♣Chapitre 28.

"- Laisse-moi t'aider ma chérie, laisse-moi t'aider ! Il y a une lettre pour toi sur la table, va donc la lire. Elle est arrivée hier soir.

- Merci, Molly. Fred, tu prends Amelia ?

- Bien sûr !"

Il s'approcha de moi pour prendre sa fille qu'il embrassa sur le front avant de se diriger à l'étage en commençant à lui parler, présentant la maison de son enfance à la nouvelle venue. 

Nous revenions de l'appartement. Finalement, mon bébé restera chez ses grands-parents, en sécurité, là où les mesures prises sont renforcées et où l'Ordre se relaye depuis l'annonce de ma grossesse. Malgré l'impatience de Fred de voir sa fille habiter la chambre qu'il lui avait préparé, il s'était résolu à accepter le deal. Moi, je soupirai en m'approchant de la table pour attraper la lettre qui m'était destinée. Je m'assis et l'ouvris, commençant à la lire.

  "Alexis,

Si je t'écris aujourd'hui, c'est avant tout pour te féliciter. Harry m'avait annoncé l'arrivée d'une nouvelle personne dans ta vie il y a de ça quelques mois et Lupin m'a annoncé qu'elle est née il y a peu de temps. Alors toutes mes félicitations. J'espère que tu les communiqueras à monsieur Weasley de ma part.

Mais je t'écris également pour quelque chose de plus sombre. Harry est déjà au courant et t'en as probablement parlé. J'espère qu'il l'a fait. Je sais que tu étais présente lors de l'ensorcellement de Katie Bell et que tu as été mise au courant de l'empoisonnement de Ron Weasley que tu as d'ailleurs visité à Ste-Mangouste, tous deux touchés par quelque chose qui devait me revenir. Saches que Lord Voldemort, d'après les hypothèses de ton frère, aurait embauché le jeune Drago Malefoy pour me tuer. Si tu veux tout savoir, ses suspicions sont réelles.

Je meurs de plus en plus. Je ne sais pas si tu sais ce que sont vraiment les Horcruxes, mais c'est grâce à ça que Voldemort a pu revenir. Il en a créé sept. Il a divisé son âme en sept parties qu'il a respectivement caché dans sept objets. Son journal qu'a détruit Harry à la fin de sa deuxième année durant ta pétrification, la bague qu'avait sa mère que j'ai pris soin de détruire et dont vous n'avez pas à vous préoccuper, son serpent Nagini, le médaillon de Serpentard, la coupe de Poufsouffle et un dernier objet qui, d'après mes soupçons, appartiendrait à Serdaigle ou Gryffondor. Quand tous ses Horcruxes seront détruits, alors Lord Voldemort deviendra un simple mortel tout comme Harry, toi ou moi. Tu devais être au courant. Je me devais de te mettre au courant.  

  J'ai montré beaucoup de souvenirs à Harry. Il y a tellement de choses que je ne pourrais pas tout énumérer dans cette lettre. Les choses importantes que tu dois savoir sont les origines de Voldemort qui est né d'une union entre une sang-pur et un Moldu ensorcelé au philtre d'amour. Cet enfant aimait faire souffrir les autres et avait demandé à l'un de ses professeurs de lui dire des informations sur les Horcruxes. C'est grâce à ça qu'il a su comment diviser son âme. Il a tué son père et récupéré la bague des Peverell, puis tué une autre femme pour lui voler le médaillon de Serpentard et la coupe de Poufsouffle.

Je manque de place et de temps. Je ne peux tout te raconter, mais Harry le fera, car il aura besoin de toi autant que tu auras besoin de lui pour offrir un meilleur monde à ta fille. Je sais que tu le fera principalement pour elle et ta nouvelle famille. Je te connais plus que tu ne peux le penser.

La dernière chose que j'ai à te dire, Alexis, c'est que tu dois faire très attention. Ta fille est une cible facile. Inoffensive, fragile et incapable de se défendre, il suffit qu'un Mangemort tombe sur elle pour te l'enlever et te faire chanter ou bien la tuer devant tes yeux pour t'affaiblir. Rappelle-toi que Lord Voldemort n'épargne personne.

Alors fais attention à elle. Tu n'as pas besoin de ça maintenant que tout devient plus obscure dans ce monde.

Et surtout, ne parles de cette lettre et surtout de son contenu à personne.

Mes plus sincères salutations,

Albus Dumbledore."  

Je refermai doucement la lettre en fronçant les sourcils. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi me prévenir seulement maintenant ? Et si Harry ne m'en avait jamais parlé, qu'est-ce que j'aurais fait ? La seule personne que Voldemort craint est en train de mourir. Il a été victime de deux tentatives d'assassinat et n'a pas l'air de s'en inquiéter plus que ça. Que se passera-t-il quand Dumbledore ne sera plus ? Que fera le Seigneur des Ténèbres ? Je n'osais même pas l'imaginer. C'était trop dur à imaginer.

Je n'espérais qu'une seule chose. Que ma grossesse n'ait pas fuité. Je serais horrifiée de voir apparaître des Mangemorts devant mon nez qui s'occuperait d'assassiner gentiment ma fille dans mes bras. Je ne voulais pas l'imaginer. Je ne pouvais pas. Je chassai ses horribles images de ma tête et me levai.

