Chapitre 25 : Des coeurs chamboulés
Chapitre 25 : Des Coeurs chamboulés
Il était là. Hugo était là. Instinctivement, mon coeur se serra, et mes yeux se plongèrent dans le bleu marin de ses yeux. Pourtant, je détournai rapidement le regard, perdue.
Que faisait-il ici? Pourquoi était-il revenu? Je ne savais pas, même si au fond j'espérais un peu que c'était pour moi. J'étais déroutée par sa présence. Était-il revenu de son plein grès? Connaissait-il mon état? Je ne pensais pas d'après les regards surpris qu'ils lançaient à Lucile en me regardant.
Je ne voulais pas le regarder. C'était plus fort que moi. Je ne voulais pas replonger, même si j'étais déjà au fond du gouffre.
À la sonnerie, je sortis rapidement de la salle sans me retourner. J'entendis Lucile me courir après. Je ralentis donc, toujours dans mes pensées, pour qu'elle puisse me rejoindre.
"Pourquoi es-tu parti? C'est à cause d'Hugo pas vrai? Tu savais qu'il allait revenir? S'enquit-elle, essoufflée."
Je la regardai droit dans les yeux et secouai la tête négativement. Non, je ne savais rien. J'étais autant perdue qu'elle, et ça, elle l'avait bien compris.
Je m'assis sur un banc, alors que la chaleur montait en moi. Je ne me sentais pas bien, pas bien du tout. Simplement de l'avoir revu, m'avait fait complément perdre la tête. Ma tête tournait, et je ne savais que faire pour y remédier. Lucile s'en aperçut, et me pris doucement dans ses bras, alors que des larmes dévalèrent sur mes joues.
"Ne t'en fait pas, tout se passera bien. Tu n'as pas à avoir peur de lui, tu n'as pas à avoir peur de tes sentiments... Tout va bien. Dit-elle, en me rassurant."
Je lui souris. Il n'y avait qu'elle qui me comprenait. Il n'y avait que Lucile pour s'inquiéter comme ça. La sonnerie retentit et nous nous rendîmes ensemble au prochain cours, le cours d'histoire.
Je m'assis au côté de Lucile, proche du tableau. J'étais une scientifique mais j'avais toujours été passionnée par l'histoire. J'aimais ça. J'adorai découvrir le monde, ce que les hommes avant nous avaient vécus, ceux qu'ils avaient fait pour que le monde en soit où il en était aujourd'hui. C'était le cours où, avant tout ça, je m'investissais le plus. Je posai des questions sans arrêt et demandai des informations supplémentaires au professeur, mais depuis, tout avait changé.
Je vis Hugo, s'assoir dans le fond de la classe, avec Mathis, un gars plutôt vantard et beaucoup trop difficile à comprendre selon moi. Il me jetai des regards, souvent. Je sentais son regard brûlant sur mon dos. Je ne voulais pas lui parler. Je ne voulais pas le regarder. Et pourtant, malgré moi, je me retournai pour l'observer distraitement, juste quelques secondes pour apercevoir ce visage qui me faisait tant rêver et souffrir à la fois.
La sonnerie retentit à nouveau. C'était évidement la fin de la journée. Je me postai devant notre salle, en attendant que Lucile daigne pointé le bout de son nez. Elle ne fut pas assez rapide et c'était alors Hugo qui se posta devant moi.
Maintenant que je le voyais de près, mes sentiments refoulés m'assaillirent de part en part. Il avait grandi encore, il avait pris du muscle et s'était encore plus embelli. Son visage était resté le même, malgré qu'il s'était laissé pousser un peu de barbe, ce qui lui donnait un air plus mature. Il avait changé, lui aussi. Mais au fond, pour moi, c'était toujours le même.
Je vis du coin de l'œil qu'il me détaillait lui aussi. Son regard bleu perçant paraissait tendu et sérieux.
"Ça va? Demanda-t-il, en me fixant."
Je continuai à le regarder sans rien dire.
"ça va?" Que pouvais-je bien répondre à cela? J'avais toujours trouvé drôle cette façon dont les gens avaient de demander cela. Franchement, qui oserait répondre non? Personne. Et pourtant, c'était ce que je voulais lui dire, à cet instant là. Mais ma bouche était fermé, serré, verrouillé comme mon coeur assassiné.
Hugo me regardait perdu. Il ne devait sûrement rien comprendre. Il devait peut-être penser que je l'accueillerai en héros après qu'il m'est sauvé. Jamais. Jamais, je ne le remercierai pour ça. Il était parti. Il m'avait lâchement abandonné à mon désespoir.
"Valentine, tu es sur que ça va? Tu as l'air vraiment... Étrange... Continua-t-il, surpris devant mon absence totale de réaction."
Je ne répondis toujours rien. Je vis ses sourcils se fronçaient et ses yeux me transpercèrent de part en part, chamboulant mon coeur palpitant.
Il prit mon visage entre ses mains, mais je les retirai immédiatement. Ma peau venait littéralement de brûler sous ses doigts. Je mourrai d'envie de le prendre dans mes bras, et pourtant, je n'en fis rien. Je me retournai juste et empruntai le couloir de l'école pour m'éloigner le plus rapidement possible de lui.
