Chapitre 6

Je tique tandis que mes sourcils se froncent. Il se prend pour qui cet idiot ?

Lentement, je pivote sur moi-même pour l'affronter.

— M'interdire ? Tu te rends compte de ce que tu viens de me dire là ?! T'es personne pour...

— Veille à tes mots. J'ai beaucoup de contacts et je suis sûr que je connais quelqu'un à la fac où tu veux y aller. Un coup de fil et tu ne pourras pas faire tes études là-bas.

— Pourquoi ? Ça te concerne pas ! je m'emporte. 

Espen se concentre sur la femme assit sur ces genoux.

— Tampico est un endroit dangereux pour les filles comme toi, dit-il platement.

Je ris ironiquement et croise mes bras.

— Tu te prends pour mon frère ? D'ailleurs oublie tout ce que Matteo t'a dit, je n'ai pas besoin de toi.

— Je tiens toujours mes promesses, p'tite conne. Tu ferais mieux de la fermer avant que je risque de te faire du mal !, tonne-t-il d'un air menaçant.

La blonde qui est assit sur ses genoux l'embrasse en pleine bouche et j'entends même les dents s'entrechoquer. Je lève les yeux au ciel avant de partir en furie vers ma chambre. Quel connard ! Il se prend pour qui même ?! Si mon défunt père était incapable de me donner un ordre alors ce n'est pas ce con que je vais écouter.

Mais si c'est vrai...et s'il connait des personnes qui m'empêcheront intégrer dans cette fac ?

— Bon sang, mais qu'est-ce qu'il est...

Et puis, pourquoi je m'inquiète ? Espen bluffe et je parie même qu'il n'est pas capable de blesser une mouche !

Une chose est sûre, je vais partir à Tampico qu'il le veuille ou non et je connais bien une personne qui pourrait bien m'aider.

De suite, je toque à la porte d'Elsie avant d'entrer sans attendre une autoristion. Je la retrouve allongée sur son lit mais la première chose qui m'intrigue est que sa chambre est pratiquement plongée dans le noir. Il n'y a que des petites guirlandes multicolore qui éclairent cette grande pièce et les débris sur le sol m'intriguent encore plus. On dirait des unités centrales...

— Almira ! Je n'aime pas quand...

— Est-ce que tu veux m'aider ?

La rousse se redresse, un sourcil haussé. Je lui explique mon plan et vu son visage, elle veut s'y opposer.

— Un conseil, il ne faut jamais défier mon frère ! Regarde, la preuve est sous tes yeux ! Il a détruit tous mes PC parce que j'ai fait une erreur.

— Aller, Elsie ! Ça me tient à coeur d'y aller. Je vais faire quoi si je ne reprends pas mes études ?

— Almira je voudrais bien mais j'ai peur d'Espen. Tu ne sais pas ce qu'il est capable de faire...

— Je suis prête à assumer les conséquences. Il ne saura pas. Je t'en prie Elsie ! Je la supplie en rejoignant mes mains comme si je priais.

Elle me fixe longuement avant d'hocher simplement de la tête et je pousse un petit cri de victoire avant de me calmer.

La rousse se lève, les bras croisés contre sa poitrine et pousse un long soupir, le regard baissé comme si elle réfléchissait.

— Espen a une réunion mardi matin donc dès qu'il part, nous partons aussi. Je te dépose uniquement à Tampico et ensuite tu te démerdes, d'accord ?

J'opine frénétiquement et elle continue :

— Le trajet dure trois heures donc je vais prétexter à mon frère que... ah merde, laisse-moi réfléchir...

— Pourquoi pas lui dire que tu va rendre visite à des amis ? je lui propose.

Elle pouffe de rire.

— Espen n'est pas aussi con que tu le crois et il sait que je n'ai pas d'ami. Hmm, je dirais que je dois m'acheter un nouveau set-up dans une ville voisine et que je risque rentrer tard. Ça ne va pas être facile à quitter la maison mais je pense que j'ai une petite idée.

Elle me signe de m'approcher et se pencher près de mon oreille pour me chuchoter son plan.

*
**

Nous sommes déjà mardi et Matteo est parti depuis le dimanche dernier. Je me sens un peu seule pendant ces derniers jours et je n'ose pas sortir de ma chambre, peur de croiser le regard d'Espen ou de sa satanée catin. Jessy, Olaf, bref je ne m'en rappelle plus comment sa pute s'appelle et honnêtement je m'en balance de son nom !

