Chapitre 86
PDV Almira
Les jours passent et nous avons enfin décidé le jour de notre départ. Papa est un peu inquiet mais il est hors de question qu'il passe sa vie entre ces montagnes avec ce temps merdique !
Il est toujours craintif qu'un Rodriguez surgit de nul part et le kidnappe à nouveau et j'ai dû le réconforter.
J'ai pleinement conscience que les Rodriguez ne vont pas rester éternellement dans l'ombre. Ils vont nous attaquer sournoisement.
Mais j'ai promis à mon père que je serai à ses côtés et je le protégerai.
— Il a une tête de constipée, glousse Alira en déposant son sac à côté du mien.
— Il est traumatisé à cause de son expérience.
— Ouais je sais mais c'est drôle.
Je roule des yeux.
— Je vais essayer de lui faire changer d'avis, ajoute-elle en s'éloignant de moi.
En même temps, Espen revient et son visage froissé reflète déjà son agacement. Il ôte sèchement son bonnet et sa veste en pestant des jolies insultes.
— Je déteste le froid putain ! Il fait tellement froid que j'ai l'impression que mes poumons sont congelés.
— Courage, dans quelques jours on sera de retour sous les cocotiers, je rigole en attrapant sa main. Les taxis sont là ?
— Ouais, il y a encore des bagages ?
Je lui pointe l'amas de sacs sur le canapé et il soupire fortement.
— Niguel ! Aide-moi à porter ces sacs ! Putain, mais comment ça se fait qu'on a pris autant de choses ?!
Avec l'aide du plouc, ils repartent et je discute avec Nico sur les extraterrestres qu'on a vu dans la forêt d'à côté.
— Mais je ne pense pas que c'est un alien, elle ressemblait vachement à un ours et... pourquoi tu as un point rouge sur le haut de ton front ? demande-t-il soudainement en fronçant les sourcils.
— Quel point rouge ? Je...
— Mira.
Mon regard se pose sur les autres membres de ma famille, notamment sur mon père qui a plusieurs lasers rouges qui bougent sur lui.
— On est encerclés, je déclare avec une voix vibrante.
Tout se passe très vite.
Nico nous ordonne de nous plaquer contre le sol et une fois cela fait, des balles fendent l'air. Les fenêtres explosent, les cris se mêlent et je crois perdre ma tête.
Alertée, je vois Alira qui rampe pour se cacher derrière un meuble et elle crie à notre père de la suivre mais ce dernier reste figé sur le parquet, tétanisé par la situation.
Il faut à tout prix protéger papa.
— Mira, cache-toi ! m'ordonne Nico en prenant son arme à feu.
— Mais...
— Dépêche-toi !
Résignée, je l'écoute et ce dernier quitte la maison pour attaquer nos agresseurs. Matteo aide notre père à se cacher et nous voici tous les quatre derrière le canapé, tremblants de peur.
— Ils sont combien ?
— Une dizaine. Il faut qu'on se tire d'ici avant que ça ne dégénère davantage, dit Matteo avec les sourcils froncés. On peut sortir par derrière non ?
— On peut sortir par la fenêtre de ma chambre, je lui propose.
Il acquiesce et force notre père à le suivre. Le dos courbé, nous courons à travers les balles, puis nous entrons dans ma chambre. Matteo nous fait signe d'arrêter et il observe pendant un petit moment à l'extérieur avant de nous autoriser de nous approcher.
Il ouvre la fenêtre et passe de l'autre côté. Le cœur battant à la chamade, j'essaie de rester sur mes gardes mais j'ai nettement l'impression que mon âme veut quitter mon corps. Mira ressaisis-toi !
— Reste derrière moi Mira, t'es la seule sans arme, siffle Alira. T'es vraiment imprudente parfois !
Oups...
C'est vrai que j'oublie de marcher avec une arme...
Cette fois-ci nous courons à perdre haleine jusqu'à la route principale où se trouvent normalement les taxis.
Ma pensée se dirige sur Espen, Niguel et Nico et mon angoisse s'accroît de plus en plus. J'espère que rien de mal ne leur arrivera. Je sens le vent frais glacer mes joues pourtant j'ai l'impression qu'un volcan s'apprête à exploser en moi. Je suis à deux doigts de cracher mes poumons.
La seule pensée qui trotte dans ma tête désormais c'est de nous éloigner d'ici.
La neige nous ralentit considérablement et je suis déjà essoufflée mais je ne peux pas me permettre de m'arrêter sinon je vais ralentir les autres.
Mes pieds s'enfoncent dans la masse blanche et soudain je me sens bloquée. Je m'écroule au sol et haletante j'essaie de retirer mon pied sous la masse de neige.
