♦Chapitre 32.
"- Où avez-vous trouvé cette épée ?" Demanda Bellatrix Lestrange, le poignard en main.
"- Nulle part ! On nous l'a donné !
- Tu mens !"
Elle commença à torturer Hermione qui se mit à hurler.
"- Non ! Non, je vous le jure ! On nous l'a donné, c'est la vérité !
- Et qui vous l'a donné, hein ? Étant donné qu'elle se trouvait dans mon coffre-fort à Gringotts !" Hurla-t-elle avant de torturer à nouveau Hermione qui hurla une nouvelle fois.
Je sentis les larmes me monter aux yeux, impuissante.
"- Arrêtez ! Arrêtez, laissez-la tranquille !" Hurlai-je.
"- Je repose ma question ! Où avez-vous eu cette épée ? Où ?
- On l'a trouvée !" Hurlai-je à nouveau. "On l'a trouvée ! Je vous en supplie, laissez-la tranquille ! Lâchez-la !
- Tu mens ! Tu mens !" Hurla Bellatrix. "Vous avez pénétré dans ma chambre forte, à Gringotts ! Dis-moi la vérité, dis-moi la vérité !
- Je vous jure que je ne mens pas !" Sanglotai-je. "Je vous le jure ! Nous n'avons rien volé !"
Elle commença à se jeter sur le bras d'Hermione avec son poignard et alors que j'allais m'avancer vers elle pour la stopper, elle déplaça le poignard vers la poitrine de mon amie.
"- Ne bouges pas... Ou je la tue !"
Elle replaça le poignard sur son bras et recommença à hurler.
"- Qu'avez-vous pris d'autre ? Qu'avez-vous pris d'autre ?" Hurla-t-elle. "Réponds-moi !
- Rien ! Rien..."
J'étais haletante. Elle commença à mutiler le bras d'Hermione tandis que je criais "Non", la suppliant d'arrêter.
"- Tu as de la chance que je ne puisse pas te faire de mal... Si mon maître ne voulait pas en terminer avec vous personnellement, je me serais fait une joie ! Endoloris !" Hurla-t-elle en pointant Hermione de sa baguette après en avoir terminé avec son poignard.
Les hurlements d'Hermione me déchiraient. Je n'arrivais pas à réfléchir correctement et je ne pouvais rien faire pour l'aider. Je me sentais inutile et coupable d'infliger à Hermione cette torture. J'aurais aimé être à sa place, là, maintenant, pour lui éviter cette douleur.
"- Comment êtes-vous entrés dans ma chambre forte ? Est-ce que le sale petit gobelin enfermé dans la cave vous a aidés ?
- On ne l'a jamais vu ! Je le jure sur ce que j'ai de plus cher ! Il ne nous a jamais aidés ! C'est... C'est une fausse épée ! Une contrefaçon !" Inventai-je sans aucune confiance en ce mensonge.
"- Ce que tu as de plus cher, hein ? Et c'est ta fille, ce que tu as de plus cher ?"
Mon cœur se stoppa en l'entendant parler d'Amelia et mon visage se pétrifia.
"- Parce que si c'est le cas, tu n'as plus personne sur qui jurer."
Je sentis mon cœur recommencer à battre soudainement dans ma poitrine, rapidement, trop rapidement. Comme si je venais d'être frappée par un poing invisible, je me reculais d'un pas. Les larmes qui coulaient déjà sur mon visage se stoppèrent sous le choc et plus rien ne réussissait à passer au travers de ma gorge. Pas un son, pas un mot, pas une phrase. J'avais bloqué sur ces paroles.
"- Et donc cette épée est une fausse ? Elle est si vraisemblable, pourtant ! Tu es sûre que tu ne me mens pas infâme traîtresse ?" Hurla Bellatrix.
J'haletai, ne pouvant plus répondre. Mes jambes tremblaient et n'allaient bientôt plus pouvoir supporter mon poids.
