♦Chapitre 56 (2).

L'odeur de la forêt était de retour et je compris que j'étais à nouveau là. J'avais terriblement mal. Mal partout, sur chaque parcelle de ma peau. Je souffrais et mon front me tiraillait. J'avais l'impression que cette cicatrice sur mon front venait d'être créé. Qu'on venait de me la graver au fer rouge. J'étais au même endroit que quand le sortilège m'avait frappée. Je sentais qu'une main était contre la mienne. Elle ne bougeait pas. Ne me dites pas qu'il y est resté, ne me dites pas qu'il y est resté !

À la place des exclamations de joie que je pensais que j'entendrais pour nos morts à Harry et moi, ce n'étaient que des chuchotements et des murmures qui demandaient si Voldemort n'avait pas besoin d'aide. Chose à laquelle il répondit par la négative. Il n'avait pas besoin d'aide.

La main que je pensais morte commença à bouger dans la mienne et je m'empressai de lui assurer que moi aussi, j'étais en vie. Nous nous détendîmes rapidement, faisant semblant d'être morts, car celui qui le pensait également n'avait pas remarqué notre retour à la vie.

"- Toi ! Examine-les ! Dis-moi s'ils sont morts !"

Je ne savais pas qui avait été envoyé, Harry ne devait pas le savoir non plus, mais Voldemort n'osait pas s'approcher. Tant mieux...

Des mains vinrent palper mon visage et durent faire la même chose avec Harry. Des mains plus fines que celles d'un homme. Mais ce n'était pas Bellatrix. Elle y aurait été plus fort. La femme vérifia les battements de nos cœurs et ses longs cheveux nous tombèrent dessus. La respiration rapide de la femme se transforma en chuchotement presque inaudible. Sa tête était sûrement entre la mienne et celle d'Harry.

"- Drago est-il vivant ? Est-il dans le château ?"

Ses cheveux nous cachaient de tel à ce que personne ne puisse nous voir. Puis, dans une respiration, Harry répondit que oui. Qu'est-ce que j'étais heureuse qu'on soit retourné le chercher dans la salle sur demande.

Elle se releva, ses cheveux glissant jusqu'en haut et nous faisant comprendre qu'elle s'était relevée. Puis, elle lança son constat à Voldemort. Son faux constat qui assurait notre mort. Et alors, il y eut des tonnes de cris et de hurlements de triomphe. Des sorts furent lancés alors que nous continuions à faire semblant d'être morts.

"- Vous voyez ? Harry et Alexis Potter sont morts de ma main ! Et aucun homme ne peut me menacer maintenant !"

Des sortilèges nous touchèrent et je pris sur moi pour rester aussi morte que possible. Il nous jetait au sol à plusieurs reprises sous les rires perçants et fous des Mangemorts. Quand Voldemort arrêta de nous humilier, il lança.

"- Maintenant, nous allons au château. Et nous leur montrons ce qu'est advenu de leurs héros. Qui va traîner les corps ? Non ! Attendez..."

Il y eut de nouveau des rires et la terre trembla.

"- Vous les porterez. Ils auront l'air gentils et on les verra dans vos bras, n'est-ce pas ? Prenez vos petits amis, Hagrid... Et les lunettes du garçon, mettez-lui les lunettes, ils doivent être reconnaissables tous les deux. Il doit avoir les lunettes."

De grandes mains m'attrapèrent et Hagrid me garda dans un de ses bras. Je supposais qu'Harry était de l'autre. Il avait du mal à nous tenir, car il tremblait et je sentais ses sanglots nous éclabousser. Je n'osais rien faire. Pas bouger, ni faire un signe à Hagrid pour lui faire comprendre que nous n'étions pas morts.

"- Allons-y."

Alors, Hagrid avança et se dirigea avec les Mangemorts jusqu'au château. Des branches me tiraient les cheveux et l'une d'elles semblait même m'avoir déchiré le t-shirt. Personne ne semblait vérifier si Narcissa n'avait pas menti. Personne n'allait vérifier notre pouls.

Je ne voulais toujours pas ouvrir les yeux. J'avais trop peur de me faire remarquer. J'entendis sangloter Hagrid qui répétait nos noms à Harry et moi. Mais je devinais, lorsque Voldemort demanda une dernière fois à ce qu'il s'arrête, que nous étions bientôt arrivés, voir que nous étions arrivés au château. Et ma supposition s'affirma rapidement.

