisait peine à voir ces derniers temps. Il semblait plus épuisé que jamais et oscillait constamment entre la colère et le désespoir. Cette Alleb le perturbait. Je l'entendis entrer, mais il ne prononça pas le moindre mot, ce qui m'inquiéta. Habituellement, à peine avait-il posé un pied dans ma chambre qu'il commençait à vider son sac. Là, il était trop silencieux. Je me levai et me retournai vers lui.
- Qu'est-ce qu'il y a, Zack?
- Père veut que tu viennes avec moi. On part demain.
Mon cœur manqua un battement et ma gorge se serra. J'avais horreur de ces missions dans lesquelles mon père envoyait Zack. Surtout quand je le voyais revenir, un peu plus profondément brisé à chaque fois.
- Je... Je suis désolé, Thom... j'ai essayé, je...
Je savais qu'il aurait voulu pouvoir prendre tous les coups à ma place, mais il ne le pouvait pas et je ne le voulais pas. Alors je relevai la tête et, prenant tout mon courage et ma détermination, lui demandai:
- Qu'est-ce qu'on doit faire?
L'expression qu'afficha mon frère face à ma résignation me brisa le cœur. J'avais déjà tenté de lui dire qu'il n'avait pas besoin de me protéger, mais on ne pouvait faire entendre raison à quelqu'un d'aussi têtu que Zachary Hayle.
- La fille, encore. Elle est presque rendue à la capitale, donc ça va nous compliquer la vie. Mais elle est assez stupide pour se jeter vers moi si je me pointe alors...
- Arrête de l'insulter comme ça. Tu la connais même pas.
Il roula des yeux.
- Mais c'est vrai, merde! Je vais pas commencer à mâcher mes mots et prendre des pincettes!
- Non, évidemment, t'apprendras pas le respect d'ici demain.
Je vis sa mâchoire se contracter. Mes reproches l'énervait. Sauf que contrairement au reste du monde, il ne me faisait pas peur. De plus, je ne lui reprocherais pas son attitude si je ne la sentais pas forcée. Je savais très bien ce qu'il faisait. Il tentait de se convaincre qu'il méprisait cette fille pour se sentir moins coupable de ce qu'il lui faisait subir.
- Je déteste père de m'obliger à t'amener, grogna Zack, souhaitant changer de sujet avant que je ne le mette face à son hypocrisie.
Une idée illumina alors mon regard. Une façon pour moi, et pour mon frère, d'avoir une petite vengeance sur notre géniteur. Une vengeance sans conséquences. Le seul type que nous pouvions nous permettre.
- On devrait la laisser atteindre la capitale.
- Pourquoi? Ça nous compliquerait la vie, non?
Je haussai les épaules avec un petit sourire en coin.
- Ça lui permettrait d'apprendre toute la vérité. De la bouche du roi d'Effarans.
Mon frère, comprenant mon idée, esquissa un sourire.
- Tu es diabolique, frérot. Si quelqu'un savait... tu serais exécuté pour trahison.
Je haussai les épaules à nouveau, avec peu d'intérêt cette fois-ci.
- Personne ne le saura. Ça reste entre toi et moi. Après tout, c'est juste un accident.
Je fis un clin d'œil à mon grand frère qui m'adressa un sourire légèrement exaspéré, mais plutôt amusé et me donna une tape sur l'épaule en me serrant contre lui.
- Eh bien! Il semblerait que cette fille ait de la chance cette fois-ci. On part demain quand-même. T'es mieux de penser à un bon plan pour la faire sortir de là, par contre.
- Oh! Oui! T'inquiètes pas! Ça va juste me prendre quelques semaines...
Question que cette Alleb puisse profiter un peu de sa sécurité et d'un entraînement intensif. Du moins, je l'espérais. Sinon ce roi était un véritable incompétent.
Mon sourire équivoque poussa mon frère à rouler des yeux. Il s'éloigna vers la porte avec un sourire, mais se retourna tout de même vers moi avant de sortir, affichant une expression plus grave.
- Fais attention Thom... Ce genre de choses...
- Je sais, le coupai-je.
Zachary semblait incapable d'arrêter de s'inquiéter pour moi. Et mon amertume montante des derniers temps ne semblait pas l'aider. Mon frère garda ses yeux fixés sur moi avec intensité, attendant que je réplique. Plantant mon regard dans le sien de la façon la plus rassurante possible, je soupirai:
- Toujours.
Avec un hochement de tête rassuré, mon frère quitta la pièce.
_____
Heyy!!
Petit chapitre du point de vue de Thom (our sweetheart)!
Vous en pensez quoi?
Hâte à la suite?
À plus les chèvres!
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