Chapitre 11
Alleb
J'avais encore tant de questions, mais Rogan nous conseilla d'aller prendre un bain et de nous reposer. Il nous attribua de grandes chambres avec une salle de bain adjacente. Je poussai un soupir de contentement en m'enfonçant dans l'eau chaude qui avait été versée par une pompe magique dans ma baignoire. Je restai dans mon bain jusqu'à ce qu'il devienne tiède, m'y endormant presque. Débarrassée de la crasse s'étant accumulée sur moi depuis deux jours, je mangeai ensuite le repas qui fut apporté à ma chambre. Un peu plus de ces petits fruits piquants l'accompagnait et un sourire s'étira inconsciemment sur mes lèvres. Ils étaient un vrai plaisir à déguster.
Après avoir mangé et m'être préparée, je me jetai sur le grand lit confortable trônant dans un coin de la chambre. Jamais je ne m'étais allongée sur quelque chose d'aussi moelleux. Pourtant je n'arrivais pas à trouver le sommeil. J'étais épuisée, mais mes yeux restaient fixés au plafond, incapables de se fermer. Des pensées tourbillonnaient dans ma tête, m'empêchant de me détendre.
C'est quoi cette prophétie de cul de babouin qui sort de nul part après seize ans et vient gâcher ma vie?
Le roi te l'a expliqué, idiote. C'est toi qui va déterminer l'issue de la guerre.
Wow, merci, c'est si aidant! Qu'est-ce que ça veut dire?! Qu'est-ce que je suis censée faire?!
Calmes-toi. Tu vas être formée, foutre une raclée à Hayle et détruire l'armée exatëum jusqu'à ce que la paix revienne.
Tu as raison... Merci conscience...
Bah, ça c'est si t'arrive à résister à ses beaux yeux...
Qu'est-ce que tu racontes?!
Moi? Rien! Du moins, rien que tu ne penses pas déjà...
Je me tournai sur le côté dans mon lit en poussant un grognement, fermant fort les paupières en tentant d'ignorer ma conscience. Je détestais Hayle. Profondément. Sauf que je devais admettre avoir ressenti une pointe d'empathie pour lui lorsqu'il s'était pratiquement effondré sur mon épaule, semblant si fatigué. Je secouai la tête, ouvrant les yeux et me retournant sur l'autre côté. Je ne devais pas oublier que juste après, il m'avait pratiquement cassé le nez d'un coup de botte et m'avait tirée violemment par les cheveux sur le plancher de l'auberge. À ce moment, j'avais vu une telle monstruosité dans son regard, quelque chose de froid, d'insensible, qui n'était pas là au début de notre altercation. Son arrogance avait été remplacée par un calme glacial et destructeur, une indifférence violente. Une sueur froide glissa le long de mon dos rien qu'à y penser. Tournant et retournant dans mon lit, je m'enfonçai dans la paranoïa. Il allait me retrouver. Il était peut-être déjà là, à m'observer dans un coin de ma chambre, prêt à m'attaquer de nouveau.
Je me redressai d'un bond, au bord des larmes, la respiration courte et rapide. La panique agrippait mon cœur, la terreur me glaçait jusqu'aux os.
Je fermai les yeux et pris une grande inspiration. J'étais en sécurité ici, au moins pour quelques jours, le temps qu'il trouve une façon de s'infiltrer. Et lorsqu'il viendrait pour moi, je serais prête. Je lui ferais payer tout ce qu'il avait fait. Je devais canaliser ma peur et ma douleur pour les transformer en haine et la diriger contre lui. Manier mon animosité, ma fureur, comme l'arme de ma vengeance.
Je parvins à me ressaisir. Je me couchai dans mon lit, le cœur battant toujours un peu trop vite. J'aurais aimé que Carter soit à mes côtés pour me serrer dans ses bras et m'aider à me calmer.
L'épuisement eut finalement raison de moi et je finis par m'endormir.
