Élodie ouvrit les yeux.

Il faisait sombre, mais la lumière du soleil était bien visible, à travers le trou en forme de rectangle qui servait de porte dans le mur de béton gris. Elle leva douloureusement sa tête, lourde, qui sonnait à cause de la nuit passée sur ce sol froid, humide, et poussiéreux. Elle s'assit, étira ses membres ankylosés, et inspira longuement l'air frais de la forêt.

Cette nuit avait été une des moins reposantes de toute sa vie. Même les nuits blanches passées à regarder des séries en douce ou lire sous sa couette étaient plus réparatrices. D'ailleurs, la chaleur des nuits d'été lui avait très sûrement sauvée la vie : sans cela, elle serait sûrement morte de froid. Et dire que deux jours plus tôt à peine, elle dormait encore paisiblement dans son lit douillet... Tout était arrivé si vite...

« Tout ça à cause de ce... ce... » Élodie ne trouvait pas de mot. Une boule se forma dans sa gorge, et des larmes vinrent brouiller sa vue. Une forte nausée lui prit le ventre.

« Tout ça à cause d'Alexis... » L'adolescente éclata en sanglots. Elle ne savait pas quoi penser, tout cela était trop dur à supporter. Elle n'était pourtant pas du genre à se laisser abattre, mais là, c'était trop.

Se retrouver seule, en plein milieu de la forêt vosgienne, obligée de dormir au fond d'une sorte de sombre boîte en béton pour survivre, c'était trop.

Élodie savait à quoi était due cette nausée. C'était parce qu'elle détestait Alexis. Elle le haïssait au plus profond de son âme, il l'avait blessée au cœur. Bien sûr, elle l'aimait encore, mais elle ne pouvait faire autrement que le détester. Il l'avait trahie, tout simplement trahie. Elle lui aurait remis sa vie, et voilà qu'il la vendait à des tueurs.

Et elle connaissait le remède à cette nausée qui lui noyait les entrailles. Il était simple et sans douleur, c'était quelque chose qu'elle avait appris à faire très jeune et qu'elle répétait souvent. Mais cette fois-ci, elle ne pouvait pas le faire, elle ne pouvait pas lui pardonner, son coup était trop bas, son coup faisait trop mal.

Une larme glissa sur sa joue.

Élodie était affamée, fatiguée, perdue, seule, assoiffée, brisée, et l'unique chose à laquelle elle pensait, c'était Alexis. Ce monstre.

Oui, c'est cela, Élodie était sortie avec un monstre.

Un monstre aux apparences d'ange.

La lycéenne pensa à son père, qui l'aurait pris dans ses bras, qui savait la réconforter. À son père qui n'était pas là, qui était parti pour un mois au Japon, la laissant seule à la maison. Enfin non, pas réellement seule : elle avait ses amis, elle avait le lycée, elle avait les réseaux sociaux, et elle pouvait toujours le contacter. Aujourd'hui, elle était vraiment seule. Elle était perdue au milieu de la forêt, dans les montagnes, sans aucun moyen de communication, avec pour seuls compagnons la tristesse et l'amertume.

Alors elle restait là, à fixer l'ouverture de la porte, ses yeux s'imprégnant lentement de l'image des arbres. Son père lui aurait donné quelque conseil mystique, pour l'aider à surmonter cette épreuve, mais à ce moment, la seule chose qui sonnait à ses oreilles était le silence, parsemé de faibles et tristes chants d'oiseaux.

Ses amis lui manquaient, aussi. Rire lui manquait. C'était bête, elle n'aurait jamais pensé que réduite à dormir dehors, son plus grand besoin aurait été de rire. Et pourtant c'était le cas. Mais elle ne savait pas réellement si elle pourrait encore rire. Peut-être que ça lui rappellerait trop Alexis.

Son ventre la tira de ses pensées, dans un grand gargouillis qui continua à résonner un instant dans sa tête. Elle avait besoin de manger. Et ce n'était pas ici qu'elle allait trouver de quoi se rassasier. Elle se décida donc à se lever.

Lentement, et difficilement, elle se redressa. Elle tenta de s'appuyer sur sa main droite, mais la douleur la rappela à l'ordre. Elle avait complètement oublié qu'elle s'était blessée en fuyant, la veille. Presque toute sa paume avait enflé et pris une teinte grisâtre. Elle œuvra donc à se lever, étirant péniblement ses muscles endoloris, faisant craquer toutes ses articulations, tout en veillant à ne pas utiliser sa main.

Une fois levée, elle resta debout, plantée là, face à l'ouverture. Une légère brise vint faire danser ses cheveux, châtain foncé, encore tout emmêlés. Ses yeux, d'un bleu pur, fixaient le lointain, scrutaient le vide.

Elle se tenait face à sa vie ; elle se tenait face à son destin.

Elle se tenait face à la haine, la souffrance, mais aussi l'amour et la paix.

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Voilà, voilà pour mon premier chapitre 😊 ! J'espère qu'il vous a plu et que vous aurez envie de lire la suite !

(Sinon, je suis un peu triste😢...   😆)

Vous devez sûrement vous demander ce qui se passe, ce qui est arrivé à Élodie, pourquoi elle est paumée en plein milieu d'une forêt🤔. Et bien c'est tout simple... Il faudra attendre la suite pour le savoir ! 😝

Hésitez pas à laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir ^^ !

Allez, à la prochaine, pleins de bisous ^^ ! ❤