♦Chapitre 10.

Harry donna un petit coup de baguette sur la porte qui s'ouvrit après une suite de cliquetis métalliques en grinçant. Nous franchîmes le seuil précautionneusement. Les sortilèges qui avaient été placés dans la maison pour Rogue pouvaient très bien nous tomber dessus.

Les vieilles lampes à gaz s'allumèrent au fur et à mesure le long du hall, révélant toujours la même ambiance inquiétante qui planait dans l'endroit. Il y avait toujours ces toiles d'araignée et ces têtes d'elfes de maison accrochées au mur dans les escaliers. Deux longs rideaux noirs cachaient la mère Black et le porte-parapluies en jambe de troll qu'avait renversé Tonks la dernière fois dans un vacarme qui avait réveillé la vieille femme du tableau était dans le même état que ce jour-là.

"- Je crois que quelqu'un est venu ici." Murmura Hermione en montrant celui-ci du doigt.

"- Ce doit être quand l'Ordre est parti. Je ne pense pas que quelqu'un soit venu." Chuchotai-je pour la rassurer.

"- Où sont les sortilèges pour Rogue ?" Questionna mon frère.

"- Peut-être qu'ils ne sont activés qu'en sa présence ?" Proposa Ron.

Je secouai lentement la tête de gauche à droite. Nous restions empaquetés dans l'entrée et je finis par avancer d'un pas.

"- Ne restons pas plantés là.

- Severus Rogue ?"

Je sursautai au moment où Harry s'approchait à côté de moi, me suivant. La voix de Maugrey venait de nous interpeller.

"- Non. Nous ne sommes pas Rogue." Répondis-je calmement, faisant signe à Harry, Ron et Hermione de ne pas parler.

Un sifflement passa au-dessus de nos têtes et ma langue s'enroula sur elle-même, ce qui me fit reculer la tête et froncer les sourcils. Pour me demander de me taire, on pouvait faire plus simple !

Alors que j'allais mettre le doigt dans ma bouche pour la dérouler, celle-ci le fit toute seule. En tournant la tête vers Harry, Ron et Hermione, je compris à leurs têtes qu'ils avaient eu le droit à la même chose. Ça avait été désagréable au possible.

"- Ce... Ce doit ê... Être un sor... Sortilège de Langue-de-Plomb que Fol'Oeil destinait à Rogue !

- Certainement, oui..."

  Harry passa devant moi doucement et avança. Je le suivis de peu. Au fond, quelque chose remuait dans l'ombre et, sans avoir le temps de rien dire, une grande silhouette à la couleur poussière surgit du tapis, terrifiante. J'attrapai le bras d'Harry sous le cri d'Hermione et de Mrs Black dont les rideaux ne cachaient plus le tableau. Je me mis devant mon frère pour le protéger en voyant la silhouette glisser jusqu'à nous de plus en plus vite. Je sortis ma baguette rapidement. Ses longs cheveux tombaient jusqu'à sa taille et sa longue barbe blanche volait derrière lui. Je commençai à perdre mes moyens en voyant le visage décharné familier qui s'avançait de nous. Ses orbites étaient vides. La silhouette leva un bras et Harry lança.

"- Non ! Nous ne sommes pas Rogue ! Nous n'avons tué personne ! Nous ne vous avons pas tué !"

Il explosa en un grand nuage de fumée lorsqu'il avait évoqué le mot "tué". Je me mis à tousser, tout comme Harry dans mon dos. Il serra mon bras et je me retournai vers lui. Il avait les larmes aux yeux.

"- Ça va ?" Demandai-je.

"- Oui..."

Je baissai les yeux sur Hermione et Ron. La brunette était accroupie par terre, ses bras sur la tête. Le rouquin, lui était tremblant comme une feuille. Il lui tapotait l'épaule avec maladresse en répétant, bégayant, que c'était fini.  

  "- Sang-de-Bourbe, vermine, opprobre et déshonneur, honteuses salissures dans la maison de mes ancêtres...

- Taisez-vous !"

Harry avait la baguette pointée sur Mrs Black. Une détonation, une gerbe d'étincelles, puis les rideaux fermés la firent taire. Je soupirai et essuyai ma joue. J'étais à cran depuis tout à l'heure, j'avais besoin de me reposer. J'en avais beaucoup trop besoin.

"- Ce... C'était...

- Oui." La coupai-je.

- Mais ce n'était pas vraiment lui.

- C'était juste pour faire peur à Rogue." Terminai-je à la suite de mon frère.

Je me demandais si ça avait été utile... Je frissonnai et finis par prendre les mains de Ron et Hermione pour avancer.

"- Venez."

Il n'y avait plus rien qui bougeait. Tant mieux d'un côté. Nous avions eu assez peur comme ça.  

  "- Attendez. Avant d'aller plus loin, on devrait vérifier..." Murmura 'Mione en sortant sa baguette. "Hominum revelio !"