"- Tout vas bien ?"

Je relevai les yeux vers Molly.

"- Oui oui. Quel jour on est ?

- Le trente juin. Les enfants reviennent dans très peu de temps, d'ailleurs.

- Effectivement." Souris-je.

  Je tournai la tête vers Fred et Amelia, toujours en souriant. Elle était née il y a cinq jours, le vingt-cinq juin. Elle pesait trois kilos quatre-vingt-douze pour quarante-six centimètres. Et mademoiselle aimait énormément manger. Cette enfant était un vrai gouffre.

Je me rappelai la réaction qu'elle avait eue ce matin quand Fred et George s'étaient montré tous les deux côte à côte devant elle. Ses yeux passaient de son papa à son tonton, de son tonton à son papa, encore une fois, puis une autre pendant au moins deux bonnes minutes où elle semblait avoir cessé de fonctionner. De plus, au bout d'un moment à la regarder les observer avec ses grands yeux, ces deux idiots s'amusaient à faire exactement les mêmes gestes pour la perturber encore plus. Si bien qu'elle s'était mise à pleurer. Fred l'avait immédiatement prise dans ses bras pour la calmer. Il était très attentionné, ça me rendait folle de voir qu'il s'occupait mieux d'elle que de moi ! Le nombre de fois où il lui répétait qu'il l'aimait doit être trois fois plus gros que le mien en plus de deux ans...

"- Regarde. Ça, c'est tonton Charlie, ça, c'est tonton Ron, tu l'as déjà vu il y a deux jours, et ça, c'est tata Ginny, tu l'as vue aussi... Lui, on s'en fiche. Tu ne le verras peut-être pas de toute façon..."

Je soupirai en voyant mon petit ami en faire de même face à la photo de Percy. Au moins, il n'avait pas dit "jamais"... Il avait dit qu'elle ne le verrait peut-être pas. Ça voulait dire qu'inconsciemment, il voulait quand même que Perce connaisse sa nièce, même s'il était trop fier pour le montrer.  

Je le rejoignis et posai ma tête sur mon épaule en arrivant dans son dos.

"- Je l'imagine déjà plus grande." Sourit-il. "Elle sera belle. Mais pas question qu'on me la pique. Je ne laisserai pas un seul garçon l'approcher !"

Je me mis à rire en levant les yeux au ciel.

"- Vous, les hommes !

- Bah quoi ? C'est vrai ! Au moins, ça lui évitera d'aller mal. Les garçons sont des connards avec les filles.

- Ton langage !

- On dirait ma mère." Rit-il.

"- Tu t'inclus dedans alors ?

- J'ai déjà été un abruti avec toi ?"

Il se retourna pour me regarder dans les yeux, attendant que je lui réponde en étant sûre que je dirais que non.

"- Dois-je te rappeler que quand ma grossesse commençait, t'as été un abruti qui m'envoyait balader tout le temps ? Tous les jours ! Et en plus, tu voulais dormir sur le canapé ! Tu te souviens ?

- Ah... Oui... Ce soir-là... J'ai rapidement changé d'avis, non ?" Dit-il, un sourire en coin.

"- Il n'empêche que tu as été un gros idiot !"

Il leva les yeux au ciel et nous continuâmes à discuter avant de monter à l'étage avec Amelia pour la coucher, voyant qu'elle s'était endormie dans les bras de son papa. Nous passâmes l'après-midi tous les trois dans la chambre quand des bruits en bas m'alarmèrent. Je prévins Fred que je revenais et me précipitai au rez-de-chaussée. Arthur, Fleur et Molly s'agitaient et se préparaient à partir.

"- Qu'est-ce qu'il se passe ici ?" Demandai-je, les bras croisés sur ma poitrine et les sourcils froncés.

"- Bill a été attaqué par Greyback..." Dit Fleur, un sanglot au travers de la gorge. "McGonagall vient de prévenir.

- On doit partir pour Poudlard maintenant."

Je posai ma main sur mes lèvres qui s'étiraient dans une grimace désolée.

  "- Je viens avec vous.

- Non, tu restes là."

Je me retournai vers George qui avait les sourcils froncés.

"- Tu reste avec Fred, Amelia et moi.

- Mais si Greyback a attaqué ton frère, c'est que le château a été attaqué ! Et alors que le mien est peut-être en danger !

- Ta fille aussi si elle n'est pas protégée.

- Exactement."

Avant même que je n'ai pu rétorquer, George me ramena à l'étage. En tournant la tête, je remarquai que tout le monde était parti. Je soupirai. George avait raison... Amelia avait besoin de nous pour la protéger. Harry était grand... Je devais arrêter de m'inquiéter... Mais c'était trop dur d'arrêter de m'inquiéter pour lui, car à chaque fois, je repensais à cette promesse faite à ma mère le soir de sa mort.

Nous rejoignîmes Fred et je soupirai en m'asseyant à côté de lui, attrapant son bras et posant ma tête sur son épaule.  

"- Bill a eu un problème..." Expliqua George, fatalement.

"- On est tous seuls."

Et j'avais peur.

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