Chapitre 50
La gamine s'étend sur le tatami une fois quand j'ai prononcé que nous avons fini notre séance de sport. C'était dur... très dur avec elle.
Son corps n'est même pas coordonnée avec son cerveau, enfin c'est un grand merdier. Au bout d'un moment, ça me faisait chier d'être patient avec elle mais si je souhaite qu'elle apprenne rapidement, je vais devoir me mettre à rude épreuve.
— Je t'ai dit que je suis un cas désespéré. Même mon frère en a marre.
— Si j'abandonne, que vont penser les autres ? je réplique aussitôt sèchement. Tu es désormais mon élève et l'élève est le reflet du maître. Si les autres voient à quel point tu te défends si mal, tu vas ternir ma réputation.
— Bon sang ! J'en ai marre de ça, couine-t-elle en se relevant. Qui m'a envoyé dans ce merdier...
Elle quitte la salle toujours en se parlant à soi-même et je profite de moment solitaire pour entamer des séries d'abdos.
Almira fait partie de la famille et elle est sous ma protection. J'ai conscience qu'elle soit une femme et que tout cela soit nouveau pour elle mais je dois la durcir.
La prochaine étape de mon plan ne va pas lui plaire mais il va falloir s'y obliger.
Depuis ce qu'il s'est passé chez mon grand-père, j'ai une obsession à la protéger et même si je me force à lui porter peu d'intérêt, Almira est toujours dans ma putain de tête !
Quand elle est près de moi, je ne sais pas ce qu'il se passe. C'est vrai qu'elle est différente des autres meufs que j'ai rencontré.
Putain, je l'ai même enlacé !
Et j'ai même failli perdre la tête quand tous ces hommes ont posé leur regard de chien sur elle.
Dois-je m'inquiéter ? Pourquoi elle me fait autant d'effets ?
Plus je suis à ses côtés, plus je vais perdre le contrôle.
— Je m'attendais à m'entraîner seul.
Je jette un coup d'oeil à Matteo qui vient d'arriver.
— J'ai fini, la salle est à toi.
Je me lève et m'apprête à partir mais mon ami m'interpelle à nouveau. Je pivote ma tête sur mon épaule afin lui accorder toute mon attention.
— Je te remercie d'avoir protégé ma frangine durant la soirée du Nouvel An, me remercie-t-il avec un regard sincère. Si tu ne serais pas venu à toi, ce tocard l'aurait violée.
— Je t'ai fait une promesse Matteo.
Il acquiesce.
— D'ailleurs, je trouve que vous êtes devenus récemment proches ...
— Qu'est-ce que tu sous entends, Matteo ? Tu crois que je vais baiser ta soeur ?je l'interromps brusquement.
— Euh, non...
— Si tu trouves qu'on est devenus proche c'est à cause du travail. Almira est essentiel dans mon business, c'est normal qu'on discute.
Matteo opine en baissant les yeux. Je quitte la salle de sport avec l'impression qu'on m'a privé le souffle. J'entre dans ma chambre et me douche avant de quitter la maison.
Il n'est que sept heures et j'ai pleinement conscience que Gaël n'est même pas encore à son poste mais j'ai ce putain de besoin de m'éloigner de la maison pour quelques temps. Entre Almira, puis Matteo.
Je ne me sens même plus à l'aise dans ma propre maison.
Mais quand j'arrive à l'entrepôt je découvre Antonio en plein discussion avec un de nos espions.
— Pourquoi ces messes basses ? je m'exclame attirant leur regard sur moi.
— Je ne m'attendais pas à te voir ici à cette heure, surprend Antonio tandis que notre espion me salue d'un signe de tête. Tu te rappelles d'Alex ? C'est l'espion que tu as assigné sur les Rodriguez.
— Je ne suis pas atteinte alzheimer mais merci de me l'avoir rappelé.
— Ça ne va pas du tout te plaire.
Je prends un grand souffle et l'incite à continuer.
— Alex a remarqué depuis quelques temps une nouvelle habitude chez les gardes des Rodriguez. Bien évidemment, il y a des gardes autour de la propriété du chef Rodriguez mais il y a aussi des gardes qui veille sur une autre propriété à New-York, me détaille mon ami.
— Mais leur propriété à New-York n'est pas tout simplement une maison de vacances ?
— En effet, s'exclame Alex d'une voix sérieuse. Il est tout à fait normal qu'il y ait des gardes postés devant leur maison de vacances mais j'ai remarqué que l'effectif s'est doublé en quelques mois. Ils doivent cacher quelque chose de précieux pour que l'effectif soit doublée.
