Chapitre 64

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Je ferme brièvement mes yeux et prends un grand souffle pour calmer cette vague de chaleur qui monte progressivement en moi.

J'avais raison, c'était elle.

Putain !

— Pourquoi tu as fait ça ? Qu'est-ce que je vais dire aux autres ? À cause de toi, on a failli de se faire arrêter ou pire ! On pouvait mourir ! Est-ce que tu as pensé à Elsie et à son bébé ? Putain, tu as sérieusement foiré !

— J'avais envie, Mira.

Sa réponse me déroute complètement. Elle est folle. Ma soeur est vraiment folle.

Elle aborde un air neutre comme si elle s'en fichait des dégâts qu'elle a commis. Désormais, je suis sa complice. Oui, complice parce que je n'ai pas l'intention de la balancer aux autres sinon elle serait en danger.

— Et puis pourquoi je suis obligée de te tout dire ? Ce n'est pas comme si t'étais honnête avec moi, Almira. Tu es une putain de menteuse.

— Je t'ai menti sur quoi ? Vas-y, dis le moi !

Elle sourit carnassier.

— Et t'oses faire l'innocente, mais je rêve ! Tu m'as menti sur Santiago. Depuis...depuis le début tu voulais te marier avec lui !

Cette fois-ci, j'ouvre grands mes yeux et ris nerveusement. Non elle n'est pas folle mais elle est  paranoïaque. J'ai du mal à accepter le fait que ma propre soeur puisse éprouver des sentiments à un salopard tel que Santiago. OK, il est séduisant mais il est aussi tordu que son frère aîné.

— C'est vrai que je ne t'ai pas tout mais j'ai mes raisons, Alira, dis-je en me levant lentement. J'ai tout fait pour annuler ce mariage mais ce bâtard de...

— Ne parle pas de lui comme ça ! Tout comme toi, j'avais mes raisons pour appeler les flics et tu sais quoi ? Je ne te crois même pas.

— Tu préfères écouter la version de ce type !

— On a grandi ensemble et je sais qu'il me dit la vérité. Il m'a dit que tu lui forces de se marier avec toi et pourtant tu sais que je l'aime. Tu sais que sans lui, je ne peux pas vivre et ça me tuerait si ma propre soeur se marie avec l'homme que j'aime. Alors écoute-moi bien, tant que tu n'as pas réglé ce problème, je balancerai tous tes potes à la DEA et j'ai des preuves.

Je l'observe comme si elle était une extraterrestre machiavélique venue sur terre pour nous anéantir. Je ne reconnais pas ma soeur, la personne en face de moi n'est pas Alira. C'est la première fois que je fais face à cette facette diabolique et je ne sais pas comment me comporter.

Dois-je la croire ou bien m'en ficher ?

Le lendemain, nous sommes tous convoqués à l'entrepôt où se déroule la Confrontation. L'animateur nous affirme que l'évènement est toujours d'actualité  malgré l'incident de hier soir et la foule se contente de cette nouvelle.

— Quatre personnes ont été blessées et plus d'une dizaine de gens ont été arrêtés, déclare Antonio après son coup de fil. Niguel a retrouvé le coupable ?

Mon frère secoue sa tête horizontalement et soupire de frustration.

— Non mais il m'a dit qu'il a peut-être une piste.

Je me sens mal. Terriblement mal.

Je me sens comme une étrangère et j'ai surtout l'impression de les trahir. Si je dénonce ma soeur, on va s'en prendre à elle, surtout Gaël et Espen. Elsie a failli perdre son gosse et Espen ne tolère pas cet acte.

— Tu vas bien, Mira ? Tu as le visage pâle.

Je pose mon regard sur mon frère qui prend une mine anxieuse.

— Euh ouais. Je repense de ce qu'il s'est passé hier soir.

— Tu devrais boire un verre d'eau, on dirait tu vas clamser, m'incite-t-il.

J'acquiesce et me dirige au bar. Je commande un verre de jus et m'assois tranquillement sur le tabouret avant de prendre ma tête entre les mains avec un air désespéré.

