Chapitre 49

Arrivée au Paradise, je salue les femmes de ménages qui nettoient la piste de danse et apperçois de loin les jumeaux discuter avec Antonio. Je m'approche d'eux avec anxiété et demande à Antonio de nous laisser seuls.

— Je dois te dire un truc, j'annonce en même temps que Niguel.

— Je t'en prie, commence, je reprends, anxieuse.

Il échange un regard avec son jumeau.

— Finalement, nos recherches commencent à porter ses fruits. Une connaissance nous aide et regarde ce qu'il nous a apporté. Les images parlent d'eux même.

Il me tend un petit tas de clichés et je pouffe de rire ironiquement. Les photos dévoilent l'infidélité de ce batard d'Angelo. J'ai soudainement envie de fracasser sa petite gueule de merdeux !

Je rends les photos à mon ami avec un goût acier dans ma bouche.

— C'est bien mais ce n'est pas suffisant. Il faut une preuve beaucoup plus convaincante , je déclare avec une moue.

— Pas suffisant ? Tu rigoles ou quoi ? s'indigne Gaël, l'air mécontent.

— Tu veux débarquer devant Angelo avec ces photos ? Tu seras pris au ridicule, Gaël ! C'est peut-être étrange de le dire, mais il a tout fait le droit de voir ailleurs, je rétorque vivement.

— Eh bien, dis nous ce que tu veux réellement !

— Je veux des preuves plus concret. Je veux des preuves qu'Angelo bat Elsie.

Niguel ouvre grand les yeux tandis que son frère peste des insultes.

— Il la bat ? Comment tu le sais ? Ma pauvre Elsie ! s'écrit Niguel.

— J'ai vu un hématome sur son bras et je parie que ce n'est pas le seul. À la fin du mois, ils partent en vacances à Venise, j'explique en faisant le signe guillemets avec les doigts. Il faut à tout prix qu'on intervienne avant ce carnage.

— On va essayer soudoyer une de leur femme de ménage mais je te préviens, ça ne va pas être simple, me prévient Gaël d'un ton dure. On risque notre vie et si Espen le sait, il coupera la tête à tous les trois.

Je prends un grand souffle et acquiesce. Nous continuons à élaborer nos plans pendant une dizaine de minutes et les jumeaux me quittent afin de rejoindre leur réunion. J'espère que ce risque en vaudra la peine.

J'ai pleinement conscience que nous faisons actuellement est une violation d'une des nombreuses règles entre les familles mais il est impossible pour moi laisser ma seule amie souffrir sous les coups d'un homme violent et répugnant.

Nous avançons peu à peu dans notre plan mais je suis sûre que nous pas loin de notre but.

Le jour où nous aurons assez de preuves, je serai la première à fracasser la gueule de ce connard d'Angelo !

Je commande une boisson au bar et reste pendant un petit moment avant de retourner à la maison. Je me mets en tenue de sport et pendant une petite heure, je m'entraîne sur le punching ball.

Si j'étais douée en sport de combat, c'était sûr que cet homme aurait succombé sous mes coups mais sur le moment, la peur m'empêchait à me défendre dignement. Je me suis sentie faible. Désemparée. Seule.

J'ai vu ma vie défiler sous mes yeux et je me rends compte à quel point la vie peut être difficile et parfois cruelle.

Désormais, je fais parie d'un monde où il n'y aucune compassion, aucune pitié et je dois me fortifier. Je dois me défendre.

Heureusement qu'Espen est arrivé à temps mais si cela m'arrive à nouveau, je doute qu'il soit là à me sauver.

J'assène un dernier coup au punching ball avant d'ôter mes gants. J'essuie mon visage en sueur tout en reprenant mon souffle et d'un coup, des frissons me parcourent l'échine. Encore.

Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir qu'il soit derrière moi.

— Ça fait longtemps que tu es ici ? je lance sans prendre le peine de me tourner à lui.

— Depuis une quinzaine de minutes, ouais.

Lentement, je pivote dans sa direction et le trouve appuyé contre le mur, accompagné de son éternel air nonchalant.

— Je trouve que tu t'es améliorée en combat, ajoute-t-il d'une voix lente.

— Je le dois depuis ce qu'il s'est passé hier soir.

Je le vois se tendre tandis que son regard s'assombrit.

— J'étais terrifiée et impuissante. Je n'ai pas aimé me retrouver dans cette position face à lui. Si je savais mieux me battre peut-être que...

— Tu sais te battre mais ce qui t'a empêché est la peur et c'est totalement compréhensible. Tu n'es pas encore habituée à notre monde mais Almira, chez nous, les hommes n'ont pas de coeur. Que tu sois bonne ou pas, ils voudront te baiser, t'abuser et profiter de toi et puis tu as deux options. Soit ils te tirent une balle ou soit ils te laissent en vie mais détruite.

