En arrivant à Pré-au-Lard, l'air fut coupé par un bruit semblable au cri que Voldemort avait poussé quand il avait appris pour la coupe. Au moment où je sentis Harry tourner la tête pour nous regarder, des Mangemorts sortirent des Trois Balais, leurs baguettes en main. Il y en avait trop pour tenter quoique ce soit.

"- Accio Cape !" Rugit un Mangemort.

J'attrapai les coins de la cape tout comme mon frère, mais par chance, elle ne s'envola pas. Le sortilège n'avait pas fonctionné dessus.

"- Alors, vous êtes pas sous votre couverture, les Potter ?" Brailla le Mangemort. "Déployez-vous ! Ils sont là !"

Six Mangemorts se précipitèrent vers nous et nous reculâmes aussitôt pour aller dans la rue d'à côté. Ils nous ratèrent de peu.

"- Partons. Il faut transplaner maintenant !" Dit Hermione.

"- Bonne idée.

- On sait que vous êtes là, vous n'avez aucune chance de vous échapper ! On vous trouvera !

- Ils nous attendaient. Ils ont lancé un sortilège qui les avertissait de notre arrivée. Je suppose qu'ils ont préparé quelque chose pour nous piéger...

- Et les Détraqueurs ? Libérons-les, ils les trouveront rapidement !

- Le Seigneur des Ténèbres veut tuer les Potter de ses propres m...

- Et les Détraqueurs ne les tueront pas ! Le Seigneur des Ténèbres veut les vies des Potter, pas leurs âmes. Ça sera plus facile de les tuer s'ils ont subi le Baiser avant !"

Les autres Mangemorts approuvèrent et un frisson parcouru mon échine et fit dresser mes cheveux sur ma nuque.

"- On doit essayer de transplaner !"

Un froid anormal s'était abattu sur la rue alors que la lumière et les étoiles perdaient en intensité jusqu'à ce que nous nous retrouvions dans le noir complet. J'attrapai ma baguette discrètement alors que la main d'Hermione attrapait mon bras pour transplaner. Mais elle ne put le faire. Un sortilège semblait nous en empêcher. Le froid était de plus en plus violent. Nous nous reculâmes de nouveau dans la rue d'à-côté avant de voir les Détraqueurs arriver au coin de celle-ci. De plus en plus vite. Ils étaient une dizaine à s'approcher encore, encore et encore.

Je ne voulais pas avoir à subir le Baiser du Détraqueur. Je ne voulais pas que Ron ou Hermione le subissent pour nous avoir suivi Harry et moi et je ne veux surtout pas qu'Harry le subisse aussi.

"- Expexcto Patronum..." Murmurai-je.

Un autre Patronus à côté du mien et en forme de cerf me fit comprendre qu'Harry avait fait la même chose que moi. Alors que je voyais le mien se dessiner et avancer vers les Détraqueurs pour les éloigner, je me mis à froncer les sourcils. Ce n'était pas une biche. Ce n'était plus une biche.

"- Le garçon est là ! J'ai vu son Patronus, c'est un cerf ! Il y a quelqu'un avec lui !

- Et la fille ?

- Pas là, le second Patronus est une espèce de piaf, pas une biche !

- Bien, on s'en fiche alors !"

Les pas des Mangemorts devinrent plus fort alors que je sentais mon coeur battre la chamade. Mon Patronus avait changé. Changé pour celui de Fred. Une pie.

"- Potter ! Par ici, vite !"

La main d'Harry m'entraîna derrière et je sortis de ma transe pour les suivre rapidement.

"- En haut, gardez la cape, restez silencieux !" Murmura une grande silhouette.

Écoutant ce que la silhouette nous avait dit, nous avions grimpé le plus vite possible à l'étage qui était une espèce de salon dans lequel un tableau avec une fille blonde qui observait la pièce avec une douceur distraite, un peu comme pouvait parfois le faire Luna, se trouvait et étions restés silencieux. Les cris en bas de la rue nous firent avancés jusqu'à la fenêtre de laquelle nous pouvions voir les Mangemorts encapuchonnés. Seul notre sauveur était sans capuchon. Il se disputait avec les hommes en les traitant d'idiots et faisant croire qu'il était celui qui a envoyé le Patronus. Il montra que son Patronus était une chèvre et pas un cerf. Lorsqu'ils demandèrent à qui appartenait le second patronus, il inventa une histoire comme quoi il avait vu quelqu'un plus loin refusant autant que lui de voir les Détraqueurs arriver vers leurs foyers. Puis il les menaça en disant que s'il voulait sortir son chat, il allait le faire, et qu'ils n'allaient quand même pas l'envoyer à Azkaban pour un chat en espérant qu'ils n'avaient pas appelé Voldemort et que, si son bar venait à fermer, ils n'auraient nul part où faire leur trafic de potions. Finalement, ils acceptèrent de laisser couler pour cette fois-ci uniquement et s'en allèrent.

Je soufflai de soulagement en les voyant s'éloigner avant de sortir de sous la cape en même temps qu'Hermione qui alla s'installer dans un des fauteuils du salon alors que je croisais les bras sur ma poitrine. Une nouvelle fois, nous avions eu chaud.