°°°
Le soleil filtrant par les rideaux couvrant les fenêtres de ma chambre me réveillèrent. Je me retournai en enfonçant ma tête entre les deux oreillers. Je ne voulais pas me lever. J'étais bien, endormie, loin de la peur, de la douleur, de la réalité. Mais j'avais une vengeance à préparer. Alors j'ouvris tranquillement les yeux et m'étirai avant de me redresser. Je sortis du grand lit confortable et enfilai les vêtements qui avaient été laissés pour moi sur la table. Je grimaçai en remarquant la robe blanche légère, taillée dans un tissu extrêmement doux. Elle était magnifique, mais je me demandais sérieusement comment j'arriverais à m'entraîner au combat en portant cela. Peut-être Rogan n'avait-il pas les mêmes plans que moi...
Je sortis de ma chambre et demandai mon chemin à un employé du palais qui, avec une extrême gentillesse, m'escorta jusqu'à la salle à manger. Mes amis et Rogan y étaient déjà avec un jeune homme que je ne connaissais pas. Il avait les cheveux blond vénitiens et les yeux verts, semblait très grand, même assis, et était très bien habillé. Des tâches de rousseurs parsemaient son visage, lui apportant quelque chose de doux, contrastant avec sa mâchoire carrée. Il était très beau, mais ce qui me marqua surtout fut la gentillesse qu'il dégageait.
- Alleb! Bon matin! m'accueillit chaleureusement Rogan. Je te présente mon fils, Zain.
J'adressai un grand sourire au jeune homme en m'asseyant à côté de Carter.
- Zain, voici Alleb, la fille d'Ophélia, reprit le roi.
Le jeune homme m'envoya un sourire légèrement crispé par la gêne. Il devait être un peu plus vieux que moi, mais pas beaucoup. Nous commençâmes à manger et mes yeux s'éclairèrent en remarquant les fruits que j'aimais tant.
- J'en ai demandé spécialement pour toi, me dit Rogan avec un sourire. J'ai cru remarquer que tu les aimais particulièrement.
- Ils sont incroyables. La meilleure chose que j'aie goûté de ma vie!
L'homme me fit un grand sourire.
- Ce sont des Miaras. En plus d'être délicieux, ils ont plusieurs vertus. Par exemple, ils sont très nourrissants.
Je commençai à écailler la coquille jaunâtre du petit fruit avec un sourire. Rogan déplaça son regard sur chacun de nous avant de le reporter sur son assiette un moment en disant:
- Parlez-moi un peu de vous.
- Alleb, est folle, répondit tout naturellement Carter, en prenant une bouchée dans son assiette.
- Pas autant que moi, lança simplement Alyson.
Eh! Je n'allais pas le laisser s'en sortir comme ça!
- Et Carter est débile! répliquai-je en lui envoyant un regard mauvais, mais rieur.
Il me sourit grandement et me tira la langue l'instant d'une seconde. J'eus envie de lui lancer quelque chose à la gueule, mais tout ce que j'avais dans mes mains était le Miara et après avoir passé tant de temps à l'écailler, j'avais bien l'intention de le manger. Alors je me contentai de rouler les yeux en réprimant un sourire. Rogan nous observait, amusé, tandis que son fils nous portait peu d'attention.
- J'en déduis que vous êtes très proche, dit le roi, son regard fixé sur moi et Carter.
- Pffft! Proche est pas le bon mot, répliqua Alyson.
Je rigolai, légèrement gênée. J'étais habituée à ce que tout le monde soit habitué à ma relation avec Carter qui, bien que fusionnelle, était complètement platonique.
- On a grandi ensemble, expliquai-je avec un petit sourire.
Avant que quelqu'un ne continue sur le sujet, je lançai:
- Rogan... je, j'ai pensé hier soir et... je veux pouvoir me défendre contre Hayle. Et pour ça, il faut que j'apprenne à me battre. Je me disais que peut-être tu pourrais m'aider.
