♦Chapitre 5.

  Une traînée de lumière vint se matérialiser en belette sur la table et annonça avec la voix d'Arthur qu'il viendrait avec le ministre, ce qui me fit froncer les sourcils.

"- Il ne faut pas que nous restions ici." Lança Remus. "Désolés de ne pas pouvoir fêter ces nouvelles fiançailles et l'anniversaire. On vous expliquera plus tard...

- Mais..."

Je n'eus pas le temps de réagir d'avantage que Remus attrapa Tonks par le poignet pour l'emmener avec lui et disparaître. Je soupirai.

"- Pourquoi le ministre ?" Demandai-je.

"- Je ne sais pas, c'est ce que je me demandais aussi." Dit Molly, déconcertée.

Rufus Scrimgeour et Arthur arrivèrent devant le portail et s'avancèrent énergiquement. Bon sang, mais qu'est-ce qui se passe, là ?

"- Désolé de cette intrusion." S'excusa l'homme qui semblait avoir pris un gros coup de vieux. "D'autant plus que je tombe en pleine fête à ce que je vois."

Il tourna la tête vers le gâteau d'Harry.

"- Tous mes vœux.  

  - Merci.

- Je souhaiterais m'entretenir particulièrement avec vous, monsieur et miss Potter. Ainsi qu'avec monsieur Ron Weasley et miss Hermione Granger.

- Nous ? Pourquoi nous ?" S'étonna le rouquin.

"- Je vous expliquerai tout cela lorsque nous serons dans un lieu plus discret. Pouvez-vous m'indiquer un tel endroit ?" Demanda-t-il à Arthur.

"- Oui, bien sûr. Le... Euh... Le salon. Pourquoi ne pas vous installer là-bas ?

- Montrez-nous donc le chemin. Il n'est pas nécessaire de nous accompagner, Arthur."

Nous traversâmes la cuisine sans un mot. Je restai derrière le trio inséparable qui se regardait avec inquiétude. Ça ne peut pas être quelque chose de très grave, si ?

En arrivant vers le salon, Harry alluma les lampes et nous nous installâmes. Enfin, moi, je restais debout, les laissant assis.

"- J'ai des questions à poser à chacun d'entre vous et je pense qu'il vaudra mieux que je le fasse seul à seul. Si vous voulez bien attendre en haut tous les trois, je commencerai par Ronald.  

  - Nous ne bougerons pas d'ici. Vous nous parlerez à tous les quatre ensemble ou pas du tout."

Je hochai la tête.

"- Très bien, dans ce cas, restons ensemble..." Dit-il avant de s'éclaircir la gorge puis continuer. "Comme vous le savez sûrement, c'est le testament d'Albus Dumbledore qui m'amène ici."

Nous nous regardâmes tous. Dumbledore nous avait notés sur son testament ?

"- Apparemment, il s'agit d'une surprise ! Vous ignoriez donc que Dumbledore vous avait légué quelque chose ?

- À... À tous les quatre ? À Hermione et à moi aussi ?

- Oui, à tous les quatre.

- Dumbledore est mort il y a plus d'un mois. Pourquoi faut-il si longtemps pour nous donner cet héritage ?

- C'est évident, non ?

- Ils voulaient examiner ce qu'il nous a laissé." Répondis-je, les bras croisés sur la poitrine. "Vous n'avez pas le droit de faire ça.  

  - J'ai tous les droits. Le décret sur les Confiscations légitimes donne au ministère le pouvoir de confisquer le contenu d'un testament...

- Cette loi a été créée pour empêcher les sorciers de léguer des instruments de magie noire !" Commença Hermione.

"- Le ministère doit d'abord posséder des preuves que les objets en possession du défunt sont illégaux avant de les saisir." Dis-je à sa suite, plus calmement.

"- Vous voulez insinuer que Dumbledore a essayé de nous transmettre quelque chose de maléfique ?

- Avez-vous l'intention de faire carrière dans la justice magique, mesdemoiselles ?

- Non, ce que je fais me convient.

- Moi non plus. J'espère plutôt pouvoir faire un peu de bien dans le monde !"

Ron éclata de rire et Scrimgeour qui l'avait regardé se retourna vers mon frère qui parla.

"- Alors, pourquoi avez-vous décidé maintenant que nous pouvions recevoir ce qui nous revient ? Vous n'avez pas trouvé de prétexte pour le garder ?  

  - C'est simplement parce que le délai de trente et un jour est écoulé. Ils ne peuvent pas conserver les objets plus longtemps à moins d'avoir pu prouver qu'ils étaient dangereux.

