27.Une soirée dans le désert
De retour à Shalakir, Azim avait pris le soin de faire le chemin avec ses nouveaux héros. Il préférait faire la route avec eux pour rencontrer le Sultan, au cas où ce dernier ne voulait pas croire à la réussite de leur mission. Après tout, le peuple de cette région n'aimait guère les Titanomanciens. Ce qui n'était d'ailleurs plus le cas des soldats d'Azim. Lors du voyage, ils n'arrêtaient pas de pousser Noria et ses amis à faire la fête avec eux pour les remercier.
La nuit tombait petit à petit dans la ville de Shalakir. Le soleil se couchait à l'horizon, déversant ses rayons orange sur l'ensemble de l'oasis. Des personnes trainaient encore dehors pour rentrer chez eux ou pour boire un verre dans les quelques bars environnants. Bientôt, la ville s'endormirait au chaud pour éviter de subir les affres du froid mordant de la nuit.
Pour le moment, Noria et ses amis se rendirent au palais. Les soldats les accueillirent et les emmenèrent voir le sultan. Niju Al-Eldin se redressa lorsqu'il vit ses invités entrer dans la grande salle du trône. Installé sur ses nombreux coussins, son visage s'illumina en voyant Azim revenir avec les Titanomages.
– Azim ! s'exclama-t-il, un large sourire. Que me vaut ta venue à Shalakir ?
Le guerrier s'agenouilla pour saluer Niju. Noria et ses amis l'imitèrent, puis se redressèrent.
– Sultan Al-Eldin, je viens vous annoncer que nous avons battu la Chimère des mines de Titanite.
Il montra les Titanomanciens d'un geste de la main.
– Grâce à ces jeunes gens, nous avons pu affronter ce dragon et limiter les pertes.
Niju fit une grimace.
– Il y en a eu ?
Azim hocha la tête, d'un regard sombre. Niju semblait si triste d'apprendre cette nouvelle. Il se leva et s'approcha d'Azim. Il posa une main sur son torse et baissa lentement la tête.
– Merci Azim, murmura le jeune sultan. Je suis heureux de te savoir en vie.
Niju se redressa. Son soldat était mal à l'aise de voir le sultan s'abaisser à de telle manière. Cela le rendait beaucoup plus humain que Noria ne le pensait. Malgré ses airs hautains, il semblait réellement se soucier de son peuple. En s'approchant des Titanomanciens, il reprit son air supérieur en posant une main sur sa hanche.
– Eh bien, au moins vous n'aurez pas servi à rien... railla-t-il.
Ce qui avait le don d'énerver Hirelda. Elle fulminait, les poings serrés. Elle allait lui mettre une baffe bien méritée, mais Azim se mit à rire avant de lui tapoter le dos.
– Ne t'en fais pas, dit-il. Les Ossariens sont souvent comme ça avec les Titanomanciens.
Hirelda croisa les bras, vexée.
– Au nom de mon peuple, continua Niju, je vous remercie pour votre aide.
Cette fois, il ravala sa fierté pour faire une révérence. Noria ouvrit la bouche pour lui demander d'arrêter, mais elle n'arriva pas à prononcer un seul mot. Elle se sentait tellement bien de voir qu'elle avait encore aidé un peuple à s'en sortir.
– N'oubliez pas ce que vous nous avez promis, à moins que votre mémoire soit défaillante pour votre âge, se moqua Hirelda.
Les soldats et Azim l'observèrent en écarquillant les yeux. Personne n'osait parler à leur souverain de cette manière. Mais Hirelda semblait fière de son effet, avec le rictus sur son visage. Niju se redressa et croisa les bras.
– Je n'ai qu'une parole ! Et ma mémoire se porte très bien, ce qui ne sera probablement plus votre cas quand vous deviendrez une vieille peau ridée.
Noria se demandait si ce n'était pas devenu un jeu entre eux. Mais Niju claqua des doigts en direction d'une personne. Un homme vêtu d'une longue robe rouge lui apporta une carte et la donna au sultan. Ce dernier la tendit à Noria.
– Voici la carte du désert des roches rouges. Il y a l'emplacement de l'ancienne cité de
Kartar dessus, vous ne pouvez pas vous tromper.
– Merci beaucoup, sultan Al-Eldin, remercia Noria en baissant légèrement la tête.
Amusé, Niju retourna prendre place dans ses coussins.
