Chapitre 60

PDV Almira

Cinq mois plus tard...

C'est avec une joie indescriptible que je me poste devant le tableau de résultats. Mon prénom y figure et enfin, j'ai terminé mes études. J'ai réussi !

Mon père doit être si fier de moi, j'ai tenu ma promesse que je lui ai faite.

Les autres étudiants me bousculent, eux aussi, excités de savoir s'ils ont réussi à leurs examens ou non et je m'en vais avec le sourire aux lèvres. La remise de diplôme est seulement dans deux mois mais j'ai tellement hâte.

Je serai officiellement diplômée en chimie.

Une fois dans ma voiture, j'annonce la bonne nouvelle à mon frère avant d'aller en direction au QG où mon chef m'attend depuis plus d'une heure mais il est habitué au fait que je sois tout le temps en retard avec lui.

—  Si j'avais l'opportunité de te virer, je le ferai Almira ! s'écrit Nico quand je me pointe devant lui.

Nico est à la tête des trafics à Tampico. Je dirai qu'il a le même rôle que le diable mais parfois, il est attend l'approbation de ce dernier avant d'exécuter son plan. Une fois installée à Tampico, c'est lui qui a pris en charge le reste de ma formation et je peux vous dire, que c'était très dur.

Au départ, Nico s'est comporté comme une brute avec moi et ça m'a forgé sur mon caractère. Je n'étais pas très bien accueillie dans son QG rempli d'homme dominants. J'étais vu comme la petite bonne, l'intrus, la pute.

Mais au court de ces cinq dernier mois, j'ai dû me faire respecter.

— Je n'ai que trente minutes de retard, Nico. Ça pouvait être pire.

— Justement, Almira. Ça pouvait être pire. Je ne peux plus tolérer tes retards, ça me fait grave chier.

Je pose mon sac sur la table et salue mes « collègues de travail ».

— Arrête de stresser sinon tu n'auras plus un poil sur le crâne.

Il ouvre grand les yeux tandis que les hommes à côté de moi pouffent de rire. Nico décide d'ignorer ma pique.

—  N'oubliez pas que les compétitions commenceront demain soir et je veux que vous soyez tous présent. Demain, il y aura une course de voiture illégale et même je sais certains d'entre vous haïssent ces courses de voiture, vous devez être tous présents.

— Et pourquoi on est obligé ? je demande aussitôt. Ce n'est pas la fin du monde si on se pointe pas...

— Tu as faux, chérie. Le jefe et sa clique seront là et crois-moi, tu seras obligée de venir. C'est le jefe qui a insisté sur ce point.

Mon dos se tend alors que je peste déjà des insultes. J'ai réussi à l'éviter pendant cinq mois et j'aimerais encore l'ignorer pendant quelques temps.

Putain mais pourquoi il cherche tout le temps à me voir ? Il veut mater à quel point il m'a rendu la vie dure en me castrant dans une équipe de merde ?!  L'envie de le revoir m'effraie et je songe même à me rebeller tout en restant chez moi.

— D'ailleurs, Almira, tu es sûre que tu ne veux pas participer aux compétitions ?reprend Nico.

— Non Nico, je tiens vraiment à ma vie.

— C'est la peur de perdre qui te pousse à refuser mais crois-moi, tu as une chance de remporter une victoire en combat à main nue ou encore au tir à l'arme.

D'après ce que j'ai compris,  àchaque années, les quatre familles organisent des compétitions où ils s'autorisent à s'affronter tout en évitant la mort sinon ça serait pas drôle. L'évènement se déroule sur trois ou cinq jours, cela dépend de la disponibilité des autres et il y a plusieurs épreuves comme les courses de véhicules, les combats à main nue ou armée, les tir à l'arme à feu ou à blanche. En soit, il n'y a pas que les quatre familles qui sont conviées mais d'autres participants qui viennent un peu partout au Mexique. C'est l'opportunité de montrer aux autres de ce qu'on est capable.

