Chapitre 10

PDV Espen

J'arrive à destination et mes gardes  baissent la têt en  signe de respect et j'entre dans l'hangar où ma distraction m'attend depuis quelques heures.

Ligoté sur une chaise et salement amoché, quand il lève la tête, curieux par le bruit de mes chaussures, ses yeux s'écarquillent comme s'il a vu le diable. Après tout, je suis le diable au Mexique.

Un de mes hombres apporte une table roulante avec mes jouets de torture tandis qu'un autre pose une chaise en face du traite dont je prends place. Puis, on me tend un dossier mais je refuse, connaissant par coeur la vie de ce traite.

— Pedro Alvarez, quarante-trois ans, marié et père trois adolescentes. Policier infiltré dans le cartel des Reyes dont le but était de trouver des preuves concrètes contre el jefe afin de démanteler le cartel, je cite en le fixant droit dans les yeux. J'avoue, tu as bien joué ton jeu Pedro mais je sentais depuis le début que t'étais bizarre. Tu peux aveugler mon père mais pas moi.

— Ce que vous faites est illégal ! Vous êtes à la tête d'un grand trafic de drogue et vous avez plus de trente victimes !  Pendant ces dix ans, j'ai pu récolter des preuves contre vous...

— Des preuves détruites et des témoins morts. Comme ça fait plus de dix ans que tu es chez nous, tu devrais savoir ce qu'on réserve aux traidores .

— Vous... vous tuez la famille, dit-il à bout de souffle.

— Exactement ! Tu es si intelligent, Pedro. Je comprends mieux pourquoi mon père t'adorait, je m'exclame en tapotant sur le haut de son crâne tel un petit clébard.

— Espen, je...

— Chutt, Pedro. Écoute-moi ; je ne vais pas faire du mal à ta petite famille. Tes filles sont encore jeunes et elles ont une longue vie qui les attendent. Je ne dois pas gâcher leur avenir avec une simple balle, je lui dis calmement en croisant les bras.

Pedro pousse un soupir de soulagement et mon sourire sadique s'étire davantage. Quel naïf ! Il croit vraiment que je suis mère Térésa ? Je ne prends pitié de personne.

— Je te remercie, Espen, je...

— Elles deviendront des putes pour mes clubs, je le coupe avant de rire diaboliquement. Tu devrais savoir ça, Pedro ! La pitié n'existe pas chez nous. Elles ont le corps à bander un taureau, elles me rapporteront un sacré pactole.

De base, je devais descendre ces petites garces mais après une certaine réflexion, j'ai décidé de les utiliser. Pas pour l'instant étant donné qu'elles n'ont pas encore la majorité et je risque des gros problèmes pour prostituer des adolescentes. Toutes les trois ont encore dix sept ans et c'est uniquement dans quelques mois, elles seront à mes services.

Le visage moche du traître palît davantage et je me lève avant d'attraper une pince.

— Si tu me tues, la DEA sera à tes trousses ! hurle Pedro tandis que je m'approche dangereusement de lui.

— Chuttt... personne saura de ta mort si c'est que tu espérais.

Pedro faisait parti du cercle d'ami de mon défunt père. Je l'ai toujours trouvé étrange et mon flair disait qu'il n'est honnête pas qu'il nous faisait croire. Selon certaines versions, mon père a été pris dans une embuscade avec quelques gangs de merde et Pedro est apparu de nul part, le faisant considérer comme son héros.

Mais depuis que le daron est à six pieds sous terre, je me suis enfin permis d'exécuter mon plan et tout ce que j''avais imaginé sur lui était vrai.

Pedro est une taupe de la DEA et pendant dix ans, il joue double carte.

Pendant dix ans, il a pu récolter assez de preuves incriminantes contre nous et j'ai l'intention de le faire payer cher.

D'un signe de tête, mes gardes bloquent davantage le traidor  et je m'accroupis devant lui, souriant.

— Mon père était une tapette mais je ne suis pas lui, Pedro. Avec moi, tu n'auras pas de deuxième chance.

Je saisis sa main et dirige lentement la pince vers ses ongles avant de lui arracher d'un geste brusque, lui faisant tordre et crier de douleur. En même temps, le sang gicle sur mon visage et ce scénario me procure encore plus de satisfaction quand je termine de lui arracher les vingt ongles.

Pedro est ma centième victime depuis que j'ai remplacé mon père et je n'ai pas l'intention de m'arrêter.



