Chapitre 23
Toujours confuse par ce qu'il vient de se passer, je remarque un autre homme immergé du couloir, élégant dans son costume italien. Les cheveux grisonnant, le visage impénétrable, des frissons me couvrent de la tête aux pieds quand son regard de félin tombe sur ma personne.
Je me raidis quand il semble s'approcher de ma direction et quand je m'apprête à m'en aller, on dirait qu'il s'adresse à moi.
— Si vous êtes à la recherche de ma petite-fille, je l'ai vu partir de cette direction là, s'exclame-t-il d'une voix neutre, en pointant du doigt une direction. Soyez compréhensive avec elle quand elle est dans cet état.
Petite-fille ? Donc c'est lui le grand-père paternel du diable et d'Elsie ? Pourtant, je trouve qu'il ne ressemble pas du tout aux autres.
Je lui accorde un sourire crispé et vivement, je prends la direction qu'il vient tout juste de me désigner. J'arrive à la fin du couloir qui me mène à une terrasse. Les yeux balayant l'endroit, je retrouve une rousse dans un coin, fumant une clope en tapant nerveusement le pied contre le carrelage. Vivement, je vole sa clope et l'écrase contre ma chaussure, recoltant au passage un regard sombre de sa part.
— Fumer ne va pas t'aider. Au contraire à tes quarante ans, tu choperas un cancer, je lance pour détendre l'atmosphère.
— Je me fume quand la situation devient trop stressante, marmonne-t-elle en croisant les bras. Bon sang, Mira ! Dans quel pétrin je me suis mise...
Nonchalant, je hausse les épaules ne sachant pas quoi lui dire.
— Si je dis un mot, je ne vais pas filer de la tranquilité à ton esprit.
— Satané pacte de mes ovaires ! Si j'avoue à mon frère, il va me tuer, il va nous tuer.
— Nous ? Tu parles pour Gaël et toi, j'espère, dis-je en riant nerveusement.
Elle m'adresse un regard énigmatique.
— Je parle de tous ceux qui savent notre secret. Même si on fuit et on change de pays et d'identité, Espen aura toujours une longueur d'avance.
Je déglutis, imaginant déjà le diable nous traquer de pays en pays. Moi aussi, pourquoi je ne sais pas fermer ma gueule ?
— crois-moi, les garçons ne vont pas déconner. Cependant,Elsie je te dis franchement parce que tu es mon amie, même si ton frère est un vrai bargo, il faudra lui avouer parce qu'il s'il sache par une autre personne, ça sera pire !
— Pourquoi fallait-il que ce pacte existe ? peste mon amie sur un ton sec. Tu sais Mira, si mon frère et toi seriez en couple, je serai la plus heureuse et jamais j'oserai entraver votre relation.
— Pourquoi tu dis une chose pareil ? je lui demande avec la bouche tordue.
— C'est juste qu'un exemple mais tu vois ce que j'essaie de te dire. J'aimerais bien qu'une de mes amies soit en couple avec mon frère mais tous mes amies sont les soeurs de ses potes, donc c'est quasi impossible. Tu as sans-doute entendu les mariages forcés ?
Mollement, j'acquiesce. J'essaie de m'imaginer en couple avec l'autre fou mais ma conscience me refuse catégoriquement. Cet homme me dégoûte tellement que je me demande quelle femme sensée peut lui accorder de l'amour ? Espen n'a rien de beau et surtout, il nous donne même pas envie de l'aimer...
Beurk !
Après la crise de mon amie, nous rejoignons les autres et la soirée se passe calmement et le week-end s'en suit.
**
*
Je prépare un sac à dos sous le regard inquiet de mon grand-frère. Je sais qu'il regrette d'avoir pris ma partie et qu'il risque beaucoup en mentant à l'autre connard.
Si mon frère est un doberman docile moi je suis celui qui est rebelle. Je n'écoute personne et encore moins à un type qui est atteint de mégalomanie et qui se croit tout permis.
Il croit vraiment que je vais rester ici et l'écouter comme un chien ?
Toz.
— Tiens.
Je relève ma tête et le voit me tendre une arme à feu. Sous mon air confus, Matteo rajoute :
— Dans le quartier où tu vas partir est mal réputée donc s'il t'arrive quelque chose, tu sais ce qu'il te reste à faire.
— Je vais plutôt prendre mes jambes à mon cou que d'utiliser ça, lui dis-je en fourrant l' arme dans mon sac. Mais pour que tu aies la conscience normale, je la prends quand même.
— Fais attention Mira.
