Chapitre 28

— Mon futur beau-frère ! Je m'apprêtais tout juste à te téléphoner !

Il pose une main amicale sur mon épaule et vivement, je l'écarte de moi, écoeuré.

— Tu t'es refait le nez depuis la dernière fois qu'on s'est vu ? Ton chirurgien n'a pas fait un beau boulot, ton nez est toujours à travers, je lance alors que son visage s'assombrit.

Oui, énerve-toi, cabron !

— Comment se porte Elsie ? Elle ne répond pas à mes appels.

— Elle se porte très bien tant que tu restes loin d'elle.

— Je trouve que tu es hypocrite, Espen, s'importe Santiago avec un sourcil haussé. Tu ne veux pas qu'on frappe ta petite soeur chérie mais par contre tu es le premier à faire du mal à une fille. T'es pas crédible.

Mes lèvres s'étirent en un rictus.

— Il a failli frapper ta nièce, s'adresse-t-il à Alejandro.

— Je n'allais pas la frapper mais l'empêcher à commettre la pire erreur de sa misérable vie, je me justifie d'une voix rêche. Elle ne peut pas faire confiance à une femme qui présume être sa mère. Comme par hasard, après le décès d'Enrique, elle débarque comme une fleur dans sa vie ? Je trouve ça louche.

— Et donc ? En quoi ça te concerne ? Pourquoi tu t'intéresses à elle ?

— Je peux te retourner la question, Santiago. Pourquoi cherches-tu à t'incruster dans son cercle d'ami ? dis-je avec un rire sec. Tu crois que je n'ai pas remarqué tes espions qui épient ma maison.

Il serre ses poings et je me marre devant cette scène. Entre Angelo qui a la tête dans le cul et son jeune frère qui s'apprête à se transformer en caniche, j'ai hâte de voir le reste.

J'attrape une flûte de champagne et les épies un à un.

— Pour revenir aux faits. Angelo, je ferai en sorte que tu ne feras jamais partie de ma famille sinon je me tire une balle entre les yeux et quant à toi Santiago, reste éloigner de Perez. Elle ne mérite pas un mec comme toi, je reprends calmement.

Comme j'avais prévu, il s'approche dangereusement de moi comme un chien qui s'apprête à gueuler mais Alejandro se met entre nous, nous fixant avec des gros yeux. Son corps frêle ne nous empêche pas à nous lancer des regards de tueur.

— Espen, Espen, chantonne-t-il d'une voix faussement calme. Je sais quel genre d'enfoiré tu es.

— Ah bon ? Alors vas-y, éclaire ma lanterne, dis-je ironiquement.

— Tu es comme un pirate. Quand un trésor t'intrigue, tu feras tout pour que les autres pirates ne poseront pas les mains dessus. Almira t'intéresse mais tu sais quoi ? Je ferai tout pour qu'elle s'éloigne de toi. Tu n'es pas un type qui la rendra heureuse, au contraire tu vas la détruire.

Je pouffe et sans ménagement, je pousse Alejandro sur le côté afin je colle mon torse contre celui de ce pédale qui raconte de la merde. Je baisse légèrement étant donné que ce connard, est petit comme un nain.

— Moi aussi, je vais te dire quel enfoiré tu es. Tu es vraiment cinglé, il te manque un tour là dedans, chuchote en cognant mon doigt sur sa tempe. J'ai rien à foutre de cette fille mais elle reste la soeur de mon ami et je sais quelle manigance tu prépares. Cette fille ne sera jamais à toi, Santiago, elle est bien trop parfaite pour toi.

Il reste stoïque et je continue :

— Toi, tu es celui qui prend mes restes, alors ne cherche pas à viser haut, Santiago.

Je ris afin de le gonfler à bloc et mes yeux se pose sur le vieux croûton qui leur sert de père.

Maintenant, je vais essayer de changer de prétendant pour ma petite soeur adorée.

