Chapitre 3 - 3,00€
Élodie s'assit sur les marches et croqua à pleines dents dans son sandwich. Elle avait acheté le moins cher, un jambon beurre, à trois euros. Et malgré le fait qu'elle ne raffolât pas de ce type de sandwich, la sensation des aliments sur son palais lui donna des frissons. De ses dents, elle déchirait le pain, frais, croustillant, qui répandait dans sa bouche l'arôme du jambon, et celui, fondant, du beurre qui coulait sur sa langue. Un vrai délice... Avaler en était presque devenu difficile.
Quand les hêtres avaient succédé aux sapins, la lycéenne avait commencé à apercevoir Guebwiller. La marche lui avait clarifié les idées, mais la fin la tiraillait toujours autant. Elle avait hésité à aller au McDonald, ou à l'O'malo, mais elle aurait pris un risque supplémentaire en y allant. Elle avait donc opté pour un Döner-Kebab, bien moins fréquenté, qu'elle connaissait un peu, près de Notre-Dame. Et, après avoir acheté son appétissant sandwich, elle était allée s'asseoir sur un escalier du côté droit de l'église. Ce n'était pas vraiment l'endroit le plus discret au monde, mais elle y était tout de même plus à l'abri que sur le parvis, ou qu'aux fast-foods, et elle avait trop faim pour chercher plus loin.
Tout en mastiquant ardemment son déjeuner, Élodie songea à ses amis, qui devaient, selon l'heure, être en cours ou à la cantine. Elle ne voulait d'ailleurs pas connaître l'heure. Elle savait qu'elle passerait la journée à déambuler, ne sachant pas où aller, et elle n'avait tout simplement pas l'envie de savoir combien de temps elle allait passer à se cacher avant que la nuit ne tombe.
Elle avala avidement sa bouchée.
Elle se demandait si Liam lui en voulait toujours, ou s'il s'inquiétait du fait qu'elle ne réponde pas aux messages, qu'elle ne soit pas là, et que son absence ne soit pas justifiée. D'autant plus que rien ne lui ressemblait, dans cette situation : elle était sans cesse sur son smartphone, et elle était rarement absente, puisque rarement malade. Surtout en été. Lucas et Léna aussi, devaient se faire du soucis.
D'un coup, ses meilleurs amis lui manquèrent affreusement... Cela ne faisait qu'une seule journée qu'elle n'avait pas vu leurs trois frimousses, et pourtant, elles lui semblaient vraiment lointaines. Trop lointaines. Surtout celle de Léna. Et, en pensant à Léna, Élodie ressentit quelque chose de... bizarre, étrange. Elle ne savait pas vraiment ce que c'était, mais elle aimait ça. Ou plutôt non, elle détestait ça. C'était... douloureux, et plaisant à la fois. Une pensée germa dans le coin de sa tête, mais elle la réprima vivement, en se disant que non, c'était bête, c'était juste sa meilleure amie.
L'adolescente avait terminé son sandwich, et, même si le vide qu'il laissait dans ses mains lui semblait pesant, son estomac, lui, était bien content de sa rassasiante disparition.
« Et maintenant, bien sûr ! j'ai soif ! » pesta-t-elle en silence. « En même temps, avec cette chaleur, tu m'étonnes... ! D'ailleurs, je sais pas comment j'ai fait pour supporter ce sweat jusqu'ici... Mais bon... Il vaut mieux peut-être garder l'argent qu'il me reste pour plus tard plutôt que prendre de l'eau maintenant... Si seulement la fontaine de devant Notre-Dame marchait ! »
Elle retira donc son sweat-shirt, et, ne sachant pas quoi en faire, le roula en boule et le posa sur ses genoux. Puis elle s'en tamponna le front pour absorber les gouttes de sueur qui commençaient à y perler. Elle resta ainsi quelques minutes, à fixer un point imaginaire en face d'elle. La chaleur, qu'elle ne supportait en général pas très bien, commençait à lui brouiller l'esprit.
Afin d'éviter qu'elle ne prenne racine, Élodie se leva, pour déambuler ou bien chercher quelque coin à l'ombre. Elle avait très envie d'aller chez elle, au lycée ou bien chez un ami, mais elle n'irait pas, car elle savait que c'était dangereux. Finalement, elle vivait ça un peu comme un de ces après-midi de vacances, où elle ne faisait rien ; ces moments où elle avait pleins de projets en tête, où elle avait pleins d'envies, mais où la paresse lui empêchait de faire quoi que ce soit.
Elle réfléchit un instant. Pour trouver de l'ombre, elle pourrait aller au parc, mais encore une fois, même s'il n'y avait pas énormément de gens non plus, on risquerait de la repérer bien vite. Et finalement, marcher dans la forêt lui avait clarifié les idées. Pourquoi ne pas y retourner ? Elle pourrait ainsi chercher un nouvel abri où dormir.
Elle se remit donc en route pour la forêt.
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Hey ! J'ai mis un petit peu de temps à écrire et poster ce chapitre (et en plus il est pas très long...😒) mais normalement un autre chapitre bien plus long arrive très bientôt ! 😁
(Bon, alors par contre, je dis ça mais si ça se trouve, je le sortirai dans trois ans et demi, donc... voilà, vous êtes prévenus 😝)
Et alors, je sais, TOUJOURS PAS DE RÉVÉLATIONS... mais, euh... C'est pour vous tenir en haleine ! 😁
Bref, j'espère que ça vous a plu, la bise, à la prochaine ! 😊
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