"- Il est facile de le savoir ! Drago, va chercher le gobelin, il pourra nous dire si l'épée est vraie ou pas !" Lança Lucius Malefoy.
Drago passa derrière sa tante et rejoignit la cave tandis qu'avec un horrible sourire au coin des lèvres, Bellatrix se désintéressa d'Hermione et se rapprocha de moi.
"- Vous... Mentez..." Réussis-je à articuler alors que ma poitrine se serrait.
"- Oh non, crois-moi. Cette gamine est une plaie, nous t'avons plutôt rendu service. Tu remercieras son père. On ne lui a visiblement pas assez dit qu'il ne fallait jamais laisser un enfant dans un coin.
- Il est là."
Drago venait d'arriver avec le gobelin. Je sentis mon cœur se tordre et sembler se briser en morceaux. Cette douleur que j'avais ressentie la nuit de la mort de mes parents, cette douleur que j'avais ressentie lors de la mort de Cedric, cette douleur que je ressentais de nouveau et qui me détruisait lentement, qui me bouffait depuis des années et qui venaient d'atteindre ce que je pensais être son maximum. C'est ce moment que mes jambes choisirent pour me lâcher. Je tombai à genoux avant de relever la tête vers la Lestrange qui m'observait avec une joie folle. Je pouvais lire dans ses yeux le bonheur d'avoir pu me faire mal sans même me toucher, de voir l'ennemie de son maître dans cet état l'amusait.
La rage commença à bouillonner dans mes veines et alors qu'elle commençait à s'éloigner, je me mis à hurler comme je ne l'avais jamais fait. Ma gorge me brûlait et ma poitrine semblait me couper. Je n'arrivais pas à aligner deux mots et sentis de nouvelles larmes inonder mes joues en masse. Je voulais tuer le monde entier, me venger, venger ma fille qui n'avait pas dépasser un an.
Et encore une fois, ceux que j'aimais le plus mourraient par ma faute. Mais cette fois, c'était ma propre fille. Mon sang, ma chaire, cet enfant que j'avais porté neuf mois durant. Cet enfant imprévu que nous avions pourtant désiré. Et ça... Ca... C'était quelque chose que je n'allais pas laisser passer. Ils allaient découvrir de quoi j'étais capable. Ils allaient découvrir qui j'étais vraiment et ce qu'était une mère enragée.
Bellatrix commença à questionner Gripsec tandis que j'étais toujours effondrée au sol, en pleine crise de larmes. Il m'était impossible de me calmer, j'avais l'impression de convulser.
Hermione hurla à nouveau, ce qui me fit relever la tête. Je devais essayer de passer outre. Je n'étais pas celle qui souffrait le plus en cet instant. Mais j'avais du mal à me concentrer sur autre chose que ce qui tournait en rond dans ma tête. Cette phrase qu'elle avait prononcée en sachant que cela me détruirait : "Tu n'as plus personne sur qui jurer".
De plus, ma cicatrice me brûlait. Mais à cause de la haine. À cause de la tristesse et à cause de la douleur et de l'inquiétude que j'avais pour Hermione, je ne pouvais plus fermer mon esprit. Je n'y arrivais plus. La pièce disparut et je vis un vieil homme parlé à Voldemort. Il lui disait que la mort serait la bienvenue, mais qu'elle ne lui apporterait pas ce qu'il souhaitait obtenir. J'entendis Hermione hurler, ce qui me fit partiellement revenir au manoir Malefoy. Quand il y eut un crac, mes yeux à moitié fermés s'ouvrirent soudainement et mon esprit se ferma complètement malgré la difficulté avec laquelle je l'avais fait.
"- Qu'est-ce que c'était ? Vous avez entendu ? Qu'est-ce que c'était que ce bruit dans la cave ?"
Harry et Ron avaient transplané ? On le pouvait ?
