♦Chapitre 30.

"- Fred..."

En voyant l'état dans lequel je venais de me mettre en une demi-seconde, ils avaient baissé le ton.

"- Ce ne serait pas George, plutôt ?

- Non. Non... C'est lui... C'est... C'est Fred..."

Je posaai une main devant ma bouche en l'entendant une nouvelle fois.

"- Je refuse d'être Rongeur, il n'en est pas question, je vous ai dit que je voulais être appelé Rapière !"

Je m'étais mise à ricaner nerveusement. Il est vraiment têtu comme un âne, celui-là !

"- Très bien. Alors, Rapière, pouvez-vous nous donner votre sentiment sur les diverses histoires qu'on entend circuler à propos du Chef Mangemort ?

- Oui, Rivière, je le peux. Comme tous nos auditeurs le savent sûrement, à moins qu'ils ne soient cachés dans une mare au fond de leur jardin ou dans un endroit semblable, la stratégie de Vous-Savez-Qui, consistant à rester dans l'ombre, crée un agréable petit climat de panique. Si tous les témoins qui affirment l'avoir vu quelque part disaient vrai, nous aurions au moins dix-neuf Vous-Savez-Qui en train de se promener un peu partout.

- Ce qui est bien pratique pour lui, bien sûr. En laissant planer le mystère, il répand une plus grande terreur que s'il se montrait au grand jour." Remarqua Kingsley.

"- Tout à fait d'accord. Alors, essayons de retrouver un peu notre calme. La situation est suffisamment détestable pour qu'il ne soit pas nécessaire d'ajouter de nouvelles inventions. Par exemple, l'idée que Vous-Savez-Qui serait désormais capable de tuer quelqu'un d'un simple coup d'œil. Rappelons aux auditeurs que ce sont les Basilics qui possèdent ce pouvoir. Voici un test très simple : vérifiez si la chose qui vous observe est pourvue de jambes. Si oui, vous pouvez la regarder dans les yeux. Mais s'il s'agit vraiment de Vous-Savez-Qui, il y a de fortes chances pour que ce soit la dernière chose que vous aurez l'occasion de faire dans votre vie."

Je secouai la tête de gauche à droite. Ses idioties me manquent.

Harry éclata de rire en même temps que moi et j'essuyai une larme qui roulait le long de ma joue. Il faut vraiment que j'arrive à contrôler mes émotions. Si je me mets à pleurer à chaque fois que je suis secouée d'une quelconque émotion, je vais finir par me dessécher.

"- Et les rumeurs selon lesquelles on le verrait souvent à l'étranger ?

- Qui ne souhaiterait pas partir un peu en vacances après avoir accompli un si dur travail ? Mais ce qu'il faut surtout, c'est ne pas se laisser bercer par une fausse sensation de sécurité sous prétexte qu'il aurait quitté le pays. Peut-être est-ce vrai, peut-être pas, mais un fait demeure : quand il le veut, il est capable de filer plus vite que Severus Rogue confronté à une bouteille de shampooing."

Sa phrase me fit rire une nouvelle fois.

"- Alors ce n'est pas parce qu'il est loin qu'il faut vous croire à l'abri, si vous avez l'intention de prendre des risques. Je n'aurais jamais pensé dire un jour une chose pareille, mais la sécurité d'abord !

- Waouh." Lançai-je.

Ils se tournèrent tous les trois vers moi.

"- Je ne pensais pas l'entendre dire ça un jour non plus." Ricanai-je.

Harry eut un sourire franc en me regardant.

  "- Merci beaucoup pour ces paroles de grande sagesse, Rapière. Et voilà, nous arrivons à la fin d'une nouvelle émission de Potterveille. Nous ne savons pas quand il nous sera possible d'émettre à nouveau, mais vous pouvez être sûrs que nous reviendrons. Continuez à chercher la fréquence, le prochain mot de passe sera Fol Œil. Protégez-vous les uns les autres et gardez confiance. Bonne nuit."

Le cadran tourna tout seul et la radio s'éteignit en même temps que mes yeux se fermèrent. Cette émission était géniale. Et grâce à elle, je savais que Fred était vivant.

