Chapitre 53
PDV Espen
D'un geste précis, j'arrache l'ongle de ma victime et cette dernière hurle à la mort en gigotant sur sa chaise. J'attrape de l'alcool et verse sur sa blessure puis jette un regard las à ma victime qui s 'évanouit sous l'effet de la douleur.
Quel faible, celui-là ! Je lui ai à peine arraché deux ongles et le voilà à s'évanouir.
J'ai déjà eu affaire a des durs à cuir et malgré la douleur lancinante de s'arracher un ongle, certains n'osent même pas crier afin de ne pas se ridiculiser devant moi.
Je pose la cisaille sur la table puis ôte mon tablier dans un calme olympien.
— Pourquoi ne pas le tuer ? Ça fait une semaine qu'il est ici.
— Je lui réserve d'autres sorts à ce petit violeur mais crois-moi, sa fin est proche, je réponds à Antonio.
Je passe devant lui et entre dans ma voiture. Mon ami s'installe sur le siège conducteur et démarre en trombe.
Aujourd'hui, j'ai décidé laisser une chance à Gaël et à ma soeur de s'expliquer. Je les ai soigneusement évité ces derniers jours pour leur bien. Si je les voyais, seul Dieu saurait ce que je serai capable à faire.
Je les en veux terriblement et je me sens comme un con. Tout le monde savait de leur relation sauf moi bien sûr. J'étais un putain d'idiot qui n'a absolument rien remarqué depuis tout ce temps.
Mon pote, mon bras droit aime ma soeur. Il savait qu'il n'avait pas le droit ! Il y a ce putain de pacte qui l'interdisait mais il a pourtant enfreint les interdits sans aucune once de remords.
Mais la gamine a raison. Le mal est fait et d'après ce que j'ai compris, ils sont éperdument amoureux et il y a l'avenir d'un bébé qui est en jeu.
Pour leur bien, je serai obligé d'approuver leur couple et faire signer le papier de divorce à l'autre chien errant.
J'arrive à l'hôpital et au lieu me diriger vers la chambre de ma soeur, je pars plutôt dans la direction de la chambre de Vargas. J'entre sans prendre la peine de toquer et retient mon juron quand j'apperçois qu'il n'est pas seul.
Il y a son putain de père et son putain de frère.
— Qu'est-ce que tu fais ici ? aboie Santiago en s'approchant dangereusement de moi. Tu oses te pointer devant nous après tout ce que ta maudite famille nous a fait !
— Maudite famille ? Et tu crois que la tienne en vaut plus que la mienne ? je réplique avec un rictus. Tu forces une femme à te marier et ton frère... ton frère est une putain de faible qui frappe ma soeur.
Il s'apprête à ouvrir sa gueule mais son père se poste entre nous deux. Le regard sombre, je lui tends le dossier. Il le feuillette et le balance au sol.
— Des papiers de divorce ? Voyons, Espen ! Ce n'est juste une petite erreur ! Ils sont encore jeune et...
— Je veux rien entendre, le vieux ! Faites signer les papiers de divorce à votre fils sinon croyez-moi, je réduirai votre famille en miette. Vous avez assez fait de mal à ma soeur et vous savez quoi ? Angelo l'a frappé en sachant qu'elle était enceinte.
— Enceinte ?! répète le vieux, ébahi.
— Mais pas de votre fils sinon je forcerai à Elsie d'avorter ce monstre, dis-je d'un ton railleur.
Mon regard se pose sur Angelo, alité, le regard sur moi. Je m'avance à lui, les mains dans les poches et ris gravement. La gamine a fait du bon boulot, j'aurai jamais cru que ce connard aurait pris cher !
— Je t'avais pourtant bien prévenu... tu me fais tellement de la peine.
— Espèce de saleté ! Tu sais comment je pisse désormais ? Dans...
— J'ai rien à foutre petite merde ! Ce qui est bien dans cette histoire, tu ne pourras pas procréer des saloperies de ton espèce, je siffle d'un ton tranchant. Signe ces papiers de divorce avant que je te le force.
— Je les ai déjà signé ! Je ne veux plus rien avoir avec vous ! crie-t-il avant de grimacer de douleur.
Je hausse un sourcil alors que son frère lui harcèle de questions.
— C'est cette pute de Perez qui m'a imposé de signer les papiers de divorce ! Elle m'a menacé de m'empoisonner si je ne les signe pas ! Une fois les pieds sur Terre, je vais la faire regretter ! Elle deviendra ma pute et je...
Il ne termine pas sa phrase que mon poing fracasse son nez qui saigne à flot. Dictée par la rage, je l'attrape aisément par le col et le coince contre le mur. J'appuie mon genou contre ses parties intimes et Angelo hurle de douleur.
Le souffle erratique, je l'assène une autre droite puis une deuxième et une troisième. J'entends le vieux me crier d'arrêter et je lutte contre la rage qui naît en moi.
Je veux tuer bâtard ! Comment ose-t-il la traiter de pute !
— Traite-la encore une fois de pute et je te garantis que tu vas rejoindre ta salope de mère en enfer ! je tonne avant le jeter sur le lit.
Santiago court au secours de son frère et je quitte la pièce en claquant la porte. Quelques personnels du médical se retournent dans ma direction mais ils reprennent leur tâche quand chacun croise mon regard de rage.
Putain, Espen ! Calme-toi !
Je ne devrais pas me présenter dans cet état devant ma soeur !
