Partie 3 : En Rose

Chapitre 30 : La transformation

Les vancances de février étaient passées rapidement. Nous étions partis la première semaine de vacances à Barcelone, mon père, Corentin mon cousin, ma tante et moi. Le soleil était présent et la chaleur aussi. J'avais visité l'imposante Sagrada Familia, le magistral Park Guell, le magnifique stade du FCB Barcelona et les infrastructures des Jeux Olympiques. Nous avions aussi fait un peu les boutiques sur les ramblas et le port, puis nous avions passé un moment au marché couvert où nous avions pu dégusté une multitude de fruits, les uns plus beaux que les autres.

La seconde semaine, je l'avais passé entre les falaises, et mes journées en ville avec Mégane et Lucile.

"Samedi 28 février, les falaises.

Je suis assise, là, au bord de ce bleu intense, et je me remémore tout ce qui s'est passé ces mois-ci. Mes vacances, les moments passés avec Hugo, et avec les filles.

Car je ne t'ai pas tout raconté, cher journal.
Avec Hugo, on a dérapé, encore une fois. Oui, l'autre soir, on a dérapé avant que je ne parte à Barcelone. J'étais dans ses bras, j'allais m'endormir tranquillement mais il a pris mon visage en coupe, et m'a embrassé. Mon corps a réagi instantanément sans que je ne puisse le contrôler et je lui ai bien évidement rendu son baiser. C'était doux et à la fois sauvage. J'étais dans un autre monde. J'étais loin. J'étais au paradis. La douceur de ses lèvres sur les miennes m'avaient tellement manqués. Tu ne peux pas t'imaginer à quel point."

Je refermai mon journal, l'esprit toujours hantée par mes souvenirs. La mer était calme aujourd'hui. Le doux clapotis de l'eau sonnait comme une mélodie dans mes oreilles et une légère brise était présente. Il y avait peu de monde en ce samedi, et j'aimais particulièrement ces moments de silence total. Je me sentais seule et à la fois totalement entourée, entourée de mots et de bleu. J'avais l'impression d'avoir un privilège avec la mer. J'avais l'impression qu'il n'y avait qu'elle qui me comprenait, qu'il n'y avait qu'ici que je pouvais raconter mes secrets et me délivrait de mes souffrances.

Voyant l'heure tardive, je me décidais à rentrer à la maison où papa m'attendait déjà pour le repas. Je mangeai rapidement et filai prendre une douche avant de descendre pour regarder le film Fast and Furious 6 avec mon père. À la fin du film, je fis une bise à papa et montai directement me coucher.

3h30... 4h24... 5h11... Les heures défilaient sur ma lampe murale. Mon sommeil était tourmenté et je n'arrivais pas vraiment à dormir. J'attendais, j'attendais simplement que le temps passe.

Vers 7h30, je me dirigeai doucement vers la salle de bain pour ne pas réveiller papa. J'allumai la lumière et observai mon propre reflet dans le miroir. J'avais un peu repris du poids depuis le retour d'Hugo, mais on voyait encore mes os se dessinaient sous ma peau. Mon visage était toujours aussi pale malgré un petit bronzage que j'avais obtenu lors de mes innombrables sorties aux falaises. Mes yeux semblaient vides et perdus. Mes cheveux avaient un aspect terne et sans éclat.
Je me sentais sale devant ce miroir. Je me sentais laide. J'avais l'impression d'être morte. De tout façon, l'ancienne Valentine, la Valentine des années collèges était morte depuis bien longtemps. J'avais peur, peur de moi même et peur de ce visage et de ses yeux sans vie.

Un sentiment de folie me gagna alors que je me détaillai à nouveau dans le miroir.
Il fallait que tout cela change, et le plus vite possible. Je ne pouvais plus me permettre de rester comme cela. Je devais vivre. Je devais être belle et forte. Je me devais de tout faire pour garder Hugo le plus longtemps près de moi, et ce n'était pas en ressemblant à un cadavre que j'y arriverai.

Je n'aimais pas ce reflet. Je n'aimais pas cette image que le miroir me renvoyait. J'avais envie de changer. J'avais envie de devenir une nouvelle personne. Une personne beaucoup plus forte, toujours sensible, mais qui s'affirmait et savait se défendre.

Après quinze bonnes minutes de réflexion, je pris mon téléphone et appellai Mégane.

"Allo, Valentine? Dit-elle, à travers le combiné, la voix légèrement endormie.
- Salut Még ! Répondis-je. J'espère que je ne te réveille pas. Est-ce-que ta mère travaille ce matin?
- euh... Oui normalement... Annonça-t-elle, surprise. Tu veux que je lui dise de te prendre?
- ça serait bien, si tu peux. J'ai vraiment besoin de changer. Expliquai-je, doucement.
- je comprends! Attends deux secondes, je vais lui demander. Ajouta-t-elle."

J'entendis des pas s'éloigner puis revenir quelques secondes plus tard.