"- Qui est-ce ? Dans les bras d'Hagrid ? Neville qui est-ce ?" Entendis-je demander Ginny.

"- Harry et Alexis Potter... Sont morts !" S'exclama Voldemort, triomphant.

"- Non ! Non !" Hurla Ginny.

À sa suite, j'entendis une autre voix s'élever. Celle de Fred qui s'était mis à hurler.

"- Non ! Non ! Alex ! Tu me l'avais promis ! Alexis !"

Je savais très bien de quoi il parlait... Et ça me fendait le cœur de l'entendre hurler comme ça parce que cette fausse promesse que je venais de lui faire avant d'aller me rendre, je l'avais brisée. Brisée sans vraiment l'avoir fait. Mais ça me fendait le cœur de ne pas pouvoir crier que j'étais en vie et que je les entendais. Que j'allais bien et que j'allais rentrer avec lui chez nous pour voir Amelia. Que rien n'était terminé. Mais ce n'était pas le moment.

"- Silence !" Hurla Voldemort après qu'un flash de lumière vive s'occupa de faire le silence. "Idiots. Harry et Alexis Potter sont morts. Dorénavant... Vous placerez votre confiance... En moi !"

Je sentis les doigts d'Harry bouger légèrement sur ma jambe gauche. Ma main, qui reposait sur sa jambe droite, bougea également les doigts discrètement, lui faisant passer un message que même moi, je ne connaissais pas.

"- Harry et Alexis Potter sont morts !" Hurla de nouveau Voldemort, entraînant les rires des Mangemorts et le sien. "Et l'heure est venue de vous prononcer ! Venez vous joindre à nous... Ou mourrez."

Après un silence, la voix de Lucius Malefoy appela son fils et Narcissa en fit de même pour demander à ce qu'il vienne les rejoindre. Il s'avança jusqu'à Voldemort qui le félicitait. Puis, il y eut des bruits de pas de quelqu'un qui boitait.

"- Euh... Je dois avouer que... J'espérais mieux." Annonça le mage noir, ce qui fit rire ses Mangemorts. "Et on peut savoir qui vous êtes jeune homme ?

- Neville Londubat."

Me retenant encore d'ouvrir les yeux pour voir ce qu'il faisait, je sentis simplement les doigts d'Harry commencer à gratter un peu plus ma jambe sous les rires répétitifs des disciples de Voldemort. Cependant, je ne comprenais pas ce qu'il voulait me dire.

"- Eh bien, Neville, je suis sûr que nous pouvons te trouver une place dans nos rangs.

- J'aimerais dire quelque chose." Coupa-t-il.

"- Eh bien Neville, je suis sûr que nous serons captivés en écoutant ce que tu vas dire." Répondit Voldemort d'un ton qui ne me plaisait pas.

"- Ca change rien qu'Alex et Harry soient morts.

- Renonces Neville." Intervint Seamus.

"- Des gens meurent tous les jours. Des amis. De la famille. Oui. On a perdu Harry et Alexis cette nuit. Mais ils sont toujours là ! Dans nos cœurs ! Comme Percy... Et Remus..."

En entendant Neville parler de mon parrain et le frère de mon fiancé, j'eus la gorge serrée. Il ne fallait pas que je le montre. Pas maintenant. Et Harry me le fit comprendre. En fait, nous attendions le bon moment... Le bon moment pour nous dévoiler.

"- Tonks... Tous. Ils ne sont pas morts en vain. Mais vous oui ! Parce que vous vous trompez ! Les cœurs d'Alexis et Harry battaient pour nous ! Pour nous tous !"

Et alors qu'un bruit d'épée tirée de son fourreau retentissait dans les airs, les doigts d'Harry me pincèrent la jambe, signe qu'il était temps d'agir, et ma main vint directement attraper ma baguette dans mon décolleté.

"- Ce n'est pas fini !"

Harry et moi tombâmes des bras d'Hagrid qui ne sembla pas comprendre ce qu'il se passait, mais qui était bien heureux de nous voir en vie avant de nous relever et pointer nos baguettes sur la même cible, prononçant le même sortilège.

"- Confringo !"

Alors que le regard de Voldemort s'arrêta sur nous, cet air triomphant disparu, nous échangeâmes un rapide regard et hochâmes nos têtes alors que tout le monde commençait à réagir. Harry attrapa ma main et m'entraîna avec lui sous les sortilèges de Voldemort qui ne nous atteignirent pas et ses cris de rage. Ses cris de rage que me satisfaisaient terriblement.

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