"Merci beaucoup de m'avoir invitée", ai-je dit quand Hannah m'a serrée dans ses bras.

Elle m'a relâchée puis m'a souri gentiment : "De rien, ma chérie. J'ai été dans ta position, donc je sais ce qui se passe dans ta tête. Parfois, nous voulons juste que quelqu'un s'occupe de nous." Elle a regardé son mari et son fils, puis m'a regardée à nouveau : "Nous prenons soin de toi."

J'ai hoché la tête et essuyé les larmes de mon visage, "Merci".

"De rien." Elle a regardé Valdo puis est revenue vers moi, "Qu'as-tu fait ces derniers temps ?"

"Rien. J'ai dormi aujourd'hui, et j'ai emmené King au parc."

"Tu dois t'ennuyer terriblement."

J'ai souri et hoché la tête, "Je le suis."

"Pourquoi ne pas passer vos journées avec moi ? J'enseigne un cours de pâtisserie. Je pense que tu adorerais ça." Elle a regardé Valdo, "Qu'en dis-tu, Vally ?"

Valdo a souri à sa mère : "Ce serait génial." Il s'est tourné vers moi : "Bien sûr, si tu préfères rester debout, nous comprendrons." J'ai souri à ce simple geste de gentillesse.

Je hoche la tête, "J'adorerais venir à votre cours. Je suis sûre que ce serait mieux que de rester assise toute la journée à ne rien faire."

Hannah me fait un sourire, "Parfait. Je viendrai te chercher à 8h30."

"Et peut-être que tu pourras l'amener à la soupe populaire après", a suggéré Kevin.

Le visage d'Hannah s'est illuminé, "Oui. C'est une excellente idée." Elle s'est tournée vers moi, "Ça ne te dérange pas, n'est-ce pas ?"

J'ai secoué la tête. Bien sûr, ça ne me dérangerait pas de servir de la nourriture aux sans-abri. Je sais ce qu'ils traversent, ce qu'ils aiment, alors qui de mieux pour les aider que quelqu'un qui connaît et comprend leurs difficultés.

Je suis moi-même allé à quelques soupes populaires, et c'était parce que j'avais faim et que je n'avais pas d'argent, tout comme les autres personnes présentes. Chacun avait une histoire différente. Dans une soupe populaire, vous êtes entouré de centaines de personnes qui ont une histoire. Certaines histoires étaient similaires à la mienne. D'autres étaient bien pires. Aller à la soupe populaire m'a permis de voir comment d'autres personnes font face au fait d'être sans abri.

Hannah a regardé entre son fils et moi, "Je ne veux pas vous garder sur la route trop tard, alors je vais vous laisser rentrer chez vous."

"Merci, maman. Je te verrai demain." Valdo a pris sa mère dans un rapide câlin puis l'a relâchée avant de faire de même pour son beau-père. Nous ne sommes pas revenus sur l'histoire, mais j'étais curieux de savoir comment Valdo et Kevin étaient devenus si proches après ce qui s'était passé.

Alors que Valdo et moi nous dirigions vers sa voiture, Kevin et Hannah attendaient devant leur porte pour nous voir partir. Valdo a ouvert le passager pour moi, et je suis entrée. J'ai salué le couple pendant que Valdo entrait et démarrait la voiture. Quand nous avons été à quelques minutes de la maison, Valdo s'est tourné vers moi : " Tu les as aimés ? ".

J'ai souri, "Je les aime." C'est vrai. Ils n'étaient pas ce que j'attendais de ses parents. Je m'attendais à des gens arrogants et égoïstes comme dans les films, mais les Garner ne l'étaient pas. Ils étaient amicaux, aimants et terre-à-terre, ce qui n'était pas du tout ce à quoi elle s'attendait, surtout de la part du beau-père qui était multimillionnaire. Ce qui m'a choqué, c'est qu'il n'y avait pas de chefs autour de lui, et qu'il a cuisiné et servi lui-même.

Valdo a souri : "Super, parce qu'ils t'aiment aussi."

J'ai rougi puis je me suis tournée pour regarder dans la direction opposée de ses beaux yeux, "Merci. Je me suis toujours demandé ce que c'était d'avoir deux parents ou au moins un père, et tu m'as donné cette opportunité." Je l'ai regardé à nouveau avec un visage sérieux, "Tu as fait tellement pour moi. Je ne sais pas comment je pourrai te rendre la pareille.

Il m'a regardé et a souri : "La loi de la valeur stipule que "votre valeur réelle est déterminée par la quantité de valeur que vous donnez par rapport à la quantité de paiement que vous recevez". Je veux te donner tout ce que je peux pour que tu puisses avoir une vie meilleure", il a souri. "La loi de l'authenticité dit : "Le cadeau le plus précieux que tu as à offrir, c'est toi-même". Tu peux penser que tu ne me donnes rien en retour, mais ce n'est pas vrai, tu me donnes toi-même. Votre temps et votre attention. Il n'y a rien de plus précieux que tu puisses me donner, à part toi-même."