"- Drago... Non, appelle Queudver ! Envoie-le vérifier ce qui se passe !"
Ce traître à ma famille passa devant moi et se dirigea vers la cave dans laquelle se trouvait mon frère et Ron d'un pas rapide. Il y eut des espèces de bruits sourds en bas.
"- Que se passe-t-il, Queudver ?" Demanda Lucius Malefoy.
"- Rien ! Tout va bien ! Harry avait du mal à respirer !" Répondit l'autre avec une voix étrange.
Je fronçai les sourcils en l'entendant tandis que Bellatrix continuait à torturer Hermione qui hurla une nouvelle fois après avoir interrogé Gripsec. Si seulement je pouvais faire quelque chose sans risquer de la faire tuer.
"- Alors ? Cette épée est la vraie ?"
Je jetai un regard suppliant à Gripsec même s'il ne me voyait probablement pas. Il devait suivre notre version... Il le devait...
"- Non. C'est un faux."
Je voulus souffler de joie, mais me contentai de laisser tomber ma tête contre le sol, grimaçante de douleur à la fois physique à cause de ma cicatrice, mais surtout morale. Je repensais à elle. Ses petits yeux chocolat qui nous observaient toujours, son petit rire, son beau sourire, ces petits cheveux roux désordonnés sur le haut de son crâne... Ce ne pouvait pas être vrai...
"- Vous êtes sûr ? Vraiment sûr ?
- Oui.
- Très bien."
Il y eut un cri. Celui du gobelin. Puis des bruits de pas. Ceux de Bellatrix. Elle lança.
"- Maintenant, nous allons appeler le Seigneur des Ténèbres !"
Je grimaçai en sentant ma cicatrice me faire encore plus mal juste quelques secondes après la fin de sa phrase. Le vieil homme qui était en face de Voldemort le provoquait. Riait et lui disait de le tuer. Il ne serait de toute façon jamais obéi par la baguette. Il était enragé que les Mangemorts l'appellent et il se contenta d'en finir avec le sorcier qu'il tua.
"- Je pense que nous pouvons nous débarrasser de la Sang-de-Bourbe. Greyback, prends-la si tu veux.
- Non !"
Ron venait de faire irruption dans la salle en hurlant. Il se précipita vers Bellatrix qui pointa sa baguette vers lui.
"- Expelliarmus !"
Harry rattrapa la baguette de Bellatrix tandis que je me relevai difficilement pour essayer d'aller aider Hermione qui était tombée inconsciente. Alors que j'allais la prendre dans mes bras, Bellatrix me devança et attrapa mes cheveux pour me reculer avant de s'occuper d'Hermione qu'elle releva, la soutenant difficilement, son poignard sur la gorge de la brune.
"- Arrêtez où la Sang-de-Bourbe meurt !" Hurla-t-elle en me secouant comme un vulgaire objet dans son excès de rage, m'empêchant de pouvoir m'éloigner pour rejoindre Harry et Ron. "Lâchez vos baguettes. Lâchez-les ou nous allons voir exactement à quel point son sang est immonde !
- Jetez vos baguettes !" Hurlai-je aux garçons en essayant tant bien que mal de reprendre mon sang-froid.
Je levai les yeux vers Hermione, le poignard toujours à deux doigts de s'enfoncer dans sa peau. Il fallait trouver quelque chose au plus vite. On ne pouvait pas rester là à attendre bien gentiment l'arrivée de Voldemort.
"- Lâchez-les !" Hurla Bellatrix.
Elle enfonça le poignard plus profondément. Du sang commençait à couler, je le voyais.
"- D'accord !" Cria mon frère.
Deux bruits m'indiquèrent que les garçons les avaient lâchées. J'essayais encore de la faire me lâcher sans succès et elle se contenta de me réprimander brutalement en resserrant sa prise et tirant plus fort.
