♦Chapitre 45.

"- Je suis... Tellement désolée..." Murmura Hermione.

"- Partie. Partie pour toujours."

Abelforth essuya son nez avant de s'éclaircir la gorge et reprendre.

"- Bien sûr, Grindelwald a filé sans demander son reste. Il avait déjà des antécédents, de retour dans son pays, et il ne voulait pas être accusé du meurtre d'Ariana en plus. Et Albus était libre, n'est-ce pas ? Libre de la charge de sa sœur, libre de devenir le plus grand sorcier du...

- Il n'a jamais été libre."

Nous tournâmes nos têtes vers Harry.

"- Je te demande pardon ?

- Jamais. La nuit ou votre frère est mort, il a bu une potion qui lui a fait perdre l'esprit. Il a commencé à crier, à supplier quelqu'un qui n'était pas là. Ne leur fais pas de mal, s'il te plaît... Blesse-moi à leur place. Il pensait qu'il était de retour à ce moment-là avec vous et Grindelwald, je sais que c'était ça. Il pensait qu'il regardait Grindelwald vous blesser, vous et Ariana... C'était une torture pour lui, si vous l'aviez vu, vous n'auriez jamais dit qu'il était libre."

Après de longues secondes de silence où il contemplait ses mains, Abelforth reprit la parole.

"- Comment peux-tu être sûr, Potter, que mon frère pas plus intéressé dans le Plus Grand Bien qu'en vous ? Comment peux-tu être sûr qu'il ne puisse pas se passer de vous, comme de ma petite sœur ?

- Je n'y crois pas. Dumbledore les aimait.

- Pourquoi leur a-t-il dit de se cacher, alors ? Pourquoi est-ce qu'il ne leur a pas dit "prenez soin de vous, je vais vous dire comment survivre" ?

- Parce que parfois, vous devez penser à autre chose qu'à votre propre sécurité ! Parfois, vous devez penser au Plus Grand Bien ! C'est la guerre !

- Tu as 17 ans, mon garçon ! Ta sœur en a dix-huit !

- On a l'âge de nous battre, et nous continuerons à nous battre même si vous abandonnez !

- Qui a dit que j'abandonnais ?

- "L'Ordre du Phénix n'existe plus"." Répétai-je. ""Vous-Savez-Qui a gagné, c'est fini, et ceux qui prétendent le contraire tentent de ne pas voir la vérité".

-Je ne dis pas que j'aime ça, mais c'est le cas !

- Non, c'est faux." Dis-je en relevant les yeux vers Abelforth. "Votre frère savait comment en finir avec Vous-Savez-Qui, et il a transmis son savoir au mien. Et nous continuerons à nous battre jusqu'à ce que nous réussissions ou que nous mourrions." Dis-je. "N'imaginez pas que nous ignorons comment ça se terminera. Nous le savons depuis des années."

Nous patientâmes pour la réponse du frère Dumbledore, mais il se contenta de bouger. Harry reprit alors.

"- On doit entrer à Poudlard. Si vous ne pouvez pas nous aider, on attendra jusqu'au jour, on vous laissera tranquille, et on trouvera un moyen par nous-mêmes. Si vous pouvez nous aider, eh bien, c'est un bon moment pour le dire."

Il nous fixa un instant sans bouger avant de se lever, contourner la petite table et se poster devant le tableau de sa sœur.

"- Tu sais quoi faire." Annonça-t-il.

Elle sourit et se retourna avant d'emprunter ce qui ressemblait à un tunnel. Sa silhouette devenait de plus en plus petite jusqu'à finalement disparaître.

"- Euh... Que...

- Il n'y a plus qu'un passage." Dit Abelforth, coupant Ron. "Vous devez savoir que des Détraqueurs gardent tous les vieux passages secrets des deux côtés, font des patrouilles régulières dans l'école, d'après ce que mes sources m'ont dit. Le lieu n'a jamais été aussi gardé. Qu'est-ce que vous avez l'intention de faire, une fois que vous serez là-bas, avec Rogue comme directeur et les Carrows comme députés ? Enfin, c'est à vous de voir, n'est-ce pas ? Vous avez dit que vous étiez préparés à mourir.

- Mais que..."

Hermione fronçait les sourcils en regardant Ariana revenir, cette fois-ci non pas toute seule, mais accompagnée. Une silhouette plus grande qu'elle et plus masculine, boitant et surexcitée. Lorsque je vis qui c'était, j'ouvris de grands yeux. Le portrait s'ouvrit alors sur Neville qui sauta en dehors de la cheminée.

"- Je savais que vous viendrez ! Je le savais !

- Oh bon sang... Neville, je n'ai jamais été aussi heureuse de te voir." Lâchai-je alors qu'il venait serrer Harry dans ses bras.

