♦Chapitre 3.
En tournant la tête pour scruter le paysage, je vis qu'un autre binôme était également arrivé. Tonks et Ron. Hermione se jeta dans les bras de Ron qui ne s'était pas encore transformer de nouveau et avait l'apparence d'Harry pendant que Tonks se rapprochait de nous. Je me rongeais littéralement les ongles. Tout le monde revenait. J'en étais contente. Mais Fred et Arthur, toujours pas.
"- Il le mérite bien. Il a été magnifique." Affirma la femme de mon parrain devant le câlin d'Hermione. "Je ne serais pas là si je n'étais pas avec Ron."
Mon cœur se serra en regardant les deux jeunes mariés s'enlacer. Moi aussi, je voulais serrer celui que j'aimais dans mes bras. Maintenant. Son père et lui devaient revenir maintenant, ils étaient supposés arriver dans les premiers !
"- C'est vrai ?
- Toujours ce ton de surprise."
Harry se jeta sur Ron et Hermione et je les regardais partager un câlin qui m'aurait habituellement fait sourire. Là, j'étais trop inquiète pour sourire et mes yeux se détachèrent finalement d'eux pour retourner à leur occupation principale : l'observation du ciel.
Un grand bruit me fit sursauter et tourner la tête rapidement de l'autre côté. Il n'y avait plus que Fred, Arthur, Mondingus et Fol'Oeil à attendre. En voyant la couleur de cheveux enflammée des deux personnes qui venaient d'apparaître près de nous, je n'hésitai pas une seconde et me précipitai vers le plus jeune après qu'il ait enlevé les lunettes se trouvant sur son nez et passer un bras derrière son père. Je ne lui laissais pas le temps d'ouvrir la bouche que je me jetai dans ses bras et fermai les yeux, ma tête nichée dans son cou.
"- Wow, du calme !" Ricana-t-il.
"- Plus jamais de frayeur pareille, d'accord ? Je te jure que si tu me refais peur comme ça, tu te prendras une baffe." Annonçai-je sous les rires de Fred.
"- D'accord, plus jamais de frayeur pareille." Dit-il en riant, me serrant contre lui un peu plus et embrassant mon crâne.
"- Il y en a d'autres après nous ?" Demanda Arthur.
Je relevai la tête du cou de Fred et me pinçai les lèvres.
"- Où est George ?"
Je retournai la tête vers mon petit ami qui, cherchant une réponse dans mes yeux, mais ne la trouvant pas, se détacha lentement de moi avant de courir vers la maison, ayant perdu son sourire. Arthur, lui, fit disparaître le sien de ses lèvres en se stoppant, réalisant qu'il y avait eu un problème. Je m'empressai de rejoindre mon petit-ami et vis Arthur passer à côté de moi tandis que Fred s'agenouillait près de son jumeau dont Molly caressait le front avec attention.
"- Comment tu te sens, Georgie ?
- Comme un saint..." Répondit-il, doucement.
- Comment dis-tu ?
- Comme un saint." Répéta-t-il en ouvrant les yeux pour regarder Fred qui ne trouvait pas quoi dire et ne semblait pas comprendre. "Tu vois, j'ai une oreillole. Une oreillole, Fred. Tu l'as ?"
Je me mis à sangloter en les voyant tous les deux, ricanant à cette blague assez pathétique. J'essuyai mes joues et sentis la main d'Harry attraper la mienne.
"- Consternant. Absolument, consternant ! Le vaste horizon des plaisanteries liées aux oreilles s'ouvrait largement devant toi et tout ce que tu trouves, c'est oreillole ?
- Je reste toujours plus beau que toi."
Je me mis à sourire et baissai la tête sur le pouce de mon frère qui caressait le dos de ma main.
"- Maugrey y est resté."
