Chapitre 57

J'entre dans la salle de réunion de la boîte de nuit et Espen ferme la porte derrière moi. Je le vois ranger son arme dans son holster et avec un goût amer, je lui demande :

— T'étais vraiment obligé de me menacer avec une arme ?

— Est-ce que t'allais me suivre de ton plein gré ? réplique-t-il aussitôt.

À contre coeur, je secoue ma tête et m'approche de la vitre qui donne vue sur toute la boîte. J'observe la foule sur la piste de danse et soupire.

— Tu ne peux pas m'éviter, Almira et nous devons parler.

— Il n'y a rien à dire, Espen. Tu as sauté sur mes lèvres comme une animal en chaleur !

— Si ça t'avait tant dérangé, tu m'aurais repoussé depuis le début, me fait-il remarquer avec un ton acerbe.

J'ouvre la bouche mais aucun mot ne sort. Putain, il a un point.

Il se poste à côté de moi, les mais dans les poches et les yeux rivés sur la foule qui est sous nos pieds.

— Tu avais kiffé, Almira. J'ai entendu tes gémissements, tu frissonnais sous mon toucher, continue-t-il alors que le rouge me monte aux joues.

— Et c'est tout à fait normal, Espen. Enfin, chaque femme réagirait comme moi.

— Non justement ! Tu m'as repoussé alors que je bandais. Je voulais te prendre sur ton lit mais tu m'as repoussé en me hurlant dessus comme si j'étais ta pute.

Je ris froidement et croise mes bras. J'ai vexé son égo ? Il n'arrive plus à dodo ?

— Tu me traites de gamine mais toi, Espen Reyes, tu es un putain de gamin pourri gâté ! Tu veux savoir pourquoi je t'ai repoussé ? je lui demande en haussant le ton.

Je m'assois sur une des chaises disposées, et pose mes jambes sur la table avant de les croiser. Le diable s'appuie contre la vitre, le regard sombre et sérieux.

— Je suis toute ouïe.

— Je sais à quoi tu penses, Espen et je ne suis pas une escorte, ni une parépathéticienne.  Je ne suis pas cette fille qui vais te donner son âme et son corps à la première nuit et en plus, tu es marié et je ne veux pas l'étiquette de voleuse d'homme sur ma peau . Pour toi, c'est facile de baiser une meuf et oublier son prénom le lendemain parce que tu as l'habitude mais moi je ne veux pas ce genre de relation.

— Quelle relation cherches-tu alors ? me demande-t-il avec agacement.

Je garde le silence pendant quelques instants faisant mine de réfléchir.

— Je veux rencontrer un homme qui partage le même amour que je lui porte. Je veux une relation saine.

— Est-ce que tu as conscience que ça n'arrivera jamais ? Santiago ne sera pas le prince charmant que tu cherches.

Je soupire et passe une main nerveuse dans mes cheveux. Une fois de plus, il marque un point.

— Pourquoi... pourquoi tu m'as embrassé ?je lui demande, mal à l'aise.

Lentement, il se redresse et s'approche dangereusement de moi. Je le fixe droit dans les yeux, lui donnant un avertissement mais il s'en balance royalement en faisant glisser son doigt le long de ma jambe. Ma respiration s'accélère quand son doigt arrive au niveau de ma cuisse et l'éloigne.

— Parce que c'était un de mes fantasmes les plus profondes, articule-t-il, la main sur mon épaule dénudé. Je vais être honnête avec toi, Almira. Tu m'intrigues. À chaque fois quand tu es près de moi, tu me provoques un désir violent dont j'ai du mal à le dompter.

— Donc tu penses que si tu succombes à la tentation, ce désir disparaîtra. Tu as pensé si j'étais consentante ?

— J'ai eu ma réponse quand je t'ai embrassé, rétorque le diable d'une voix suave. Tu ne peux pas me mentir, je sais que tu ressens cette alchimie sexuelle entre nous. Ce qui t'empêche à franchir le cap, c'est ma situation. .

Je me mords la pièce et me redresse correctement sur ma chaise. Je lui jette un regard avant de me concentrer sur la baie vitrée.

— Tu as raison. Je ressens la même chose mais Alexa est...

Espen éclate de rire puis me force à le regarder en attrapant le bout de mon menton. Son visage est proche du mien, trop proche même. Si quelqu'un nous surprend, il croirait qu'on s'embrasse. Nos regards s'évitent, puis se cherchent et se captent. Une voile sombre couvre ses prunelles vert et mon coeur s'accélère quand ses lèvres frôlent dangereusement les miennes avant qu'il chuchote près de mon oreille :

— Je t'ai dit plusieurs fois de ne pas penser à Alexa et qu'est-ce que ça peut lui faire ? Je sais qu'elle va voir ailleurs.

— Espen, j'ai des valeurs. Tu es marié à une femme et je ne suis pas ce genre de fille-là, je souffle en éloignant sa main de ma cuisse.