Mes yeux s'ouvrirent à nouveau et mon sourire disparut. Fred va bien, oui... Mais Amelia ?

"- Pas mal, hein ?" Dit Ron joyeusement.

"- Formidable." Répondit mon frère.

"- C'est tellement courageux de leur part. S'ils étaient découverts...

- Ne parle pas de malheur." Dis-je en tournant les yeux vers Hermione.

"- Ils n'arrêtent pas de bouger, de toute façon. Comme nous." Expliqua Ron.

- Tu as entendu ce que disait Fred ?" Hésita à demander Harry.  

  Nous nous tournons vers lui. Il s'adressait à Hermione.

"- Il est à l'étranger ! Il continue à chercher la baguette, je le savais !

- Harry..." Commença Hermione.

"- Enfin, quoi, Hermione, pourquoi refuses-tu de l'admettre ? Vol..."

J'ouvris de grands yeux et m'écriai en même temps qu'Hermione et Ron.

"- Harry, non !

- ... Demort cherche la Baguette de Sureau !

- Harry le tabou !" Hurlai-je en me levant.

Un crac sonore retentissait à l'extérieur.

"- Je te l'avais dit, Harry, je te l'avais dit, on ne peut plus le prononcer... Il faut renouveler les sortilèges de Protection autour de nous... Vite... C'est comme ça qu'ils trouvent..." S'empressa de dire Ron avant de se stopper en observant le Scrutoscope.  

  Celui-ci s'était allumé et commençait à tourner. Des voix s'approchaient. Elles étaient surexcitées. Je sentis mon cœur battre si fort dans ma poitrine qu'on aurait cru entendre un tambour. La peur commença à s'envelopper autour de moi. Nous allions être amenés je ne sais où, mais surtout, Voldemort allait arriver aussi rapidement qu'il le pouvait lorsqu'il apprendrait que nous étions nous. Ron utilisa son Déluminateur pour éteindre les lumières quand une voix rauque lança dans l'obscurité.

"- Sortez les mains en l'air ! Nous savons que vous êtes là-dedans ! Il y a une douzaine de baguettes pointées sur vous et peu importe sur qui tomberont nos maléfices !"

Je me retournai rapidement vers Hermione et Ron de qui je ne voyais plus que les silhouettes. Je distinguai que la brune pointait sa baguette sur Harry et lança un sort sur lui qui le fit se plier de douleur.

"- T'es malade !"

Je n'eus pas le temps de me tourner vers Harry qu'elle fit la même chose avec moi et je me pliai de la même manière que lui. Je touchai mon visage qui semblait bouger. En réalité, il enflait. Des pas arrivèrent derrière nous.

"- Debout, vermine !"  

  Je vis mon frère se faire violemment relever et quelqu'un en fit de même avec moi. On fouilla mes poches, sûrement pour trouver ma baguette que je n'avais pas mise dedans.

"- T'as bien une baguette, miss ?"

Je ne répondis pas, sentant le Rafleur commencer à me tirer les cheveux.

"- Elle est où, ta baguette ? Elle est où ?

- Regarde dans le décolleté, elle a dû la cacher là-dedans." Proposa l'un des autres. "C'est ce que certaines font."

Je n'arrivais même pas à me débattre tellement sentir mon visage enfler me déstabilisait et me faisait mal, mais la main qui passa sous mon haut pour attraper ma baguette me fit grimacer de dégoût et je tentai de me libérer de l'emprise du Rafleur qui m'entraîna dehors.

"- Lâ... Chez... La !

-Non ! Laissez-le tranquille, laissez-le tranquille !

- Ton petit ami va connaître bien pire que ça si son nom est sur ma liste. Délicieuse jeune fille... Quel régal... J'aime beaucoup la douceur de la peau..."  

  Je me figeai en entendant ça et sentis monter la nausée. Écoeurant...

Je voyais maintenant flou. Seules des ombres dansaient devant mes yeux.

"- Fouillez la tente !" Ordonna l'un d'eux.

On jeta quelqu'un à terre, puis une deuxième personne. Des bruits sourds annonçaient que l'on fouillait la tente, qu'on retournait tout dedans.

