♦Chapitre 16.

  J'ouvris les yeux en me frottant la tête et soufflai en entendant Harry dire à Hermione de ne pas me regarder comme ça car j'avais eu raison, puis Ron lui ordonner sèchement de ne pas s'en prendre à Hermione.

"- Oh taisez-vous, ce n'est vraiment pas le moment de se disputer pour ça."

Ils se tournèrent tous les trois vers moi.

"- Tu n'aurais pas dû dire ça à Lupin, Alex. Il est peut-être ton parrain, mais...

- Eh, il l'a cherché d'accord ? Au moins, il est certain de retourner les voir, lui."

Hermione s'approcha et tenta de poser une main sur mon épaule, mais je me décalai avant de me relever.

"- Je ne veux pas qu'il fasse comme moi. Je ne veux pas qu'il quitte sa famille. Je ne veux pas qu'il les abandonne comme je l'ai fait. Il n'a pas le droit...

- Alex...

- Et vous savez que j'ai raison."  

  Je me dirigeai devant la cheminée en soupirant. J'avais été débile de lui hurler dessus comme ça, mais il fallait bien qu'il comprenne que jamais son enfant n'aurait eu honte de lui s'il restait avec pour le protéger lui et sa mère. Maintenant, j'avais de gros remords qui me firent baisser les yeux et croiser les bras. Harry vint se poster à côté de moi et durant de longues secondes, nous restâmes l'un à côté de l'autre sans prononcer un mot. Derrière, en revanche, j'étais sûre qu'ils communiquaient discrètement. Harry et moi nous retournâmes en même temps pour voir les deux amis se détacher l'un de l'autre.

"- Je n'aurais pas dû le traiter de lâche. Ni le provoquer pour qu'il m'attaque.

- En effet, tu n'aurais pas dû." Me répondit Ron.

"- Mais c'était ce qu'il était en train d'être ! Il était lâche !

- Quand même...

- Au moins... Il va retourner auprès de Tonks... Il va la revoir sa famille, lui."

Mon père et ma mère auraient certainement été déçus de comment je m'étais adressée à Remus. Mais ils auraient sûrement été déçus de plus d'une chose s'ils étaient encore en vie, ça oui.  

  J'osais faire la morale à mon parrain alors que moi-même, j'avais abandonné mon fiancé et ma fille. Mais c'est parce que je m'en sentais coupable que je ne voulais pas qu'il ressente la même chose. Personne ne mérite de ressentir ce qui alourdissait mon cœur et me bloquait l'estomac. Cette constante peur pour les deux personnes qui constituaient une partie de moi. Les deux personnes qui me rendent heureuse et qui me complètent. Même si le bébé de Remus et Tonks n'était pas encore né et qu'il se bornait à faire croire qu'il était réellement décidé à partir car il avait été égoïste, je savais bien que mon parrain ne devait pas se sentir bien à l'idée d'abandonner sa nouvelle famille. En pensant à lui retournant auprès de Tonks, je ne pus retenir un soupir.

Après plusieurs minutes durant lesquelles je n'avais pas bougé, je me retournai pour voir Harry lire la Gazette avant d'entendre un clac sonore. Je sortis rapidement ma baguette en l'entendant avant de voir Kreattur et Mondingus. Avec cette histoire, je les avais oubliés !

"- Kreattur est revenu avec le voleur Mondingus Fletcher, maître." Dit l'elfe en s'inclinant très bas.

Alors que Mondingus se relevait, baguette en main, je pointai la mienne sur lui plus vite.

"- Expelliarmus !"  

  Je la rattrapai en plein vol avant de fusiller Mondingus du regard. Il se précipita vers les escaliers, mais Ron le plaqua comme au rugby ce qui valut au voleur de tomber au sol en un craquement étouffé.

"- Quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Lancer sur moi un maudit elfe de maison, à quoi vous jouez, qu'est-ce que j'ai fait, laissez-moi partir, laissez-moi ou alors...

- Je crains que tu ne sois pas en position pour nous balancer des menaces, Mondingus." Dis-je en haussant un sourcil et faisant tourner sa baguette entre mes doigts.

Harry jeta le journal sur la table et arriva en quelques enjambées à côté du malhonnête. Il s'agenouilla tout près et pointa sa baguette sur le nez de Fletcher, l'air terrifié. Ron se releva avec le souffle court.

"- Kreattur présente ses excuses pour avoir tardé à ramener le voleur, maître. Fletcher s'y connaît pour échapper à la capture, il dispose de nombreuses cachettes et de beaucoup de complices. Mais Kreattur a fini par le coincer.