– Vous pouvez rester pour la nuit, je vous ai fait préparer des chambres pour chacun d'entre vous.
Un nouveau claquement de doigts et un soldat se proposa pour les guider à travers le palais. Noria aurait aimé partir tout de suite, mais la nuit semblait bien trop fraîche pour s'y risquer. Autant se reposer après un tel voyage pour reprendre des forces. Noria suivit l'homme qui sortit de la salle du trône, suivis de près par ses compagnons.
Ils prirent un escalier dans une des tours, et montèrent jusqu'à son sommet. Ils traversèrent un couloir aux couleurs chaudes et aux motifs incrustés dans les murs mettant en avant leur culture. Des plantes ornaient de belles tables le long des fenêtres sur le pan gauche du mur. Il n'y avait personne dans les environs, tout était parfaitement calme.
Le soldat s'arrêta et leur montra les portes sur le côté.
– Voici vos cinq chambres. Vous pouvez en disposer comme vous voulez. Vous trouverez les clés des portes sur les meubles dans l'entrée. Je vous laisse. Si vous avez besoin, sachez que des gardes sont postés de part et d'autre du couloir.
– Merci beaucoup, répondit Noria avec sincérité.
Le soldat les salua et quitta les lieux. Ozia fut la première à ouvrir une des portes.
– Bon, personnellement, je vais aller faire un tour en ville, annonça-t-elle. Je prends la clé et je file.
– Je t'accompagne ! s'exclama Hirelda en l'imitant.
Nagrir, sans un mot, soupira et décida de dormir directement.
Noria et Allen choisirent une pièce à leur tour. La jeune femme hésitait à suivre Ozia à l'extérieur, mais la fatigue des combats et du voyage se faisait ressentir. Elle préféra faire un tour dans la chambre luxueuse que leur avait laissé le sultan.
Il s'agissait d'ailleurs plus d'un appartement que d'une simple chambre. Divisée en deux pièces, la première jouissait d'un parterre de coussins dans un encadré creusé dans le sol. Sur la table basse au centre attendait un service à thé avec des gourmandises pour leurs invités. Au fond, de grandes fenêtres menaient sur une belle terrasse avec un canapé, des tables et des chaises. Quelques plantes s'ajoutaient à la décoration très colorée de cet endroit magnifique. Pour leur chambre, Noria découvrit un énorme lit. Une taille démesurée qui pouvait accueillir au moins trois personnes.
La jeune femme se dirigea jusqu'à une fenêtre et l'ouvrit. Une bouffée d'air frais vint titiller sa chevelure d'émeraude. Elle s'accouda sur le balcon. Au loin, le soleil n'était plus qu'un tout petit morceau en forme de croissant. Encore quelques minutes et il laisserait place à une nuit froide. D'ici, Noria avait vu incroyable sur toute l'oasis. Les immenses palmiers faisaient encore un peu d'ombre pour les maisons. La population rentrait maintenant chez elle pour se mettre à l'abri de la température qui descendait déjà.
Les mains d'Allen passèrent le long de ses hanches pour l'enlacer. Noria sentit un frisson la parcourir, alors qu'il posa sa tête sur son épaule.
– Enfin un peu de repos, déclara le jeune homme.
Noria sourit.
– Oui, nous allons pouvoir passer une bonne nuit de sommeil.
– J'ai eu si peur quand tu as été emporté par le souffle de la chimère, avoua Allen en la serrant contre lui.
Difficile de lui en tenir rigueur. Après tout, elle avait eu la peur de sa vie elle aussi. Ces moments leur montraient à quel point leur existence ne pouvait tenir qu'à un fil. Il suffisait de manquer d'attention durant un combat pour voir leur amour brisé à jamais.
Noria se retourna et passa les mains autour du cou d'Allen.
– Moi aussi... avoua-t-elle. Mais nous sommes là. Tu n'as pas à t'inquiéter, je ne t'abandonnerai pas.
Allen sourit. Un sourire angélique qui lui redonna du baume au cœur. Ils s'échangèrent un regard si passionné. Noria savait qu'il était l'homme de sa vie, auquel elle ne voudrait jamais être séparée. Toujours là pour elle, sa présence lui permettait d'avancer, encore et toujours. Et ce, depuis des années.