PDV Almira

Je balance presque tout dans ma valise tandis qu'Antonio essaie de me convaincre de m'assoir et réfléchir tranquillement. Réfléchir tranquillement ? Après ce qu'il vient de se passer avec l'autre taré, il veut que je prends un peu de temps pour méditer ?

— Antonio, je m'en bats les couilles de tes conseils de merde ! Regarde où on est ! La meilleure chose pour moi est de partir d'ici et de m'éloigner loin de vous !

— Tu ne peux pas t'en aller, Almira. Espen va jamais te laisser filer parce que tu sais trop de choses sur nous, dit-il gravement.

Je couine avant de m'asseoir sur le parquet, ayant le sentiment d'être perdue. Qu'est-ce qui m'a pris de suivre mon frère ?! Maintenant j'ai un cartel sur le dos et en plus j'ai osé gifler le semblable chef !

Quant est-il de moi désormais ?!

Si je reste ici, je vais crever ! Je ne me donne même pas deux jours pour survivre ici !

Matteo entre dans la chambre, hissant son téléphone comme un trophée.

— Mira, j'ai un plan ! Je t'ai acheté un billet d'avion pour la Californie. Tu pourras y vivre et reprendre tes études même ! s'exclame-t-il.

Au moins, nous sommes sur la même longueur d'onde. Il faut que je m'éloigne d'eux !

— Matteo, tu sais que c'est impossible ! Si elle met un pied hors du pays, tu vas uniquement retrouver sa tête dans une boîte. Tu sais comment est Espen ! s'emporte Antonio.

— Alors dis-moi ton plan, Einstein, siffle mon frère.

— Almira va rester ici-

— C'est mort, je reste pas ici !  je m'écris vivement.

— Putain ! Tu l'as provoqué Almira maintenant il faut que t'assumes ! Si tu pars d'ici, il te fera vivre un enfer. Donc, ton petit cinéma dans son bureau n'était uniquement que du bluffes ? Tu me déçois, beaucoup !

Aucun ne mot ne sort car la vérité me fouette le visage. Est-ce que j'ai bluffé ?

J'avoue que je n'ai pas kiffé son côté misogyne et je ne savais pas ce qu'il m'a pris pour le gifler ! Depuis qu'il m'a kidnappé, j'éprouve une grande peur et une grande haine pour ce taré. À cause de lui, j'ai vu trois mecs se faire tuer sous mes yeux. À cause de lui, j'étais emprisonnée dans une cave dépourvue de lumière.

Ce mec est un psychopathe.

Un malade mental !

Mais au fond de moi, je sens que j'ai pas bluffé. Je veux lui prouver que je suis pas  comme ses putes qui s'agenouillent devant lui et le suce.

— Tu as raison, je vais rester, je marmonne.

— Sérieusement, Mira ? surprend Matteo, horrifié de mon choix.

Si je reste ici, j'ai l'intention de le pousser à bout afin qu'il me vire de cette maison. C'est ça mon plan.

— Oui, je n'ai pas vraiment le choix...

— Sage décision. Je vais vous laisser désormais, cette histoire m'a épuisé, souffle Antonion avant de s'en aller.

Je tourne ma tête vers Matteo et je remarque qu'il est vraiment angoissé à cause de  mon choix mais tout ça c'est de sa faute. Finalement, j'aurai préféré qu'il ne me contacte pas et me laisse dans la misère au Texas. Si j'étais SDF, je serai au moins libre...

— C'est bon Matteo, cesse de faire cette tête, je lui souffle.

— J'ai un truc à te dire.

Vu sa tête, c'est sûrement encore un de ses secrets sordide et j'ai bien peur d'entendre le reste.

— Matteo...

— Suis-moi.

Il sort de ma chambre et à contre coeur, je le suis et nous voici dans sa voiture. J'appréhende déjà ce qu'il m'apprête à me dire ou me faire voir. Nous arrivons devant une maison délabrée à la façade rouge .

Je suis mon frère avec cette sensation d'avoir déjà vu cette maison quelque part. Sûrement dans un film ou sur une photo. Mais non, l'impression est plus forte, j'ai cette impression d'avoir déjà vécu ici...

Peut-être que je me fais des films...

Matteo ouvre la porte et nous entrons à l'intérieur après qu'il ait allumé les lumières.

— Personne ne vit ici apparement, dis-je en observant une pellicule de poussière sur les meubles.

— Le propriétaire est décédé il y a peu de temps.

— Dommage pour lui...

— La maison appartenait à papa et désormais elle est à toi. Mira, je dois te dire un truc, c'est urgent.

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