Chapitre 54


Quelques jours plus tard,

La réunion se termine et tant mieux ! Ça me cassait vraiment les couilles. Je rends visite à ma soeur et selon elle, elle pourra enfin de sortir de ce maudit endroit dans deux jours.

Il était temps parce que cet odeur d'antiseptique m'épuise énormément.

Je lui sers un verre de thé alors qu'elle continue à me confier ses futurs projets une fois quand le bébé arrivera.

— D'ailleurs, je t'ai omis quelques informations.

— Je t'écoute, dis-je en ôtant ma veste afin d'être plus à l'aise dans mes gestes.

— Quand j'étais encore avec Angelo, je l'ai surpris dans une conversation plutôt intéressante, m'explique-t-elle en sirotant sa tasse fumante. Il parlait des Rodriguez et de la mort du père des Perez. Almira a peut-être raison, son père pourrait être en vie quelque part sur cette Terre.

— Qu'est-ce qu'il a dit ensuite ?

Elsie semble réfléchir.

— Enrique en savait trop de chose et il fallait l'éliminer à tout prix avant que ça soit trop tard. Qu'est-ce qu'il savait ? C'est ce que je me demande...

Je me tends le dos, inquiet. Qu'est-ce que les Rodriguez mijotent ?

— Quand tu sortiras de l'hôpital, tu feras des recherches sur les Rodriguez. On doit savoir ce qu'ils fabriquent, je claque autoritairement.

— Tu ne penses pas qu'on devrait tenir au courant les Perez ?

— Surtout pas ! La gamine voudra commettre la pire erreur de sa vie et Matteo sera comme un chien enragé. Déjà qu'il me demande souvent quand vais-je préparer leur vengeance...

Dans notre famille, si un membre meut injustement, alors on coulera le sang de son bourreau. Il est vrai qu'on pourrait venger la mort d'Enrique Perez mais je n'ose pas car moi-même je ne sais pas si cet incendie est vraiment commandité par les Rodriguez ou pas.

Selon les autorités locales, l'incendie a été provoqué par une fuite de gaz mais je reste sceptique.

— Les Rodriguez cachent quelque chose de précieux à New-York. J'ignore encore ce que ça pourrait être mais si c'est que l'on pense, crois-moi, on connaîtra une des plus grande batailles, je lui confie gravement.

— Je suis peut-être méchante mais j'espère que le père d'Almira est réellement mort. La pauvre, elle avait vraiment du mal à entamer son deuil, soupire ma soeur d'une mine peinée.

Je soupire à mon tour. Je ne peux pas savoir ce qu'est le deuil. Je n'ai jamais eu l'occasion de faire un deuil. Mon père ? Il mérite même pas des funérailles digne de ce nom. Au contraire, j'ai pissé sur sa putain de tombe et c'était le dernier souvenir qu'il aura de moi.

En espérant de changer un peu les idées d'Elsie, je lui tends un dossier et l'incite à le consulter. Un sourire s'étire lentement sur ses lèvres avant qu'elle pousse un cri victorieux en levant le poing vers le ciel. Amusé, je secoue ma tête et serre sa main dans la mienne.

— Ce batard a vraiment signé les papiers du divorce ?! J'y crois pas !

— Pourtant, c'est réel, Elsie. Je n'oserai pas te faire une farce pareille, je réplique vivement.

— Co... comment tu l'as convaincu ? me demande-t-elle avec les yeux grands ouverts.

Je ferme brièvement mes yeux et l'avoue d'une voix blanche :

— Ce n'est pas qui l'ai fait signer mais Almira. Ce matin, elle a laissé le dossier sur mon bureau.

Elsie papillonne des yeux, hébétée.

— Elle s'est occupée du tout le processus du divorce à l'aide de Marco, notre avocat. Le divorce a été prononcé hier après-midi et nous avons rien à dédommager. Ça lui tenait à coeur que tu commences ta vie avec Gaël.

— Almira a vraiment fait ça ? Pour moi ?

Mollement, j'opine.

— Cette fille est en or, j'ai tellement la chance de l'avoir comme amie. C'est elle qui a élaboré un plan pour me sauver en risquant sa vie et c'est elle qui s'est occupée du divorce. Je suis quand même surprise que le juge ait accepté ce divorce.

—Almira a tout simplement soudoyé le juge. Elle commence à devenir comme nous.

Ma soeur rit légèrement et fixe ma main protectrice posée sur la sienne.

— Et je remarque qu'elle te provoque des changements. Tu as beaucoup changé ces derniers jours.

Vivement, je me lève et lui tourne le dos.

— Comment ça ? Je ne lui daigne même pas un regard, je réponds brusquement.

— Tu as beau faire le connard Espen mais je te connais. Cette fille te guérit de ta maladie. Tu n'as jamais été doux avec moi. Almira est comme un baume. Elle t'apaise, elle change ta mentalité, elle...

— Et tu veux que je fasse quoi ? L'embrasser ? La baiser ? J'ai déjà une épouse et je ne peux pas me permettre violer le pacte.

— Pitié Espen, je sais que tu t'en fiches d'Alexa ! Fais comme moi, genre discret. Je sais qu'Almira n'est pas ton style de fille mais je sais qu'elle t'intrigue. Vous pouvez juste passer du bon temps ensemble et vous dire au revoir. N'oublie pas que bientôt elle va se marier avec Santiago, malheureusement, dévoile-t-il d'une voix traînante. Promis, je ne dirai rien aux garçons !