Il est hors de question que je participe à ces évènements à la con ! Non seulement je risque me briser un os mais je trouve cette compet' un peu barbare.

— Ça ne sert à rien de me convaincre, je ne participe pas à ces bails sombres, dis-je avec une moue. Pour le bien de tous, j'assisterai et vous regardez vous battre comme des chiens en rut mais je ne suis pas assez folle de me laisser tenter.

— Tu as la trouille, Perez ! Tu ne veux pas participer parce que tu sais que tu vas perdre, se moque Andres.

Je lève les yeux au ciel et lui montre mon troisième doigt.

— Je ne vais pas te forcer, Almira mais tu rates une occasion en or.

— Une occasion en or ? je répète avec amusement.

— Tu rates l'occasion de montrer aux autres ce que tu vaux. Je t'ai appris un tas de choses et il est temps que tu t'en vantes, réplique Nico en haussant les épaules.

— Bien tenté mais non.

Nico soupire et me laisse seule avec Adrian. Une fois quand j'entends la porte claquer, je me focalise sur Andres.

— J'ai besoin de ton aide.

— Qu'est-ce que tu as encore foutu ? La femme du dernier mec que tu as baisé veut t'égorger ?

— Quoi ? Non ! Attends, il avait une femme ? je demande avec surprise.

Andres rigole.

— Je n'ai strictement aucune idée et honnêtement, je m'en fiche de ta vie de débauche, rétorque-t-il.

— Ce n'est pas parce que j'ai baisé avec un homme dont j'ignore le nom que j'entreprends une vie de débauche. Bref. J'ai besoin d'un coup de main pour les prochains jours qui arrivent.

Andres se tourne enfin dans ma direction et je lui explique en détail mon plan en faisant des grands gestes théâtral. À la fin de mon explication, je lui demande son avis et il froisse son visage.

— Tu me demandes d'être le petit-ami d'une meuf chelou ?

— Ce n'est que pour trois jours, Andres.

— Mais pourquoi toute cette comédie ! Le jefe verra que je ne suis pas crédible. C'est mort Almira, je ne participe pas à tes plans tordu, conteste Andres tandis que je lève les yeux au ciel.

Andres est la seule personne dont j'ai réussi à lier d'amitié dans ce trou à rat. Les autres mec ont une mentalité de macho de merde et si je n'avais pas pu m'imposer, alors chacun de ces mecs me baiseront comme une sauterelle. Andres a une bonne mentalité et il s'avère qu'il est de bonne compagnie. De plus, il est mon binôme pendant les missions et les autre sont jaloux de notre équipe de choc !

Comme c'est la seule personne avec qui j'adresse la parole, je le connais assez bien, notamment je sais comment le faire changer d'avis.

— Je t'offre cent mille dollars si tu acceptes le...

— Pourquoi tu n'as pas commencer par là, Almira ? s'écrit-il satisfait en posant son bras musclé sur mes épaules. Pendant trois jours, je serai le parfait petit-ami et crois-moi, les autres seront grave jaloux.

Qu'est-ce que je disais ? J'arrive facilement à le convaincre.

— Mais est-ce que je peux te poser une question ?

— Non.

— Pourquoi on doit prétendre être un couple ? insiste Andres.

Je sirote mon jus, hésitante à répondre sa question. Il est fou de ma part de lui révéler la vérité. Comment je lui dirai ? Notre patron veut me baiser et ensuite me jeter comme une vieille chaussette ? Non, c'est mort !

— Ne pose pas de questions, Andres. Je ne peux pas te répondre, dis-je avec la voix étranglée.

J'espère que notre comédie sera crédible aux yeux de tous et j'espère surtout qu'Espen va enfin me laisser tranquille.

Andres comprend que je n'ai pas l'intention révéler mes vrais intentions et change de sujet. Pendant presque une heure, nous papotons sur notre dernière mission mais ensuite, je le quitte afin de rejoindre ma soeur qui est de visite en ville.