J'aimerais tellement m'éloigner du Mexique après ce que ma soeur vient de commettre. J'arrive à mentir mais ça... j'ignore si je peux garder ce secret encore très longtemps. Matteo saura que quelque chose se trame et malgré ma résistance, il réussira à faire sortir les verres de nez.

— Deux martinis.

Cette voix me fait lever la tête et je souffle discrètement quand Espen s'assoit à côté de moi, sous le regard effaré de sa femme qui nous matte de l'autre pièce. Ce type est la définition du je m'en foutisme. Il s'en branle des pensées des autres, il s'en balance des autres mêmes. Il accorde son respect à une minorité de personnes et visiblement, sa femme ne fait pas partie de ce cercle.

Il me tend un verre et je refuse catégoriquement.

— Je ne bois pas d'alcool, tu devrais le savoir, non ?  je lance avec les sourcils froncés.

— Ah merde, j'ai omis ce détail. Je ne voudrais pas que tu gerbes à nouveau tout ton âme sur ma nouvelle veste, souffle-t-il avec une légère grimace. Un cocktail à la passion pour la señorita.

Je souris et joue nerveusement avec mes doigts.

— Comment se porte Elsie ? Elle est encore secouée ?

— Elle se porte bien ainsi que le bébé mais elle est obligée de rester alitée pendant quelques jours. Putain, ça me fait chier !

Il boit une traite son verre puis la dépose brutalement sur le bar.

— Tu es un peu responsable, Espen. On emmène pas une femme enceinte à un évènement pareil, je souligne en sirotant mon cocktail. Supposons qu'il n'y avait pas les flics, elle pouvait se blesser ou bien une voiture l'aurait fauchée ou...

—  Ferme-là, j'ai compris. C'est toujours de ma faute, gronde-t-il en tournoyant les glaçons dans son verre.

J'arque un sourcil.

— Tout le temps ta faute ? je répète, incertaine.

— C'est de ma putain de faute que ma soeur s'est offert au diable. C'est de ma putain de faute si ma soeur a failli perdre son gosse. Et c'est de ma putain de faute si tu as décidé de t'éloigner de moi, chuchote-t-il gravement en me sondant avec son regard verdâtre.

Je sens la chaleur monter jusqu'aux joues et vivement, je détourne les yeux. Super, je rougis comme une putain d'ado !

Reprends-toi, Mira !

Tous ce que je craignais reviennent en force. Une étrange sensation me chatouille le ventre tandis que mon organe vitale semble s'engager dans une course. Pendant ces cinq derniers mois, j'ai tout fait pour éradiquer ces satanés de sentiments ! J'ai du combattre avec moi-même et me faire à l'idée qu'Espen n'est pas le type que je cherche. Il est marié et il est l'antipode de ce que je cherche.

Mais depuis hier, le diable a su fragiliser tous mes efforts et me voilà à nouveau déstabilisée et faible face à lui.

— Je ne te comprends pas Espen. Quelles sont tes intentions ? je demande d'une voix presque inaudible.

— J'essaie juste de me rattraper.

— Je crois que tu ne saisis pas. Je ne suis pas dans ce genre de délire et tu sais quoi ? Tant qu'on y est, autant de tout balancer. Je sais que tu veux t'amuser avec moi et ensuite me jeter comme une vieille chaussette mais je refuse d'être un de tes objets sexuels, Espen. Tu vas jouer et briser mon coeur.

Je m'arrête un moment et le mire pendant quelques secondes. Il se contente simplement à me regarder mais son regard est tellement intense.

— Et je suis pas une fille qui coche toutes les caractéristiques que tu cherches. Je ne suis pas Paola, Léna ou je ne sais qui ! Je ne suis pas la meuf qui sera H24 sexy dans des robes hyper moulantes et tout le temps perchée sur des talons, je continue avec la gorge serrée. Je suis la meuf geek, parfois crade et énervante. Tu vas plutôt perdre ton temps avec moi, Espen. Alors laisse béton.

Il se lève brusquement et balance au visage du barmaid quelques billets avant de s'éloigner de nous. Déçue de sa réaction, je termine mon cocktail avec amertume.

Au fond de moi, j'espérais qu'il restait près de moi et me réconfortait en réfutant tout mes propos mais son départ me confirme de ses attentes. Il voulait juste me baiser comme une pute.

