Chapitre 15
PDV Espen
Tournoyant mon whisky dans mon verre, je décroche mon regard afin de le poser sur la porte qui vient tout juste d'ouvrir pour laisser entrevoir une chevelure rousse. Elsie me lance un petit sourire mais qui ressemble plutôt à une grimace.
Je soupire silencieusement, sachant que la conversation va être ennuyante. Ma soeur est tout simplement ennuyante et le fait qu'elle ouvre sa bouche à côté de moi me donne des envies de castrer son visage dans le mur.
Mais je me retiens parce que justement elle est ma soeur.
— Est-ce que on peut parler ? me demande-t-elle après qu'elle prenne place sur un des canapés en face de moi.
— Je suppose que tu souhaites que je te rachète un nouveau set-up après que j'ai explosé l'ancien, dis-je, d'une voix lasse. J'en achèterai un autre à condition que tu ne plantes plus un couteau dans le dos.
— Espen, je t'assure que j'ai bien vérifié et... enfin, je veux dire oui, la prochaine fois je vériferai une nouvelle fois avant de vous autoriser d'entrer sur le terrain, se rattrape-t-elle de justesse après avoir reçu mon regard sombre.
J'acquiesce lentement et termine le fond de mon verre tandis qu'elle se racle la gorge.
— Cependant, je te trahirai jamais, Espen. Tu sais bien que je ne suis pas une personne comme ça, ajoute-elle en croisant ses jambes.
— Comment je peux être sûr de ça, Elsie ?
— Parce que tu es mon frère, Espen. J'a... j'avoue que tu me fais un peu peur parfois surtout quand tu es vraiment vénère mais jamais je te trahirai surtout après ce que tu as fait pour me protéger quand j'étais encore une ado.
Je croise son regard qui exprime sa gratitude et vivement, je pivote ma tête avec un petit rire grave. Elsie est ma demie-soeur car nous avons pas la même mère. Sa mère était la maîtresse de mon père et quand ma mère l'a su, elle a traqué Isabella, la mère d'Elsie jusqu'à la pousser à lui donner la mort.
— Notre père et ta mère ont commis une belle erreur mais tu n'étais pour rien, je lui dis avec la voix grave. Quand j'ai su que j'avais une petite soeur, j'avais un devoir et c'était de la protéger. À cause de ça, ça a voulu mon conflit avec ma mère mais je ne regrette pas.
Mon père et ma mère ont divorcé après ce drame et malgré mes devoirs, je voulais suivre ma mère mais cette grosse salope s'est volatilisée. Elle m'a abandonnée. Donc j'ai vécu avec mon père et Elsie.
Vous allez dire que mon père était un grand homme exemplaire mais si vous savez... si vous savez à quel point que je le hais ! Il a gâché mon enfance, il a gâché ma vie.
— Tu penses que si ta mère n'aurait pas découvert que papa la trompait, tu penses qu'on se serait rencontré ? demande Elsie, la voix fluette.
Je me lève, agacé.
— Je ne vais pas te mentir, Elsie. Si ma mère n'aurait pas découvert, on ne m'aurait pas gâché la vie et je pense que c'était mieux que tu tapissais dans l'ombre. Si on aurait pas découvert, alors ta mère serait encore vivante à l'heure d'aujourd'hui et vois-tu, tous les deux seraient plus au moins heureux. Mais ce qui est fait est fait. Tu as fini maintenant ?
Je vis une lueur étrange passer dans ses yeux. Je sais que je l'ai vexé avec mes mots mais tout ce que j'ai dit, je le pense. Nos parents ont commis une belle erreur et malheureusement, c'est Elsie et moi qui avons pris chère. Nous portons des traumatismes à cause de ce drame.
Malgré que je sois sévère avec Elsie et que je la traite parfois comme une moins que rien, elle restera ma soeur et elle est ma seule famille. Je me refuse de la perdre car au fond de moi, je sais que c'est uniquement elle qui me fait garder les pieds au sol.
— Je voudrais aussi te parler d'Almira...
— Seigneur, pas elle ! Déjà que j'en ai marre de la voir, alors s'il-te-plaît Elsie, parle d'autres choses ! je m'écrie en contournant mon bureau.
— je dois te parler d'elle ! Pourquoi tu t'acharnes sur cette pauvre fille ? Elle vient d'arriver et tu la malmènes.
— Tu prends sa défense ?
— Oui, je prends sa défense car je trouve que tout ce que tu lui fait endurer n'a pas raison, affirme ma soeur, le regard strict.
