Dans l'herbe abandonnée où des parfums demeurent,
Tout un monde masqué résonne de clameurs.
Par endroits l'on dirait qu'une guerre s'y mène,
C'est un petit pays bruissant d'énergumènes !
Certains chantent leur joie, en trémolos frétillent,
Quand d'autres plus discrets susurrent quelques trilles.
Parfois se fait entendre un vocaliste étrange,
Un intrus bredouillant une chanson qui change
– Par instant contrôlée en notes équanimes,
La seconde d'après : crissements cacochymes –
Et quand la nuit s'éteint, que les étoiles meurent,
Le chant devient plaintif : même l'artiste pleure.
Alors l'aube délave un ciel encor trop bleu,
Puis la lueur du jour, blanchissant peu à peu,
Éclairera enfin le théâtre conquis.
Vocaliste exilée au milieu du maquis,
Abandonnée ici, ultime cantatrice,
Persévérant ses chants d'infâme tentatrice,
Rameutant son troupeau à archet et à cris :
Une chiure ailée stridulait un cricri.
----------------------------
© Clelia Maria CASANOVA – 14 juin 2018
V.2 de mon poème nocturne inspiré par un vers de l'excellent "Potiron" de Christophe Nolim, "une chiure ailée stridulait un cricri", suite à la relecture de Henry 😊.
J'ai remplacé pas mal de mots, à voir si cette version est vraiment meilleure que la première...🤔
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top