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PDV Almira

La visite du manoir se termine et Léna se tourne vers moi, toujours avec ce fidèle sourire plaqué sur ses lèvres rosées. Je remarque son regard brun scruter ma tenue et elle prend un air comme si elle était dégoûtée.

— Tu n'avais pas d'autres tenues ?

— Tu ne vas pas t'y mettre aussi ! Je me sens bien dans ce jean et dans cette paire de bottines, je rouspète en m'accoudant sur la balustrade qui donne vu aux invités au rez-de-chaussé.

— Je ne dis pas que tu es mal vêtue mais pour un évènement comme celui-ci, tu pourrais opter une jolie petite robe comme Lira ou bien tu pouvais t'habiller avec un peu plus de glamour.

Je ris, septique.

— Comme Alira ? On va forme de sa moule dans cette robe. Je n'ai pas besoin de m'habiller comme tu le prétends, j'ai personne à qui plaire.

Je n'ai pas grandi en portant des robes, des jupes, ou avec des vêtements chics. Mon père m'a toujours sapé avec des jeans et des salopettes de style tomboy. La seule tenue glamour que j'ai pu mettre dans ma vie était une combinaison que mon père m'a offert le jour de mon vingtième anniversaire... et la robe verte qu'Elsie m'a porté.

Il est vrai une fois quand j'ai glissé la robe sur moi, je me suis sentie plus femme et surtout c'était confortable.

Mais suis-je capable d'abandonner mes vieux fringues pour des vêtements, dites plus chic ?

J'hésite.

— Tout de même ! Ton oncle va te rencontrer et c'est important de lui donner une bonne impression. C'est quand même le chef Gonzalez, c'est lui qui choisira ton futur époux.

Les sourcils froncés, je me tourne vers Léna et celle-ci sursaute quand elle voit mon visage qui exprime mon mécontentement.

Mariage ?

Il faut être suicidaire pour me forcer à me marier avec un type dont j'ignore l'existence.

—Une minute ! Tu m'as invité afin qu'il me choisisse un prétendant ? T'es complètement bargo, Léna, je peste avant de soupirer de colère. Je sens qu'il y avait anguille sous roche.

Le destin m'a donné plusieurs opportunités à décliner l'invitation de cette soirée mais mes yeux étaient bien bouchés pour que je ne remarque rien de ce foutoir.

— Et pendant un moment, je croyais tu voulais connaître ta fille dont tu as abandonné mais tu t'es jouée de moi.

— Ne dis pas ça, Mira ! se justifie-t-elle avec un air suppliant. Oui, je voulais te retrouver et te connaître mais ton père a tout simplement voulu t'éloigner de tes devoirs. Tu es une Gonzalez, que tu le veuilles ou pas...

— Arrête avec tes discours sortis tout droit d'un novélas ! Putain, j'arrive pas à croire !

Elle recule, peinée et je profite pour m'en aller de ce bordel.

Que je suis conne ! Pourtant, tout paraît évident, alors pourquoi je n'ai rien vu ?

J'ai peut-être baissée les gardes trop rapidement envers Léna car malgré tout, elle est ma mère biologique. Mais est-ce que une mère est capable de forcer sa fille à se marier au premier tocard qui a sonné à la porte ?

Je me pose la question si Alira est vouée au même destin que le mien ou bien a le privilège de choisir son futur mari ?

Un homme déboule de nul part et je le reconnais, c'est le frère de Léna. Je l'ai rencontré pendant que cette dernière me visitait un peu le manoir.

Donc c'est lui qui va pourrir ma vie...

— Un problème ? Tu me sembles anxieuse.

— Je vais merveilleusement bien mais je dois filer.

Il arque un sourcil, curieux.

— La soirée vient tout juste de commencer et tu vas nous manquer à l'appel ! Tu ne peux pas partir comme ça ! insiste-t-il en posant sa main sur mon épaule.

Avec un air écoeuré, je dégage sa main sur mon épaule ce qui le suscite les yeux froncés comme s'il essaie de lire mes pensées.