Il y eut un long silence durant lequel je fixais toujours le sol, mon sourire s'évaporant lentement de mon visage. Je n'étais pas proche de Maugrey, loin de là. Merlin sait à quel point il m'effrayait par moments. Mais il restait quelqu'un et surtout, quelqu'un qui nous avait aidé et soutenu. La photo du premier Ordre du Phénix que j'avais repris et gardée depuis ces derniers mois et sur laquelle on pouvait voir les visages heureux de Sirius, Remus, Papa, Maman et toutes les autres personnes de l'Ordre qui pour la plupart avaient été torturés ou tués, c'était lui qui nous l'avait montré à Harry et moi et qui m'avait dit de la prendre. J'ai même bien rigolé en voyant les têtes de Sirius, Remus et surtout la sienne... Ça faisait bizarre de ce dire que cet homme était mort. Celui qui avait enfermé des tas de Mangemorts à Azkaban et qui leur avait résisté. Il était mort en allant aider à nouveau un Potter. Encore un.
"- Mondingus a regardé une fois vers Voldemort et... Il a transplané."
Personne ne bougeait. Je lâchai la main d'Harry en entendant des pleurs à l'étage, signe qu'Amelia s'était réveillée, et soupirai. Fred allait se lever pour me suivre, mais je le stoppai rapidement.
"- Laisse. Je m'en occupe. Restes ici.
- Mais...
- Reste avec ton frère. Ne t'inquiète pas. Je peux m'occuper d'elle."
Je me retournai vers les escaliers en entendant les pleurs continuer et arrivai devant le berceau. J'attrapai ma fille et la pris dans mes bras en la câlinant, tentant d'apaiser ses larmes. Je fermai les yeux, retenant une larme. Je ne devais pas pleurer. Et je ne voulais surtout pas pleurer devant Amelia. Rester forte et digne, celle qu'elle ne verra jamais pleurer. Je voulais être la même mère que la mienne.
***
J'ouvris les yeux rapidement et repris ma respiration, revoyant une dernière fois la scène. Voldemort s'en prenait à Ollivander.
J'entendis des bruits dans le couloir qui me firent tourner la tête vers la porte. Je me levai discrètement et évitai de réveiller ma fille, et surtout son père, de qui je m'extirpai des bras. Quelqu'un venait de fermer la porte du Terrier qui avait claquer. Je me dépêchai de rejoindre la personne qui venait de partir et le reconnut à ses cheveux. Il s'éloignait.
"- Harry !"
Il ne se retourna pas. Malgré mes pieds nus, je me dépêchai d'avancer dans l'herbe humide et le rattrapai en posant une main sur son épaule.
"- Et tu pensais faire quoi exactement là ?
- Partir.
- Alors là, certainement pas, tu restes.
- Et pourquoi ?
- Tu seras seul. Et tu seras faible.
- Je ne suis pas faible." Marmonna-t-il.
"- Tu seras seul et tu seras vulnérable.
- Je ne suis pas vulnérable !"
Alors qu'il se reculait, je lui attrapai le poignet et le rapprochai.
"- Harry James Potter, tu vas m'écouter, d'accord ? Ouvre bien grand tes oreilles, car je ne le répéterai pas deux fois." Commençai-je avant d'articuler correctement les mots qui suivirent, comme si je parlais à un enfant. "Tu restes ici. Tu restes au Terrier, avec nous. Tu organises les derniers préparatifs du mariage de Bill et Fleur, avec nous. Tu profites de ta nièce, avec nous. Tu fêtes le mariage, avec nous. Tu ne t'en vas pas, et tu ne bouges sûrement pas d'ici.
- Mais...
- Je n'ai pas fini !" M'énervai-je en le fusillant du regard.
Il se tut sur-le-champ, avant de baisser les yeux.
"- Voldemort est en train de s'emparer de tout, tu le sais aussi bien que moi. La presse, le ministère et presque tout le monde sorcier, du moins en Grande-Bretagne. Si tu t'en vas, il lui sera incroyablement facile de te capturer. Tu ne t'en rends pas compte, car tu ne veux pas t'en rendre compte, mais tu es plus vulnérable seul qu'accompagné.
- J'étais...
- Harry, je te préviens si tu me coupes encore une fois, je te claque."
Il me regarda avec de grands yeux, choqué par ce que je venais de lui lancer. Ses lèvres étaient entrouvertes. Il les referma vite fait, me laissant reprendre.