Il se tourna ensuite vers moi et me prit dans ses bras, toujours aussi surexcité, avant d'en faire de même avec Ron et Hermione. Mais quelque chose m'interpellait, et en voyant les visages de mon frère et ses meilleurs amis, je n'étais pas la seule.

"- Je savais que vous alliez venir ! Je n'arrêtais pas de répéter à Seamus que ce n'était qu'une question de temps!

- Qu'est-ce qui t'es arrivé ?" Demandai-je en observant son visage tuméfié et ses vêtements déchirés.

"- Oh, ça ? C'est rien, t'inquiète. Seamus est pire, vous verrez. On y va, maintenant ? Oh, Ab, il y en a d'autres qui arrivent.

- D'autres ? Qu'est-ce que tu veux dire par d'autres, Londubat ? Il y a le couvre-feu et le sortilège de Miaule-Chat dans tout le village !

- Je sais, c'est pourquoi ils transplaneront directement dans ton bar. Envoie les juste dans le passage quand ils arriveront, d'accord ? Merci beaucoup."

Il attrapa d'Hermione qu'il aida à monter dans le tunnel avant de faire la même chose avec moi. Ron puis montèrent à notre suite.

"- Je ne sais pas comment vous remercier. Vous nous avez sauvé la vie deux fois.

- Fais attention à eux, alors. Il se peut que je ne puisse pas les sauver une troisième fois."

Harry grimpa à son tour et nous commençâmes à remonter le passage qui semblait être très vieux. Au bout d'un certain temps, Ron demanda.

"- Ça fait combien de temps que c'est là ? Ce n'est pas sur la carte du Maraudeur, n'est-ce pas Harry ? Je pensais qu'il y avait seulement 7 passages secrets qui permettaient d'entrer et de sortir de l'école !

- Ils les ont tous scellés avant le début de l'année scolaire. Il n'y a aucun moyen de passer par l'un d'entre eux à présent, pas avec les sortilèges lancés sur les entrées et les Mangemorts et les Détraqueurs qui attendent aux sorties."

Il se recula de quelques pas pour nous observer. Il avait l'air si joyeux de nous voir que cela me fit légèrement sourire.

"- Mais ça a importe peu.... Dites, c'est vrai ? Vous avez vraiment dévalisé Gringotts ? Vous vous êtes échappés sur un dragon ? Partout, tout le monde ne parle que de ça, Terry Boot a été battu par Carrow parce qu'il l'avait crié dans la Grande Salle au dîner !

- Ouais."

Il se mit à rire.

"- Qu'est-ce que vous avez fait du dragon ?

- On l'a relâché dans la nature. Mais Hermione le voulait comme animal de compagnie.

- N'exagère pas Ron...

- Mais qu'est-ce que vous avez fait ? Les gens disent que vous étiez juste en fuite, mais je ne crois pas. Je pense que vous étiez sur quelque chose.

- Tu as raison. Mais parle-nous de Poudlard, Neville, on est au courant de rien."

"- C'est... Eh bien, ce n'est plus vraiment Poudlard à présent. Vous connaissez les Carrows ?" Demanda-t-il alors que son sourire avait disparu.

"- Ces deux Mangemorts qui enseignent ?

- Ils font plus qu'enseigner. Ce sont eux qui ont la charge de la discipline. Ils aiment punir, les Carrows.

- Comme Ombrage ?" Demandai-je.

"- Non, à côté d'eux, Ombrage a l'air apprivoisée. Les autres professeurs sont supposés nous dénoncer aux Carrows si quelque chose ne va pas. Ils ne le font pas, malgré tout, s'ils peuvent l'éviter. On peut dire qu'ils les détestent autant que nous. Amycus, le gars, il enseigne ce qui était avant la Défense Contre les Forces du Mal, sauf que maintenant, c'est juste les Forces du Mal. On est censés pratiquer le sortilège Doloris sur les gens qui ont de mauvaises intentions...

- Quoi ?"

Harry, Ron, Hermione et moi avions eu la même exclamation d'une même voix. Elle se répercuta dans tout le tunnel.

"- Ouais. C'est comme ça que j'ai eu ça." Dit-il en pointant une coupure profonde sur sa joue. "J'ai refusé de le faire. Mais certains élèves sont vraiment à fond dedans. Crabbe et Goyle adorent ça. C'est la première fois qu'ils réussissent à être les premiers quelque part, je suppose. Alecto, la sœur d'Amycus, enseigne l'étude des Moldus, qui est obligatoire pour tout le monde. On doit l'écouter nous expliquer pourquoi les Moldus sont comme des animaux, stupides et sales, et comment ce sont eux qui obligent les sorciers à se cacher tellement ils sont vicieux avec eux, et que l'ordre naturel des choses sera rétabli. J'ai reçu celui-là." Dit-il en montrant une autre entaille sur son visage. "En lui demandant à quel point elle et son frère avaient de sang moldu dans les veines.

