Chapitre 17 : Espoir
L'obscurité, la solitude, combien de temps était-il resté comme ça, tout seul dans les ténèbres, son corps complètement insensible à la douleur, son esprit libre de toutes souffrances. Présent mais pas tout à fait là en même temps.
Il était seul et pourtant, il sentait quelqu'un à ses côtés, une caresse sur son visage, sur ses mains mais était-ce bien réel, il pouvait entendre parler sans comprendre comme si sa tête était immergée sous l'eau.
Qui était à ses côtés chaque jour ?
Ou se trouvait-il ?
Pourquoi ne se rappelait-il de rien ?
Aujourd'hui, plus qu'un autre jour, il se sentait remonter à la surface de ce monde immergé dans lequel il était. Il pouvait apercevoir une lueur, là, à porter de main. Comme l'appel d'un réveil qui sonne trop fort le matin. Il nageait sans fin pour atteindre la lumière, sortir enfin cette obscurité.
Il prit une grande inspiration mais il ne le pouvait pas, il étouffait, ça le gênait, sa bouche et sa gorge étaient obstruées par quelque chose, alors peut être n'était-il pas à la surface finalement. Mais tout s'arrêta aussi vite que c'était venu, il put s'oxygéner, l'air brûlant ses poumons mais il respirait vraiment, depuis combien de temps n'avait-il pas respiré comme ça.
Et encore une fois, il entendit parler, cette voix si douce, si familière, il la connaissait, mais aucun nom, aucun visage ne lui revint en mémoire. Qui était là ? Qui le touchait ? Il aimait cette tendresse, cette caresse sur ses mains. Il devait voir qui s'occupait de lui, il ne voyait toujours rien.
Il courut si vite vers cette lueur plein d'espoir, Espoir. Il pouvait entrevoir quelqu'un. Espoir. La lumière et le son. Espoir.
Au premier essaie, il échoua, ses yeux ne voulaient pas s'ouvrir, trop habitués au sommeil et au repos, loin de toute souffrance, alors il recommença, ses paupières bougèrent faiblement, il essaya de bouger ses doigts et il sentit l'entrave d'une autre main sur la sienne, il devait revenir, il devait se réveiller, il devait....la protéger! Il se souvenait.
Et tout éclata autour de lui, tout lui revint, et la douleur aussi. Il serra ses doigts plus fort encore. Et gémit, il avait mal.
-"David ? Tu m'entends ?"
Cette voix, oui, il l'entendait, mais il voulait aussi la voir. Il obligea ses yeux à s'ouvrir, il le devait.
Ses paupières se soulevèrent doucement comme pesant des tonnes, il ouvrit les yeux et les referma, il devait s'habituer à cette clarté. Puis il vit tout d'abord ce plafond trop blanc, nul souvenir de cet endroit, les bruits sourds étouffés, et là ce visage au-dessus du sien. Cet ange qui l'avait appelé et l'avait ramené.
Le premier son qu'il émit fut un geignement, une plainte, la douleur fulgurante lui faisant fermer les yeux si fort, qu'il en eut mal, la mâchoire serrée. Il respirait très profondément, pour essayer de calmer tous ses maux. Il avait mal, ça oui, très mal. L'inconscience lui avait épargné la souffrance.
-"David, calmes-toi. Je vais appeler le médecin". Elle lui tenait la main mais il serrait trop fort, il lui faisait mal.
Elle appuya sur le bouton d'urgence et en quelques secondes, toute une équipe était là pour aider l'inspecteur en difficulté, il n'arrivait pas à revenir à lui.
-"Il faut que vous sortiez mademoiselle s'il vous plaît. Nous allons nous occuper de lui. Dès que tout ira mieux nous vous le dirons."
-"Mais..." L'infirmière ne lui laissa pas le temps de parler.
-"Ne vous inquiétez pas tout ira bien"
-"Je dois rester à ses côtés, il a besoin de moi."
-"Je suis désolé mademoiselle mais ce n'est pas possible. Ne vous inquiétez pas. Tout ira très bien."
-"Je vous en supplie, je..."
-"Hope ?" Le temps suspendu sa course, il venait de l'appeler. Tout le monde le regarda, les docteurs et autres employés médicaux l'observant.
Ses yeux étaient à peine ouverts, mais il était conscient et ne voulait pas qu'elle sorte, maintenant, il en était certain, c'était elle qu'il avait entendue, qu'il avait vu.
-"Je..." Sa voix était sourde, comme étouffée, sa gorge sèche le faisait souffrir, mais il voulait la voir, la toucher.
Elle ne se fit pas prier, elle se précipita vers lui, reprenant sa main dans la sienne, il réagit immédiatement à son touché. Il tourna la tête très légèrement, le mouvement lui arrachant un sifflement de douleur. Mais il était heureux si heureux, enfin sortie de ce monde sombre.
Elle le regarda, ses grands yeux noisettes remplit d'émotions, le soulagement inondant ses traits et chacun de ses membres.
-"Bonjour." Lui dit-elle avec ce sourire qu'il affectionnait tant. "Tu m'as manqué." Et sans plus attendre, elle posa son front sur son épaule valide, et elle laissa les larmes évacuer tout le stresse accumulé ces derniers temps.
Une infirmière s'approcha avec un verre d'eau et une paille pour le faire boire et soulager sa gorge douloureuse, il but tout le contenu, il ne s'était pas rendu compte à quel point il avait soif. Mais ça lui fit un bien fou.
Doucement, sans déranger le couple, tout le monde quitta la chambre.
-"Nous repasserons plus tard." Dit un médecin. "Bienvenue parmi les vivants inspecteur Loki."
Et le couple se retrouva seul, dans le silence de la pièce, excepté les sanglots légers de la jeune femme.
Avec mille précautions dû à la douleur toujours présente, il caressa les cheveux de la femme accrochée à son côté puis il lui parla, doucement, sa voix basse.
-"Je suis désolé de t'avoir fait peur et pleurer. Je te promets que je ne recommencerais plus." Chuchota-t-il.
Elle n'en revenait pas, il venait de se réveiller après un coma de plusieurs dizaines de jours et ses premières paroles étaient des excuses, il ne pensait même pas à lui, mais juste au chagrin et à l'angoisse qu'il avait fait subir à Hope. Loki restait Loki.
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