L'important, c'est le choix... (Matrix'fan assumée ❤)

Tout ce que je viens d'exposer nous ramène à la fameuse question du choix : si nous sélectionnons toujours en tant qu'espèce animale, sur quels critères le faisons-nous ? Quels indices nous permettent de décider qui composera notre « tribu » (amis) et le meilleur partenaire ? « L'instinct » animal des espèces complexes (en général avec stratégies de reproduction de type K : peu de descendance et investissement important pour élever les jeunes) repose sur la capacité à percevoir les signes révélateurs de caractéristiques intéressantes : par exemple un animal avec un beau pelage/ramage est un signe extérieur de bonne santé (individu bien nourri, peu de parasites internes ou externes, pas de maladies détectables, donc capacités de survie élevées), l'individu qui se bat le mieux est le plus fort, celui qui construit le plus beau nid est le plus habile, etc.etc.

L'animal « intègre » donc ainsi plusieurs paramètres en observant des caractères qui sont des indices des capacités recherchées. C'est ce qui correspond en écologie à une analyse de type systémique : analyser précisément chaque paramètre individuellement est compliqué, voire parfois impossible. L'analyse se fait donc à un niveau supérieur censé intégrer la représentation de tous ces caractères, celui du système.

Or le terme « instinct » a une signification plus péjorative dans le langage courant, avec une connotation « bas instincts ».

Pour moi « instinct » doit se comprendre au sens : « capacité à entreprendre l'action la plus pertinente en intégrant simultanément un très grand nombre de facteurs sans les analyser individuellement ». Bien entendu la réflexion permet d'aboutir à cette « décision optimale », mais dans un pas de temps contraint, l'instinct est plus avantageux car permettant une action plus rapide, et parfois même plus efficace. Combien de fois vous êtes-vous dits ou bien avez-vous entendu : « Cette personne, je ne la sentais pas du tout ! J'aurais dû écouter mon instinct ! » (Et moi chaque fois je pense au film sur ce chien devenu humain, « Didier », et à la phrase culte de Jean-Pierre Bacri « On ne sent pas le cul des gens ! » et j'ai un mal fou à garder mon sérieux... Sans aller jusque là sans doute, peut-être que « sentir» les gens un peu plus efficacement ne serait pas inutile...)

Mais le problème est que globalement, l'homme moderne a égaré ses instincts, il me semble. Ou il a désappris à leur faire confiance, ce qui dans les faits revient au même. Il nous reste quelques comportements ataviques, guère plus... Pas tous bien utiles, et nous avons de toute façon fort à cœur de nier la plupart d'entre eux...

Mais avons-nous pour autant continué à améliorer nos capacités d'analyse et de réflexion ? Il ne me semble pas que ce soit le cas... Or si l'humanité dans son ensemble parait globalement « régresser » de ce point de vue, c'est sans doute un signal de déclin supplémentaire...

Moins ou presque plus d'instincts, moins de réflexion...Comment l'Homme pourrait-il parvenir aux choix les plus judicieux, dans de telles conditions ?

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