— Si je la fais chier, elle peut se casser d'ici, je réplique sèchement.
Elle ferme ses yeux, sûrement pour chercher du courage afin de m'affronter à nouveau mais je sais qu'elle va abandonner dans quelques secondes.
Donc ma propre soeur va se liguer contre moi pour cette gamine ?
— Dis-moi une seule raison pourquoi tu la traites ainsi ?
Je m'appuie contre le mur et pose un doigt sous mon menton, faisant mine de réfléchir.
— Hummm, laisse-moi réfléchir... je n'ai pas de raison.
—Alors dis-moi pourquoi Espen, souffle-t-elle désespérée.
— Parce que ça m'amuse, Elsie. Tu es censée le savoir depuis que tu vis avec moi. J'adore faire souffrir les gens pour aucune raison, dis-je en esquissant un sourire en coin.
Je remarque que son visage perd ses couleurs et mon téléphone sonne. Je m'éloigne de ma soeur afin de prendre l'appel. Après quelques détails, je raccroche l'appel et reviens à nouveau dans mon bureau qui est cette fois-ci vide.
Tant mieux, Elsie commençait à me casser les noisettes.
Je me resserve un autre verre de whisky et le bois d'une traite.
J'arrive pas à croire que cette gamine a pu influencer ma soeur et sous mon propre toit. Après Matteo, Antonio, Niguel et maintenant Elsie, tout le monde pense que je suis injuste avec l'autre folle !
Au fond de moi, je sais que j'ai tord mais c'est difficile d'admettre mes erreurs.
Je m'approche de ma fenêtre et observe mes gardes postés devant le portail.
Depuis que la gamine est venue vivre avec nous, je ne suis plus le même. D'habitude silencieux et neutre, c'est rare que je laisse mes émotions prendre le dessus mais sa présence... uniquement sa présence me fait dérailler !
D'un coup, je sens une petite douleur dans mon bas ventre avant que celle-ci s'intensifie jusqu'à me faire plier en deux. Putain, mais qu'est-ce qui m'arrive ?
La douleur disparaît d'un coup mais je commence à avoir soudainement chaud or pourtant la clim est bien allumé. Je sens un gêne et vivement, je me réfugie dans ma salle de bain avant d'expluser un classique.
Bordel, mais qu'est-ce que j'ai mangé pour avoir autant mal ?! C'est peut-être un signe que je dois arrêter l'alcool.
PDV Almira
Mon cours se termine et vivement, je quitte l'appel sur Zoom avant de fermer mon ordinateur. La secrétaire avait bien raison, ils sont bien en retard face à mon ancienne université au Texas. Je connais déjà sur la bactériologie virologie ainsi que les autres majeurs. Je pense donc que je vais attendre le prochain semestre qui est uniquement dans trois mois.
Mon poignet me fait encore souffrir et après tout, ça ne fait que trois jours que le diable a voulu essayé de me le briser et d'ailleurs, il n'a montré aucun signe de vie. J'espère qu'il a succombé à ses maux !
La dose qu'Elsie a versé dans sa bouteille d'alcool était suffisant pour lui faire souffrir mais pas jusqu'à le tuer à moins qu'il soit un petit fragile. Mais Elsie m'a assuré qu'il est toujours alité dans sa chambre, sa pute à ses côtés.
Je ris, légèrement amusée. Est-ce mal d'être heureuse du malheur des autres ? Après tout, il le mérite !
Niguel et Elsie entrent dans ma chambre et je me lève de ma chaise.
— Alors prête ?
— Plus que jamais ! C'est l'occasion d'y aller, dis-je en sortant ma valise de sa cachette. Le diable est malade et mon frère arrive uniquement ce soir. Si je dois partir, alors c'est maintenant.
— Almira, mets bien ça dans ta tête : peut importe de ce que tu as trouvé, tu dois assumer la responsabilité, s'exclame sérieusement Niguel. Si tu as retrouvé ton père vivant, c'est pour une raison qu'il s'est éloigné de toi mais s'il s'avère qu'il est vraiment mort, je pense que tu dois accepter à faire ton deuil.
Difficilement, je déglutis tout en hochant la tête. C'est vrai, je refuse le fait que papa soit mort si bêtement et une partie de moi veut prouver qu'il est encore parmi nous et proche de moi. On s'était promis de ne jamais nous séparer et aujourd'hui, j'ai encore besoin de lui.
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