♦Chapitre 51 (1&2)
"- Vous avez accompli une magie extraordinaire avec cette baguette, Maître. Et en si peu de temps.
- Non... Non. Je suis extraordinaire. Mais la baguette... Me résiste.
- Il n'y a pas de baguette plus puissante. Ollivander lui-même l'a dit. Cette nuit, quand les enfants viendront, elle ne vous décevra pas, je peux vous l'assurer. C'est à vous, qu'elle obéit. Et seulement à vous.
- Ah oui ?"
Au ton qu'utilisait Voldemort, je sentis que quelque chose n'allait pas.
"- Maître ?
- La baguette m'obéit-elle pleinement ? Tu es un homme intelligent, Severus. Tu dois le savoir. Envers qui est-elle véritablement loyale ?
- Envers vous, bien sûr, Maître.
- La baguette de Sureau ne peut me servir comme il se doit parce que je ne suis pas son vrai maître. La baguette de Sureau appartient au sorcier qui a tué son dernier propriétaire."
Harry tourna la tête vers moi, haletant. Voldemort comptait tuer Rogue pour obtenir les pleins pouvoirs sur la baguette...
"- Tu as tué Dumbledore, Severus. Tant que tu vivras, la baguette de Sureau ne pourra m'appartenir vraiment. Tu as été un bon et fidèle serviteur, Severus. Mais moi seul peut vivre... À jamais.
- Maître..."
Un bruit fendit alors l'air et ma main se posa sur ma bouche en entendant le gémissement de Rogue et en le voyant tomber contre l'endroit où nous nous cachions, un peu plus loin.
"- Nagini... Tue."
Alors, le serpent attaqua Rogue, ce qui me fit sursauter. Il attaqua une nouvelle fois, puis encore, encore, encore...
Une larme roula sur ma joue sans que je ne puisse la retenir et je n'attendis pas plus longtemps pour aller voir l'état de mon ancien professeur de potion se trouvait une fois que Voldemort avait transplané. Les gémissements de douleur que poussait l'homme indiquaient qu'il était en train d'agoniser. Harry, Ron et Hermione me suivirent alors que je m'accroupissai à ses côtés.
J'arrachai un bout de mon t-shirt et le pris pour faire une compresse sur la blessure au cou de Rogue. La plus importante et la plus sanglante. Il tourna la tête vers moi et me regarda.
Je vis alors quelque chose d'autre que son sang s'évacuer de son corps. Une substance bleue argentée.
"- Prenez-les..." Nous demanda-t-il. "Prenez-les..."
Harry arriva à son tour, une fiole qu'Hermione lui avait donné en mains, et la remplit à ras bord. Ce devait être ses souvenirs.
"- Mettez-les dans votre pensine..." Murmura-t-il avant de demander. "Regardez-moi, miss Potter..."
Je retournai ma tête et mes yeux vers lui. Il observa un instant mon visage avant de plonger ses yeux dans les miens. Il les observa un long moment alors que ma main était toujours sur la blessure de son cou. Puis, ses prunelles noires perdirent en intensité pour laisser place à la mort. Glaciale et cruelle. Qui venait à nouveau d'emporter quelqu'un devant nos yeux. Et dans la mort, il semblait pourtant encore fixer mes yeux que je détachais peu à peu des siens, relâchant sa blessure au cou et me retournant lentement vers Harry, Hermione et Ron.
Alors que je me relevai, perturbée par ce qu'il venait d'arriver, j'entendis une voix glaciale s'élever dans la pièce. Ma cicatrice me brûla intensément et Voldemort parla alors qu'Hermione se bouchait les oreilles.
"- Vous avez combattu vaillamment... Mais en vain... Lord Voldemort sait évaluer le courage... Pourtant, vous avez subi de lourdes pertes. Si vous continuez à me résister, vous mourrez tous. Je ne souhaite pas que cela se produise. Chaque goutte de sang magique versée est une perte. Lord Voldemort est compatissant. Je commande à mes forces de se retirer immédiatement. Vous avez une heure pour vous débarrasser de vos morts en toute dignité et pour soigner vos blessés. Maintenant, je m'adresse directement à vous, Harry et Alexis Potter. Vous avez préféré laisser vos amis mourir plutôt que de me faire face en personne. J'attendrai une heure dans la forêt interdite. Si, à la fin de cette heure, vous n'êtes pas venus vers moi, si je n'ai pas de vos nouvelles, alors la lutte recommencera. Cette fois, je vous trouverai moi-même, et je punirai chaque homme, femme et enfant qui essayeront de vous cacher. Une heure !"
Sans parler, Harry et moi nous regardâmes un instant avant de commencer à retourner au château sans un mot. Je ne voulais pas penser à ce que venait de dire de nous dire Voldemort. Je voulais juste voir si je n'avais pas plus de proches blessés ou tués qu'à l'heure actuelle. Je voulais vérifier que Remus et Tonks allaient bien pour m'assurer que Teddy n'allait pas devenir orphelin, je voulais m'assurer que Molly, Arthur, Bill, Ginny et George étaient toujours en vie. Je voulais voir les dégâts qui avaient été faits de notre côté. M'en rendre compte même si cela allait me faire mal. Mal de savoir qu'ils étaient morts pour avoir préféré se battre plutôt que nous livrer.
En arrivant à la cour, des tas de gravats étaient éparpillés devant les escaliers et un peu partout sous les arcades ou sur les pavés, mais il n'y avait aucun corps, aucun blessé, aucun survivant.
"- Où sont-ils tous passés ?" Demanda Hermione.
Tout était terriblement silencieux. Comme si plus aucune vie ne se trouvait entre les murs détruits du château qui avait un jour été si majestueux et si beau. Il allait falloir tout reconstruire une fois cette bataille enfin terminée...
Harry se posa à côté de moi et attrapa ma main, me faisant tourner la tête vers lui.
"- Tu es prête ?" Me demanda-t-il.
"- A quoi ?
- À les voir. Les sentir.
- M'en vouloir..." Soupirai-je. "Et toi ?
- Il va bien falloir qu'on connaisse les dégâts." Affirma-t-il, les yeux brillants.
Je me mis à hocher la tête en le regardant, sentant mes yeux s'humidifier rien qu'en imaginant les Weasley pleurer leur disparu. Mon cœur me fit affreusement mal en imaginant cette scène et j'inspirai un grand coup avant d'avancer, ayant lâché mon frère.
Ron passa devant nous et se dirigea vers la Grande Salle que je ne reconnaissais pas. Les tables étaient renversées, la salle était sans dessus-dessous alors que les survivants s'enlaçaient, les blessés se faisaient soigner, et les morts reposaient. C'était cette odeur qui me souleva le cœur. L'odeur de la mort. L'odeur de celle que nous allions devoir rejoindre.
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