Je lui donne mon adresse par message et fais un petit détour dans un supermarché afin d'acheter quelques grignotages. Depuis que j'ai quitté Cuidad Victoria, je n'ai pas revu Alira. En fait, on s'est complètement éloignée pour une raison dont j'ignore.

J'étais un peu insistante avec elle par messages mais je ne récoltais que des « vu » ou des réponses sèches.

Je pense juste qu'elle n'a pas aimé mon déménagement et maintenant, elle décide de m'accorder une seconde chance. C'est avec un sourire aux lèvres que je me dirige jusqu'à ma voiture pour déposer mes courses mais mes pas s'arrêtent brusquement quand un ancien fantôme surgit en face de moi.

Mon coeur rompre à la chamade. Il fait un pas dans ma direction et je recule instinctivement.

— Santiago, qu'est-ce que tu fais ici ?

Il m'adresse un sourire franc.

Après le diable, il y a lui, ce connard que je voulais éviter à tout prix !

Comment il a su que j'étais ici ? Il m'a fait suivre ?

Une chose dont je suis sûre, il n'est pas venu pour savoir comment je me porte. Il s'en balance de moi, il veut juste obéir à son père et me forcer de me marier avec lui.

— Finalement, je ne veux pas savoir. Dégage, Santiago.

J'essaie me réfugier dans ma voiture mais l'homme m'attrape brusquement le bras. Instinctivement, je cogne mon genou dans sa cuisse et Santiago s'éloigne de moi en grognant de douleur.

— Tu ne peux pas fuir, Almira. Mon père a déjà prévu une date de mariage ! Je dois t'emmener avec moi, siffle-t-il en tâtonnant sa cuisse. Je t'ai demandé une seconde chance et...

— J'ai failli t'accorder une seconde chance, Santiago ! Vraiment. Mais ce qui m'a fait changer d'avis c'est que tu étais au courant que ton cabron de frère battait Elsie et tu t'en fichais royalement. Tu as carrément fermé les yeux !

— Je me mêle pas dans les affaires des autres, Almira. J'étais clément avec toi mais tu ne me laisses pas le choix ! Le mariage est dans trois semaines et cette fois-ci, je vais te forcer de revenir avec moi.

Mon visage se décompose littéralement et je passe une main nerveuse dans mes cheveux.

C'est un cauchemar ! Je ne peux pas y croire.

Je vois Santiago s'approcher rapidement de moi et avant que je puisse protester, il m'embrasse avec force. Ses lèvres se plaquent durement contre les miennes et un haut-le-coeur me vient. Je tente de m'éloigner de lui mais il bloque mes bras tout en plaquant mon dos contre ma voiture.

Il arrive à insérer sa langue dans ma bouche et vivement je la mords avec rage, lui faisant pousser un cri de douleur. Je profite à entrer dans ma voiture et partir loin de lui avec l'esprit embrouillé. Affolée, je jette sans cesse des coups d'oeil dans le retro en souhaitant que ce connard ne me suit pas.

Ce mec manque vraiment de neurones ! Putain, il m'a embrassé contre mon gré !

Sûre que personne ne m'aie suivi, j'entre dans mon appartement et file dans la salle de bain. Comme une folle, je me brosse les dents et la langue plusieurs fois. Je me rince plusieurs fois la bouche et à un moment donné, je voudrais même laver mes lèvres avec de l'eau javel pour effacer les traces sales de Santiago.

Je me sens souillée, sale et pas respectée.

J'attrape ma tête entre mes mains et chuchote des insultes à l'égard de ce connard de Santiago. Ce mec a vraiment aucune limite et je ne crois pas à aucune de ses promesses. S'il m'a forcé à l'embrasser, alors qu'en sera-t-il plus tard ? Si je lui refuse lui donner mon corps, va-t-il me frapper comme son frère l'a fait avec Elsie ?

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