"C'est bon elle peut te prendre à neuf heures si tu veux. S'exclama-t-elle.
- C'est parfait ! Murmurai-je.
- Je suis contente que tu m'es appelé. On se voit demain! S'enquit-elle, joyeuse.
- très bien, à demain! Finis-je, tout bas."

Quelques minutes plus tard, je sortis de la
maison avec papa et il m'accompagna jusqu'au salon.

"Papa... Dis-je, avant de sortir de la voiture.
- oui? Demanda-t-il, un peu inquiet.
- je vais me teindre les cheveux. Expliquai-je, en souriant.
- tu es sûre de toi ? Lança-t-il, un peu étonné.
- oui, je veux changer. M'enquis-je, sérieusement.
- très bien alors, tu as le champs libre... Mais pas de bêtise! Rétorqua-t-il, légèrement autoritaire.
- à tout à l'heure! Lachai-je, en sortant rapidement de la voiture, sans ajouter un mot de plus."

Je rentrai dans le salon de coiffure, et remarquai tout de suite la mère de Mégane. Elle lui ressemblait comme deux gouttes d'eau.
Elle m'offrit un grand sourire.

"Bonjour, mademoiselle! Tu dois être Valentine, la copine de Mégane? N'est ce pas? S'enquit-elle, en me faisait une bise.
- oui madame, je suis désolée d'avoir dû vous appeler si tard! Dis-je, tout bas.
- ce n'est pas grave, et appelle moi Corine, voyons. Il n'y a aucun soucis. Les amis de mes enfants sont les miens et ont la priorité quoiqu'il arrive! Sourit-elle, chaleureusement."

Elle m'assit sur une chaise devant un grand miroir. Mon regard se brûla à la vue de mon reflet sur le miroir. Je ne pouvais plus rester ainsi. Il me fallait quelque chose de grand, quelque chose qui me change totalement. Il me fallait quelque chose qui se remarque, tout en étant discret. Il me fallait la solution.

"Alors que veux-tu que je te fasse? S'enquit-Corine, enjouée.
- je... Réfléchis-je, un instant."

La solution s'imposa alors à moi, et je l'annonçais à Corine. Elle paraissait au départ surprise, puis un sourire se peint sur ses lèvres.

"Je suis sûre que cela t'iras très bien Valentine! Tu es quand même sûre? C'est une grande décision quand même. Cela va beaucoup te changer... Lança-t-elle, en me souriant.
- c'est ce que je souhaite, changer. Ce sera parfait. Répondis-je, en lui souriant.
- alors c'est parti ! Annonça-t-elle, en attrapant un tube de couleur dans son panier de travail."

J'attendis, longtemps. Pendant tout ce temps là, je ne me regardai aucune fois dans le miroir. Je fermais les yeux et répondais aux questions de Corine. J'avais peur à vrai dire, et en même temps j'étais surexcitée par ce nouveau changement. Le temps semblait passer lentement, et pourtant, j'avais hâte de voir le résultat de tout ça.

Quelques minutes plus tard, Corine m'invita à me regarder dans le miroir. J'ouvris un œil puis les deux. Mon reflet me frappa de plein fouet. Je regardai mes nouveaux cheveux et les touchai de la main comme si je ne les avais auparavant jamais vu. C'était beau, simple et voyant à la fois.

"C'est parfait! Dis-je, en lui lançant un grand sourire."

Elle me sourit à son tour et je restai encore un petit moment à me regarder dans le miroir.
Après avoir payée, je sortis du salon de coiffure et me rendit directement aux falaises, après avoir bien entendu prévenu mon père.

"Les Falaises, 11h13 :

Aujourd'hui cher journal, c'est un nouveau jour. C'est le jour de ma renaissance. Je me sens bien, propre, et belle : des sentiments que je n'avais plus ressenti depuis longtemps.
Mes cheveux sont doux, et ne sont plus aussi ternes. Mon visage rayonne et est illuminée par cette nouvelle couleur si particulière.
Je me sens moi. Après tout ce temps à me chercher, je me sens moi. Je ne suis plus cette fille, cette fille qui ne parlait plus, cette fille qui ne souriait plus, cette fille éteinte. Je suis à nouveau en vie et je veux le montrer au monde, au monde entier.

Je sais que la vie me réserve encore des coups bats cher journal, et je continuerai de venir ici et de te les compter. Mais je sens que plus rien ne sera comme avant. Même si la situation avec Hugo ne s'est pas améliorée réellement et même si je ne parle pas toujours avec ma mère, tout sera vraiment différent, je le sais.

Oui, tout sera différent, parce que je ne verrai plus tout en noir, mais en rose."

#Que pensez-vous du chapitre?
- Quelle est la nouvelle couleur de cheveux de Valentine à votre avis?
- Que pensez-vous du moment avec Hugo?

#j' attends vos avis et réponses! N'oubliez pas de voter! Merci beaucoup pour votre soutien, et vos votes! A bientôt et bonne lecture ❤️