J'acquiesce, "Ce sont des lois fortes."

Il sourit, "Ce sont celles qui me guident. Je ne peux jamais me tromper si je les suis."

J'ai souri et je l'ai regardé. C'est à ce moment que tous mes doutes et mes soupçons à son égard ont disparu. Il vivait selon des règles, il avait un père merveilleux et aimant, un cœur aimant et une âme généreuse. Il n'est pas du genre à voler un bébé à une adolescente, et je devais donc faire ce qui était juste en lui disant la vérité.

"Mon vrai nom est Jakobia Taylor, Tiffany est juste le nom que j'utilise dans la rue, je viens d'une petite ville, et je n'ai pas vingt ans. J'ai dix-huit ans." Il s'est retourné une seconde et a continué à regarder la route, "Tu dois comprendre, il y a tellement de sales types dehors qui feraient n'importe quoi pour avoir un bébé ou pire, des gens qui tuent juste pour le plaisir. Je ne pouvais tout simplement pas prendre le risque."

"Je comprends." Il m'a regardé brièvement avant de reporter son attention sur la route, "Pourquoi as-tu changé d'avis ? Pourquoi me fais-tu entièrement confiance maintenant ?"

J'ai bien réfléchi à la question avant de répondre. "C'est tout. La façon dont tu es, la façon dont tu te tiens avec ta famille. La relation que tu avais avec eux. Tout."

"Merci." Il a soudainement ralenti la voiture et s'est garé sur le côté de la route. Il m'a regardé dans les yeux. "Je ne veux que ce qu'il y a de mieux pour toi et ce qu'il y a de mieux pour toi, c'est d'être entouré de personnes qui t'aimeront et prendront soin de toi. La seule chose que nous voulons en retour est ton amour et ton respect aussi. Ces six derniers mois, vous avez eu la vie dure, je ne peux qu'imaginer certaines des choses que vous vivez, mais il est maintenant temps de laisser tout cela partir. De nombreuses personnes vous ont blessé, maltraité et abandonné, mais il est maintenant temps pour vous de leur pardonner et de lâcher prise. Tu penses peut-être que le monde est rempli de mauvaises personnes qui vont te faire du mal, mais je ne vais pas te faire de mal, Kevin ou ma mère non plus. Il y a encore des gens bien dans le monde. Nous voulons aider. Laisse-moi t'aider. Laisse-nous te donner l'amour que tu mérites."

J'ai retenu mon souffle en regardant dans ses yeux bleus perçants. On aurait dit qu'il m'avait jeté un sort car j'étais perdue pour les mots. Mon cœur s'est emballé. Je savais aussi qu'il était attirant, mais il y avait quelque chose de différent maintenant que j'étais assise si près de lui.

Je ne suis pas attirée par Valdo. C'est le gars qui m'aide, et il est beaucoup plus âgé. Je ne suis pas attirée par Valdo. Je ne peux pas l'être, n'est-ce pas ?

Je suis enceinte de l'enfant d'un autre homme, pourquoi penser à Valdo me donne des papillons dans l'estomac ?

Parce que tu l'aimes bien.

Arrête, Jakoby !

Tu le connais depuis moins d'une semaine. Je ne peux pas avoir de sentiment romantique envers lui, ce serait mal, tellement mal. Pourtant, en le regardant dans les yeux, je ne pouvais m'empêcher de me demander ce que cela ferait d'avoir un homme comme Valdo qui m'aime.

Il était déjà bon avec moi, imaginez comment il me traiterait s'il tombait amoureux de moi.

Remets-toi de tes émotions !

Tu es juste triste et seule et tu as besoin de quelqu'un pour te réconforter, c'est tout ce que c'est. Admirez l'homme qui vous aide. Ne complique pas la situation en tombant amoureuse de lui. Tu es enceinte, bon sang ! Ressaisis-toi.

Je n'arrive pas à croire toutes les pensées qui me traversaient l'esprit pendant que je le fixais. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?

Je fantasme sur lui pendant que je le regarde, ce n'est pas bizarre du tout.

Je suis finalement sortie de ma rêverie quand il s'est éclairci la gorge et a reculé. Il a démarré la voiture, et nous avons repris la route.

"Tu as dit que le cadeau le plus important qu'une personne puisse offrir est elle-même." Je regarde droit devant moi ; je ne voulais pas tomber à nouveau dans son abîme de regards. "Comment puis-je me donner à toi ? Je n'ai pas grand-chose à t'offrir. Je suis ennuyeux à côtoyer ; je ne regarde pas beaucoup la télévision. Je suis un rat domestique, mais c'est parce que je n'ai jamais eu beaucoup d'argent pour sortir de toute façon." J'ai soupiré, "La seule chose que je peux te donner, c'est mon temps et mon attention."

Il a quitté la route des yeux pendant une seconde, puis a souri et m'a dit : "Ton temps est tout ce dont j'ai besoin."