Chapitre 66

— J'AI REMPORTÉ MON PARI ! ATTENDEZ, JE VAIS ALLER RÉCUPÉRER MON FRIC ! hurle Niguel en sautillant comme un gosse.

Il esquive la claque de Matteo et prend la fuite suivit de ce dernier qui est à deux doigts à refaire sa tronche.

Je me lève aussi et m'excuse auprès d'Antonio qui m'informe qu'il va prendre les nouvelles d'Alexa. Je lève grossièrement les yeux au ciel, m'en fichant royalement de l'état de cette traîné. Si elle va crever, autant pour moi, autant pour nous.

Je me fraie un chemin dans la foule et rejoins les vestiaires de la gamine mais on dirait que je n'étais pas le seul avoir eu cette idée. Ce pédale de Santiago se trouve en face de la porte des vestiaires, s'apprêtant à y entrer.

Putain, mais qu'est-ce qu'il fout ici ?

Il croise mon regard et sans qu'il puisse répliquer, je le pousse sans ménagement et m'enferme dans les vestiaires, prenant soin de fermer la porte à clé. Je ricane quand ce connard martèle son poing sur la porte comme un fou.

Aller, cheh !

Je retrouve la gamine avachie sur un banc, essayant de se soigner soi-même mais les petits cris qui s'échappent entre ses lèvres me confirment qu'elle douille très bien en ce moment.

— Laisse-moi faire.

Elle me daigne un regard et son visage pâle comme le cul d'un bébé m'inquiète un peu. Son visage perlant de sueur est bien amoché par des rougeurs et le sang tandis que la pâleur donne l'impression que je fais face à un fantôme.

— Tiens, prend cette serviette et crie à l'intérieur. Je vais désinfecter ta plaie à l'abdomen, j'ajoute en lui lançant un serviette blanche. Et enlève ton débardeur, il n'est plus utile.

Elle fronce les sourcils et hésite.

— Mais, je...

Elle s'arrête quand je lui lance un regard sérieux. Dans la situation qu'elle est, elle n'a pas le droit de protester. Elle est juste obligée d'accepter mon aide.

Je l'aide à ôter son débardeur puis je consulte sa blessure à l'abdomen qui a arrêté de saigner. Sans perdre une seconde de plus, j'imbibe un coton d'alcool et le tamponne sur la blessure. Almira se tend et du coin de l'œil, elle pince ses lèvres, s'empêchant de crier.

— Ta blessure a besoin de points de sutures, alors tiens toi prête, je l'informe en passant le fil dans l'aiguille.

Je continue à soigner ses plaies avec douceur, du moins j'essaie d'être doux mais la douleur est toujours présente et malheureusement, je ne peux rien y faire. Si j'étais doté d'un don de guérisseur, j'aurai aspiré toute sa douleur et souffrir à sa place. Une fois toutes ses blessures pansées, j'ôte ma veste et lui tends.

— Je crois que je vais clamser, chuchote-t-elle en mettant lentement la veste sur elle.

— Tu ne vas pas mourir mais tu vas souffrir pour les prochains jours. Il faut que tu désinfectes souvent les plaies sinon elles risquent d'infecter et crois-moi, tu risques de crever, je lui dis en l'aidant à boutonner la veste.

Elle me souffle un remerciement.

— C'est la dernière fois que tu participeras à un duel.

— Pourquoi ?

— Parce que ça me fout les j'tons. Te voir te battre contre une personne et lutter à rester en vie m'a effrayé, je lui avoue en évitant son regard. C'était angoissant.

— C'est ta femme qui m'a provoqué, m'informe-t-elle doucement. Et crois-moi, je n'ai plus l'intention de participer à un duel pendant un bon moment. Enfin, plus jamais je ne participerai !

Je souris.

— Tu devrais retourner chez toi, tu as besoin de repos.

Elle acquiesce et me sourit une dernière fois avant de me dépasser. Je fronce les sourcils et l'interpelle à nouveau. Elle se retourne, intriguée.

— Je... Pardonne-moi, je lance brusquement.

Me pardonner... dire un pardon était un mot interdit et le dire m'a comme si écorché les lèvres mais je le devais. Je devais lui présenter mes excuses parce que Almira le mérite. Depuis le début, je me suis comporté comme un connard avec elle. Je ne l'ai pas ménagé. Je l'ai terrorisé, traumatisé, brutalisé et joué d'elle.

