Chapitre 18 : Identité

Bien des semaines plus tard, Hope se posait toujours autant de questions. Que pouvait-elle apporter à David ? Elle n'avait rien à lui offrir, elle ne pouvait lui donner tout ce dont il rêvait, une vie stable, sans peine. Lui offrir une famille, lui avait été enlevé. Elle n'était qu'un poids de plus pour lui, il avait tellement à faire chaque jour.

Et puis, cela faisait quelques temps, qu'elle le trouvait distant, elle ne le voyait presque plus, il partait tôt le matin et rentrait tard le soir, ne lui parlant presque pas, prétextant la fatigue.  Elle s'inquiétait, serte, mais elle se doutait que ce jour là arriverait, elle ne pouvait le blâmer, c'était compréhensible, il en avait assez tout simplement, trop habitué à sa vie de flic solitaire. Il en avait surement marre de s'occuper de la petite fille pleurnicheuse et bonne à rien qu'elle était.

Il lui fallait une femme plus forte, plus indépendante, qui pourrait lui offrir une famille... Pourquoi elle ? Elle, elle n'avait rien. 

Il faisait beau aujourd'hui, le soleil brillait, le ciel bleu azur comme son regard, invitait la nature à un renouveau, tel un réveil après un trop long sommeil.

Avec appréhension, Hope attendait dans le salon, elle avait entendu sa voiture dans l'allée, il fallait qu'elle lui dise de ne pas s'en faire, qu'elle allait faire le nécessaire.

La boule au ventre, elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir, l'inspecteur posa sa veste sur le  portemanteau, enleva ses chaussures, posa ses clés dans le petit panier sur le meuble du couloir et pénétra dans le salon, lorsqu'il vit la jeune fille, il sut tout de suite que quelque chose clochait, il la connaissait très bien, il l'avait beaucoup observée et avait même enquêté sur elle, ça aidait c'est sur. Elle était assise sur le canapé, la lèvre inférieure entre les dents, les yeux brillants.

Le tatoué s'approcha doucement, s'accroupit face à elle, lui releva le menton avec son index et la regarda dans les yeux, c'était un premier contact depuis trop longtemps. 

-"Qu'y a-t-il ? 

-"Je sais...." Elle pleurait maintenant. Ne pouvant en supporter plus. "Je sais que tu en as assez de moi et que je t'apporterais rien dans ta vie. Mais...." Elle leva une main pour l'arrêter, il voulait répliquer mais elle ne savait pas si elle aurait le courage de continuer s'il l'interrompait. "Laisse moi continuer, je te demande juste de me laisser le temps de trouver un autre endroit ou vivre et un emploi aussi." Elle renifla. "Je ne te remercierais jamais assez pour tout ce que tu as fait pour moi, je vis grâce à toi mais je comprends que tu attends plus."

Le policier rigola. Elle le regardz de travers, qu'y avait-il de si drôle ?

-"Qu'est-ce que tu racontes voyons ? Je sais que je n'ai pas été très présent ces derniers jours, mais c'est parce que j'avais pas mal de chose à faire." Lui dit-il pour se défendre et la calmer.

-"Tu es distant et c'est normal, je comprends que tu veuilles des enfants un de ces jours, mais voilà, même ça, je ne peux te l'offrir." Elle pleurait à chaudes larmes, ses épaules secouées par les sanglots. "Si tu veux arrêter, je comprendrais, il te suffit simplement de me le dire."  Répliqua-t-elle anéantie par le chagrin.

-"Mais non ! Ce n'est pas ça, comment peux-tu penser une chose pareil, jamais je ne te laisserais parce qu'on t'a un jour privé du droit d'être mère, tu comprends ? Jamais !" Il se leva, prit un mouchoir dans la boîte sur la table basse proche du canapé, le lui tendit. "Maintenant calme toi et laisse-moi expliquer tout ça. OK ? "

Il s'assit à ses côtés et lui caressa doucement le dos.

