Chapitre 80
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Elle surgit derrière un mur, vêtue d'une simple robe beige et le cheveux humides. Je la salue et lui tends le post-it.
— C'est avec ces numéros que je pourrai retrouver mon père. Elsie, tu es mon seule espoir. Est-ce que tu pourrais m'aider ? je lui demande en lui faisant les yeux doux.
— En échange, tu me devras un sac Chanel.
— QUOI ?!
Elle me fait signe de me taire en pointant le bébé.
Un sac Chanel... c'est tellement cher et encore, cela dépend du modèle qu'elle souhaite. À contrecœur, j'accepte son chantage de merde.
— D'accord, je peste alors qu'elle arrache le post-it entre mes doigts avec un sourire victorieux.
— Je t'enverrai le modèle que je veux par message. Alors, voyons voir ce que c'est... eh mais ce sont des coordonnées géographique ! Almira, tu me déçois vraiment. J'ignorais que tu sois si bête, lâche-t-elle avant de tourner les talons.
— Comment tu peux être sûre ? je la questionne en la suivant.
J'entre dans son bureau et elle s'installe face à son ordinateur puis tape les coordonnées sur une map.
— J'ai donc bien raison ! Selon les coordonnées, il se situe à...Snowmelt, un endroit paumé aux states.
— Laisse-moi voir, je lui ordonne en la bousculant.
J'observe la carte puis ces soit disant coordonnées. Je dézoome la carte et selon les indications des coordonnées, il se situe dans le Montana, un état paumé et très montagneux. Pourquoi il a-t-il choisit un endroit pareil pour se cacher ? C'est presque inhabitable.
— Il va falloir que je fasses plus de recherches...
— Non, Elsie. Tu viens d'accoucher et je veux pas te déranger davantage. Après tout, j'ai ma réponse.
Une réponse qui me laisse sceptique...
Je les quitte et retourne à la maison, penaude. J'envoie un message à Espen et ce dernier ne tarde pas à me répondre :
Le DIABLE- 16h33
« Je serai là dans une heure. »
Pas d'émoji, rien.
Un message dénué de chaleur.
J'avoue que c'est désagréable, c'est comme si je textais avec un mur mais en réfléchissant, je m'estime heureuse qu'il me répond assez rapidement parce qu'avec les autres, le diable est capable de répondre à leur message une semaine plus tard.
Le fait qu'il me réponde rapidement est un effort pour lui et cela adoucit mon coeur.
Même si j'essaie de rester froide avec lui et le traiter comme de la merde, il a ce don de m'adoucir et c'est chiant ! Nous avons promis de laisser les mensonges derrière nous mais au fond de moi, c'est impossible.
On m'a enchaîné sans mon autorisation. On a pas pensé à moi si j'étais d'accord ou pas.
On est lié pour le restant de notre vie.
On a joué sur ma vie.
Et ça, j'ai toujours du mal à accepter. Tourner la page va être difficile et on a beau prétendre du contraire en restant à côte à côte mais, c'est toujours blessant.
Et puis, y'a d'autre choses blessantes comme notre dernière dispute...
Est-ce que tout reviendra comme avant ?
Est-ce qu'Espen m'aime ?
Je soupire et chasse ces pensées et me réfugie dans ma chambre.
Le lendemain, après avoir expliqué tout à Espen qui m'a bien fait comprendre qu'il n'était pas d'accord que j'aille déranger sa sœur, nous sommes actuellement en train de réfléchir ce que nous devrons faire pour la suite.
— Papa est à Snowmelt, un ville paumée dans le Montana. Je pense que ce choix lui est bénéfique. Les Rodriguez ne vont jamais songer à un endroit pareil.
— Peut-être mais ces gros cons veulent toujours te capturer.
— Je sais, pas besoin me le répéter sans cesse !, je rouspète en roulant des yeux. Je ne vais pas te mentir, je vais rejoindre papa, que tu le veuilles ou pas.
— Non, je te l'interdis, crache-t-il froidement en se laissant tomber sur son siège.
Je serre les dents et réprime mon agacement.
— Je n'ai pas demandé ton autorisation, Espen.
— Et alors ? Je ne veux pas que tu risques ta vie, Mira ! Partir loin de moi est l'idée la plus stupide.
— Et me manipuler pour ton intérêt n'est pas une idée stupide ? je réplique avec sarcasme, faisant référence au mariage.
Il me mire avec intensité pendant de longues secondes sans rien dire mais la colère peut lire dans son regard verdâtre.
— Malgré mes interdictions, on ne pourra pas t'empêcher, cède-t-il dans un soupir. C'est d'accord par contre, Nico t'accompagnera. Ça me fout les boules que tu veuilles partir seule.
— Pourquoi Nico ?
— Je sais qu'il est capable de te protéger pendant mon absence. Dans tous les cas, je vous joindrai après. Je dois buter ces satanés de Rodriguez.
Je hoche de la tête et m'apprête à tourner les talons mais il m'arrête à nouveau :
— Le vieux veut te voir aujourd'hui. Un chauffeur t'attend sur le parking et je vous rejoindrai plus tard.
— Il veut me voir après le bordel que tu as foutu, n,'est-ce pas ?
Il sourit ironiquement et acquiesce.
— Et tu me laisses toute seule pour l'affronter ? Quel gentleman....
— Il m'a déjà passé un savon et crois-moi muñeca, il n'osera jamais hausser le ton avec toi parce qu'il sait je n'hésiterai pas à l'envoyer dans une maison de retraite. Selon ses mots, il souhaiterait juste te connaître davantage.
