L'évolution pour les nuls - partie 1

Tout d'abord, commençons par un indispensable rappel des fondamentaux :

les organismes peuvent se classifier dans différents niveaux taxonomiques, du plus large (le règne : animal ou végétal pour rester dans le vivant) au plus petit (espèces, puis sous-espèces, voire morphes, formes, etc.).

Le niveau intéressant pour nous est celui de l'espèce, considérant qu'une espèce est un taxon qui regroupe les individus pouvant se reproduire entre eux et engendrer une descendance elle-même fertile - ceci toujours histoire de simplifier un peu les choses, je prends sciemment un petit raccourci car cette notion d'espèce est parfois perméable, et donc régulièrement discutée par les taxonomistes...

L'évolution, comme le mot l'indique, c'est le phénomène qui permet aux organismes vivants d'évoluer au cours du temps, en fonction de différents facteurs, globalement liés à l'environnement dans lequel ces organismes se développent.

L'évolution du vivant dans chaque espèce est ainsi principalement contrôlée par ce qu'on appelle la pression de sélection naturelle, exercée par cet environnement sur les organismes (par opposition à la sélection artificielle des espèces, telle que pratiquée par l'homme pour favoriser des caractéristiques souhaitées chez ses commensaux végétaux ou animaux : plantes cultivées, chats, chiens, veaux vaches cochons, j'en passe et des meilleures...)

Pour simplifier : la nature au sens large se caractérise par un ensemble de paramètres qui induisent des contraintes d'adaptation (résister au chaud, au froid, mieux se camoufler pour échapper aux prédateurs, accéder le premier aux ressources, etc.) et ces contraintes sélectionnent les individus les mieux adaptés à la survie.

Cette sélection dite naturelle repose sur trois piliers, qui sont les principes de variation, d'adaptation et d'hérédité :

Le principe de variation, c'est le fait que chaque individu est généralement sensiblement différent d'un autre individu appartenant à la même espèce : en clair, nous ne sommes pas naturellement des clones (et j'y reviendrai plus tard, c'est une notion capitale). Pourquoi sommes-nous tous différents en tant qu'individus ? Parce qu'une part non négligeable de notre génome provient d'une sorte de tirage au sort d'où le hasard n'est pas absent, et parce que ce même hasard (actuellement un peu aidé, merci les pesticides et autres merdes chimiques) génère une forme de variation aléatoire, par mutation génétique, recombinaison de gènes, etc. Il faut donc voir le génome global d'une espèce comme une ressource : plus le pool de gènes est large et varié, plus la possibilité de présenter une évolution intéressante est importante. En ce sens, les bactéries par exemple ont un avantage évolutif certain : en moyenne une génération toute les 20 minutes, et une plasticité importante facilitant les échanges de gènes. Ceci explique au moins en partie leur succès évolutif (et nos ennuis récurrents face aux phénomènes de résistance aux antibiotiques, entre autres).

Le principe d'adaptation, c'est le fait que les différences minimes liées au principe de variation des individus que je viens d'évoquer peuvent représenter des avantages évolutifs. Parfois un caractère se révèle intéressant pour la survie de l'individu qui le porte : cet individu aura plus de chances d'arriver à l'âge de la reproduction et donc plus de chances de transmettre son patrimoine génétique. C'est la sélection naturelle. Ensuite va jouer la sélection sexuelle (capacité d'un individu à se reproduire, donc à transmettre ses gènes). Si ces gènes-ci sont souvent transmis, leur fréquence augmente dans les populations d'individus composant les espèces : un trait de caractère nouveau apparait dans l'espèce. Plus l'avantage qu'il confère est important, plus sa représentation statistique dans les populations d'espèces est susceptible d'augmenter.

Ceci nous amène au troisième principe, celui de l'hérédité. Pour qu'une caractéristique intéressante soit sélectionnée par l'évolution, il faut qu'elle soit transmissible à la descendance, très logiquement.

Par exemple, même si le fait d'avoir le nez tranché vous permet de vous glisser plus facilement dans une fissure pour échapper à vos prédateurs, cette caractéristique relève d'un accident et ne sera pas transmise à vos enfants, malgré qu'il s'agisse d'un avantage pour la survie. Itou si vous êtes un ours brun tombé dans de la farine et se baladant sur la banquise... Dans certains cas (rares) l'acquis peut faire l'objet d'une transmission car le génome en est affecté, mais je vais éviter de trop complexifier ce texte qui s'annonce déjà déraisonnablement abscons, je crois...

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