Le jeune homme approcha son visage du sien. Le cœur battant la chamade, comme au premier jour, Noria ferma les yeux et entrouvrit les lèvres. Allen posa les siennes sur celle de Noria et l'embrassa. Ce baiser passionné alluma ses désirs. Impossible pour elle de résister à cet homme dont elle était follement amoureuse. Elle répondit à ses baisers et lui caressa le dos. Il avait pris le soin de retirer son épée pour venir la voir, ce qui lui permettait de glisser ses mains dans la tunique à carreau qu'il possédait. Plus aucune hésitation pour Noria, ses paumes rencontrèrent son torse musclé. Elle retira son vêtement pour le voir torse nue. Elle se pinça les lèvres, toujours autant attirée par cet homme.
Allen lui prit la main et l'attira dans la chambre. Il la serra dans ses bras et l'embrassa de nouveau. Ses mains se baladaient sur tout son corps brulant d'envie. Noria faisait de même et bientôt, elle se laissa allonger sur le lit confortable par le biais de celui qu'elle aime. Elle recula jusqu'à poser sa tête sur les nombreux coussins.
Sur le dos, Noria attendit qu'Allen vienne jusqu'à elle, mais avant ça, il retira son sarouel. Une fois en caleçon, il monta sur le lit et embrassa le ventre de Noria. Cette dernière s'agrippa au drap, le souffle court, alors qu'il remontait vers sa brassière légère. Ses lèvres glissèrent sur le tissu, et même comme ça, elle sentit son corps répondre par un frisson alors qu'il arrivait jusqu'à son visage.
Ses yeux d'émeraude se noyèrent dans les siens. Il passa la main sur la joue de Noria.
– Je t'aime tellement, murmura-t-il avec une sincérité si adorable.
Noria sourit.
– Moi aussi, Allen.
Il continua de l'embrasser, tout en retirant sa brassière pour caresser sa poitrine. Répondant à leur désire, le couple fit l'amour une partie de la soirée, jusqu'à ce que Noria soit emportée par le désir. Après ça, ils s'endormirent sous les draps chauds, la tête de Noria sur le torse d'Allen.
***
C'était assez incroyable de voir la différence de température quand le soleil se couchait à l'horizon. Ozia et Hirelda déambulaient dans le quartier commerçant de la ville, dont les boutiques étaient encore ouvertes. Un vendeur leur avait bien dit qu'il fermerait ses portes dès que le soleil serait complètement couché. Ozia en avait profité pour regarder les vêtements que proposait la région, mais aussi les différentes potions et élixirs.
Son côté Alchimiste reprenait le dessus. Un magasin proposait des plantes et des champignons inconnus venant des terres désertiques de Ra-Ossara. Les marchands vantaient les mérites médicinaux et leur bienfait, mais Ozia ne les connaissait absolument pas. Elle s'arrêta donc dans une librairie, tenue par une dame âgée.
– Bonjour madame, vous cherchez quelque chose de particulier ? demanda la gérante en ajustant ses lunettes sur le nez.
Ozia fouillait déjà les rayons de livres quand elle vint lui poser la question.
– Oui effectivement. Je cherche un ouvrage sur l'Alchimie dans la région.
La vieille femme sourit.
– Oh oh ! Vous êtes Alchimiste ?
Ozia acquiesça d'un hochement de tête.
– Mais je ne connais pas les ingrédients de cette région. Nous sommes bien loin de chez nous.
La vendeuse eut un petit rire avant de l'inviter à la suivre. Elle l'emmena dans une pièce un peu plus au fond, et lui présenta une série de livres.
– Voilà tout ce que j'ai. Le meilleur étant celui-ci.
Elle lui présenta une encyclopédie très complète, écrit par plusieurs Alchimistes de la région. Tout y était parfaitement décrit, avec de magnifiques dessins représentatifs des différents ingrédients dans ce monde.
– C'est parfait ! s'exclama Ozia, des étoiles dans les yeux.
La vieille dame lui proposa pour une certaine somme, et Ozia ne chercha pas à négocier. Tout le travail pour écrire une telle encyclopédie méritait bien quelques pièces que lui avait données Nasam. Elle sortit d'ici, Hirelda toujours sur ses talons, puis elles continuèrent de marcher le long des étalages qui commençaient à fermer.
– Désolée de t'entrainer dans les boutiques, ce ne doit pas être trop ton truc, avoua Ozia.
Hirelda haussa les épaules.
– Ça dépend, en fait. J'aime bien la technologie, mais je ne vois rien d'incroyable dans les boutiques.