J'ai conscience qu'un pardon n'est pas suffisant, voire un pardon n'est rien pour qu'elle oublie tout ce que je l'ai subi.

— Espen, ça va ? me demande-t-elle, inquiète.

— Je ne suis pas fou, Almira. Tu mérites juste que je te présente mes excuses pour tout ce que je t'ai fait et j'ai une faveur à te demander.

Je m'approche d'elle et m'observe, méfiante.

— Hier, je suis parti sans te donner une réponse et justement, j'avais besoin de réfléchir mais maintenant, je sais ce que je veux, putain. Je veux que tu me donnes une chance , ici, maintenant.

Délicatement, je pose ma main au milieu de sa poitrine et je sens sous mes doigts les battements effrénés de son coeur. Ses prunelles bruns me mirent ave intensité et elle papillonne les yeux avant de s'éloigner doucement de moi.

— Et Alexa ? C'est ta femme et tu veux que je devienne ta maîtresse ? Je mérite mieux, non ?

— T'as quoi contre Alexa ? Tu te caches tout le temps derrière cette conne.

— Tu t'en rappelles de mon agression chez ton abuelo ? Ce type était un ex d'Alexa et elle l'a payé pour qu'il me fasse du mal.

J'ai l'impression qu'un parpaing m'a assommé à la tête. Tous les pièces du puzzle s'emboîtent dans ma tête et je prends conscience que c'était la gamine qui était derrière la disparition de ce connard qui était pourtant séquestré dans mon entrepôt. La connaissant, il était évident qu'elle allait se venger c'est totalement compréhensible. 

Je me fâche et une sensation désagréable coule dans mes veines. J'abandonne la gamine pour rejoindre les vestiaires de l'autre conasse. Alexa sursaute et j'ordonne au médecin de nous laisser seuls et celui-ci ne perd son temps pour quitter la pièce.

— Espen, je me demandais où tu étais...

Les mâchoires contractées, je m'élance dans sa direction et l'attrape brusquement par son cou avant de la bloquer contre le mur. Je serre ma main autour de son cou et j'entends déjà sa respiration sifflante. Alexa me mire avec crainte et tente de se dégager de mon emprise et je m'amuse à l'effrayer en cognant mon poing près de son visage déjà bien amoché.

— Dis-moi la vérité et je te laisse vivre.

— Quelle vérité ? s'affole-t-elle difficilement.

Je tique.

— Mauvaise réponse, dis-je froidement en la relâchant. Je sais que t'as envoyé cet enculé l'agresser ! Putain Alexa donne une seule raison de ne pas te tirer une balle entre tes maudits yeux !

— C'est elle qui a commencé ! Elle essaie de te voler à moi cette sale pute !

— Pute ? je répète sèchement en empoignant ses cheveux pour qu'elle me regarde droit dans les yeux. La pute ici, c'est bien toi, Alexa. Jamais une femme oserait infliger un tel coup à une autre femme.

— Pe... Perez essaie de nous divorcer ! Elle gâche mes plans ! siffle-t-elle entre les dents. J'ai essayé de te la faire oublier mais tu ne cesses à penser cette folle ! Tu es piqué par Almira et elle va causer ta perte.

Elle rigole comme une cinglée et je serre davantage ses cheveux.

— Cette petite débarque de nul part et tente de me faire de l'ombre ! Elle peut remuer le monde mais jamais elle t'éloignera de moi parce que nous sommes mariés. Tu es à moi, Espen Reyes, que tu le veuilles ou pas !

Alexa est une gosse pourrie gâtée et dans son enfance, elle a toujours obtenu ce qu'elle voulait. C'est une enfant dans le corps d'une adulte accompagnée d'une sensibilité exagérée. 

— Je ne suis pas marié avec toi, Alexa. Tu n'es pas ma femme et jamais tu le seras, je persiffle avec un sourire diabolique qui la fait tressaillir. Tu sais quoi ? Tu me fais penser à ma mère. Le même regard, la même pensée, le même esprit diabolique. Tu es comme elle et jamais je perdrai mon temps avec toi.

Son visage se décompose suite à mes mots et une nouvelle je la lâche, la rage grondant en moi comme un orage.

