♦Chapitre 55 (2).

Mes yeux s'ouvrirent et un blanc immaculé m'aveugla. Je pensais d'abord que c'était une lumière blanche, mais lorsque mes yeux s'habituèrent à toute cette lumière, je remarquai que l'endroit m'était familier. C'était la librairie de Poudlard.

En apparence, j'étais seule. Seule sans savoir ce que je faisais ici. J'étais morte ? C'était ça ce qui se trouvait après la mort ? Des endroits dans lesquels j'avais passé du bon temps ?

En touchant mon visage, je me rendis compte qu'il était intact. Je pouvais donc voir, toucher... Et entendre, apparemment. Un gémissement plaintif arriva jusqu'à mes oreilles et, en me retournant, je sursautai, voyant une espèce de petit enfant recroquevillé sur lui-même et nu. Il semblait avoir la peau à vif, rugueuse, écorchée. Il remuait sans cesse, semblant essayer de se libérer. Il essayait de respirer, ce qu'il ne pouvait pas faire et qui était la raison de ses gigotements.

Alors que je m'en approchais, sourcils froncés, une voix m'arrêta dans mon dos et me fit me stopper.

"- Tu ne pourras pas le sauver, Alex."

Je me retournai lentement vers celui qui durant quatre belles années avait vécu à mes côtés et était devenu bien rapidement mon meilleur ami. Mes lèvres s'étirèrent en un sourire triste tandis que mes larmes commencèrent à me flouter la vue et il s'approcha de moi, quittant sa cachette derrière un rayon à gauche en m'ouvrant ses bras. Je partis me réfugier dedans.

"- Tu as été merveilleuse, Alex. Depuis le début, tu l'étais.

- Merci..."

Cedric semblait aller bien. Il n'était pas blessé, il avait le même sourire, la même joie... Il était comme dans mon souvenir. Il ne semblait pas être mort. Pourtant et malheureusement... Il l'était.

"- Alors je le suis vraiment ?

- De quoi ?

- Morte. Je suis vraiment morte ?"

Il grimaça, ricanant nerveusement.

"- C'est plus compliqué que ça. Tu ne l'es pas vraiment.

- Je ne suis pas... Morte ?

- Non. Et Harry non plus.

- Et pourquoi je ne suis pas morte ? Pourquoi Harry n'est pas mort ? Voldemort l'a épargné ?

- Non. Comment le vaincre s'il ne vous tue pas Harry et toi ?

- Comment es-tu au courant ?

- Je suis mort, Alex. Je te suis depuis l'instant où je suis mort. Je sais tout."

Mon cœur se serra. Oui, il était mort. À quoi est-ce que tu pensais, Alexis ?

"- Je me suis laissée tuer... Je suppose qu'Harry aussi, du coup... Pourquoi je ne suis pas morte ? Pourquoi nous ne sommes pas morts ?

- Ce n'est pas toi, qui est morte.

- Pas moi ? Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Tu le sais. Harry et toi le savez."

Mon cerveau se mit à réfléchir au quart de tour. Et la réponse me parut évidente.

"- C'est le bout de son âme qu'il a détruit... Pas la mienne..."

Il hocha la tête et je tournai la tête vers lui en souriant doucement.

"- Tu es toi-même, maintenant. Complètement toi-même.

- Alors ce truc moche, là...

- Dumbledore dit que c'est au-dessus de notre pouvoir.

- Dumbledore ?"

Il hocha la tête. Un silence s'installa. Un silence de mort.

"- Tu te souviens du soir de ma mort ?"

Je fermai les yeux en y repensant avant de hocher la tête. J'avais eu tellement mal. Et Alazéa, ça avait été pire.

"- Il a prit votre sang pour revenir à la vie, pas vrai ?

- Oui...

- Si tu es encore en vie, c'est grâce à ça."

Un certain silence prit place. Je ne savais plus quoi répondre. Et alors que j'allais ouvrir la bouche de nouveau, il prit la parole.

"- Tu veux plus d'explications, pas vrai ?"

Je hochai la tête.

"- Je croyais qu'on devait tous mourir. Voldemort, Harry et moi.

- Voldemort vient de détruire les deux parts de son âme en pensant vous tuer Harry et toi. Ces Horcruxes, si je me souviens bien, qu'il n'avait jamais eu l'intention de créer.

- Et donc ?

- Vous devez y retourner.

- J'ai le choix ? On a le choix ?

- Exact.

- Et tu sais ce qu'Harry a choisi ?

- Vous êtes tous les deux aussi courageux. Vous vous occupez tous les deux autant de la vie des autres.

- Il va revenir, hein." Souris-je doucement.

"- J'en suis certain. Et je sais que toi aussi, tu y retourneras. De plus, tu as tes attaches. Fred, ta fille..."

Je hochai la tête en souriant.

"- Tu l'as vue ?

- Elle est belle.

- Elle s'appelle Amelia.

- Je sais.

- Je l'aime tellement... Je ne pensais pas que je pourrais faire quelque chose d'aussi beau une fois dans ma vie...

- Tu as fait plus d'une belle chose. Elle est la plus belle, certes. Mais ne te dis pas que tu n'as rien fait de bien d'autre."

Je hochai la tête en reniflant, sanglotant.

"- Et Fred aussi, je l'aime."

Il n'ouvrit pas la bouche pour me répondre. Comme il avait l'habitude de le faire auparavant.

"- J'aurais jamais pensé aimer quelqu'un autant.

- Je suis heureux d'avoir au moins pu voir naître votre couple."

Je me mis à rire avec lui en essuyant mes yeux.

"- Je vais y retourner aussi. Je suis désolée de t'abandonner...

- Tu ne m'abandonnes pas. Je peux te demander quelque chose ?

- Oui. Je lui dirai ce que tu veux. Mais tu es sûre que c'est une bonne idée maintenant qu'elle arrive à faire le deuil ?

- Ne lui dis rien si elle ne parle pas de moi ! Mais si elle le fait... Dis-lui qu'elle me manque. Et que j'espère juste qu'elle passe à autre chose et trouve son bonheur.

- Je te promets de le lui dire si jamais nos discussions venaient à virer sur toi."

Il me lança un large sourire et me remercia avant de lever.

"- Bien... Je vais devoir partir.

- Attends !"

Il se retourna.

"- Qu'est-ce qu'on fait ? Le serpent vit toujours...

- Oui, et ?

- Eh bien... On a rien pour le tuer.

- Harry saura.

- Comment tu le sais ?

- Car Dumbledore le lui aura dit.

- Derrière ses phrases subliminales, oui.

- Il est assez intelligent pour le savoir.

- Sûrement...

- Tu es fière de lui, pas vrai ?

- Tellement...

- Tu peux être fière de toi également. Tu as tout pour l'être.

- Merci."

Il ouvrit de nouveau ses bras pour que je m'y réfugie une dernière fois.

- Pour ce câlin d'adieu que tu aurais aimé ne jamais me faire..."

Mes yeux s'embuèrent de larmes une nouvelle fois et l'une d'elles roula sur ma joue.

"- Tu me manques, Cedric...

- Je sais. Tu me manques aussi, Alexis...

- Je t'aime, Ced'... Et je ne te l'ai pas assez dit.

- Tu n'en avais pas besoin pour que je le saches. Moi aussi, je t'aime."

Après de longues secondes dans le silence, il se détacha de moi et j'en fis de même. Puis, il disparut derrière les hautes rangées de livres que nous avions tant fréquenté. Et alors, je fermais les yeux sans comprendre cette sensation qui me tirait maintenant vers le bas jusqu'à ce que je me retrouve de nouveau au sol.

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