- Mais bien sûr! répondit le roi avec un grand sourire. Zain s'entraîne déjà avec notre maître d'arme, vous pourrez le joindre et je demanderai à quelques-uns de mes meilleurs hommes de vous aider. Quand voudrais-tu commencer?
- Aujourd'hui, c'est possible?
- Je pense que je peux faire quelque chose, oui.
- Merci beaucoup! Oh... et, Rogan... bien que la robe soit magnifique, j'apprécierais des pantalons.
- Ah! Oui... Pardonne-moi, je ne connaissais pas tes goûts. Carter, Alyson, est-ce que les vôtres vous conviennent?
Carter hocha poliment la tête tandis qu'Alyson répondait:
- Comme Alleb, j'aimerais m'éviter les robes.
- Parfait, j'en informerai les responsables. Et vous joindrez-vous aux entraînements?
Le regard de mes deux amis brillèrent légèrement tandis qu'ils approuvaient.
°°°
Le premier entraînement se déroula bien, même si j'étais sûre que j'allais être couverte d'ecchymoses le lendemain. Alors que Carter profitait de la fin de l'entraînement pour pratiquer son tir à l'arc, je l'observais avec intérêt. Il expira et atteignit la cible en plein centre. Il se déplaça vers la deuxième, encochant la flèche, puis s'arrêtant et bandant son arc. Inspiration, expiration. Ses doigts se relâchèrent et reculèrent légèrement, laissant la corde revenir en place avec puissance, propulsant la flèche qui atteignit la cible, toujours en plein centre.
- J'ai jamais compris comment tu faisais ça, dis-je avec admiration.
- C'est juste une question de répétition, répliqua modestement Carter. Il faut répéter le même mouvement, de la façon la plus proche possible à chaque fois. Plus c'est identique, plus c'est précis.
- Ça a pas l'air plus facile, répliquai-je avec un petit sourire.
Il se retourna vers moi avec un sourire et dit:
- Chacun ses forces. Je pourrais jamais être aussi stupide que toi.
Je me jetai sur lui pour l'attaquer gentiment, le faisant rire aux éclats et sa bonne humeur m'emporta.
°°°
Pendant une semaine, je passai chaque seconde possible à m'entraîner. Lorsque mes enseignants me disaient que c'était assez pour aujourd'hui et quittaient la salle, j'y restais, répétant encore et encore les mouvements qu'ils m'avaient montrés. J'avais un mannequin en paille pour me pratiquer que j'avais amicalement baptisé Hayle. Je ressentais une étrange satisfaction à chaque fois que mon épée de bois ou mes poings s'abattaient sur lui. Comme si, en frappant ce stupide sac de paille, je pouvais réellement blesser le jeune homme.
Têtue comme j'étais, il n'y avait pas moyen de me faire quitter la salle d'entraînement avant que je n'aie décidé que j'avais fini. Carter le tenta tout de même plusieurs fois. Alyson s'y essaya aussi, mais abandonna rapidement et devint ma coéquipière. On ne ménageait pas l'autre, comprenant que c'était la seule façon pour s'améliorer. Chaque matin, je me réveillais courbaturée et mon corps était couvert d'ecchymoses. Cela ne m'arrêtait pas. Je travaillais en direction de ma vengeance et je m'en rapprochais. C'était tout ce qui importait.
Lorsque je n'étais vraiment plus capable, je prenais un long bain chaud, puis j'allais me promener dans les jardins du palais. J'étais assise sur un banc, les yeux fermés, respirant l'air frais embaumé par l'odeur des fleurs, lorsque j'entendis des pas, puis la voix de Rogan.
- Je peux? demanda-t-il.
J'ouvris les yeux pour le voir faire un geste en direction du banc. J'hochai la tête et me décalai légèrement pour le laisser s'asseoir. Nous restâmes un moment en silence, observant le jardin et son calme apaisant.
- Tu aimes cet endroit, observa Rogan.