Ses mots me hachent la respiration. Espen se poste devant moi et je penche ma tête en arrière afin de capter son regard sombre.

— Que dois-je faire alors ?

— Battre cette peur et penser à ta propre survie. C'est comme ça que tout le monde fonctionne ici. Même moi, déclare-t-il avec franchise.

— Si mon père était toujours en vie, je doute qu'il m'aurait laissé intégrer ce monde. Je comprends mieux pourquoi il m'a gardé à l'écart de toute cette histoire, je soupire.

— Le mal est déjà répandu, dit-il avec un sourire sombre. Si tu souhaites t'améliorer en combat, demain soit ici à 4h00 du mat'.

Je fronce mes sourcils.

— Hein ? Pourquoi ?

— Je vais t'apprendre quelques techniques, finit-il par dire avant de s'éloigner.

**
*

Pdv Espen

Mon réveil sonne et je saute hors du lit avec une bonne humeur. Il est quatre heures du mat' et je n'ai jamais eu de problème à me réveiller si tôt, j'ai toujours été de bon matin mais c'est rare que je sois si épanoui... à quatre heures.

En tenue de sport, je me dirige vers la salle d'entraînement et ne suis pas surpris que la gamine soit toujours pas présente. Elle doit avoir du mal à se réveiller et comme je suis de si bonne humeur, je lui accorde une vingtaine de minutes supplémentaires avant que je lui réserve un réveil dont elle se souviendra toute sa vie.

Alors, je me mets à patienter toujours en préparant mes équipement puis j'entends des pas arriver dans ma direction tandis que des frissons parcourent le long de ma colonne vertébrale.

C'est elle.

— Quinze minutes de retard, je lui fais remarquer.

— Excuse-moi mais on m'a exigé à me lever à quatre heures du mat'. Le soleil ne s'est même pas encore lever !

— Certes mais tu auras une avance sur tes ennemis si tu te réveilles tôt.

Je lui adresse un regard et Almira semble perdu. Je ferme brièvement mes yeux face à son jogging de junkie mais n'émets aucun commentaire étant donné que je suis pas là pour lui filer des conseils sur la mode mais sur les techniques de combat.

N'empêche son jogging me brûle la rétine, c'est horriblement moche.

J'espère que ces techniques dont je vais lui apprendre lui serviront dans le futur. Si j'ai réussi à apprendre ma soeur ces techniques, alors j'en suis capable avec elle.

Depuis son agression, j'ai du mal à fermer l'oeil de la nuit. Cette fille sait un peu se battre mais pas suffisament pour se défendre. Son frère lui a appris des mouvements quasi inutiles.

Je ne peux pas laisser cette meuf trimballer en ville sans aucune connaissance en combat ! Ma conscience ne le permet pas.

Je lui fais signe d'ôter ses chaussures afin de mieux prendre des appuis puis, je lui fais signe de poster en face de moi.

— On va s'éloigner de la boxe et se concentrer sur les arts martiaux. Je vais t'apprendre quelques techniques de défense et si le temps me permet, quelques technique d'attaques.

Elle opine simplement.

La première technique que je vais lui apprendre vient de l'aïkido. Cet art martiaux est majoritairement centré sur la défense ce qui est une base pour la Gamine. Je lui montre la bonne posture à prendre puis la position de ces mots.

— Cette technique est concentrée sur la vitesse. Tu dois être plus vite que ton adversaire. Tu as compris ?

— Attraper le bras, le tordre puis le déséquilibrer en donnant un coup de pied derrière ses genoux. C'est plutôt simple, lance-t-elle en haussant les épaules.

— Tu sembles avoir bien saisie, donc essaie sur moi.

— Vraiment ?

Face mon air sérieux, je l'entends déglutir et s'approche lentement de moi avant de se positionner. Juste le début, elle a déjà foiré !

Je me retiens de rire et lui précise qu'elle devrait écarter davantage ses jambes. Elle le fait aussitôt avant de reproduire la technique de défense sur ma personne. Almira met à peine peu de force dans ses mouvements mais quand elle m'inflige un coup de pied, je ne bouge même pas d'un minimètre.

Elle retente encore et encore et je me retiens de plus en plus mon fou rire. Putain, elle n'a même pas de force.

— Tu es peut-être trop lourd.

— Almira, avec cette technique tu peux même plaquer au sol le type plus obèse du monde. C'est à toi de mettre plus de force, dis-je alors qu'elle retente à nouveau.

La gamine se parle à elle-même et ça se voit complètement qu'elle est désemparée. Je sens que cela va être long....

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