Cependant, elle prend des grands airs avec moi. Hier dans la cuisine, elle s'est accidentellement foncée sur moi et tout son verre de vin s'est versé sur mon débardeur blanc. Derrière son faux sourire en guise d'excuse, je pense qu'elle ne m'apprécie pas.

Pourquoi ? Je cherche toujours à le savoir.

Et toujours dans la même soirée, je l'ai entendu discuté avec Espen et leur discussion me concernait. Olaf voulait savoir quand l'autre va me foutre hors de cette maison.

Enfin bon, je pense que j'ai une ennemie au sein de cette maison !

Elsie entre dans ma chambre et est vêtue d'une petite robe noire moulante.

— Tu ne peux pas toquer à la porte ? je grogne en me vêtant vivement de mon pantalon.

— C'est chez moi, je te rappelle. Tu as fini ? Espen vient de partir.

J'attrape mon sac et la suis jusqu'au garage. Quand elle ouvre le coffre de sa voiture rouge, je mets mon sac  à l'intérieur mais elle tique et me pointe le coffre avec son doigt manucuré.

— Quoi ? Tu veux quand même pas que je rentre dedans ? Mais c'est trop étroit et je ne pense pas pouvoir rentrer ! je m'oppose, les yeux grands ouverts.

— Fais pas ta conne Almira. C'est le seul moyen pour que les gardes ne souspçonnent rien. S'il te voient sur le siège passager, ils préviendront mon frère et notre plan tombera à l'eau.

Je grogne avant de m'installer dans le coffre et Elsie le referme dans un grand bruit. Me voici plongée dans l'obscurité et je ne me sens pas du tout à l'aise mais je me dis que c'est pour un laps de temps donc...

C'est une trentaine de minutes plus tard que je m'assois enfin sur le siège passager. Pendant le trajet, j'ai eu le temps de me reposer mais Elsie me réveille en me disant que nous sommes enfin arrivées.

J'observe à travers la fenêtre et constate que c'est le même façade que sur la photo.

Nous sommes bien arrivées à la destination.

—Je te dépose mais je ne te récupère pas, précise la rousse avec le regard sérieux. Si tu reviens en bus, la garre est à l'ouest de la fac.

— D'accord, dis-je en m'apprêtant à sortir du véhicule.

— Cependant Almira, fais attention ici. Les gens d'ici sont pas clean.

Quand je ferme la portière, elle démarre en trombe et disparaît à une intersection.

Je pousse un grand soupir et m'avance vers le bâtiment. Quelqu'un m'aide à trouver l'administration et enfin, je remplis le formulaire d'inscription. J'ai eu assez du mal à comprendre l'espagnol de la secrétaire car on dirait que c'est un dialecte ou je ne sais quoi... alors je me contente d'hocher la tête faisant mine de tout comprendre.

— Comme vous êtes arrivée au milieu de l'année, il faudra attendre le prochain semestre pour que vous assistiez aux cours...

— Oh... mais si je participe pas aux cours actuels , je devrais repasser mon année ?

La secrétaire sourit.

— Non, bien au contraire. Vous venez tout juste des États-Unis et après avoir contacté votre ancienne université, vous êtes bien en avance dans les cours. Si vous assistez aux cours actuelles, je pense que vous allez vous ennuyez après si vous le voulez quand même...

— J'aurai plus de vacances alors, je m'enthousiaste.

La secrétaire me file un badge pour les visiteurs, me donnant la possibilité de visiter les lieux avant de repartir. Après l'avoir salué, je me précipite à flâner dans ce grand établissement avec un sourire mesquin aux lèvres.

Et qu'est-ce qu'il disait ? M'interdire reprendre mes études ? Espen parle trop.

Je rencontre peu d'étudiants sur mon chemin et je suppose que la plupart sont en cours mais quand je traverse le prochain couloir, j'aperçois  des types chelous se diriger dans ma direction. Quand leurs yeux se braquent sur moi, il y a un qui me pointe du doigt et il n'est pas nécessaire de réfléchir longuement pour que je fasse demi tour pour m'en fuir.

Mais en revenant sur mes pas, il y a la secrétaire accompagnés de deux hommes venir jusqu'à moi.

Merde ! Je suis coincée.

Mes jambes commencent à trembler tandis que j'observe au tour de moi pour tenter de me tirer d'ici mais je suis pris aux pièges entre des murs et des types chelous.

— Mademoiselle Perez, je vous prie de m'excuser mais je n'ai pas le choix, s'exprime la secrétaire arrivée à mon hauteur.

Ses yeux brillent d'une once de regret.

— Je ne comprends pas. Je...

Et puis, c'est le trou noir.

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