J'hochai la tête et soupirai:
- J'ai l'impression qu'ici, le temps s'arrête. Que je ne suis pas Alleb Delevia, l'élue, l'orpheline, qui n'a plus de village... je suis juste un être vivant évoluant avec ces autres êtres vivants. Je suis en paix ici.
Le roi posa une main sur mon épaule et souffla avec une légère hésitation:
- Je comprends la haine et la détermination qui brûlent en toi, Alleb. Je comprends que tu veuilles te venger, mais... Je ne crois pas que tes entraînements soient sains, en ce moment. Tu vas te blesser sérieusement, si tu continues comme ça.
Je savais qu'il avait raison. Mon corps endolori ne cessait de m'implorer de ralentir, de lui laisser un moment de répit. Alors j'avouai à Rogan ce qui me torturait.
- J'ai peur, soufflai-je. J'ai peur de ne pas être prête, de ne pas être capable de me défendre lorsqu'il va revenir pour moi.
- Alleb... répondit le roi dans un souffle rassurant. Tu es ici, avec moi, dans l'endroit le plus sécurisé d'Effarans. Il ne t'atteindra pas, ici. Si tu restes patiente, tu vas devenir une très bonne combattante et, crois-moi, je ne risquerais jamais de te mettre dans une situation dangereuse si tu n'es pas prête.
- Parce que je suis l'élue? demandai-je, l'amertume perçant dans ma voix.
Rogan secoua la tête.
- Parce que tu es la fille de ma meilleure amie. Ça peut te paraître étrange puisque tu ne me connais pas, mais ta simple existence compte beaucoup pour moi. Je le dois à Phéli de te protéger.
Ses mots me rassurèrent. Ma peur s'atténua et bien que mon désir de vengeance, lui, n'avait pas faibli, cela pouvait attendre. Je hochai alors la tête et serrai Rogan dans mes bras. Il en parut d'abord surpris, puis me rendit mon étreinte.
- Merci... Merci pour tout, soufflai-je.
Il m'envoya un sourire rassurant avant de se retourner, comme s'il venait de se souvenir de quelque chose. Il me tendit une petite boîte en disant:
- C'était à ta mère. Elle voulait que je le donne à la personne qui suivrait sa voie. Je pense qu'il te revient.
J'ouvris la boîte, y retrouvant un collier au pendentif représentant un dragon s'enroulant autour d'une épée. Les détails étaient épatants. Je me demandai même comment il était possible de faire un travail aussi précis. C'était un objet magnifique.
- Merci... soufflai-je. Je compte la rendre fière.
- Elle serait déjà fière de toi, Alleb, répliqua Rogan avec un petit sourire.
Je le lui rendis. Sentant la fatigue m'envahir je m'excusai et allai me reposer un peu avant le souper.
°°°
Plus d'un mois était passé depuis notre arrivée à la capitale. Passé la première semaine, j'avais ralenti le rythme de mes entraînements, mais j'y mettais toujours plusieurs heures par jour, alternant les leçons de magie et de combat, sauf le dimanche ou Rogan avait décidé de nous obliger à prendre une pause. Je me sentais forte, je me sentais capable d'affronter le monde entier.
Mes heures d'entraînements avec Alyson nous avaient beaucoup rapprochées. Elle n'avait pas tort lorsqu'elle disait être plus folle que moi. J'étais immature et impulsive, mais elle, elle avait une double personnalité surprenante. Parfois, elle était forte, sérieuse, une vraie dure à cuire avec des pensées profondes... et la seconde d'après elle était une fillette exubérante avec une capacité d'attention d'un quart de seconde et aucune patience. Parfois les deux se mélangeaient et, bien que ce soit troublant, je trouvais cela rafraîchissant en quelque sorte. Sa franchise et son intensité faisaient écho à mon besoin d'authenticité. J'avais aussi beaucoup d'admiration pour la façon dont elle était complètement indifférente à ce que les gens pensaient d'elle, ce qui lui permettait d'être à ce point elle-même.