Il n'y eut rien. Je souris doucement à la brunette.

"- Tu viens d'avoir un grand choc. C'était censé faire quoi, ça ?"

- Exactement ce qu'elle voulait.

- Il s'agit d'un sortilège qui révèle toute présence humaine et je peux te dire qu'il n'y a personne ici en dehors de nous !

- Nous et le vieux poussiéreux." Ajouta-t-il.

"- Allons là-haut." Proposai-je.

Je commençai à monter les escaliers rapidement et rejoignis le salon du premier étage. L'un des trois alluma les lampes à gaz et je vins m'asseoir sur le canapé. Hermione vint à côté de moi. Elle attrapa ma main et me sourit doucement. Je posai ma tête sur son épaule et elle posa la sienne sur la mienne. Nous soupirâmes en chœur et cela m'arracha un ricanement. Ron observait dehors.  

  "- Je ne vois personne dehors. Si Harry avait toujours la Trace sur lui, j'imagine qu'ils nous auraient suivis. Je sais bien qu'ils ne peuvent pas pénétrer dans la maison, mais..."

Je me mis à grimacer et lâchai un cri que j'avais essayé de retenir. Ma cicatrice me brûlait atrocement. Hermione releva sa tête alors que je portai ma main à mon front. Harry avait crié lui aussi.

"- Qu'est-ce qui se passe, vous deux ?"

Quelque chose étincelait. Il y avait une silhouette massive et une forte colère. Une fureur même. Ce n'était pas moi qui étais si en colère, mais elle secoua mon corps entier. Comme une décharge électrique. C'était étrange et ne m'était plus arrivé depuis un moment.

"- Qu'est-ce que vous avez vu ? Il est chez moi ?" Demanda Ron.

"- Non, j'ai juste éprouvé sa colère... Il est vraiment fou de rage..." Répondit Harry à ma place. "Et toi ?

- Aussi..."

"- Et il pourrait très bien être au Terrier. Quoi d'autre ? Tu n'as rien vu ? Est-ce qu'il a lancé un maléfice à quelqu'un ?  

- Non, il est juste fou de rage... Impossible d'en dire plus." Lançai-je.

J'étais déboussolée et Ron ne faisait que poser des questions. S'il était au Terrier... Alors il aurait très bien pu tuer Amelia et Fred... Je tressaillis en imaginant leurs corps l'un auprès de l'autre et portais ma main à ma bouche. Arrête ta paranoïa, Alexis...

"- Encore vos cicatrices ? Mais qu'est-ce qui se passe ? Je croyais que la connexion était rompue !

- Elle l'a été pendant un moment..." Marmonna mon frère.

J'avais mal et grimaçai encore.

"- Je... Je pense qu'elle se rétablit chaque fois qu'il perd le contrôle de lui-même, c'est comme ça que...

- Alors, il faut que vous fermiez votre esprit ! Harry, Alexis, Dumbledore ne voulait pas que vous utilisiez cette connexion, il voulait que vous y mettiez fin, c'est pourquoi vous étiez censés apprendre l'occlumancie ! Sinon, Voldemort peut introduire de fausses images dans vos cerveaux, souvenez-vous...

- Merci, Hermione. Mais nous sommes assez grands et intelligents pour le comprendre."

  Nous avions eu assez de la mort de Sirius pour nous en souvenir. Elle baissa les yeux devant mes paroles. La douleur ne baissait pas et ma cicatrice me brûlait toujours. Je fermai les yeux en tentant de me calmer et soupire avant d'entendre Hermione crier. Je me tournai vers elle pour voir la raison de son cri et remarquai qu'un Patronus venait de passer la fenêtre pour se matérialiser en belette. Elle ouvrit la gueule pour parler et prit la voix d'Arthur.

"- Famille saine et sauve, ne répondez pas, nous sommes surveillés."

Puis, la belette disparut. Je me tournai vers Ron qui fit un bruit bizarre et lançai.

"- Quoi, c'est tout ? Aucun détail ? Pas de détails ? J'ai besoin de savoir comment va ma fille !" Commençai-je à paniquer.

Je me levai en commençant à sangloter, paniquée.

"- S'ils sont surveillés, alors ils surveillent ma fille. Ils savent qui elle est. Ils savent qu'elle est mon point faible !

- Alexis, du calme... Elle va bien, Papa n'a pas évoqué de problèmes. Pourquoi il t'aurait caché ça ?

- Je... J'en sais rien... J'ai..."  

Je commençai à faire les cent pas dans le salon du premier étage. Ma cicatrice commença à me faire mal plus violemment encore et une larme coula sur ma joue. Je n'osais tout simplement pas le dire, même si c'était facile à deviner... Mais j'étais complètement effrayée de ce qui pouvait arriver à ma famille.

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