Je ris nerveusement et me sers un verre d'eau avant de le boire d'une traite. Si ma soeur a réussi à dissimuler son couple sous les yeux de tout le monde, c'est sûr que je réussirai comme elle à défaut que je ne veux me mettre en couple mais je veux découvrir davantage Almira.

Je médite les paroles de ma soeur et retourne à la maison à une heure tardive.

Alexa m'envoie un message m'informant qu'elle s'est installée dans la chambre d'ami et qu'elle a chopée la gastro après avoir mangé des tacos à la viande hachée. Enfin, elle va un peu me lâcher la veste !

Cette fille est tellement agaçante ! Je m'habitude à sa présence mais je ne supporte pas l'idée qu'elle soit dans la même pièce que moi pendant plus de trente minutes et qu'on partage le même oxygène. Les pulsions meurtrières me reviennent et je suis obligé de les défouler sur une de mes prisonniers.

Des bruits dans le jardin attirent mon attention et je me dirige vers celui-ci avant d'être paralysé sur le sol.

Tuez-moi !

C'est une torture mentale !

La gamine se relaxe dans l'eau de la piscine qui brille sous les faisceaux de la Lune. Lentement, doucement, comme dans les films, elle s'extirpe de l'eau se mettant de dos à moi, me révélant ses belles courbes dans son maillot de bain. Elle récupère sa serviette et seigneur tout puissant ! Le haut de maillot de bain met en valeur sa poitrine. Ses cheveux humides la rendent tellement sexy.

Une chaleur naît entre mes reins et ma respiration se fait courte. J'ai soudainement chaud et machinalement, j'ôte ma veste et desserre ma cravate.

Des pensées obscures filent dans ma tête et c'est perdu d'avance de les faire abstraction.

À ce moment-même, je voudrais la baiser. Je voudrais la faire mienne.

Je veux la posséder.

Peut-être qu'Elsie a raison, je peux tenter un simple coup d'un soir et ces étranges sensations disparaitront. Peut-être en la baisant brutalement comme je fais avec les autres filles, j'aurai l'esprit tranquille et je pourrai fouetter d'autres chats !

Soudain, elle croise mon regard et embarrassée, elle s'enroule dans sa serviette. Almira vient dans ma direction et à chaque pas elle entame, plus mon coeur s'excite comme un fou.

Reprends-toi ! Qu'est-ce que cette fille a de si spéciale ?!

— Ça fait longtemps que tu es ici ? me demande-t-elle, mal à l'aise.

— Je... non. En fait, je viens d'arriver, je bredouille comme un putain d'ado pré-pubère.

Elle pince ses lèvres et acquiesce.

— Tu peux continuer à faire quelques brasses, je ne voulais pas de déranger, j'ajoute soudainement.

— Non, t'inquiète Espen. Il est l'heure pour moi de me coucher, dit-elle avec distance. Bonne nuit.

Perdu, j'acquiesce et l'observe prendre les escaliers.

Je reste dans le jardin pendant quelques minutes, hésitant à succomber à mes tentations, à mes envies. Si je le fais, c'est à mon tour de trahir Matteo mais pendant si longtemps, j'ai refoulé ces envies. Cette fille m'intrigue, putain !

Elle est partout quand elle n'est pas là !

Dans ma tête, sur mes murs et parfois j'entends même sa petite voix... je crois devenir fou.

Je perdrai mon obsession si je succombe à ces pulsions. Je dois le faire.

Vivement, je monte les escaliers et ouvre sa porte de chambre. Almira sursaute en se pivotant dans ma direction. Je me fiche de ce qu'elle fait et pose mes mains sur mon visage avant de prendre l'assaut de ses lèvres rosées.

La sensation est tout bonnement exquise alors que mon corps s'électrifie. Je parviens à sentir des étranges sensations envahir chaque parcelle de ma peau, de mon corps et de ma tête. Je ne saurai comment expliqué ce moment. C'est divin, c'est mystique. Bordel, c'est tellement bon !

Soudain, elle s'écarte de moi et me fixe avec une lueur étrange dans ses yeux bruns, puis repose ses lèvres douces sur les miennes. Surpris, je réponds à son baiser et celui-ci devient intense, fort et fougueux. Je n'arrive plus à faire le tri dans mes pensées. Je n'arrive plus à contrôler mes gestes.

Nos langues se mêlent langoureusement tandis que mes doigts déficellent les noeuds du haut de son maillot de bain. Je l'entends gémir contre ma bouche quand mes doigts frôlent dangereusement ses seins et cela me rend davantage fou.

Almira ancre ses mains dans mes épaules et je la sens toute tremblante contre moi quand ma main descend vers son intimité. Je quitte sa bouche pour titiller la peau de son cou. Son odeur m'enivre, sa peau sous mes mains m'apaise et ses respirations me rendent incontrôlables, je vais devenir fou !

Mais tout d'un coup, je sens un courant d'air frais contre mon torse. Médusé, Almira se cache avec sa serviette, le visage rouge et honnêtement, j'ai du mal à comprendre ce qu'il se passe.

— Tu... tu devrais partir.

— Almira ..

— Dégage, Espen ! crie-t-elle furieusement en me jetant un regard noir.

Je rêve ou bien elle m'a foutu un râteau ?

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