Non... non !
Pas maintenant !
— Attendez... j'ai le pied coincé ! je m'écris, horrifiée.
Matteo vient en aide et sans que je m'y attende, il tire brusquement ma jambe ce qui me fait arracher un cri de douleur.
— Tu t'es mêlé le pied dans une racine d'arbre. Tu penses que tu peux marcher ?
— Attends, je vais...
— Attention ! Y'a trois mecs qui arrivent ! hurle Alira.
— Putain ! Protège papa Almira !
Il me file une arme à feu avant de rejoindre ma jumelle qui se plaque contre le tronc d'un arbre. Je profite prendre la main de mon père et nous coursons à perdre haleine dans cette maudite forêt. J'entends les échanges de balles et Matteo me hurle de courir sans me regarder. Papa se laisse faire sans dire un mot pendant que je tiens fermement mon flingue.
Soudain, un homme surgit de nulle part. Par réflexe, je braque mon arme dans sa direction et tire sans hésitation. Il s'effondre telle une merde qu'il est et rapidement, nous rejoignons les taxis vides.
PDV Espen
Cette fois-ci, je devais écouter mon intuition !
Putain, ça craint !
Je tire une dernière balle entre les yeux d'un type qui travaille pour les Rodriguez puis j'échange un regard avec Niguel qui hoche simplement la tête.
— Les autres ont fui ! Vous pensez qu'on est en sécurité ? débarque Nico après son inspection.
Je ne réponds pas mais au fond de moi, j'espère sincèrement que tout le monde soit en vie.
D'un geste colérique, j'essuie les gouttes de sang qui perlent sur mon visage.
— Retournons à la route principale, j'ordonne avant de jeter un dernier regard circulaire dans la zone. On doit se tirer loin d'ici.
Les flics des states prennent vraiment leur taf au sérieux. S'ils nous découvrent à côté de ces cadavres, on a peu de chance de revenir au bled.
Ma pensée se tourne sur la gamine et pour la première fois dans ma foutue vie, je prie. Ouais, je me mets à prier au mec doté de super-pouvoirs vivant dans le ciel.
Dieu, tu m'entends ? Protège la gamine et si tu en as envie, veille sur sa famille.
Je souhaite qu'elle soit toujours en vie et qu'elle ait réussi à se défendre contre ces connards de Rodriguez ! Si quelque chose lui arrive, j'exterminerai tout le clan Rodriguez !
Rageusement, on rejoint la route principale et bordel de merde ! Mon sang ne fait qu'un tour devant cette scène.
Muñeca est fermement bloquée entre les bras d'un connard tandis que son père se fait battre par deux types.
— Laissez-le tranquille, bordel de merde ! vocifère-t-elle avec ses poumons.
Par réflexe, j'attrape mon flingue mais un type nous remarque et avertit son pote qui pointe son arme sur la gamine.
Je sens que mon coeur cesse de battre.
— Déposez vos putains d'armes avant que je l'abatte ! hurle un type avec le regard fou.
Ma main tremble sous la colère et je refuse d'obtempérer mais lorsque je croise le regard apeuré de muñeca, je suis prêt à les affronter.
Ils vont regretter d'avoir vu la lumière du jour. Ces connards vont retourner dans la chatte de leur salope de mère !
J'avance furieusement mais le type qui menace muñeca pose brutalement le bout de son flingue contre sa tempe. Je m'arrête net avec les yeux exorbitants.
— Avance encore d'un pas et ta salope crève !
— Espen, jette ton arme, chuchote durement Niguel.
À contre-coeur, je balance mon arme loin de moi. Me voici démuni et sans défense.
Je réfléchis à comment je peux tabasser ces petits fils de pute et comment sauver muñeca et son père mais personnellement j'y peux rien.
Sauf muñeca.
Elle seule peut changer les rôles.
Avec mes yeux, j'essaie d'attirer son attention mais elle est plutôt focalisée sur son père qui pisse de tout son sang sur le sol.
Putain.
— Bien, maintenant vous allez assister au meurtre de ce connard de Perez et puis vous allez nous laisser partir, continue un type avec le regard fou.
— Crois-moi, tu mangeras tes morts espèce de fils de pute, je siffle froidement.
Il rigole et pointe son arme sur Enrique qui est inerte.
— Non ! crie la gamine en se débattant entre les griffes de son agresseur.
Soudain, elle arrive à s'en défaire des griffes de son agresseur et tout s'enchaîne très vite. Les trois types se retournent vers elle et je profite récupérer mon arme et venir à son aide jusqu'à un coup de feu retentit.
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