Je pince les lèvres et le quitte pour rejoindre son grand-père. Le trajet est un peu long, étant donné le vieux Reyes vit de l'autre côté de la ville mais une fois arrivée face à cette grande villa, ce dernier m'accueille avec un grand sourire colgate.
Visiblement, il est heureux de me voir...
J'appréhende cette rencontre mais lorsqu'il m'explique qu'il n'a pas d'animosité entre nous, je me sens beaucoup plus légère. Le diable avait raison, le vieux voudrait simplement me connaître mais je reste tout de même méfiante. Dans ce monde sans coeur qu'est la mafia, un sourire peut cacher une arme.
Ce vieux qui ressemble au père Noël reste tout de même un meurtrier.
— J'aime beaucoup votre personnalité.
— je n'ai rien d'exceptionnel, dis-je embarrassée.
— Vous êtes juste vous même, Almira. Avec Alexa, ça se voyait clairement qu'elle faisait des tonnes avec moi, j'avais l'impression de discuter avec une comédienne. Et encore, cette ingrate avait le nez scotché sur son téléphone, raille-t-il en me tendant une tasse de thé à la pêche. Je suis satisfait qu'elle n'était pas finalement mariée à mon petit-fils. D'ailleurs, je m'excuse pour lui, Espen fait des choses de travers.
Je ne réplique rien et sirote la boisson tout en observant l'eau scintillante de la gigantesque piscine.
— Espen tient à vous, n'est-ce pas ? Je l'ai vu comment il a vous défendue le jour du nouvel an et c'est rare qu'il se met dans cet état pour une femme.
— Il est spécial.
— Oui sans doute, rigole Isidro. J'ai conscience qu'il fait tout de travers et qu'il blesse les autres sans le savoir.
— Ouais, c'est un connard quoi, je souffle en haussant les épaules.
— Je suppose que n'avez pas apprécié le fait qu'il vous a manipulé pour le contrat de mariage mais en le faisant, il a voulu vous épargner de sceller votre vie avec un cabron de Vargas.
— Certes mais j'ai du mal à encaisser. Votre petit-fils a joué avec mon avenir et... je nous ai donné une seconde chance mais j'ai toujours des remords.
J'aimerais tellement lui rendre la pareille mais il m'est impossible parce que je suis piquée par lui. Déjà, lui cracher ces phrases blessantes m'ont procuré une horrible sensation mais faire pire ? Je ne veux pas le voir blesser, encore moins par moi.
— Vous ne le détestez pas ? questionne-t-il soudainement.
Je souris avec amertume.
— Non, c'est le contraire même.
Le vieux reste silencieux avec un sourire narquois sur les lèvres.
J'aimerais bien savoir ce qu'il doit penser actuellement. Est-ce qu'il pense que la situation d'Espen et moi va s'améliorer ? Est-ce qu'il m'accepte dans sa famille ? Suis-je à ses attentes ?
— J'ai une question qui me trotte dans la tête, je reprends lentement. Vous acceptez le fait que votre petit-fils a tué votre fils ?
Isidro se tend à l'entente de ma question mais garde toujours son sourire. Les yeux posés sur un point fixe, il continue à touiller dans sa tasse de thé.
— Il faut attendre à ce genre de situation dans la mafia mais sinon Francesco mérite son châtiment. Il a envoyé ses hommes de mains violer sa propre fille. Je pense qu'Espen en avait marre d'être témoin aux actes barbares de son père. Ce petit a bien souffert quand il était jeune. Je m'en rappelle qu'il était timide avec moi mais une fois qu'il a tiré cette balle dans la poitrine de mon fils, il a métamorphosé. Ce Espen timide a disparu pour laisser place à un jeune homme au regard absent et un cœur rongé par la haine.
Je souffle tristement Isidro baisse la tête avec nostalgie.
— Il a souffert à cause de son père et à cause de moi. Je n'ai pas réussi à le protéger à temps, ajoute-t-il tristement. Mon petit-fils a juste besoin d'être aimé.
Entendre ces mots me blessent davantage.
Espen n'a jamais connu l'amour, il n'a pas reçu les bases d'une éducation aimante. Non, il a grandi dans la haine, la tyrannie et les sentiments n'avaient pas de place dans le coeur. À un jeune âge, il était témoin des actes qu'un enfant ne devrait pas voir.
Très tôt, il a connu la mort, l'abandon et la trahison.
Contrairement à moi, mon enfance était presque parfait.
— Pourquoi vous abordez une tête de mort ?
En parlant du loup.
Il s'accoste à côté de moi et me tend sa main. Avec un sourire peiné, je l'attrape et il m'aide à me relever. Le diable me colle à lui en posant une main sur ma hanche et tout ça, sous les yeux plissés de son grand-père.
— On parlait de toi, s'exclame Isidro en se relevant.
— Je suis donc un sujet triste. C'est bon à savoir, peste le diable avec un rictus. Enfin bon, la discussion est finie. Je dois emmener mon épouse à un endroit.
Je tousse tandis que le vieux tente de réprimer son sourire.
Mon épouse...
Des frissons me parcourent tandis que des papillons me chatouillent le ventre. Il a vraiment dit ça ?
Oui, je crois bien.
Je suis son épouse...
J'espère qu'Alexa n'a pas eu le même traitement de faveur...
— Eh bien, on peut dire que grâce à Almira, ton arbre de fer a enfin fleuri !
— Qu'est-ce que tu racontes le vieux ? Tu es en train de choper la schizophrénie ou bien ? demande le diable avec une grimace. Enfin bon, on se casse.
Je salue Isidro qui nous lance un sourire et nous voici dans la voiture d'Espen.
— Où est-ce qu'on va ?
— Préparer tes bagages. Tu pars ce soir.
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