Après les Vargas, il y a les Rodriguez mais cette famille est notre ennemie. Elle est basée au Texas où le trafic de drogue est à son apogée et c'est cette famille qui a sûrement buté le père des Perez. Ces conards de Rodriguez ont toujours eu le don de nous provoquer comme en nous piquant nos plus gros acheteurs, en conquérant quelques territoires stratégiques. Cette famille est ma hantise.
— Depuis quand tu as remarqué ces changements ? je demande d'une voix grave.
— Depuis le mois de Septembre, chef.
Depuis le mois de septembre...
Le mois où le père des Perez a péri dans un terrible incendie. Est-ce une coïncidence ? Et si la gamine avait raison... si son père n'est pas réellement mort comme un chien...
Je capte le regard de mon ami et il semble avoir la même idée que moi. Tout cela est bien étrange...
— Surveille-les de près, on doit savoir ce que ces connards mijotent, j'ordonne à mon espion alors qu'il opine. Personne ne doit savoir ce que tu fais.
— Vous avez un idée de ce qu'il peut cacher ? me questionne mon espion.
— Oui et s'il s'avère vrai, le chaos régnera à nouveau...
**
*
PDV Almira
Je ricane devant mon écran, satisfaite du travail exceptionnel d'Elsie. Cette dernière a balancé sur les réseaux des dossiers sur cette connasse d'Alexa et je trouve incroyable que ces dossiers se sont propagés sur chaque réseaux à une vitesse incroyable.
D'après ce que j'ai compris au Mexique, on peut ruiner ta vie juste en publiant les plus sombres secrets que tu caches. Heureusement que je n'ai rien à cacher !
— Pourquoi ce grand sourire béat ? s'exclame mon frère en se penchant sur mon épaule. Ah, tu viens de lire l'article.
— Matteo, je ne peux pas m'empêcher à être heureuse face aux malheurs de mes ennemis. Alexa mérite tellement qu'on ruine sa vie.
— Mais elle est la femme du chef.
— Oui mais ce n'est pas une raison pour nous manquer du respect aussi. Dommage, elle pourra pas remporter la couronne de miss Mexique, dis-je faussement triste.
Mon frère s'assoit en face de moi avec une mine sérieuse et je perds automatiquement mon sourire. Qu'est-ce que j'ai fait ? Ou bien qu'est-ce qu'il a fait ?
Quand il aborde cette mine sérieuse, il me rappelle terriblement notre père et je sais ce qu'il s'apprête à me dire ne va pas me plaire.
— Mira, tu sais qu'avec mes potes, on a un pacte ?
Ne sachant pas où il en veut en venir, j'opine lentement.
— Bien. Hier, Alexa m'a téléphoné et m'a fait part de ses craintes, articule-t-il d'une voix tranchante. Selon elle, tu partages une relation avec Espen.
J'ouvre grands mes yeux et laisse un hoquet de surprise franchir mes lèvres.
— Et tu la crois, Matteo ? je demande d'une voix méfiante.
— Non mais d'un côté, je veux la croire. Récemment, j'ai remarqué que vous êtes proches...
— Un homme et une femme n'ont pas le droit d'être proche sans éprouver des sentiments à l'autre ? je réplique vivement. Espen m'adresse à peine la parole concernant aux missions qu'ils me filent. Je ne ressens rien pour lui.
Mais Matteo ne semble pas convaincu par mes propos. Vexée, je garde le silence. Donc mon propre frère préfère croire une inconnue que sa propre soeur ?
On voit bien la priorité chez lui...
— Désolée, soupire-t-il. Je sais que tu n'apprécie pas Espen mais depuis l'histoire d'Elsie et de Gaël, je croyais que ....
— Je n'oserai pas te trahir de cette sorte, Matteo. Alexa te donne des fausses idées parce qu'elle ne m'aime pas. Voilà tout.
— Mais si elle ne t'aime pas c'est pour une raison.
Je hausse les épaules et je dissimule mes doigts tremblants sous la table.
— Je ne sais pas.
— Tu devrais avoir une bonne discussion avec elle à son retour afin que de percer l'abcès entre vous deux, me conseille mon frère.
Je tique.
— Quoi ? Elle revient ici ?
— Si. Hier, Espen a pris le jet pour Cancun pour la récupérer.
Mon coeur se serre douloureusement mais devant mon frère, j'aborde un air peu intéressé. Il y a quelques jours, il me donnait des leçons de combat en criant sur tous les toits qu'il s'en fichait de sa femme et maintenant, il fait le mari aimant.
