Chapitre 73
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Une semaine avant le mariage.
Depuis quelques jours, un nouveau quotidien s'est installé dans cette maison. Bien sûr, tout le monde est toujours angoissé suite aux dernières révélations, c'est-à-dire, les Rodriguez qui veulent me niquer la vie mais je trouve qu'autre chose à changer.
Mon frère et Antonio semblent méfiants à mon égard et j'ai peut-être une petite idée pour quoi. Ma supercherie avec Espen devient de moins en moins discret et honnêtement, je flippe.
L'autre fois, pendant un soir j'ai quitté le bureau d'Espen et pour mon plus grand malheur j'ai croisé mon frère. Bien entendu il m'a questionné comme un bon enquêteur le ferait mais mon mensonge n'était pas très crédible.
« C'est pour le taf »
Mon frère n'est pas si naïf que l'on croit. Dans mon enfance, Matteo était très à cheval sur mes fréquentations, notamment avec les garçons. Oui, il venait aux states juste pendant les vacances mais il prend très à cœur son rôle de grand frère.
Mais là, c'est différent. Je suis avec son pote et ils ont un accord entre eux. Enfin, avec Espen on n'est pas encore ensemble... enfin je ne sais pas ce qu'on est devenus. On passe le temps ensemble, on s'embrasse, on rigole mais on n'a jamais évoqué le sujet.
Il est marié à une femme. Moi dans cette histoire, j'ai le rôle... d'une maîtresse.
Je sens mon visage se décomposer face à cette pensée et de loin, j'aperçois Alexa et le diable sortir ensemble d'une voiture. Ils ne s'aiment pas mais ils sont tout le temps ensemble. Putain, ça me fait chier ! Je me sens comme la plus grosse conne de la planète.
Il faut que je parle avec Espen et c'est vraiment urgent.
Mon téléphone vibre entre mes doigts et le message me laisse circonspect.
Inconnu - 10H08 :
« 25 rue Bella Vista, 5ème maison. »
Une adresse ?
Il me semble que cette adresse est à quelques rues d'ici mais qui pourrait bien me l'envoyer ? Rapidement, j'envoie un message mais aucune réponse. Je m'y attendais, après tout.
C'est sûrement un des nombreux tentatives de kidnapping des Rodriguez. Ils sont assez nul pour m'attraper, ces gros bâtards.
Mon téléphone vibre à nouveau et... oh, c'est toujours le numéro inconnu !
Inconnu - 10H10 :
« Tu trouveras tes réponses »
Ça y est, ce bel inconnu a su titiller ma curiosité. Il faut être fou pour écouter un étranger mais qu'est-ce que j'aurai à perdre ? Juste ma vie et rien d'autre.
Trouver des réponses.... Quelles réponses ?
Non, Almira. Il faut que j'enlève cette idée de ma tête !
C'est un inconnu, je ne le connais pas et je connais pas ses intentions. Si cette personne me veut du mal, je serai foutue. Mais ma curiosité l'emporte toujours.
Au fond de moi, je n'ai pas de mauvais pré-sentiment. Bien au contraire, je sens qu'il faut vraiment m'y rendre à cet endroit.
Est-ce que je suis assez cinglée pour suivre les instructions d'un inconnu ?
Oui.
Le petit hic c'est que personne ne doit savoir qu'un inconnu m'envoie des messages. C'est évident que les mecs vont m'interdire de m'y rendre, ils sont même capable de m'enfermer dans la cave si je me rebelle contre eux. J'avoue que le rôle de protecteur est adorable mais en même temps c'est gavant.
Je n'ai pas le droit de sortir sans être accompagnée par des hommes et cela me donne envie de fracasser mon crâne contre un mur.
Je vais devoir y aller toute seule et sans que personne me voit.
Je cherche l'adresse sur le GPS et comme je l'avais pensé, c'est tout près d'ici. Je vais pouvoir m'y rendre en quinze minutes de marche.
Putain mais comment je vais sortir de la maison sans qu'on me remarque ?!
