Hope était réveillée depuis 3 jours maintenant, elle était restée inconsciente tout juste une journée. Ayant suffisamment récupéré pour se déplacer sans fauteuil et toute seule, elle avait reçu la visite du Capitaine O'Malley à qui elle avait raconté toute l'histoire. Chaque jour elle se demandait pourquoi David avait été blessé, et chaque jour elle culpabilisait un peu plus. Tout ceci était de sa faute.

Elle était dans l'ascenseur, elle montait le voir, et là encore dans ce cube de fer montant jusqu'à l'homme de sa vie, elle réfléchissait, qu'avait-elle à lui offrir? que lui avait-elle apporté jusque-là? la souffrance, les blessures, la peur, le mal. Elle se torturait, les larmes inondant ses joues, elle pleurait à chaudes larmes, la fatigue et l'angoisse n'aidant pas.

Arrivée à l'étage souhaité, elle se dirigea dans le couloir jusqu'à sa chambre.

Elle s'essuya les yeux, prit une grande inspiration avant de rentrer dans la chambre. Toujours la même chose, il était là allongé, les yeux fermés, sans bouger, sans bruits, si ce n'est les machines qui l'aidaient à rester en vie.

Elle referma la porte, s'approcha du lit et avec la plus grande tendresse brossa quelques mèches de cheveux collées au front de l'inspecteur se pencha et l'embrassa. Elle caressa sa joue en se relevant. Elle se laissa tomber sur le fauteuil à côté du lit, lui prit la main en faisant attention aux perfusions et caressa chacun de ses petits tatouages sur ses phalanges. Comme chaque jour, elle lui parla.

-"Ça ne devait pas se passer comme ça, tu ne devais pas être blessé. Si seulement tout pouvait-être différent, si tu ne m'avais pas sauvé cette nuit-là..." Les larme coulant doucement sur ses joues, elle parlait tout bas, juste un chuchotement... "T
u ne serais pas là en ce moment." Elle essuya ses yeux. "Je t'en supplie David, reviens! Reviens-moi, j'ai besoin de toi. Réveilles-toi, tu ne peux pas rester comme ça, ouvre les yeux."

Un peu plus d'une semaine s'était écoulée, les médecins avaient dit à Hope qu'ils étaient confient, ils pouvaient observer que l'inspecteur réagissait à la voix de la jeune femme. L'électro-encéphalogramme montrait clairement qu'il l'entendait et qu'il pouvait certainement sentir aussi quand elle le touchait. Alors chaque jour, elle venait et elle lui parlait, lui caressait les mains, embrassait ses lèvres et espérait, de tout son coeur qu'il reviendrait.

-"Quelqu'un est venu réparer la porte du jardin aujourd'hui. Je n'en reviens toujours pas, comment ai-je pu passer à travers et m'en être sortie ? Mais le plus important c'est toi, je t'en supplie, Réveille-toi."

-"Une certaine madame Dover est passée ce matin avec sa fille Anna, elle m'a raconté ce que tu avais fait pour sa famille, comment tu avais sauvé sa fille, comment tu as eu cette petite cicatrice sur ta tempe droite et comment tu as sauvé son mari. C'est extraordinaire David mais si tu ne reviens pas, qui sauvera encore les familles et les enfants en détresses ? Réveille-toi ."

-"Cet après-midi ton capitaine est passé voir comment tu allais, il nous a offert un panier garni avec une carte signée par tous tes collègues. On va pouvoir se régaler tous les deux quand tu sortiras de là. Alors s'il te plaît, Réveille-toi."

Et elle continua comme ça tous les jours, ne perdant jamais espoir, lui parlant de choses et d'autres, et lui demandant chaque fois de se réveiller.

Elle dormait avec lui ayant eu l'autorisation des médecins, de toute façon elle ne savait pas conduire, elle aurait été embêtée pour venir le voir. Dès qu'elle eut l'autorisation le Capitaine O'Malley lui avait proposé de la déposer chez elle pour qu'elle prenne quelques vêtements et qu'il la reconduirait au centre hospitalier. Il ne l'aurait jamais avoué mais il avait une affection particulière pour l'inspecteur tatoué.

Ce matin-là, il ne pleuvait plus, le temps était plus clément, il faisait presque beau. Après être descendue prendre un café au self de l'hôpital pendant presque une heure, elle se dirigea de suite à l'ascenseur et remonta à l'étage désiré, elle longea le couloir jusqu'à sa chambre, entra et elle crut mourir sur place, la panique lui coupa le souffle, elle eut mal au ventre et ses yeux s'inondèrent de larmes. Le lit était vide, la chambre rangée et nettoyée. Merde, que se passait-il ? Où était David ? Elle s'effondra, elle chercha quelqu'un qui pourrait l'aider. Elle appela à l'aide, elle ne pouvait pas croire ce qui se passait, il était mort et personne ne l'avait prévenu, personne ne lui avait dit, elle n'avait croisait aucun médecin ni aucune infirmière...Comment ? Pourquoi ? Dans son désespoir elle ne vit même pas l'infirmière se diriger vers elle en courant, elle était effondrée sur le sol, la tête dans ses mains à pleurer toutes les larmes de son corps.

-"Mademoiselle ?" Lui demanda l'aide-soignante en lui touchant l'épaule pour gagner un regard."Que vous arrive-t-il ?"

-"Il...il.." elle ne pouvait parler tant les sanglots l'étouffaient, elle n'en pouvait plus.

-"Il va bien. Il a montré des signes de réveille, nous l'avons extubé tout à l'heure, il n'a pas encore repris connaissance mais ça ne devrait pas tarder." Lui dit la jeune fille devant elle, toujours accroupi et sa main tenant fermement l'épaule de Hope.

-"Il quoi ?" Elle n'arrivait pas à y croire, ce matin à l'aube encore il était là, dans cette chambre, immobile.

-"Je suis vraiment désolé, je pensais que le docteur vous avez mis au courant, venez je vous accompagne". La jeune soignante aida Hope à se relever, lui tendit un mouchoir et la conduisit jusqu'au service au-dessus et jusqu'à la chambre de David.

Elle n'en revenait pas, elle venait de passer à l'état de grande tristesse à une joie sans fin, il allait enfin revenir, il allait enfin ouvrir les yeux, elle avait tant espéré, ses larmes coulaient toujours mais de joie cette fois, ses mains tremblaient tellement.

-"Voilà, mademoiselle, nous sommes arrivée, un médecin est passé tout à l'heure, si vous avez besoin ou s'il y a un quelconque signe vous sonnez et nous serons là de suite. Je vous souhaite une bonne journée et vous présente encore toutes mes excuses."

-"Vous n'avez pas à vous excuser, ce n'est pas de votre faute. Merci" Et sur ces paroles Hope ouvrit la porte doucement et pénétra dans la chambre, l'atmosphère était différente, il n'y avait plus de bips et plus autant d'appareil autour de lui.

Quel soulagement. Il était couché là, toujours les yeux clos, mais sa bouche libérée de ce tuyau et du sparadrap qui lui avait d'ailleurs laissé une trace. Il n'avait plus qu'un petit tube passant sous son nez et l'oxygénant, il y avait toujours une perfusion sur sa main droite, son bras gauche était libéré mais il avait toujours ce gros pansement au-dessus du coeur. Il avait même meilleure mine, son teint moins pâle, elle n'en revenait pas, comment son état avait autant évolué en une heure seulement. Comme chaque jour, elle lui embrassa le front et s'installa à ses côtés. Pris sa main et caressa ses petits tatouages.