Je tentais de mon mieux d'être là pour Carter comme il l'avait toujours été pour moi. Étant plus réservé, il ne se laissait pas si facilement aller et les éclats de sentiments n'étaient pas son genre. J'avais pris l'habitude de m'introduire dans sa chambre pour que l'on puisse parler seul à seul. Dans ces moments intimes, on se permettait tous les deux de dire des choses que l'on n'osait pas avouer à voix haute et de pleurer. On se permettait de guérir ensemble.
Ce jour-là, c'était le Grand Combat, un tournoi dans lequel les meilleurs combattants d'Effarans s'affronteraient pour le titre de Grand Champion. Rogan avait catégoriquement refusé que je m'inscrive, ce qui m'avait frustré. Par contre, j'avais pu négocier pour y assister. Ce serait la première fois qu'Alyson, Carter et moi sortirions du palais. Zain en avait profité pour demander à nous accompagner. J'avais eu quelques interactions avec lui. C'était un véritable géant, plus grand que Carter, son père, ou même Hayle. Malgré sa carrure imposante, il était profondément gentil et assez renfermé. Son calme était apaisant, mais inquiétant lorsque l'on savait qu'il était entraîné depuis son jeune âge pour savoir se défendre.
J'observais les gens se rouer de coups dans l'arène sous les commentaires d'Alyson qui me faisaient éclater de rire. Elle avait définitivement un problème d'agressivité. Nous nous étions déguisés pour ne pas attirer l'attention et étions accompagnés de deux gardes n'étant pas en uniforme. Un concurrent reçu un genoux au visage, lui brisant le nez et Alyson hurla:
- Oui! Enfin, bordel! C'était pas si dûr!
Je ricanai alors que l'adversaire était nommé vainqueur de ce combat. Je voyais Carter analyser les mouvements des hommes et femmes dans l'arène. Il jaugea les deux nouveaux concurrents; une femme à la carrure imposante et un homme grand et fin qui se déplaçait avec souplesse. Ils se mirent en garde et Carter me dit:
- Il va perdre.
- Pourquoi?
- Trop de fioriture. Elle va droit au but. La stratégie du gars pourrait marcher s'il s'arrangeait pour toujours être hors de la portée de son adversaire et la faire bouger, pour l'épuiser, mais, là... il va perdre.
Comme de fait, quelques courtes minutes plus tard, la femme attrapa l'homme par le cou et le plaqua au sol avec une telle violence qu'il ne parvint pas à se relever immédiatement. Elle avait gagné.
- Bravo, dis-je en me retournant vers mon meilleur ami.
Il me fit un sourire fier et haussa les épaules.
- C'est juste de l'observation. T'as juste pas la patience de le faire, ricana-t-il.
Je roulai des yeux, mais il avait raison. Le prochain combat ne m'intéressait pas plus que ça, les deux adversaires tournaient en rond, n'osant pas réellement attaquer. J'en profitai pour explorer les estrades des yeux. Il y avait des gens des quatre coins de mon royaume, des Effransas de toutes les formes, de toutes les couleurs et de toutes les classes sociales puisque Rogan avait financé le tournoi pour qu'il soit gratuit pour la population. C'était un événement annuel adoré par les habitants de la capitale et tous les plus grands combattants venaient tenter de faire leur preuves dans l'arène et de remporter le prix. À un moment, je croisai un regard bleu qui semblait m'observer. Je n'y prêtai pas grande attention, sauf que je sentais toujours qu'on m'épiait. Alors je retournai mon regard vers l'endroit où je pensais avoir aperçu la personne.
Au milieu de la foule, de l'autre côté du stade, Hayle m'observait avec un sourire arrogant.
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Tantantaaaaaaannnnn!!
Salut les gens, j'ai un peu oublié de poster avec la rentrée au Cégep et le travail et tout!
Alors voilà voilà en retard!
Comment vous avez trouvé ce chapitre?
Bonne journée les chèvres!
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