Mais qu'est-ce qui ne va pas avec lui ?
Alexa reviendra à la maison et je sais que plus rien ne sera pareille. Une fois quand elle foulera l'entrée, je vais rendre sa vie si misérable qu'elle est déjà.
Après la discussion, je me refugie dans ma chambre parce que j'ai un cours en ligne qui m'attend. Durant tous le cours, j'avais du mal à me concentrer, je me focalise sans cesse sur cette abominable créature qui est Espen Reyes.
Je gribouille sur mon carnet tandis que le prof continue à faire son cours sur les subtances chimiques d'une plante.
Je comprends un mot sur deux. J'arrive à tenir une discussion banale en espagnol mais je n'ai aucun vocabulaire dans la chimie et honnêtement, c'est chiant ! Dès que j'entends un nouveau mot, je suis obligé chercher sa traduction sur internet et au bout d'un moment, ça m'agace.
La plupart du temps, je m'adresse en anglais avec mes amis, mon frère et Espen mais ce dernier raille tellement sur mon accent, que j'ai perdu l'envie de m'adresser à eux en espagnol.
Je fais tellement honte à mon père.
Je crois être la seule mexicaine qui ne sait pas parler l'espagnol !
À la fin du cours, le professeur exige que je sois présente à l'université et je n'ai pas d'option à part d'accepter. Il va falloir que je déménage si les professeurs exigent ma présence en présentiel. L'université est à trois heures de la maison.
Mon téléphone sonne sur le bureau et je reste septique face à ce numéro inconnu. Méfiante, je décroche et c'est une femme visiblement inquiète qui s'exclame dans l'autre côté de la combine.
— Segnora Perez ?
— C'est bien moi. Vous êtes ?
J'entends des bruits sourds de l'autre côté de la combine.
— Je suis une des servantes d'Angelo Vargas et on m'a payé pour répéter ses faits et gestes.
Je redresse mon dos, sa voix inquiète me rend anxieuse.
— Segnora Perez, je ne peux plus voir cette pauvre femme se faire battre tous les jours. J'ai vraiment essayé d'ignorer mais je ne veux avoir la avoir la conscience sale, pleurniche la servante. Je ne peux pas rester longtemps en appel avec vous mais je vais vous envoyer des peuves par messages. Je ne veux pas de problème.
—Ne vous inquiétez pas, madame. Je vous remercie pour votre geste. Personne saura que c'est vous qui nous a aidé, dis-je avec la voix tremblante.
— Je sais pas si cette information sera utile mais monsieur Vargas a rapporté leur départ de leurs vacances pour aujourd'hui. C'est aujourd'hui qu'il vont prendre l'avion pour l'Italie.
Puis, la mystérieuse femme raccroche. Quelques secondes plus tard, elle m'envoie des preuves concluantes. Des preuves qui pourraient sauver Elsie de cet enfer. Je ferme les yeux brièvement quand je visionne cette vidéo où j'entends ses pleurs mêlés aux cris fous d'Angelo. Avec le coeur lourd, j'envoie un message à Niguel et je lui donne rendez-vous au Paradise.
Une fois arrivée sur place, je rejoins les jumeaux et leur explique l'appel mystérieux de l'une des femmes de chambres des Vargas puis je leur montre les nombreuses preuves que cette femme m'a envoyé.
Je remarque Gaël devenir tremblant de rage mais son frère arrive à le calmer.
— On ne doit pas prévenir Espen ? On a des preuves désormais, suppose Niguel.
— Espen est à Cancun avec sa connasse de femme, je réponds furieusement. Ce soir Angelo va prendre l'avion pour l'Italie, il faut qu'on intervienne maintenant.
— C'est dangereux, Mira...
— Bordel, Niguel ! On parle d'Elsie. Actuellement, elle se fait battre par une ordure et Almira a raison, on ne doit pas perdre du temps ! s'écrit Gaël. Espen va peut-être nous tuer mais sa soeur court un grand danger chez ce batard de Vargas.
Niguel soupire et accepte joindre aux plans de son frère.
— Tu devrais rester ici Mira...
— Et vous laisser filer une bonne raclée à ce pendejo ? Vous rigolez j'espère ! je réplique aussitôt.
J'ai tellement rêvé ce jour où je donnerai une bonne raclée à cet Angelo et lui faire payer d'avoir osé faire du mal à mon amie. Nous avons toutes les preuves nécessaires, alors rien ne pourra nous arriver.
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