— Oh non, vous allez bien me regarder m'en aller. Votre histoire de mariage forcé ne fonctionnera pas sur moi.

— Tu...

— J'ai rien à foutre si ce sont mes devoirs. C'est pas vous qui va me guider, je lance aussitôt, le coupant la parole.

J'ai besoin de partir d'ici. Je laisse en plan l'autre ordure et m'accoste à côté de la voiture, celle-ci étant fermée à clé et c'est le diable qui détient les clés.

Je me tape le haut du front, me trouvant tellement stupide de m'être bercés par mes plusieurs profonds rêves. Oui, je voulais renouer mes liens avec ma famille car en le faisant, ça m'aiderait à faire mon deuil mais Léna a tellement bien joué son rôle qu'elle m'a manipulé.

Je croyais qu'elle voulait apprendre qui je suis... je croyais qu'elle m'aimait.

Et dire que le diable m'a prévenu sur ses attentions !

—On peut y aller.

Je sursaute et une masse sombre file sous mes yeux avant de réfugier dans la voiture. Je fais de même et la voiture vibre avant que nous partons enfin du manoir.

Je jette un coup d'oeil à Espen et malgré l'obscurité, je vois ses traits contrariés. De tout évidence, il n'a pas réussi à négocier avec le vieux Vargas, donc Elsie va bientôt se marier.

Je me sens mal pour elle et cette situation me met hors de moi. Je ne peux pas laisser cette situation se dérouler ainsi, c'est la vie d'une jeune femme qu'on parle.

— Du coup, tu as réussi à négocier ?

— Non, hâche-t-il d'une voix sèche.

Je grimace et fais abstraction de son ton colérique.

— Donc ? Tu vas laisser ce mariage se dérouler...

— Ô grand jamais que ma frangine va se marier avec un pédale comme ce Angelo ! La date est prévu pour le 30 décembre.

— Mais c'est dans un mois ! Tu ne pourras pas faire grande chose pour sauver ta soeur.

Il reste silencieux pendant un moment et je continue, peu assuré :

— Mais si elle se marie avec un autre homme et que personne ne le sache...

— Gamine, on a un protocole à suivre. Si elle fait cette bêtise, elle ne sera pas épargné.

— Mais imaginons, qu'Elsie se marie avec un de tes bras droit, je ne vois pas où est le problème. D'accord, elle n'est pas mariée à une autre famille comme les Vargas mais...

Soudain, il arrête la voiture au milieu de l'auto-route et se tourne vers moi, septique. Mince, j'espère que je n'ai pas trop dit...

— Qu'est-ce que tu viens de dire ? demande-t-il calmement.

— Si Elsie se marie avec un de tes bras droits...

— C'est la plus grande connerie que j'ai pu entendre aujourd'hui ! Franchement, tu es très conne.

Froissée, je croise mes bras.

— Pourtant je trouve que c'est une option à envisager.

— Avec mes sbires, on s'est promis qu'on se taperait pas les soeurs des autres.

— Mais ça peut se changer...

Le diable me mire avec une lueur étrange et embarrassée, je me concentre en face de moi.

— Je pense que tu as abusé un peu trop sur le rosé, dit-il avant de conduire à nouveau. Oui, ça peut changer mais je ne reviens jamais sur ce que j'ai fait. Quand j'ai fait signé ce pacte aux gars, on était tous d'accord et je trouve ça sale.

Mon visage blêmit quand je songe à Elsie et sa relation.

— Mais si un de tes amis sort avec ta soeur, tu vas vraiment le tuer ? je lui demande soudainement, sachant déjà sa réponse mais je veux quand même l'entendre dire.

Je le vois serrer ses mains autour du volant et sens sa frustration qui envahit l'habitacle.

— Je le dois. Mes amis restent mes subordonnés et ils ont toujours eu un meilleur traitement de faveur mais ce pacte, on était tous consentant. Si un de mes amis a osé violer ce pacte, je lui couperai sa bite et le forcerai à le sucer avant de lui tirer une balle dans la tête.

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