Je fais le tour de la villa en observant autour de moi, puis je m'approche du muret. OK, le champ est libre. J'escalade le muret assez aisément et retombe sur mes pieds de l'autre côté avant de sprinter comme une cinglée.
À tout moment, ils vont remarquer mon absence et vont ratisser toute la ville pour me retrouver. Et après qu'ils m'aient retrouvé, chacun va m'asséner une gifle de la mort qui tue.
J'arrête de courir pour reprendre mon souffle et continue à me diriger jusqu'au point du rendez-vous. Je vous épargne le trajet qui était finalement bien long et que ma sandale a rendu l'âme.
Donc me voici devant la maison abandonnée de mon père, avec une sandale dans la main. Je dois paraître tellement ridicule.
— La maison de papa, je chuchote avant de relire à nouveau le message.
C'est impossible que ça soit sa maison. À nouveau, je compte les maisons depuis le début de la rue mais cette maison est bien la cinquième... étrange.
Et si c'était un piège ? Je n'ai même pas une arme pour me défendre à part ma sandale cassée. Pendant un instant, je me braque et m'apprête à refaire demi-tour mais finalement, je m'engouffre dans la maison avec un pas prudent.
La porte grince quand je la pousse tandis qu'une série de frisson traverse mon échine. L'air se bloque dans mes poumons et je m'aventure dans l'ancienne pièce à vivre. Je balaye les alentours avant de jeter un coup d'oeil dans les autres pièces.
Une mallette noire attire mon attention et je m'approche lentement d'elle. Je ne l'ai jamais vu auparavant et elle me semble neuve. Est-ce que ces soit disant réponses s'y cachent à l'intérieur ?
Je m'accroupis face à celle-ci et ma main reste en élévation. Et s'il y a une bombe à l'intérieur ? Si je l'ouvre, elle explosera dans ma gueule et je vais crever.
C'est quand même une triste mort mais en même temps débile. J'ai pleinement conscience que je risque ma vie et si j'ouvre cette mallette, tout changera.
Mais je ne suis pas venue pour rien.
Je dois le faire.
Avec hésitation, je l'ouvre avec les yeux plissés, peur qu'il y a un explosif mais... qu'est-ce que ?
Un téléphone et un brouilleur ?
Confuse, j'attrape le téléphone à clapet et l'allume. Puis, je fouille à l'intérieur et remarque qu'un seul numéro est enregistré sous le nom d'un certain Jorge. Je devine donc que je dois le téléphoner...
Je porte le téléphone à mon oreille et écoute les « bip » retentir dans une lenteur angoissante puis j'entends un souffle.
Mon coeur bat tellement vite que j'ai du mal à rester sur place. Je fais les cents pas dans la pièce, attendant que l'autre personne s'exclame en première mais que neni. Rien. J'entends juste son souffle.
— A...Allo ? fis-je, peu sûre de moi.
Rien.
C'est un canular ? Un piège ?!
— Bon, si vous ne...
— Tous ce qui sont partis et que j'ai aimé..., s'exclame soudainement une voix grave qui me fait tressaillir.
Cette voix... non c'est impossible.
Impossible.
Je dois rêver.
Mais pourtant, ce début de cette citation... c'est la citation qu'il me répétait sans cesse.
— vivent en moi à jamais, je chuchote avec les lèvres tremblantes. Papa ? C'est bien toi ?
— Ma fille chérie, écouter de nouveau ta voix me procure tellement de bien... tu m'as manqué, je l'entends dire avant que des pleurs retentissent.
Je cille et plaque mon dos contre le mur sale. Ce n'est pas un rêve... ça ne peut pas être un imposteur.
C'est bien mon père. Papa est vivant.
