Chapitre 23 : Liberté
Chapitre 23 : Liberté
J'avais écris toute la nuit. Ce n'était qu'au petit matin que j'avais caché mon carnet sous l'oreiller et que j'avais décidé de m'endormir.
Les jours défilèrent ainsi et nous étions déjà fin juin. Je passai mon temps à écrire, penser et me ressasser encore et encore que Hugo était parti, définitivement parti.
Les médecins me gardaient en observation dans des chambres un peu à l'écart du bâtiment principal. Ils cherchaient à m'enlever mon mutisme, à me faire parler coûte que coûte, mais je ne leur avais donné aucune satisfaction. Je les détestais autant que ma mère. Ils faisaient mine de me comprendre mais au fond, ils ne comprenaient rien. Ils essayaient de me faire parler, mais je ne voulais pas. Je n'avais rien à leur dire, rien à leur apprendre. Je voulais seulement qu'on me laisse tranquille avec ma peine.
L'écriture m'apaisait. De jour en jour, le petit carnet se remplissait. Parfois, je me répétai. Mais la plupart du temps, les mots sortaient tout droit de mon corps sans que je n'eus besoin d'y réfléchir. Les pages se remplissaient, sous ma tristesse mais aussi ma colère.
Lucile était la seule avec qui je disais quelques mots. Quand elle venait me voir, nous restions un moment toutes les deux. Elle me parlait des cours, du lycée, des autres et de Jules. Leur couple était parfait. Il n'avait rien à redire, et j'étais très heureuse pour elle.
Corentin, mon cousin était également venu me voir. Cela m'avait extrêmement touché. Il m'avait fait rire et l'espace de quelques heures j'avais retrouvé le sourire avec lui.
Début juillet arriva enfin. Le soleil brillait et j'étais triste de ne pas pouvoir aller me promener sur le bord des falaises, le visage tournait vers la chaleur du ciel. Ce n'était pas la petite fenêtre de ma chambre qui allait me combler.
Le jour de ma délivrance finit par arriver. Mon père débarqua dans ma chambre, accompagné d'un médecin. Ma mère n'était pas là, et cela me faisait plutôt plaisir.
"Tu vas pouvoir sortir aujourd'hui, Valentine! S'enquit-le docteur."
Je ne répondis rien, et le jaugeai méchamment.
"Tiens, je t'ai emmené des affaires ma puce. Va te changer, comme ça, on part. Dois-je signer des papiers ? Demanda-t-il, à l'affreux docteur.
- oui, suivez moi. Dit-celui-ci, sérieusement."
Mon père quitta la pièce suivi du médecin. Enjouée, un sourire sur le visage, je me dirigeai vers la salle de bain et me fis une toilette rapide, avant d'enfiler un jeans et un t-shirt. Je pris mon petit carnet de sous l'oreiller et le glissai dans le sac que mon père m'avait emmené. Mon père vint me chercher et je saluai poliment d'un signe de tête le docteur avant de traverser les couloirs qui me menaient à la liberté. On arriva à l'entrée, je passai les grandes portes coulissantes et là, la chaleur m'envahit.
Le soleil, cette lumière douce et aveuglante à la fois, s'empara de moi. Les pores de ma peau renaissaient, brillaient et chauffaient doucement. Je restai quelques secondes, les yeux fermés, face au soleil éclatant d'été, à sourire. Puis, je suivis mon père qui m'attendait patiemment un sourire discret sur le visage.
Nous prîmes la route, et je reconnus enfin ma maison. Rien n'avait changé à l'intérieur. Ma chambre avait été laissé intacte, et j'appréciais cela. Je posai mon sac et redescendis aussitôt. Je passai dans le jardin par la petite baie vitrée de la salle à manger et m'allongeai dans l'herbe verte, les yeux sur le ciel, et mon carnet sur la poitrine.
"Il fait tellement bon! Soufflai-je, à mon père qui s'était installé près de moi.
- oui, je vois que tu aimes toujours autant le soleil. Sourit-il.
- je ne cesserai jamais de l'aimer... Papa. Dis-je, doucement."
Ma phrase parlait du soleil, mais pas seulement. Et ça, mon père l'avait très bien compris.
"Je sais, Valentine. Dit-il, simplement."
On resta un moment dans le silence, les yeux vers le ciel bleu.
"Papa? Commençai-je.
- oui? Dit-il, en me souriant.
- je ne veux plus aller chez maman. Je ne veux plus lui parler. Lançai-je.
- tu dois aller chez ta mère, ma puce. C'est son droit. C'est la loi. S'enquit-il, tristement.
- très bien, alors je ne parlerai plus. Finis-je, faiblement."
Ma voix s'éteignit et je retombai dans mon mutisme habituel. Mon père essaya à nouveau d'engager la conversation, mais je ne répondis pas à ses appels.
Après un petit moment, il se leva et me laissa seule. Je pris mon carnet et notai des petites phrases.
"Je suis enfin sortie. Je suis enfin libre. Enfin, c'est ce que je pensais. Je ne suis pas totalement libre. Je dois encore aller chez ma mère. À la majorité, je serai libre. Dans un an et demi, je serai libre. La liberté m'appelle. L'océan aussi. Le bleu m'appelle. J'arrive."
Je déposai mon stylo, mon carnet dans ma chambre, et sortis de la maison, mon père sur les talons, pour rejoindre l'océan.
#Que pensez vous de ce chapitre? À votre avis, combien de temps cette situation va-t-elle encore durer ? :)
Dans les chapitres suivants, retour d'un peu plus d'action! :)
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