Je me lève afin d'établir un peu d'espace entre nous et croise les bras.

— Il est mieux pour nous qu'on s'évite, c'est pour cela j'ai pris un appart sur Tampico. La... la situation n'est pas en notre faveur et même si je hais Alexa de tout mon être, je n'oserai pas lui faire un truc pareil.

— Tu n'es pas capable de la trahir mais l'empoisonner tu l'es, lâche Espen avec un sourire sadique.

Je ferme brièvement mes yeux. Poutant, j'étais sûre d'être discrète !

— J'ai mes raisons, d'accord ?

— Je sais que tu as tes raisons et je ne vais pas te les demander mais tu ne penses pas que tu te contredis ?

— Espen, arrête.

— Tu n'es même pas crédible avec tes propos à la con, Almira, souligne-t-il. Tu sais ce que j'en pense ? Tu sers d'Alexa comme excuse parce que tu as peur de cette envie qui t'anime. Continue à te persuader, tu cours à ta propre perte. 

Il me jette un dernier regard intense avant de quitter la salle de réunion.

Je prends une grande bouffée d'air en posant une main sur la poitrine. L'ambiance était tellement intense et palpable, j'ai cru que j'allais vriller !

Super, il a réussi à semer l'hésitation dans mon esprit ! C'est vrai, j'utilise Alexa comme prétexte or que je m'en fiche totalement de son existence. Au contraire, je veux la faire souffrir, je veux qu'elle ressente la même détresse que j'ai ressenti quand son connard d'ex m'a agressé.

Je m'en fiche pas mal de ce qu'elle peut ressentir et je me suis cachée derrière elle pour refouler ce désir en moi depuis qu'Espen m'a embrassé.

Depuis ce baiser houleux, je me sens bizarre. Cette flamme dans mon bas-ventre existait déjà mais maintenant, elle s'est agrandie et je doute que mon objet vibrant soit nécessaire.

Peut-être qu'il a raison, c'est juste passager et en succombant à la tentation, ce désir partira.

J'espère juste que ce n'est pas de l'amour, je ne peux pas me permettre d'aimer un type comme lui.

Je descends au carré VIP et récupère mon sac avant de m'en aller. J'envoie juste un message à Alira  mais je doute qu'elle va me répondre si tôt. Une fois dans ma voiture, je prends la route en direction de la maison. Une fois arrivée, j'entre à pas de loup et me réfugie dans ma chambre mais peste une insulte quand j'aperçois cette personne que je veux tant éviter.

— Alexa, qu'est-ce tu fais dans ma chambre ? Tu commences à perdre ta tête aussi ? je lui lance en lui daignant un regard méprisant.

Ses yeux bleus me foudroient et elle me tend une feuille. Son état est vraiment pitoyable. Des cernes noires entourent ses yeux tandis que sa peau est beaucoup trop pâle que d'habitude.

Blasée, j'attrape la feuille et constate qu'il s'agit des résultats d'une prise de sang.

— Le docteur a trouvé un taux anormal de cyanure dans mon sang et bizarrement, mes pilules ont été échangé. Je sais que tu es derrière ça, salope ! tonne-t-elle en essayant de me gifler.

Je l'esquive aisément et éclate de rire. Déstabilisée, elle m'observe et arrache les résultats du test entre mes mains.

— J'avoue que j'ai un peu trop dosé la cyanure mais tu es toujours vivante ! Tu devrais t'en réjouir, pas beaucoup de personne résiste à la cyanure.

— Est-ce que tu te rends compte que c'est une tentative de meurtre ? Tu voles mon époux et maintenant t'essaie de me tuer ? Tu es tombée bien bas, Almira.

— Et tu as peur ? je lui demande avec un sourire insolent.  Est-ce que ta peur est similaire à la mienne quand ton ex m'a agressé sexuellement ?!

La pendeja ouvre grands ses yeux et recule sous le choc. Elle n'avait aucune idée que j'étais au courant de ses plans tordus.

— Je ne vois pas de quoi tu parles...

— Cesse faire l'innocente, je sais que tu es derrière cette agression, connasse. Mais tu n'as aucune idée ce que tu as provoqué en moi. Cet empoisonnement n'est que le début de ton calvaire. J'en réserve d'autres tours spécialement pour toi,  Alexa Hernandez.

— Tu ne sais pas où tu mets tes pieds, Almira ! Crois-moi, je ne vais pas rester avec les bras croisés ! Tu vas me le payer, Perez ! siffle-t-elle froidement.

Je souris.

— Rétablis-toi avant, tu auras besoin de forces pour combattre, je lui conseille d'une voix faussement calme.

Alexa me lance un dernier regard et s'en aller furieusement.

Un rire sec s'échappe entre mes lèvres et je secoue ma tête.

Et dire que j'avais vraiment pitié pour elle, cette confrontation m'a donné des envies folles !

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