– C'est vrai que la région n'a pas l'air de développer la technologie comme par chez nous. Même si leur wagon était une belle invention.
– C'est vrai ! s'exclama Hirelda avec intérêt.
Elle commença à parler de tout le système qu'elle avait pu apercevoir quand ils l'avaient pris pour la première fois. Ozia l'écoutait, mais ne comprenait pas tout ce qu'elle lui racontait. Elle trouvait néanmoins Hirelda mignonne quand elle parlait d'une chose qui l'intéressait autant.
Ozia rougit. Venait-elle vraiment de trouver Hirelda attirante ? Ne comprenant pas ce qui lui passait par la tête, elle préféra continuer d'écouter son discours en observant les magasins et les gens aux alentours. Tout le monde rentrait chez eux pour éviter de subir le froid de la nuit.
– Désolée, je t'ennuie ? demanda Hirelda, un soupçon de déception dans sa voix.
– Non ! réagit Ozia. Je ne comprends pas tout, mais je trouve ça adorable de voir ta passion pour la technologie.
Ozia détourna subitement le regard. Elle venait de lui avouer ça du but en blanc, comme ça ? Hirelda resta silencieuse, sans savoir quoi répondre. Mais quand elles arrivèrent devant une taverne accueillante, Hirelda lui proposa de boire un verre. Ozia accepta avec plaisir.
Une fois à table, elles se retrouvèrent au milieu des travailleurs qui venaient se détendre avant de rentrer. Il y avait beaucoup de jeunes dans le lot, sûrement la sortie du soir après avoir étudié toute la journée. Les deux jeunes femmes commandèrent une boisson alcoolisée typique de la région, faite avec les fleurs d'un arbuste épineux.
Un groupe de musicien déversait une musique dynamique dans l'établissement, tandis que les odeurs d'alcool et de nourriture envahissaient l'air. Le brouhaha ambiant devenait de plus en plus important au fil des clients qui venaient s'installer à l'intérieur.
– Alors que penses-tu de notre voyage en Ra-Ossara ? demanda Hirelda subitement.
Ozia, qui buvait son breuvage, le reposa et réfléchit un instant.
– C'était loin d'être reposant, mais intéressant, avoua-t-elle. Je ne pensais pas voir une chimère aussi puissante, ni le repos d'un Titan d'aussi près. Et toi ?
– J'aimerais bien visiter une ville technologiquement évoluée, murmura-t-elle d'un ton déçu.
Ozia ricana.
– Cela arrivera sans doute plus tard. N'oublie pas, on a promis de faire le tour du monde avec Noria.
Hirelda tapa sur la table en bois.
– J'ai hâte ! Nous allons en découvrir des choses !
Ozia acquiesça d'un hochement de tête. Son regard bascula sur le livre qu'elle venait d'acheter, posé sur la table. Elle mourrait d'envie de le lire, mais elle ne pouvait pas laisser Hirelda toute seule.
– Tu es pressée de te plonger dedans ? demanda Hirelda, même si elle connaissait la réponse.
Ozia laissa un demi-sourire éclaircir son visage.
– Je dois avouer que l'idée vient de m'effleurer l'esprit. Mais je ne vais pas te laisser de côté.
– Ta passion pour l'Alchimie t'a rattrapé, railla Hirelda.
– Oh oui. Il y a plein de choses à découvrir ici !
Ozia décrivit toutes les plantes qu'ils avaient croisées depuis leur arrivée dans la région. Comme Hirelda, sa passion pour la nature et l'Alchimie parlait pour elle. Elle se rendit compte qu'Hirelda la regardait avec un sourire et des yeux doux, le menton posé sur son poing.
– Quoi ? demanda Ozia, les joues rosies.
– Toi aussi, tu es mignonne quand tu parles de ta passion.
Ozia ne savait même plus où se mettre. Elle n'avait pas l'habitude de ce genre de compliment, surtout s'il venait d'une femme. Pourtant, elle devait reconnaître que cette phrase faisait plaisir à entendre. Elle ne put réprimer un sourire.
– Merci... murmura-t-elle.
Les deux jeunes femmes continuèrent de discuter de ce qu'elles allaient faire après cette aventure. Ozia était pressée de retrouver le village d'Ylvea pour y vivre calmement. Mais son envie de continuer l'Alchimie la poussait à retourner à Unvalia. Là-bas, elle pouvait même rejoindre l'académie pour parfaire son art. Hirelda l'encouragea à suivre ses rêves afin de ne pas le regretter plus tard.