J'opine et mets mon sac sur le dos. Matteo m'accompagne jusqu'à ma voiture et je lui salue une dernière fois avant de m'aventurer sur les routes mexicaines. Plus les minutes passent, plus le gps me guide vers un quartier défavorisé. Quelques habitants se tournent vers ma voiture et je m'inquiète plus pour ma voiture que pour ma vie.
Pourquoi vivent-elles dans un quartier pareil ?
Je pensais qu'elles étaient financièrement stable...
Je commence à me soulager quand je m'éloigne un peu du quartier et le GPS m'arrête devant une maison de taille moyenne aux façades jaune clair.
J'attrape mon téléphone mais hésite d'envoyer un message. Dois-je envoyer un message ou bien toquer à la porte ? Comment dois-je me comporter devant Léna ?
Je pousse un petit soupir tremblant avant de fouiller dans mon sac et sortir mon gloss pailleté. Je l'applique nerveusement sur mes lèvres et sors de la voiture. J'essuie mes mains moites sur mon jean et me poste devant la porte en bois massif et porte ma main face à elle avant de toquer. Les secondes filent et je toque une deuxième fois, puis une troisième fois mais jusqu'à la sixième fois, je perds patience.
Elles se fichent de moi ou bien ?
J'envoie une message à Léna et attend encore un peu avant de rebrousser le chemin jusqu'à ma voiture.
Elles m'ont foutu un lapin ! Je me sens si conne de les avoir cru !
Soudain, mon téléphone vibre dans ma main et je ris ironiquement quand je lis le prénom de Léna. En sifflant, je lasse mon téléphone vibre histoire de la faire chier comme elle vient tout juste de le faire. Elle me téléphone une seconde fois et cette fois-ci je prends l'appel.
— Tu as cinq secondes pour te justifier, je lui lance d'une voix démunie d'émotion.
— Chérie, je ne t'ai pas oublié ! Je suis partie au marché pour faire quelques emplettes, se justifie Léna d'une voix paniquée. J'arrive dans une heure maximum.
— Qu'est-ce que je dois faire pendant ce temps ? Tourner les pouces ? je réplique sèchement.
— J'ai prévenu Alira et elle arrive dans quelques instants. Elle va toujours t'accueillir à la maison.
Désespérée, je ferme brièvement mes yeux. Le moment que j'ai tant voulu évité pointe finalement son nez.
Être face à face de mon miroir.
— Ne vous battez pas, ajoute Léna sur un ton amusé avant de mettre fin à l'appel.
Pourquoi j'irai me battre avec elle ?
Cinq minutes passent et je remarque un cortège de voiture qui s'arrête un peu plus loin de moi. J'ignore et surfe sur mon téléphone avant qu'un bruit m'extirpe de ma bulle. Je tourne ma tête vers ma vitre et vois deux phalanges qui cognent la vitre.
Je sens mon visage perdre ses couleurs et mon coeur prendre un rythme un peu trop rapide. Derrière cette paire de lunette, je sens toujours son regard perçant sur ma personne et je me rends compte que je suis morte.
J'ouvre un peu la vitre mais d'un geste de doigt, il m'invite à baisser davantage.
Je pivote ma tête et surprends la sienne très proche de la mienne.
— Tu continues toujours à me désobéir ? me demande-t-il gravement, sa respiration s'échouant sur mon visage.
— Je n'ai pas de compte à te rendre, je réplique aussitôt.
— Tu vis chez moi, tu suis mes règles.
— Je rends visite à ma famille, en quoi c'est un danger ? Hum dis-moi ?
D'un geste rapide, il ouvre ma portière et m'extirpe de ma voiture, me tenant au bras.
— Je n'ai pas confiance à ces femmes là.
— Et qu'est-ce que tu as foutre, Espen ? je m'emporte en essayant de me dégager de son emprise. Tu es le premier à souhaiter mon malheur et tu t'en fiches comment je me porte. Si elles me tendent un piège, ça sera mon problème et pas le tien bon sang !
Il esquisse un sourire diabolique et se penche vers mon visage.
—Elles peuvent t'utiliser pour arriver à mes fins, me chuchote-t-il toujours avec ce sourire qui me répugne.
Je fronce les sourcils.
— Mais tu dérailles sérieusement, mec ! Putain lâche-moi !
Je lui mords le bras mais il ne cille d'un minimètre. Au contraire, il s'en réjouit et je suis le bord de chialer avant qu'une voix nous fait tous les deux pivoter la tête.
— Je pense qu'elle t'a dit de la lâcher, siffle un homme en pointant son arme sur lui.
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