Elle se retourna vers Harry et Ron, puis demanda à Drago de ramasser les baguettes avant de dire que Voldemort arrivait. Que la mort d'Harry était proche. Que la mienne était proche.
"- Maintenant, Cissy, je crois que nous devrions à nouveau ligoter ces petits héros, pendant que Greyback s'occupe de Miss Sang-de-Bourbe. Je suis sûre que le Seigneur des Ténèbres ne te disputera pas la fille, Greyback, après ce que tu as accompli ce soir."
Alors qu'elle terminait sa phrase, je levai les yeux au plafond et observai le lustre en cristal qui grinçait et tanguait dangereusement. Mes yeux s'ouvrirent en grand en le voyant se détacher quand Bellatrix nous lâcha Hermione et moi pour se sauver. J'en profitai pour rattraper Hermione. Le lustre nous tomba dessus sans que nous ne puissions rien faire et je me mis à crier en sentant plusieurs cristaux pénétrer ma peau douloureusement.
J'essayai de sortir de sous les débris, mais n'osai plus bouger en sentant des cristaux s'enfoncer plus profondément. Une tête rousse vint d'abord sortir Hermione de là-dessous, puis s'occupa de moi, nous ramenant un peu plus loin. Je gémis de douleur avant d'entendre une nouvelle fois Harry crier "Stupéfix", puis des bruits sourds.
"- Dobby !" S'exclama Narcissa.
Dobby ?
"- Toi ! C'est toi qui as fait tomber le lustre !"
Je relevai la tête en grimaçant et observai le minuscule elfe s'approcher, un doigt tendu vers celle qui avait été un jour sa maîtresse. Il couina.
"- Vous n'avez pas le droit de faire du mal à Harry et Alexis Potter !
- Tue-le, Cissy !"
Mais il y eut un crac sonore et la baguette de Narcissa vola.
"- Espèce de sale petit singe ! Comment oses-tu désarmer une sorcière, comment oses-tu défier tes maîtres ?
- Dobby n'a pas de maître ! Dobby est un elfe libre et Dobby est venu sauver les Potter et leurs amis !"
Une douleur fulgurante m'enveloppa et je grimaçais à nouveau. Voldemort arrivait. Il arrivait !
"- Ron, attrape... Et FILE !"
Harry lança une baguette à Ron qui transplana alors tandis qu'il sortait le gobelin de sous le lustre. Je commençai à protester, mais n'eus pas le temps d'en dire plus que nous arrivâmes sur une plage. Peu après, je me dégageai de Ron et commençai à enlever quelques cristaux là où je le pouvais avant de me tourner vers Hermione, toujours inconsciente.
"- Je suis désolée... Elle... Elle ne croyait pas ce que je disais elle... Elle la torturait devant mes yeux... Je ne pouvais rien faire..." Commençai-je à sangloter, sentant la pression redescendre lentement.
"- Eh, c'est bon, du calme Alex." Commença Ron, tendu. "Ce n'est pas de ta faute, calme-toi."
Il dégagea une mèche du front suant d'Hermione quand une voix familière appela dans mon dos.
"- Au secours ! Au secours !"
En reconnaissant la voix d'Harry, je me levai rapidement, même trop rapidement, et le rejoignis le plus vite possible. Mais ce que je vis et entendis en arrivant me brisa le cœur.
"- Dobby, non, ne meurs pas, ne meurs pas..."
L'elfe de maison avait le poignard de Bellatrix planté dans la poitrine et se trouvait dans les bras d'Harry. Je m'agenouillai auprès de mon frère. Les yeux de Dobby observèrent Harry. Juste Harry et ses yeux verts. Ses lèvres tremblèrent et dans un effort du plus difficile, il articula.
"- Harry... Potter..."
Puis, il devint immobile sous les yeux humides de mon frère. Je posai une main réconfortante sur le dos d'Harry et commençai à le frotter lentement alors qu'il sanglotait. Dobby était mort.
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