"- Voyons qui on a attrapé."

Il y eut un éclat de rire.

"- Il me faudra une bonne Bièraubeurre pour faire passer celui-là. Qu'est-ce qui t'est arrivé, l'horrible ?"

Je supposai qu'il s'adressait à Harry puisque personne ne se tenait devant moi.

"- J'ai dit : qu'est-ce qui t'est arrivé ?

- Piqué. Me suis fait piquer." Marmonna mon frère.

Je sentis que ma respiration commençait à s'emballer encore plus.  

  "- Ouais, c'est ce qu'on dirait. Et visiblement, c'est pareil pour elle."

J'entendis se froisser quelques feuilles avant que la voix ne reprît.

"- Comment tu t'appelles ?

- Dudley.

- Et ton prénom ?

- Je... Vernon. Vernon Dudley."

Je devais réfléchir. Qui est-ce que je connaissais en fille de sang-mêlé ou de sang pur ? Qui je connaissais ? Peut-être Mandy Brockehurst ou... Ou Lisa Turpin ? Elles étaient toutes les deux des sang-mêlées.

"- Vérifie la liste, Scabior."

J'entendis l'homme faire un pas de côté et demander.

"- Et toi, le rouquin ? Tu es qui ?

- Stan Rocade.  

  -Tu parles ! On connaît très bien Stan Rocade, il nous a souvent donné un coup de main." Lança le dénommé Scabior.

Il y eut un bruit sourd, puis la voix de Ron s'éleva. Il semblait avoir la bouche pleine. Probablement de sang vu le bruit. Ils avaient dû le frapper.

"- Suis Bardy. Bardy Weadley.

- Un Weasley ? Tu es donc d'une famille de traîtres à leur sang, même si tu n'es pas un Sang-de-Bourbe."

Il fit un nouveau pas en décalé et une ombre se dressa devant moi.

"- Toi aussi, tu t'es fait piquer, donc ?"

J'hochai la tête.

"- Ton nom ?

- Mandy Brockehurst.

- Statut de sang ?  

  - Sang-mêlé.

- On devrait trouver ça facilement. À ton tour, ma jolie."

Le ton qu'il employait pour parler à Hermione me dégoûtait. Je ne savais pas qui était cet homme, mais il était le plus répugnant que j'ai pu croiser.

"- Du calme, Greyback." Ricana Scabior.

En entendant ce nom, je me figeais. Greyback...

"- Oh, je ne vais pas la mordre tout de suite. On va voir si elle est plus rapide à se souvenir de son nom que Barny. Qui es-tu, fillette ?

- Pénélope Deauclaire."

Elle était terrifiée, mais n'avait pas hésiter une seconde.

"- Quel est ton Statut du sang ?

- Sang-mêlé.

- Facile à vérifier, mais toute cette bande a encore l'âge d'être à Poudlard.   

  - Je ne suis plus élève." Lançai-je.

Je vis Greyback revenir vers moi.

"- Ah oui ?

- J'ai quitté l'école il y a deux ans.

- Dous, on est bardis de l'égole.

- Partis de l'école... Vraiment, le rouquin ? Et vous avez décidé d'aller camper ? Et puis, simplement pour rigoler un peu, vous avez prononcé le nom du Seigneur des Ténèbres ?

- Bas bour rigoler. Bas vait egzbrès.

- Pas fait exprès ?"

De nouveaux ricanements prirent place.

"- Tu sais qui avait l'habitude de prononcer le nom du Seigneur des Ténèbres, Weasley ? Les membres de l'Ordre du Phénix. Ça te dit quelque chose ?

- Don.  

- Eh bien, ce sont des gens qui ne montrent pas au Seigneur des Ténèbres le respect qui lui est dû, c'est pour ça que ce nom a été frappé du Tabou. Plusieurs membres de l'Ordre ont été retrouvés de cette manière. On va voir. Attachez-les avec les deux autres prisonniers !"

On m'entraîna plus loin pour m'obliger à m'asseoir, puis on me ligota avec d'autres personnes. Cette histoire allait mal finir...

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