Depuis que cette folle s'est installée chez nous, je ne la supporte pas. Elle me fait penser à ma mère parce que tout simplement elle se comporte comme la plus grande salope du monde. Je pensais que ma mère était imbattable mais finalement elle a une concurrente et c'est Alexa. Elles sont toutes les deux dotées d'un égoïsme sans nom et sont fortes dans la manipulation de l'esprit. Elles prétendent être sainte mais elles sont les plus grandes putes de l'histoire. Elles méritent une place dans les bouquins d'Histoire du pays.

Soudain, une idée germe dans la tête et j'attrape brutalement son bras et l'emmener avec moi. Nous quittons ses vestiaires pour rejoindre celle de la gamine mais celle n'est plus présente à l'intérieur. Fait chier !

Sous les protestations de l'autre sombre conne, je suis à la recherche d'Almira et Antonio me rejoint avec les sourcils froncés.

— Où est Perez ?

— Euh, elle est sur le parking avec Matteo. Espen, qu'est-ce que tu fous ? Tout le monde vous fixe !

J'ignore sa question et pars en direction du parking dans un pas furieux. De loin, je vois la gamine et son frère discuter et je cours dans leur direction, trainant la salope sans ménagement qui continue à vociférer comme une furie.

— Almira, viens ! je crie en poussant vulgairement Alexa sur le goudron chaud.

Elle s'apprête à se lever mais je dégaine mon arme et pointe sur elle. Effrayée et confuse, elle ne bouge même plus. Les gars se posent à côté de moi, tous confus de ce qu'il se passe mais je me focalise plutôt sur la gamine qui s'avance vers nous avec hésitation.

— Qu'est-ce que tu fais ? questionne Matteo, intrigué.

— Demande plutôt à Alexa ce qu'elle a fait à ta chère soeur, je réplique sèchement. Ouvre ta putain de bouche !

La jeune femme se met à pleurnicher et rageusement, je colle le bout de mon flingue contre sa tempe.

— Parle putain !

— Espen...

— C'est moi qui ai envoyé un type agresser Almira, couine Alexa avec les larmes. Espen, pardonne-moi ! Promis, je ne referrai plus un truc pareil.

Tiens, elle n'a plus le même discours et c'est vraiment déplorable. Devant mes potes, elle se fait passer pour la victime.

— Vous avez entendu ? C'est elle, c'est cette salope qui a voulu faire du mal à Almira ! je déclare amèrement. Matteo, toi qui me disais sans cesse donner une chance à cette folle, cette dernière souhaitait uniquement du mal à ta frangine.

Mon pote baisse la tête et serre les poings. Les autres ploucs restent en retrait et ils ont bien raison de la boucler sinon j'aurai commis une erreur impardonnable.

Je m'abaisse au niveau cette salope et accroche sa mâchoire entre mes doigts. Je lui force à me regarder et derrière ses larmes de crocodiles la honte et la peur se lisent. Je souris comme un sadique et j'adore la scène qui s'offre à moi. J'adore voir les autres souffrir, je me nourris des souffrances de mes proies. Je me sens plus vivant.

— T'as bien de la chance qu'il y a ce putain d'pacte entre nos deux familles sinon je t'aurai rendu ta misérable existence encore plus minable qu'elle est déjà. Si ce pacte n'existait pas, je t'enchaînerai et enverrai des hommes t'enculer un à un comme la salope que tu es. Ils t'auraient violé, abusé et torturé comme tu dois le mériter. Dommage que mon rêve ne se concrétisera jamais, putain !

Elle pleure à chaude larmes et joigne ses mains devant moi.

—J-je t'en supplie pardonne-moi Epsen. J'ai commis une erreur, pardonne-moi, pardonne-moi...

— Ce n'est pas à moi que tu devrais t'excuser, salope.

Je me lève et attrape la main de la gamine qui n'a pas manqué une miette de la scène. Je la poste en face d'Alexa, toujours agenouillée et en sanglot.

— Présente tes excuses à elle, Alexa, je l'ordonne sèchement.

Elle fronce ses sourcils et reste silencieuse.

— Dépêche-toi sinon je te tire une balle, putain ! je tonne en braquant mon arme sur elle.

Elle se tend et pose enfin son regard meurtri de honte sur la femme à côté de moi.

— P-pardonne-moi Almira... pardonne-moi pour tout le mal que je t'ai causé.

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