Plusieurs émotions contradictoires me frappent dans le ventre mais je me contente de pleurer silencieusement. J'avais raison depuis le début, papa était vivant. Je le sentais près de moi alors qu'il était censé être mort. Je comprends mieux pourquoi j'avais du mal à faire mon deuil. Tout le monde me croyait pour une folle et à certain moment, je le pensais aussi. Je n'arrivais pas à faire le deuil, j'étais convaincue que mon papa est toujours vivant mais caché quelque part sur cette Terre.
— Tu... tu as allumé le brouilleur, Mira ? Il faut l'allumer sinon ils vont nous retrouver, s'exclame-t-il de nouveau après quelques minutes de pleurs.
Je m'approche de la mallette et actionne le brouilleur.
— C'est bon. Je n'arrive pas à y croire papa... tu étais où ?
— C'est une longue histoire...
— Je t'en supplie, explique-moi. Est-ce que tu te rends compte de la situation ? Je parle avec un homme qui est déclaré mort ! je m'écris, angoissée.
Je l'entends soupirer.
— Les Rodriguez ont maquillé mon enlèvement en brûlant la maison.
— Mais pourquoi ils t'ont kidnappé ?! Ils veulent aussi me kidnapper ! Papa, depuis que tu es parti, j'ai remarqué que tu m'as caché tellement de choses.
— Je sais chérie et je m'en veux terriblement. Tu es en danger à cause d'un crétin comme moi mais désormais, il va falloir que tu te batte. Les Rodriguez ne vont pas te laisser tranquille.
Je mords la lèvre inférieure et m'approche de la fenêtre. Ma main tremble toujours tellement mes émotions sont puissantes.
— Pourquoi ils veulent nous faire du mal ? je demande d'un ton prudent.
— Parce que j'ai réussi à les échapper, dit-il gravement. Les Rodriguez veulent t'attraper pour me faire du chantage afin que je me rende à eux.
— Mais qu'est-ce que tu as foutu pour qu'ils veulent te tuer ?
Papa reste silencieux pendant un moment.
— Parce que j'ai trahi leur chef et je connais un peu trop de choses à leur sujet. Mais ne t'en fais pas pour moi, Mira. Je vais très bien et je suis très bien caché. Je doute pas qu'ils me trouveront.
Je l'entends rire mais j'aborde toujours un air sinistre. Il y a rien de drôle dans cette histoire. Non seulement lui, mais Matteo, Alira et moi on risque d'y passer. Si on fait rien, ces tocards de Rodriguez nous attraperont et nous écraseront comme des saletés de mouche à merde.
— Où es-tu papa ? J'ai besoin de te voir, je déclare dans un murmure.
— Mira, je ne peux pas te le dire. Malgré le brouilleur, ces bâtards peuvent nous tracer mais tu sais déjà la réponse. Tu dois juste réfléchir.
— Papa, je...
— On ne peut pas rester trop longtemps ensemble mais tu recevras un message sur ton téléphone. Ça sera un de mes amis qui va te contacter et te filer quelques informations...
— Quoi ? On ne pourra plus se téléphoner ? Papa, non ! je m'écris aussitôt. Même si tu es à l'autre bout du monde, je voudrais te téléphoner souvent...
— C'est dangereux Mira et tu le sais. Rejoins-moi au plus vite pour qu'on règle ce problème ensemble, m'interrompt-il.
Je soupire de frustration et hoche la tête comme s'il me voyait. Soudain une berline s'arrête en face de la maison et mes yeux s'apprêtent à sortir de leur orbite quand Matteo et Espen émergent de l'habitacle.
Merde, ils m'ont trouvé !
— Matteo et Espen m'ont retrouvé, je m'exclame vivement. Je vais devoir raccrocher papa.
— Prends soin de toi, me dit mon père avant que je mets fin à notre appel.
Merde... merde !
Je planque le téléphone dans mon sous-vêtement et quitte la pièce avec le coeur battant à la chamade. J'arrive dans l'ancien salon et soudain une ombre surgit de nul part. Effarée, je recule quand cet homme armé d'un couteau avance dans ma diretion, un sourire sadique scotché sur les lèvres.
Merde, j'ai été suivi par les Rodriguez.
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