Iron Man ne sait pas vraiment comment ils en sont arrivé là, à cet instant, ici, maintenant.

Il ne sait plus, n'entend plus, ne voit plus rien d'autre. Qu'importe le monde, qu'importe le temps et les mots qui lui sont hurlé dans son oreillette. Qu'importe toute cette merde et tous ces monstres ou robots tueurs qui s'en prennent à la ville.

Non, il n'entend rien et ne voit rien d'autre que le jeune homme allongé sur le sol dur et froid de cette ruelle insalubre et lugubre qui est la seule témoin de cette histoire.

L'homme est agenouillé sur le bitume, son armure défaite et soigneusement rangée dans le réservoir sur sa poitrine. La lueur bleutée qui s'en dégage contraste grandement avec l'obscurité de l'endroit.

- Chut, tout va bien, je te tiens. Ne cesse de répéter Tony. Il tient le visage de Peter, ses grandes mains calleuses posées sur chacune des joues du jeune homme.

-M'str Stark. Souffle Peter ses yeux troubles de larmes et de sang. Sa tête est posée sur les cuisses de son mentor. Iron Man le surplombe au-dessus de sa tête ayant une vue parfaite sur le visage de son gosse.

- Je te tiens, je te tiens. Lui répète l'homme. Ses yeux marrons plantés dans les pupilles dilatées de son enfant. Ne dit rien Peter, économise tes forces. Lui dit-il encore alors que ses pouces essuient les traces de poussière et de sang, dû au combat, sur les pommettes de son stagiaire.

Comment en sont-ils arrivé là ? Cet enfant qui devrait être en cet instant avec ses amis, sa famille ou encore avec son amoureuse. Pourquoi faut-il que ce petit soit la cible de tant de dangers ? Pourquoi faut-il toujours qu'il soit ainsi blessé.

Le sang recouvre son visage et son corps étendu sur le goudron froid. Sa peau couleur d'albâtre couverte d'ecchymoses et de plaies toutes plus inquiétantes les unes que les autres.

- M'str Stark. Se plaint le jeune héros alors que ses yeux dévient de leur trajectoire et se perdent sur le mur le plus proche.

- Non, non Peter. L'appelle son mentor alors que de nouveaux cercles se dessine sous les pouces de l'homme afin que ce dernier se concentre. Tu me regardes, regardes moi Peter reste avec moi.

La bataille est rude et les assaillants meurtriers, ils n'ont eu aucune pitié pour Spider-Man, aucune. Ils l'ont battus, blessé, meurtri. Son corps n'est plus que souffrance et agonie.

- Tu dois être fort Spider-Man, plus fort que d'habitude. Chuchote le milliardaire alors que sa vision se trouble bien malgré lui. Tu dois tenir et rester avec moi. Dit-il quand une première larmes glisse sur sa joue jusqu'à son menton et fini sa course sur le front ensanglanté de son enfant.

Le jeune homme inspire un souffle tremblant et douloureux. Ses côtes sont anéanties, son bassin cassé, ses membres fracturés et certainement que quelques organes sont touchées. Son corps n'est plus, seul son esprit le maintien encore ici, ça et les mots accompagnés des gestes de son héros.

Un goût amer mélange de sang et de bile lui brûle la gorge jusqu'à se frayer un chemin vers sa bouche. Dans une toux mouillée et déchirante. Ce mélange infâme gicle sur son menton et éclabousse les doigts qui le tiennent et le soutiennent. Ça fait mal, la douleur est intolérable. Son corps se cambre sous la souffrance que lui impose ses blessures.

Le milliardaire ne sait que faire ni même comment agir. Il tire sur la manche de son t-shirt et essui l'hémoglobine qui salie les lèvres déchirées de Peter.

Le jeune homme se calme enfin, dans un instant de lucidité morbide. L'enfant se demande un instant, juste le temps d'un souffle, si son corps pourra jamais se régénérer après de telles circonstances, tant de blessures et de meurtrissures.

Ses yeux ne quittent pas une seule minute ceux de l'homme qui le retient. Cet homme, ce héros qu'il admire depuis tout petit. Iron Man, Tony Stark, son mentor, son repère, son exemple, son père. Cet homme si grand mais qui semble si petit en ce moment.

- J'suis d'slé M'str Stark. Murmure Peter comme un secret. Il est désolé de le voir ainsi, désolé de le voir pleurer, désolé de le décevoir et désolé d'être blessé.

- Ne dis pas de conneries gamin. Lui répond le héros. Tu n'as rien à te faire pardonner. Dit-il alors que son front se pose sur celui de son enfant. Tu t'es bien battu. Je suis fier de toi. Chuchote le milliardaire.

Combien de temps restent-ils comme ceci ? L'un n'allant pas sans l'autre. Combien de temps se passe avant que Tony Stark ne se redresse et regagne le regard du jeune homme.

Avec paresse et douleur Peter réouvre les yeux et de nouveau les fixe dans ceux de son père.

Quelque part, il ne se sent pas si mal, la douleur le brûle tant, qu'il ne l'a ressent même plus. Et de savoir qu'il n'est pas seul, que cet homme si fort et incroyable est fier de lui, le rassure.

Peter ne pense à rien, si ce n'est qu'il est heureux d'avoir connu Monsieur Stark, qu'il est heureux qu'il soit là avec lui.

Il se demande comment la suite va se passer, comment vont-ils tous faire après ? Vont-ils continuer ? Que va faire Monsieur Stark ?

Tant et tant de questions, pourtant le temps joue contre lui.

Tant et tant de maux. Tellement de choses à dire mais si peu de chance de le faire.

Peter sourit doucement, ses dents tachées de sang.

- Peter. S'inquiéte le grand Iron Man. Ne baisse pas les bras. L'encourage-t-il. Tu dois résister et te battre.

- Je ne... Commence le héros. Une perle salée s'échappe de ses cils et glisse sur sa tempe jusqu'au pantalon de son héros.

- Tu n'as pas le droit. Continue l'homme, ses pouces, toujours rassurants, essuient avec tendresse et faiblesse les larmes qui se mélangent au sang. Tu ne dois pas mourir. Iron Man te l'interdit tu m'entends.

Le héros est désespéré. Ce n'est pourtant pas un trait qui le caractérise. Mais il ne s'agit pas de lui ici, mais du seul et de l'unique Avengers qui est aussi de sa famille. Son petit héros, son fils.

Spider-Man ferme les yeux dans un dernier souffle, dans un dernier repos, un repos bien mérité. Il s'endort pour ne jamais se réveiller mais il s'en va heureux et tranquille, sachant que son père est fier. Son corps se relâche et devient mou, ses muscles se détendent et son esprit s'en est allé, là où personne plus jamais ne pourra le blesser.

Tony le sait, son front rejoint une dernière fois, une ultime fois, celui de son enfant. Le sanglot qui brise le silence de cette sombre ruelle est un message à son fils disparu trop tôt.

Le temps d'un souffle, juste un souffle et tout peut changer et à jamais nous briser.

Fin.

Merci à tous pour votre lecture. ♥️