- Grands dieux, Neville, on ne peut pas sortir des remarques comme celle-là n'importe quand et n'importe où.

- Tu ne l'as pas vue. Tu n'aurais pas supporté non plus. Alexis sortait de ses gonds avec Ombrage, mais alors avec les Carrow, tu serais devenu folle ! Et puis ça aide les gens quand on se dresse contre eux, ça leur donne de l'espoir. J'ai remarqué ça quand vous le faisiez." Dit-il en s'adressant à Harry et moi.

"- Mais ils t'ont utilisé comme bouc émissaire.

- Ça ne fait rien. Ils ne veulent pas gaspiller leur sang pur, alors ils nous torturerons un peu si on est trop bavards, mais ils ne nous tueront pas."

La manière de dire ce qu'il racontait m'horrifiait. Il semblait si blasé. Comme si les méthodes utilisées par les Carrow étaient tout à fait normales.

"- Les seules personnes en danger réel sont ceux dont les amis proches ou la famille dehors ont des ennuis. Ils deviennent des otages. Le vieux Xeno Lovegood parlait un peu trop librement dans le Chicaneur, alors ils ont enlevé Luna dans le train de retour pour Noël.

- Neville, elle va bien, on l'a vue...

- Oui, je sais, elle a réussi à m'envoyer un message."

Il sortit un faux Gallion de sa poche.

"- Ils ont été très utiles" Affirma Neville en se tournant vers Hermione. "Les Carrows n'ont jamais découvert comment on communiquait, ça les a rendu malades. On avait l'habitude de sortir la nuit et de faire des graffitis sur les murs : l'Armée de Dumbledore Recrute Toujours, des trucs comme ça. Rogue détestait ça.

- Vous aviez l'habitude ?

- Eh bien, c'est devenu plus dur avec le temps. On a perdu Luna à Noël, et Ginny n'est plus jamais revenue après Pâques, et tous les trois, on était les leaders, en quelque sorte. Les Carrows avaient l'air de savoir que j'étais derrière, alors ils s'en sont pris souvent à moi, et ensuite, Michael Corner est allé libérer un première année qui était enchaîné, et ils l'ont horriblement torturé. Ils font peur aux gens.

- Tu plaisantes ?

- Eh bien, je ne pouvais pas demander aux gens de refaire ce que Michael avait fait, alors on a arrêté ce genre de prouesses. Mais on se battait toujours dans l'ombre, jusqu'à il y a quelques semaines. C'est à ce moment-là qu'ils ont décidé qu'il n'y avait qu'un seul moyen de m'arrêter, je suppose, et qu'ils s'en sont pris à Grand Mère.

- Ils ont quoi ?

- Ouais, vous pouvez voir leur mode de pensée. Ça a très bien marché, de kidnapper les enfants pour forcer leur famille à bien se comporter. Je suppose que c'était seulement une question de temps avant qu'ils fassent la même chose à l'envers. Le truc, c'est qu'ils ont eu les yeux plus gros que le ventre, avec Grand Mère. Une petite vieille sorcière vivant toute seule, ils pensaient sans doute qu'ils n'avaient pas besoin d'envoyer quelqu'un de puissant. Pourtant, Dawlish est toujours à Ste Mangouste et Grand Mère en fuite. Elle m'a envoyé une lettre me disant qu'elle était fière de moi, que je suis bien le fils de mes parents, et de continuer comme ça.

- Super.

- Ouais. Seulement, une fois qu'ils ont réalisé qu'ils n'avaient plus de moyens de pression sur moi, ils ont décidé que Poudlard pouvait se passer de moi après tout. Je ne savais pas s'ils avaient l'intention de me tuer ou de m'envoyer à Azkaban, mais j'ai su qu'il était l'heure de disparaître.

- Mais... Est-ce... Est-ce qu'on ne se dirige pas vers Poudlard ?

- Bien sûr que si. Tu verras. On y est."

Neville ouvrit en grand la porte qui ressemblait à celle de derrière le portrait d'Ariana et, alors que nous le suivions, il se mit à crier à ceux qui ne le voyaient pas.

"- Regardez qui c'est ! Est-ce que je ne vous l'avais pas dit ?"

Harry et moi émergeâmes dans la pièce et des cris et hurlements résonnèrent dans la pièce.

"- Harry ! Alexis !

- Ce sont les Potter, ce sont les Potter !

- Ron !

- Hermione !"

Je me mis à sourire en voyant tout le monde s'agglutiner autour de nous. On peut dire que ça, c'est un accueil.

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