Qu'est-ce que j'attendais aussi ? Qu'il change pour moi ? Je rêve trop.

J'entends les grésillements du micro mais je me lève et m'apprête à retourner chez moi. Soudain, j'entends mon prénom dans le micro et vivement je me retourne avant de voir avec horreur que c'est cette salope d'Alexa qui détient le micro.

Bordel, mais qu'est-ce qu'elle fout ?!

Un petit tas de monde se forme autour du podium et le regard de cette vieille sorcière s'ancre dans le mien et elle esquisse un sourire presque satanique. Je la sens mal.

— Excusez-moi du retard mais j'aimerais participer à un combat armé avec ma fidèle amie, Almira Perez. Il est clair qu'il est peut-être trop tard mais si l'organisation peut glisser un autre combat, ça serait bien, s'exclame-t-elle toute souriante.

Je sens mon visage perdre ses couleurs et du coin de l'oeil, je vois mon frère et Antonio me rejoindre.

— Mira, c'est quoi ce putain de délire ? s'écrit Matteo, horrifié.

Prise d'un mutisme, je hausse mes épaules.

— C'est bon ? Nous pourrons nous battre ! Tu as entendu, Almira, on pourra se rivaliser demain soir !

***



le stress est présent dans chaque parcelle de mon épiderme. Une énième fois, j'aiguise ma dague que Nico m'a offert. C'est sûrement la cinquième fois que je l'aiguise à nouveau dans la journée. Si je continue à l'aiguiser, la lame risque de s'abîmer et voire, se briser.

— Tu t'es à nouveau entraînée ? me demande Nico en m'arrachant le couteau entre mes mains.

— Ce matin, ouais.

Il me masse les épaules et me glisse des paroles d'encouragement mais cela ne suffit pas à diminuer mon putain de stress. Je vais devoir me battre devant tout le monde et c'est la honte pour moi !

Croyez-moi, je ne voulais pas participer à ces évènements à la con et je pouvais bien refuser ce duel mais que penseront les autres ? Enfin que pensera Alexa ? Elle m'a ouvertement provoqué devant une centaine de personnes et c'est inacceptable.

Cette pétasse doit en payer le prix.

Ma rancoeur envers elle n'est toujours évaporée mais ça, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je serai obligée de me rabaisser à son niveau déjà très bas mais au moins, elle comprendra qu'il ne fallait pas me provoquer et me traiter comme si j'étais qu'un tas de merde.

— Tu dois abîmer la gueule de cette pétasse ! Explose son nez refait avec une droite puis, perce ses implants mammaires ! Putain, j'ai hâte à ce combat ! C'EST LE COMBAT DE L'ANNÉE !  s'excite Niguel en donnant des poings dans le vide.

Mon frère lui tape derrière le crâne et vivement, notre ami redevient sérieux.

— Tu pouvais bien refuser ce duel, m'informe-t-il.

— Pour qu'elle pense que j'ai peur d'elle ? Je n'ai pas le choix.

— Mira, cette fille est plus callée en combat contrairement à toi. Je ne dis pas que tu es nulle mais...

— Hé hé hé ! Tu insinues que je l'ai mal entraînée ? s'agace Nico toujours me massant douloureusement mes épaules. Almira a eu le meilleur maître du Mexique et crois-moi Perez, elle va foutre une bonne raclée à cette satané Hernandez ! En plus, je ne supporte pas ses manières exagérée.

— Je te jure, cette pute se croit pour une princesse ! Elle a osé me ridiculiser devant tous mes subordonnées ! Niguel, je t'ai demandé un verre avec cinq glaçons, où se trouvent ces maudits glaçons ! imite Niguel en effectuant une démarche féminine.

Il a réussit à me faire rire et mon stress se calme un peu.

— Je t'en supplie, Mira, gagne cette manche ! Limite tue la et on sera débarrasser d'elle !

— Justement, elle ne doit pas tuer. Almira peut la blesser superficiellement mais hors de question qu'elle la tue, Les Hernandez vont la massacrer, intervient Antonio, adossé contre le mur, les bras croisés.

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