- Diriez-vous que vous étiez proche de Dumbledore, Ronald ?" Demanda le ministre en ignorant Hermione.

"- Moi ? Non... Pas vraiment... C'était toujours Harry qui..."

Je fusillai Ron du regard, tout comme Hermione, mais Scrimgeour sauta sur l'occasion.

"- Si vous n'étiez pas très proche de Dumbledore, comment expliquez-vous qu'il se soit souvenu de vous dans son testament ? Le nombre de legs personnels qu'il contient est exceptionnellement réduit. La quasi-totalité de ce qu'il possédait, sa bibliothèque privée, ses instruments magiques et autres effets personnels, revient à Poudlard. Pourquoi pensez-vous qu'il vous ait ainsi distingué ?

- Je... Ne sais pas. Je... Quand je disais que nous n'étions pas très proches... Je crois quand même qu'il m'aimait bien...

- Tu es trop modeste, Ron. Dumbledore t'aimait beaucoup." Affirmai-je.

Même si je doutais qu'ils se soient retrouvé en tête-à-tête une fois dans leurs vies respectives.  

  Le ministre sortit quelque chose de sa poche. Je tournai la tête vers l'extérieur en entendant les rires d'Amelia qui me firent sourire.

"- « Dernières volontés et testament d'Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore...» Voyons... Ah, voilà... « À Ronald Bilius Weasley, je laisse mon Déluminateur dans l'espoir qu'il se souviendra de moi lorsqu'il s'en servira. »"

Je retournai la tête vers le ministre. Il avait sorti une espèce de petit briquet d'une petite bourse et le donna à Ron.

"- C'est un objet de grande valeur. Peut-être même est-il unique. En tout cas, il est certain que Dumbledore l'a conçu lui-même. Pourquoi, à votre avis, vous a-t-il légué un instrument si rare ?"

Ron hocha simplement la tête sans répondre.

"- Dumbledore a dû avoir des milliers d'élèves. Pourtant, vous êtes tous les quatre les seuls dont il se souvienne dans son testament. Pour quelles raisons ? Quel usage pensait-il que vous feriez de ce Déluminateur, Mr Weasley ?

- Il pensait que j'éteindrais les lumières, j'imagine. À quoi ça peut servir d'autre ?"

Scrimgeour n'insista pas plus et il termina par se pencher de nouveau sur le testament.  

  "- « À Miss Hermione Jean Granger, je lègue mon exemplaire des Contes de Beedle le Barde dans l'espoir qu'elle y trouvera de quoi se divertir et s'instruire. »"

Le livre qu'il sortit était vieux. Le titre était même écrit en runes. 'Mione le posa sur ses genoux.

"- Pourquoi pensez-vous que Dumbledore vous a laissé cet ouvrage, Miss Granger ?

- Il... Il savait que j'aimais les livres." Dit-elle en se tamponnant les yeux avec sa manche.

"- Mais pourquoi ce livre en particulier ?

- Je ne sais pas. Il a dû penser qu'il me plairait.

- Avez-vous jamais parlé avec Dumbledore de codes ou d'autres moyens de transmettre des messages secrets ?

- Non, jamais. Et si en trente et un jour le ministère n'a découvert aucun code caché dans ce livre, je doute que j'y arrive moi-même."

Ron eut des difficultés à passer ses bras autour des épaules d'Hermione.  

  "- « À Miss Alexis Lily Potter, je lègue ma pensine et les souvenirs que je garde dans mon bureau, car je sais qu'elle sera capable de comprendre et l'utiliser à bon escient. »"

Je regardai le ministre en fronçant les sourcils. Sa pensine ? Comprendre et l'utiliser à bon escient ? Même mort, Dumbledore continuera à nous faire des énigmes comme ça.

"- Nous n'avons pas pu vous la ramener, miss Potter.

- Pourquoi ça ?

- Cela appartient à Poudlard. Pas à Dumbledore."

Je retins un commentaire désagréable et me contentai de grimacer.

"- Bien...

- Mais les souvenirs appartenaient à Dumbledore !

- Hermione. C'est bon. T'inquiètes."

Elle tourna la tête vers moi et je lui fis comprendre que ce n'était vraiment pas la peine.

"- Pourquoi vous l'a-t-il légué à votre avis ?  

- Parce qu'il pensait sûrement que cela m'aiderait."

Il parût intéressé.

  "- Vous aider ? Pour quoi faire ?

- Je suis une personne curieuse. Et ça m'aiderait à assouvir ma soif de curiosité." Mentis-je.

Il fronça les sourcils en me regardant. Je n'avais pas la moindre idée de pourquoi il avait pu me léguer ça alors ses questions, il pouvait se les garder.