Mais elle n'était pas la seule à devoir faire ça. Ozia proposa à Hirelda de rejoindre les ingénieurs pour les aider dans la réalisation de nouvelles technologies. Il devait bien exister une ville adepte d'inventions. Hirelda réfléchit quelques instants, mais elle ne voulait pas s'éloigner de Noria. Sa meilleure amie lui manquerait trop.
Ozia était jalouse de voir une telle amitié entre Noria et Hirelda. Son ami était mort depuis maintenant quelque temps, et une relation si forte lui manquait. Elle aimerait avoir quelqu'un à qui parler de tout ce qu'elle ressentait.
– Que se passe-t-il ? demanda Hirelda.
Sans le savoir, Ozia venait de prendre un air bien plus sombre. Plus triste. Elle se força à sourire pour ne pas l'inquiéter.
– Rien, tout va bien, répondit-elle en buvant son verre.
– Menteuse, gronda Hirelda. Qu'est-ce qui ne va pas ?
Ozia soupira. Elle ne savait pas si elle pouvait lui dire ça. Cela risquait de compromettre leur amitié. Elle en avait peur, alors qu'elle arrivait à se fondre dans leur groupe.
– Allez ! Avoue ! continua Hirelda.
Finalement, Ozia se laissa aller.
– Je suis un peu jalouse de votre relation... murmura-t-elle. Mon amitié avec Vormon était tout aussi forte que la vôtre. Depuis sa mort, j'essaye de m'intégrer dans votre groupe, mais j'ai toujours l'impression de ne pas y parvenir. Je me sens toujours un peu exclu...
Hirelda soupira et secoua la tête.
– T'es bête !
Ozia écarquilla les yeux.
– Quoi ? demanda-t-elle, perdue.
– Tu es notre amie. Je te signale qu'on a été jusqu'à une région où on se les gèle pour te sauver des griffes d'Elekya.
Ozia n'avait même pas pensé à tout ça.
– Moi je te considère comme quelqu'un de très important pour moi.
Ozia se pinça les lèvres. Elle sentit une envie de pleurer, mais elle réprima ses sanglots.
– Merci...
Hirelda, se contenta de boire son verre en silence. Ozia ne savait même pas quoi répondre, mais plutôt que de dire de nouvelles bêtises, elle resta en compagnie d'Hirelda.
– Viens, on va penser à autre chose ! s'exclama Hirelda en se levant.
– Hein ?!
Hirelda attrapa les mains d'Ozia et la poussa vers la piste de dance qui venait de se former. Ozia se laissa faire, même si elle ne connaissait rien au pas de ce peuple. Hirelda non plus, mais elle essaya de les imiter. Ozia se mit à rire en voyant qu'elle arrivait à peine à mettre un pied devant l'autre et qu'elle risqua de tomber à plusieurs reprises.
La soirée battait son plein et Ozia s'amusait pour la première fois depuis son emprisonnement. Elle retrouvait sa joie de vivre, et surtout, une amie. Des adolescents les aidaient pour certains pas de dance. Ozia observait Hirelda dans les yeux, sans comprendre pourquoi son cœur battait la chamade.
Après ça, elles rentrèrent au palais pour retourner à leur chambre. La fraicheur de la nuit s'emparait des rues vides de monde. L'intérieur du palais était encore un peu animé. Un banquet avait l'air de se dérouler à l'extérieur, mais cette fois, pas question de s'y joindre. Les deux Titanomanciennes remontèrent les escaliers jusqu'au couloir. Ozia s'arrêta à sa porte, et Hirelda lui fit face.
– Merci pour cette soirée, ça m'a vraiment fait plaisir.
– Pas de soucis ! rit Hirelda. Je suis contente d'avoir passé la soirée avec toi.
Ozia rougit, mais heureusement, le peu de lumière ne le montrait pas. Les deux femmes restèrent là, face à face, sans savoir quoi se dire. Ozia lui sourit puis tourna la poignée de sa chambre. Elle entra et se faufila dans la pièce jusqu'à son lit. Elle s'allongea, non sans penser à toute cette soirée passée avec Hirelda. Petit à petit, elle se laissa emporter par le sommeil, heureuse d'avoir une amie à ses côtés.
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