-"Ce que je vais te dire n'est pas facile." Il prit une grande inspiration et attendit pour voir si la jeune femme ne voulait pas qu'il commence, au bout de quelques secondes, il se lança. "J'ai fait des recherches il y a quelque temps et je n'ai pas pu t'en parler à cause de tout ça." Lui dit-il. "Et j'ai découvert qui tu es." Il fit une pause afin de regarder la jeune fille. Elle eut une réaction tout à fait logique dans une telle situation, elle inspira et mit sa main devant sa bouche. Elle n'en revenait pas. L'inspecteur lui mit la main sur sa cuisse pour montrer son soutient et continua. "Tu es née à l'hôpital central, celui où nous avons été soignés. Malheureusement ta mère..."Il fit une autre pose et serra sa main plus fort sur la jambe de la jeune femme. "Ta mère...est morte en te donnant la vie. La sage-femme qui t'a mise au monde n'avait pas le coeur ni le courage de te laisser aux services sociaux, alors désespérée de n'avoir qu'un fils, elle t'a enlevée." Il tourna la tête et lui demanda : "Ça va ? Tu veux que j'arrête ?" Sa voix se voulait douce, il parlait calmement et jetait des coups d'oeil à Hope de temps en temps.

-"Non, c'est bon continu, ça va." Elle caressa sa main.

-"Elle t'a élevé durant dix ans comme sa propre fille, mais lorsqu'elle est décédée, c'est son fils qui a pris la relève, et comme tu l'auras deviné, cette femme était madame Jacobson, son fils Erik, cet enfoiré... je comprends maintenant comment les preuves du dossier de ton enlèvement ont disparu ! Il pouvait faire disparaître et apparaître des preuves à sa guise, comment ce connard a-t-il fait pour devenir flic ?" L'inspecteur cligna deux fois des yeux, il pouvait faire ou dire ce qu'il voulait, il se reprocherait toujours de ne pas avoir deviné plus tôt que ce mec avait tant fait souffrir cette femme à ses côtés. Il serra les poings très fort. Pour calmer sa colère, Hope posa sa tête sur l'épaule du tatouer .

-"Tu n'es pas responsable de tout ça." Lui dit-elle avec toute la tendresse possible.

-"Je n'en sais rien, j'aurais dû sentir ou voir quelque chose, quel con j'ai été." Il fit une pause, prit une bonne inspiration pour se détendre, passa sa main tatouée dans ses cheveux et continua..."Bref excuses moi, j'étais donc en train de te dire que toute cette histoire s'est passée il y a trente ans."

-"Trente ans ?" 

-"Oui, jour pour jour. Alors si on y réfléchit bien, c'est ton anniversaire aujourd'hui." Il se retourna pour faire face à la jeune femme, déposa un doux baiser sur ses lèvres et lui dit. "Joyeux anniversaire. Trente ans ça se fête donc voici ton cadeau." Il sortit une enveloppe de sa poche arrière et lui tendit. Hope la prit les sourcils froncés.

-"Qu'est ce que c'est ?" 

-"Ouvre, tu verras bien"

Elle décolla le rabat de l'enveloppe et sortit les papiers, elle regarda les documents, les larmes aux yeux, c'était des papiers d'identité, pas encore une vrai carte mais les papiers partiellement remplit pour elle. Elle allait enfin exister, vivre, être normale.

-"Tu as enfin une identité, ou presque, j'ai choisi Hope et Chance pour les prénoms et pour le nom pour le moment c'est Sanders. Selon mes recherches, c'était le nom de famille de ta mère biologique, je ne sais pas si ça te va mais c'est ce qui te rapproche le plus de ta vrai identité, celle que tu avais quand tu étais libre." Lui dit-il.

-"Comment ça ? Je ne comprends pas. Ces papiers..." Elle lui montra l'enveloppe "...C'est quoi ?"

-"C'est provisoire, si tout est ok pour toi, il te suffit de m'accompagner à l'hôtel de ville et de signer les papiers officiels et après quelques jours, tu auras une carte d'identité."

-"Tout ça à l'air si simple et portant j'ai attendu si longtemps." Chuchota-t-elle.

-"J'aurais aimer que tout ceci soit fait plus rapidement mais..."

-"Tu rigole, c'est merveilleux, tu es le seul qui m'est fait sentir normale, vivante." Elle souffla un bon coup et répéta son futur nom plusieurs fois. "Bon ! qu'est ce qu'on attend ? On n'a qu'a aller à la Mairie maintenant, je crois que j'ai assez attendu ?"

Loki pouffa doucement, elle était si impatiente, il pouvait tout à fait le comprendre.

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