"- Vous étiez proche de lui ?

- Je ne sais pas. Je suppose qu'il m'aimait bien.

- Il était au courant pour votre fille ?"

Je me tendis presque immédiatement.

"- Cette question relève du domaine personnel et c'est exactement ici qu'arrive la limite de vos questions. Vous n'avez pas à en savoir plus. Si vous pouviez donc continuer le testament, nous avons une fête à terminer."

Il me regarda durement, tentant de me faire ciller, mais mes yeux étaient froids au possible et ne laissaient aucune discussion continuer. Je ne voyais pas ce qu'Amelia avait à faire là-dedans. Il termina par tourner la tête.  

  "- « À Harry James Potter, je lègue le Vif d'or qu'il a attrapé lors de son premier match de Quidditch à Poudlard, pour lui rappeler ce que la persévérance et le talent apportent de récompenses et de bienfaits. »"

Je baissai les yeux sur le sol. Scrimgeour sortit certainement le Vif d'Or qu'il avait dû donner à Harry avant de lancer.

"- Pourquoi Dumbledore vous a-t-il fait don de ce Vif d'or ?

- Aucune idée. Pour les raisons que vous venez de lire, je suppose... Pour me rappeler ce qu'on peut obtenir quand on... Persévère... Enfin, ce qu'il a écrit...

- Alors, vous pensez qu'il s'agit d'un simple symbole ?

- J'imagine. Qu'est-ce que vous voulez que ce soit d'autre ?

- C'est moi qui pose les questions."

Je levai les yeux au ciel. Ca y est, il se prend pour inspecteur Derrick et joue au méchant flic ?

"- J'ai remarqué que votre gâteau d'anniversaire avait la forme d'un Vif d'or. Pour quelle raison ?  

  - Peut-être car il est un remarquable attrapeur ?" Ironisai-je. "Monsieur Scrimgeour, il va vraiment falloir que vous revoyiez comment formuler une question intelligente et intéressante.

- Mademoiselle Potter, vous n'êtes personne pour juger si ce que je dis est intelligent ou non."

J'arquai un sourcil.

"- Je n'ai plus grand chose à faire ici. Bonne soirée.

- Attendez."

Alors que je me détachai du mur pour partir, je me retournai vers le ministre.

"- Quoi ?

- Votre fille est nommée dans le testament d'Albus Dumbledore.

- Impossible, il ne l'a jamais connue." Affirmai-je.

"- Je n'invente rien. Il lègue à Amelia Molly Lily Lou Weasley une dizaine de paires de chaussettes tricotées par ses soins."  

  Je manquai d'éclater de rire. Scrimgeour me regarda étrangement, comme si j'étais folle. Dumbledore n'avait pas connu Amelia, il n'en avait entendu parler que par le biais de Remus, le reste de l'Ordre et Harry.

L'homme plongea la main dans son sac et en sortit des paires de chaussettes en laine.

"- Il est cité dans le testament qu'on manque toujours de chaussettes et qu'il pourrait parier que ce ne sont pas sur sa liste de cadeaux de Noël."

Je me rapprochai pour les attraper. Elles étaient en laines blanche, verte, bleue, rouge, violette ou jaune. Un sourire inconscient s'afficha sur mes lèvres en les voyant, me rappelant de ce qu'il m'avait dit quand je lui avais demandé ce qu'il voyait dans le miroir du Risèd.

"- Puisqu'il ne l'a jamais vue... Pourquoi lui avoir légué... Ces paires de chaussettes ?

- Vous ne comprendriez pas. L'histoire des chaussettes, c'est... Une histoire qui remonte à longtemps. Quant à ma fille, il a dû entendre parler d'elle grâce à Harry. Il voulait sûrement lui offrir un cadeau..."

Il fronça les sourcils et je terminai par me reculer.

"- Bon. Les questions sur un prétendu message secret dans la crème chantilly du gâteau de mon frère ne me concernent pas. Au revoir."  

Et sans un mot de plus, je me retournai et rejoignis la famille à l'extérieur. Peu de temps après, Arthur et Molly étaient partis vérifier que tout allait bien en entendant des éclats de voix. Moi, je gardais Amelia dans les bras. Fred l'avait nourrie et endormie pendant mon absence. Je posai ma tête sur l'épaule de mon fiancé qui jouait avec mon doigt qui arborait sa jolie bague. Je fermais les yeux avant d'entendre revenir le trio. Nous commençâmes à fêter les dix-sept ans de mon frère et l'épisode Scrimgeour, malgré sa présence dans nos têtes encore fraîche, avait presque été apaisé. Et nous vider la tête faisait un bien fou.

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