Chapitre 6 - La Fulge


Le cœur d'Élodie battait à tout rompre, jusqu'à même lui faire mal aux côtes. On avait retrouvé sa trace. Des voix, d'hommes, de femmes, se donnaient des ordres, en contrebas, fouillant de leurs lampes torches les profondeurs de la forêt. Seuls quelques mots arrivaient jusqu'aux oreilles de la lycéenne, mais c'en était assez pour qu'elle soit sûre que la proie n'était nulle autre qu'elle-même.

« ... des heures qu'on la cherche... »

« ...nira bien par la trouver ! »

« ...dangereuse, faites attention... »

« ... ça pour avoir la peau d'une p'tite chieu... »

Dans quelques minutes, voire quelques secondes, ils apercevraient la cabane. Et ils viendraient la chercher. Ils étaient une dizaine, peut-être plus, à inspecter chaque recoin de la montagne en quête de trouver une jeune fille seule et sans défense.

Leurs pas faisaient un vacarme assourdissant dans le silence de la nuit. Élodie n'arrivait plus à respirer, ses poumons brûlants retenant l'air pour être le plus silencieux possible. Elle était figée, attentive à chacun des bruits qui l'entouraient, pétrifiée de stupeur. Elle devait se calmer.

Laissant tout son corps se détendre, elle respira profondément, dans un soupir qu'elle espérait discret. Elle analysa la situation. Ils étaient en contrebas, et se rapprochaient. Ils pourraient donc bientôt voir l'abri de la jeune fille. L'entrée de la cabane donnait sur le haut de la pente. Elle pouvait donc tout simplement sortir par la porte, et courir le plus rapidement possible hors de leur portée. Mais le moindre mouvement sur le vieux plancher grinçant les alerterait de sa présence. Et ils étaient très certainement armés. D'une manière ou d'une autre. Il ne leur faudrait donc pas beaucoup de temps pour la trouer de toutes parts. De plus, en sortant de la maisonnette de bois, elle se mettrait on ne peut plus en danger : il n'y avait pas beaucoup d'arbres entre le bas de la pente et l'entrée de la cabane, et celle-ci était positionnée de telle manière que l'on était obligé de se mettre à découvert pour en sortir.

Mais il y avait un autre moyen. Elle devait les surprendre. Ou les neutraliser. Ou les deux.

Ils se rapprochaient.

Élodie n'était pas bien sûre de ce qu'elle allait faire. À vrai dire, elle ne l'avait jamais fait auparavant. Ou tout du moins, elle ne l'avait jamais fait de cette manière.

Leurs voix s'intensifiaient.

Elle ferma les yeux, et inspira, puis expira, longuement, pour chasser l'angoisse qui lui prenait l'estomac. Elle devait s'ouvrir, faire circuler son énergie.

Les bruits de pas se font plus fort, plus rapides.

Sa respiration s'accélère. Elle n'arrive pas à se détendre. Elle se met à trembler. Son cœur bat fort. Trop fort.

Les faisceaux de lumières des lampes torches s'orientent peu à peu vers la cabane.

Elle inspire puis expire, faisant monter et descendre une boule de chaleur et d'énergie dans sa poitrine, au gré de ses respirations.

Les lampes torchent désignent maintenant clairement l'abri, les raies de lumières passant à travers les nombreux trous dans le mur.

La boule d'énergie s'intensifie, s'échauffe, irradie maintenant tout son corps. Élodie se lève, calmement, les yeux clos, dans un grincement sonore.

Les voix parlent plus vite, plus fort. On court ; on se rapproche.

Ils sont maintenant tout proches.

Élodie marche, lentement, vers la porte. La boule d'énergie, puissante, continue de monter et de descendre dans sa poitrine. C'est le moment. Elle sort de la cabane, à découvert. Tend un bras en direction des chasseurs, ouvre les yeux, et d'un coup, brise en son cœur la boule de chaleur. L'énergie, fulgurante, remonte à une vitesse vertigineuse le long de son bras, et jaillit du bout de ses doigts tendus un éclair, bleu, puissant et précis, qui vient foudroyer d'une lumière aveuglante ses ennemis.

Pris par surprise, ils n'eurent que le temps d'écarquiller les yeux que la foudre s'abattit violemment sur eux, dans un tonnerre rugissant. Les arcs électriques, tels des chiens enragés, cherchaient ardemment quelque proie à mordre, brûlant chacune de leurs prises.

L'énergie continuait, foudroyante, de se déverser, jusqu'à ce qu'Élodie, épuisée, baisse le bras. Elle resta un instant, ainsi, le temps semblant s'être figé. Plus rien ni personne, pas même les victimes de la foudre, ne bougeait. Puis, sans demander son reste, Élodie courut, silencieuse, le plus vite possible, fuyant les coups de feu qui la suivaient, les yeux encore aveuglés par sa propre force.

Elle avait l'impression de flotter, comme si tout ceci était irréel, comme si tout ceci n'était qu'un rêve. Les détonations, les bruits de flammes et les coups de feu derrière elle lui semblaient flous, lointains, comme si les dizaines de balles qui s'élançaient dans sa direction ne pouvaient pas la toucher, comme si elles ne feraient que ricocher sur les troncs d'arbres.

Comme, si, fulgurante, plus rien ni personne ne pouvait l'arrêter.


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Ahoy, tout le monde ! (Oui, "ahoy" x) )

Bon, voilà, voilà ! C'est un chapitre qui contraste (un tout petit peu) avec ceux d'avant, notamment au niveau de l'action (je sais pas si vous avez remarqué) 😂

Enfin bref, il était plutôt sympa à écrire, même s'il est un peu court, alors comme d'hab', n'hésitez pas à commenter pour me donner votre avis !

Merci pour tous vos votes, lectures et commentaires ^^

La bise, et à la prochaine ! 😊

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