"- Tu n'as que dix-sept ans, il en a bien plus. Et avec ça, bien plus de connaissances que tu n'en as en matière de sorcellerie et de magie noire. Tu as beau avoir eu des cours particuliers, tu as beau avoir des connaissances et être doué, il a des armes que tu n'as pas. Déjà, il peut contrôler ton esprit et toi, tu as beaucoup de mal à le fermer."
Il commença à ouvrir la bouche, mais la referma aussitôt en voyant mon sourcil se hausser.
"- Si tu comptes partir parce que tu as vu ce qui arrive à Ollivander, alors autant que je parte avec toi ! Ce lien entre lui et nous doit disparaître. On ne doit plus l'avoir. Il ne faut plus. C'est mauvais. Terriblement mauvais. Il le faut. Pour la sécurité de tout le monde. Pour la sécurité de Ron, Hermione, Ginny, Fred...
- Amelia et tout le reste. J'ai compris." Termina-t-il par soupirer.
"- Tu restes ici. Tu le dois !
- Plus personne ne vas mourir. Pas pour moi.
- Pas pour toi ?"
Je sursautai en entendant une voix dans mon dos et me retournai vers Ron.
"- Tu crois que Maugrey est mort pour toi ?" Commença-t-il. "Tu crois que George a reçu ce sortilège pour toi ? Même si Alex et toi êtes les Elus, mon vieux, tout ça est beaucoup plus gros. Ça l'a toujours été.
- Venez avec moi !
- Harry. Non." Stoppai-je. "Ron ne partira pas avec toi maintenant et moi non plus. J'ai fait des promesses que je me dois de tenir, tu sais très bien de quoi je parle. Et on a un mariage à fêter.
- Elle a raison. Et puis sans Hermione, on ne pourra jamais tenir assez longtemps. Alexis et elle sont toute aussi brillantes l'une que l'autre. Et puis tu imagines ? La laisser ici toute seule ? Impossible."
Je me retournai vers lui et souris en coin. Il sembla réaliser ce qu'il venait de dire.
"- Ne le répétez pas à 'Mione !" S'exclama-t-il.
Malgré l'obscurité, je remarquai que ses joues avaient l'air de rougir.
"- Je m'en fiche du mariage. J'ai autre chose en tête.
- Les Horcruxes, hein ?" Demandai-je.
"- Oui.
- Dumbledore ne voulait pas qu'on se précipite. Sinon, il nous l'aurait demandé plus tôt. Il m'a demandé de faire attention à ma fille alors elle passera avant cette foutue chasse. Tant que je n'y serai pas obligée, je n'irai pas les chercher.
- Plus nous attendons, plus il devient fort. Si tu veux vraiment faire attention à Amelia, alors on doit s'en aller tous les deux sur-le-champ.
- Voldemort sait pour elle à cause de Rogue, c'est certain. Et il va vouloir nous faire du mal. Si je m'éloigne, si je pars, il lui sera encore plus facile de m'atteindre sans même m'avoir en face de lui. Il passera par elle. Et personne ne méritera ça. On partira, oui. Quand on sera prêts. Quand Hermione sera là. Et quand on aura un foutu plan. Ce soir, c'est trop précipité. C'est trop tôt.
- Ce soir, ce serait lui rendre service."
J'hochai la tête à ce que venait de dire Ron et Harry lâcha le sac qu'il avait préparé, signe qu'il renonçait. Je l'attrapai, le tendis à Ron qui me lança un léger sourire et Harry revint avec nous vers le Terrier.
"- Vous croyez qu'il sait ? Je veux dire... Ce sont des parties de lui, ces Horcruxes. Des bouts de son âme. Quand Dumbledore a détruit la bague et toi, Harry, le journal intime de Jedusor... Il a dû ressentir quelque chose. Mais pour détruire les autres Horcruxes, on va devoir les trouver. Où sont-ils ? Par où commencer ?"
J'haussai les épaules à l'écoute de cette liste d'interrogations. De bonnes questions, c'est certain. Auxquelles malheureusement nous n'avions pas les réponses.
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