Point de vue d'Hugo
J'étais là, immobile. Je la regardai partir sans rien faire, sans comprendre ne serait ce qu'une seconde sa réaction. Elle était étrange, vraiment étrange. J'avais capté dans ses yeux une lueur sombre, une lueur de haine et de tristesse. Elle n'était plus la même. Je le sentais. Il y avait quelque chose en elle, qui avait changé.
Pourquoi ne m'avait-elle répondu? C'était surprenant, elle qui, répondait pourtant au tac au tac la plupart du temps. Là, elle n'avait pas formulé le moindre son.
Elle paraissait perdue, vide, sans âme. Elle n'avait plus cette lueur de bonheur qu'elle avait quand elle était dans mes bras. Elle avait maigri, beaucoup maigri. Je le savais. Je le savais très bien. Je connaissais parfaitement ses formes, et sa manière de pensée. Pourtant, à ce moment là, je venais de voir une nouvelle Valentine. Une Valentine que je ne reconnaissais pas.
Qu'avait-il donc bien pu arriver après mon départ? J'avais pourtant tout fait pour qu'elle soit entre de bonnes mains. J'avais attendu avec ses parents l'ambulance, et j'étais même monté à ses côtés durant le trajet. Les médecins s'étaient bien occupés d'elle, je ne pouvais pas le nier. Après des heures d'attente interminables à l'hôpital, un médecin était venu nous voir, ses parents et moi. Elle avait été transféré dans une chambre, et j'avais pu la voir. J'étais entré dans la chambre, le dernier. Je voulais la voir seul. Je l'avais vu, allongée, et branchée à d'innombrables machines. Elle était dans un petit coma, avait dit le médecin. Je m'en voulais. Tout ça, c'était de ma faute. Si on ne s'était pas disputé, elle n'aurait jamais eu l'idée de sauter. Si je ne lui avais pas dit toutes ces choses, elle aurait été avec moi à cette heure là. J'avais alors réfléchis, assis, en lui tenant la main. Je devais partir. Il fallait qu'elle se reconstruise, seule sans moi. J'étais son problème. Il fallait que je parte. Je ne pouvais pas rester là, à la voir comme ça, allongée, sans vie. C'était beaucoup trop dur pour moi. Je l'aimais, mais je devais partir, pour son bien, et pour le mien. Je m'étais alors levé doucement et m'était approché de son visage. Il était pâle, beaucoup trop pâle. Plusieurs larmes avaient roulé sur mes joues. Je devais la quitter. Il le fallait, pour elle comme pour moi. Je l'avais regardé une dernière fois, espérant voir ses yeux s'ouvrir, en vain. J'avais pressé ma bouche contre la sienne, une dernière fois. Puis, j'étais parti, sans me retourner, alors que ma tête m'avait crié de rester à ses côtés. J'avais préparé mes valises le soir même pour éviter de revenir sur ma décision, et le lendemain, j'étais dans un train pour aller chez ma mère. Tout s'était passé si vite. Le temps avait passé, et rien ne s'était effacé.
Qu'avait-elle, bon sang !
Je sortis de mes souvenirs lorsque je vis Lucile passait devant moi, cherchant sûrement Valentine.
"Lucile! Criai-je, en la retenant par le bras."
Elle me regarda, premièrement surprise, puis sembla comprendre.
"Tu as vu Valentine? Me demanda-t-elle, un peu inquiète.
- oui, elle... Commençai-je, à parler.
- qu'est ce que tu lui a dis? Me coupa-t-elle, inquiète.
- je lui ai demandé comment elle allait... Elle ne m'a pas répondu... Elle était étrange, Lucile. Dis-je, perdu.
- tu ne sais rien? S'enquit-elle, en posant sa main sur sa bouche, ouverte de surprise.
- de quoi? Qu'est ce que je dois savoir? Purée, il se passe quoi ici? Bon sang! M'énervai-je, immédiatement.
- mon dieu... Hugo, on doit vraiment parler, là, tout de suite. Suis moi, ajouta-t-elle, en s'en allant dans le couloir."
Je la suivis, sans rien dire. Je n'avais pas le choix. Il fallait que je sache. Il fallait que je comprenne ce que l'on me cachait, coûte que coûte.
Point de vue de Valentine
J'étais assise sur la falaise. Cette falaise que j'aimais tant. En face de moi, la grande étendue bleu s'ouvrait à moi. Je lui ouvrais mon coeur. J'écrivais, assise, sur mon petit carnet. Je laissais ma colère et ma peine sortir de moi. Je laissais tout sortir, même mes larmes. J'en avais besoin, vraiment.
"Les falaises, 15 octobre, 18h30.
Il est revenu, oui, Hugo est revenu. En un instant, il a tout chamboulé. En un instant, mes yeux se sont perdus dans les siens. En un instant, j'ai replongé dans le bleu. En un instant, mon coeur s'est mis à palpité et j'ai replongé dans le gris de mes pensées..."
#Que pensez vous de ce chapitre ?
- Du retour d'Hugo?
- avez vous aimé la partie dans la peau d'Hugo? Je vais en mettre plusieurs dans la suite.
- À votre avis, va-t-il changer le comportement de Valentine ou non?
#je veux vraiment pleins d'avis, ahha ! Voter et donner moi vos sensations sur ce chapitre! Merci à celles qui le font régulièrement ! Je vous adore! N'hésitez pas à me poser des questions, je suis très ouverte! ;)
Des bisous ❤️
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