Un feu consume mon être et j'ai l'impression que je vais exploser d'un instant à l'autre.
Je desserre ma cravate et aborde mon fidèle air nonchalant avant de rejoindre ma soeur.
Elsie tourne sa tête dans ma direction avant d'aborder un sourire crispé. Elle s'apprête à se lever de son lit mais d'un signe, je l'empêche.
— Tu as encore besoin de te reposer, je m'exclame d'une voix étranglée. Comment tu te sens ?
— Bien depuis que je t'ai vu. Espen, je m'en veux terriblement...
— Putain, je trouve que le papier toilette d'ici filent des démangeaisons, non ? s'exclame une autre voix.
Tous les deux, on braque notre regard sur cette silhouette qui émerge de la salle de bain. Almira essuie ses mains humides sur sa veste mais stoppe tout mouvement quand elle remarque ma présence. Ses grands yeux bruns s'écarquillent de stupeur tandis que j'entend ma soeur pouffe de rire. Je retiens mon rire en me pinçant les lèvres et sens tout d'un coup ma colère s'apaiser un peu.
Je n'émets aucun commentaire sur ce qu'elle vient de dire.
— Ah, tu es là. Je ne vais pas m'incruster davantage...
— Je t'en prie, reste ! propose ma soeur en la suppliant du regard.
— J'ai un rendez-vous et puis, je pense que vous devez entretenir une conversation très importante, s'excuse maladroitement Almira dans notre langue natale.
Même Elsie grimace face à son espagnol bancal.
— Après ton rendez-vous, pars dans une librairie et achète toi un traducteur. Tu nous casses vraiment les oreilles, je m'exclame en feignant la lassitude.
La gamine roule des yeux et récupère son sac avant de s'en aller. J'attrape mon téléphone et envoie un message à mon chef de sécurité et lui exige de surveiller de près la gamine. Si j'ai compris une chose avec cette fille, elle peut être très dangereuse quand personne n'est avec elle.
Almira est tordue et impulsive.
Cette fois-ci, je me concentre sur ma soeur et nous commençons à discuter. Je me contente de l'écouter attentivement tandis qu'elle me raconte ce qu'Angelo lui réservait la plupart du temps. Elle pleure à chaude larmes mais je me sens incapable de l'enlacer et de la consoler.
Tout ça est de ma faute. J'ai fait faillite à mon rôle de grand frère.
Si aujourd'hui Elsie se retrouve alitée c'est à cause de moi. Je n'étais pas assez prévenant avec elle. Je n'ai pas su la protéger comme il se devait.
Ça me fout les putains de boules de voir ma propre soeur défigurée à cause d'un sale porc comme ce Angelo.
Gaël nous rejoint plus tard et ça m'a agacé lorsque nous sommes venus au moment à leur histoire d'amour mais j'applique les conseils de la gamine et sa putain de citation revient dans ma tête comme un rappel.
Ils sont amoureux, que pourrais-je faire ? Les séparer ? Cela rendra malheureuse ma soeur et je me suis promis d'accepter tous ses choix.
Une infirmière entre dans la chambre et je me lève en allumant un cigarette. Je crache la fumée avec nervosité.
— Monsieur, vous n'avez pas le droit de fumer ici, m'avertit la jeune femme avec un regard autoritaire.
J'arque un sourcil et lentement, je me dirige vers elle jusqu'à nos torses se touchent. Je crache de la fumée sur son visage et elle recule, déstabilisée.
— J'ai contribué à la construction de cet hôpital alors j'ai autant de droits que vous, j'articule lentement.
— Madame est enceinte alors pour la santé de l'enfant, il est préférable de ne pas fumer ici, insiste l'infirmière sûre d'elle.
Ah oui, c'est vrai...
À contre coeur, j'écrase ma cigarette sous ma chaussure alors que l'infirmière prend les nouvelles de ma soeur.
— Que vas-tu faire maintenant ? me demande ma soeur une fois quand l'infirmière nous laisse seuls.
J'adresse un regard à Gaël qui a toujours la tête baissée.
— Je ne peux pas m'opposer à votre relation. La maladie de l'amour vous a contaminé jusqu'à la moelle, je déclare d'une voix lasse. Je n'ai pas été un bon frère pour toi Elsie, alors ce que je souhaite c'est juste ton bonheur. Si Gaël est l'homme de ta vie, alors...
— Je ne parle pas de ça ! Qu'est-ce que tu vas faire avec le pacte ? Je suppose que certains seront contre le supprimer comme Antonio...
— Vous êtes l'exception à la règle si je puisse dire mais je n'ai pas l'intention de l'abolir.
Lentement ma soeur acquiesce la tête.
Si je décide de l'abolir, je ne pourrai pas me contrôler. Ce pacte m'empêche d'exaucer mes fantasmes les plus profonds. Je ne peux pas permettre. Je ne peux pas succomber à la tentation.
— Et en ce qui te concerne, Gaël, cesse de faire le connard et relève ta tête ! Ma soeur est entre tes mains et vous allez bientôt attendre un enfant. Je ne veux pas regretter mon choix, je reprends d'une voix sèche.
— Je te promets que je la traiterai comme une reina ! s'écrit-il avec stress.
Je fais une moue et hoche de la tête. Je sais que Gaël est capable de la protéger comme une reine. Je me sens plus soulagé que mon bras droit soit avec ma soeur qu'avec ce connard d'Angelo.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top