- Tu as fait un très bon travail, Kreattur. On a quelques questions à vous poser.

- J'ai paniqué, d'accord ? Depuis le début, je ne voulais pas venir. Sans vouloir t'offenser, mon bonhomme, je n'ai jamais eu l'intention de mourir pour toi et tout d'un coup, voilà que j'avais ce maudit Tu-Sais-Qui aux trousses, n'importe qui aurait fichu le camp à ma place, j'avais toujours dit que je ne voulais pas y aller...  

  - Pour votre information, sachez que personne d'autre parmi nous n'a transplané.

- Eh bien, vous faites une jolie bande de héros, mais moi, je n'ai jamais prétendu que j'étais prêt à me faire tuer...

- La raison pour laquelle vous avez abandonné Fol Œil ne nous intéresse pas. Nous savions déjà que vous étiez une petite canaille indigne de confiance.

- Alors pourquoi tu envoies des elfes à mes basques ? C'est encore à cause de cette histoire de coupes ? Il ne m'en reste plus une seule, sinon, tu aurais pu les avoir...

- La ferme Fletcher et écoute un peu ce que mon frère a à dire au lieu de faire tes suppositions. C'est pas à propos des coupes."

Il leva les yeux vers moi avant de les reposer sur la baguette qui le faisait maintenant loucher.

"- Lorsque vous avez vidé cette maison de tous ses objets de valeur...

- Sirius se fichait bien de toute cette camelote..."

Il y eut un bruit de pas précipités, un éclat de cuivre et un "CLANG" suivit d'un hurlement de douleur. Kreattur s'était précipité sur Mondingus pour le frapper avec une casserole.  

  "- Empêche-le, empêche-le, il faudrait l'enfermer, celui-là !" S'écria-t-il en voyant Kreattur lever à nouveau la grosse casserole.

"- Kreattur, non !"

Les bras maigres de l'elfe tremblaient maintenant qu'ils les avaient stoppés au-dessus de sa tête avec la grosse casserole en mains.

"- Peut-être encore une fois, maître Harry, pour porter bonheur ?"

Ron et moi avions éclaté de rire. Finalement, il remontait légèrement dans mon estime avec son sens de l'humour ce vieil elfe de maison.

"- Il faut qu'il reste conscient, Kreattur, mais si nous avons besoin d'arguments frappants, c'est toi qui lui en feras l'honneur." Affirma Harry.

"- Merci beaucoup, maître."

Il salua mon frère en se reculant, regardant avec dégoût le voleur.

"- Lorsque vous avez dépouillé cette maison de tous les objets de valeur que vous pouviez y trouver, vous avez pris un tas de choses dans le placard de la cuisine. Il y avait notamment un médaillon. Qu'avez-vous fait de ce médaillon ?  

  - Pourquoi ? Il vaut cher ?

- Vous l'avez toujours !

-Non, il ne l'a plus. Il se demande simplement s'il n'aurait pas pu en tirer plus d'argent.

- Plus d'argent ? Ça, ce n'aurait pas été difficile... Je l'ai laissé pour rien, figurez-vous. Pas le choix.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ?" Demandai-je.

"- Je vendais des choses sur le Chemin de Traverse et là-dessus, elle est arrivée en me demandant si j'avais une licence pour le commerce des objets magiques. Fichue fouineuse. Elle allait me coller une amende, mais le médaillon lui a tapé dans l'œil et elle m'a dit qu'elle allait le prendre, qu'elle me laisserait tranquille pour cette fois, et que je pouvais m'estimer heureux.

- Qui était cette femme ?" Demanda Harry.

"- Sais pas. Une quelconque harpie du ministère."

Il eut un moment de réflexion avant de lancer.

"- Une petite bonne femme avec un nœud sur la tête."  

Je tressautai en entendant cette courte description qui me piqua pourtant la main.

"- Toute de rose vêtue... Et ressemblant à un crapaud..?" Me risquai-je à demander en sentant de l'amertume me monter à la gorge.

"- Comment tu sais ?"

Ma main me picota plus fort et Harry baissa sa baguette. Les sourcils de Mondingus prirent feu quand il fit ça car elle avait tapé dans son nez et Hermione s'empressa de l'asperger d'eau pour éteindre les flammes qui consumaient ses poils. Je baissai les yeux sur les cicatrices qui ornaient le dos de ma main.

Je ne dois pas dire de mensonges... Ni insulter mes professeurs... Ou tenter de les agresser... Et s'ils ne sont plus mes professeurs ?

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