15.Le laboratoire

Après avoir refermé les portes derrière eux, les Titanomanciens se retrouvèrent dans le noir le plus totales. Sans torche, impossible de discerner quoi que ce soit dans ces ténèbres opaques. Noria reprenait son souffle, appuyée sur ce qui semblait être un mur de pierre froid et humide. Elle entendit les respirations saccadées de ses amis. Une main se posa sur son épaule. Reconnaissable entre mille, il s'agissait de celle d'Allen.

– Tout va bien, Noria ? demanda le jeune homme.

– Oui ça va, répondit-elle. Mais on n'y voit vraiment rien.

Des cliquetis métalliques résonnèrent, en plus des injures lancées par Hirelda à chaque raté. Noria voyait une étincelle tenter d'éclairer, mais elle s'éteignait aussitôt. Après quelques tentatives, elle réussit à provoquer la flamme dansante de son briquet. Mais malheureusement, son éclairage était plutôt limité, même si elle était fière d'offrir un peu de lumière au groupe.

– C'est génial, non ? s'exclama-t-elle. Il n'y a plus qu'à trouver une torche et on verra plus clair.

Du peu que pouvait voir Noria à travers l'obscurité, Nagrir ne semblait pas aussi enjoué que sa camarade. Les bras croisés, il observa Hirelda d'un air perplexe en secouant la tête. Au même moment, une sphère lumineuse se forma dans le creux de la main de Serah. Rien à voir avec la flamme, celle-ci émettait une douce lumière bleu ciel qui inondât tout le hall de la bâtisse abandonnée. Serah l'envoya en hauteur et la suivait dans ses déplacements.

– Là c'est mieux, souligna Nagrir, un sourire aux coins des lèvres.

Hirelda lui tira la langue et éteignit son briquet. Elle le rangea dans sa poche et s'approcha de Serah en scrutant sa bulle d'eau lumineuse.

– Vous n'avez pas appris à faire ça ? s'étonna Serah.

La jeune femme la scruta avec attention.

– Ben je suis une Titanomancienne de Terre, répondit Hirelda. Je n'en suis pas capable.

– Bien sûr que si. Tous les éléments peuvent émettre une sphère d'énergie lumineuse. C'est dans les bases qu'on enseigne aux jeunes à l'académie.

Hirelda bougonna avant de rejoindre Noria.

– Pourquoi Gavion ne nous a -t-il pas appris à faire ça ? demanda-t-elle.

Noria haussa les épaules. Son esprit était bien plus attiré par l'endroit où ils venaient d'atterrir plutôt qu'une éducation ratée de la part de leur Sage. Des meubles moisis par le temps trônaient encore sur les murs. Une grande table carrée, jonchées de papiers moisis par le temps, s'étendait au centre. Les pas des Titanomages faisaient craquer du verre répandu sur le sol.

Sur un mur, proche d'un escalier, Noria remarqua des écritures et des schémas dessinés à la craie blanche. Elle n'y comprenait pas grand-chose, mais elle avait l'impression de voir la représentation du symbole de l'eau.

– C'est le laboratoire d'Ovheim, leur apprit Nagrir.

Tout le monde l'observa avec curiosité.

– Nous faisions des recherches pour utiliser l'essence de l'eau. Il me semble qu'il y a un puits dans les sous-sols.

Le sang de Noria se glaça dans ses veines. Si de l'essence se trouvait dans les sous-sols, alors une Chimère devait forcément s'y déplacer. Ils étaient autant en danger dans cet endroit que dehors. Mais Serah ne s'en préoccupait pas davantage, elle préférait explorer ce qui se trouvait derrière les portes.

– Par contre, il y a un chemin vers le temple de Dreyimir, expliqua Nagrir.

Cette fois, l'information alerta tout le monde. S'ils pouvaient à la fois éviter les créatures de l'extérieur, et le froid mordant de la région, cela leur faciliterait grandement la vie.

– Il relit la ville d'Eldegard, continua le Wolftang. Nous utilisions une Vreyn pour nous déplacer.

– Une quoi ? demanda Allen avec curiosité.

– Une Vreyn, répéta Nagrir. C'est une créature en longueur munie d'une centaine de pattes. Elle se déplace vite et, comme sa carapace dorsale est très dure, on a pu y construire des sièges de transport. Par contre, je ne sais pas s'ils seront toujours là...

Noria sentit l'espoir envahir son esprit. Si tout se passait bien, ils pourraient arriver rapidement à Eldegard, et enfin, au temple pour récupérer une fleur. Par contre, toujours aucune trace de la sœur de Nagrir. Cela l'inquiétait de ne pas pouvoir aider ce pauvre homme. Mais tout n'était pas encore perdu.

Nagrir leur proposa de le suivre. Ainsi, ils descendirent des escaliers en colimaçon vers les profondeurs de la terre. Heureusement que Serah arrivait à faire une sphère bleue brillante, grâce à ça, ils voyaient parfaitement où ils allaient. Maintenant à l'abri du vent et du froid, Noria ouvrit les boutons de son manteau et retira sa capuche. Hirelda et Allen l'imitèrent en poussant un soupir d'aise.

Une fois en bas, les Titanomanciens découvrirent des laboratoires et des bureaux pourris par l'âge, tous aligné les uns à côté des autres. Noria reconnut du matériel d'Alchimiste, même s'il était en très mauvais état. Des bouteilles, des alambics, des cuves, et autres instruments trainaient çà et là. Une odeur de renfermée régnait en maître, tandis que les pas des explorateurs frappant la pierre brisaient le silence.

– Si on va par-là, on arrivera aux tunnels, expliqua Nagrir.

Ils marchaient de plus en plus vite, sans prendre le temps de bien scruter les alentours. Une erreur de débutant quand on explorait des endroits abandonnés depuis des années. Des monstres pouvaient y avoir fait leur nid... Il y avait une multitude de dangers auxquels faire attention.

Arrivé face à une double porte en fer, Nagrir pesta, agacée. Celle-ci était complètement barricadée, et ils n'avaient pas le choix que de passer par-là.

– T'es sûr qu'il n'y a pas d'autre chemin ? demanda Hirelda, impatiente.

Nagrir secoua la tête.

– De ce que je me rappelle, c'est le seul chemin pour aller vers le puits et aux Vreyns.

– Alors, allons-y, ordonna Serah.

Tout le monde déblaya les meubles, les pierres et les morceaux de bois qui bloquaient les battants. Noria ne le sentait pas. Le danger qui se trouvait derrière devait être aussi important que l'imposante barricade. Il leur fallut une heure pour tout enlever. Allen et Nagrir saisirent les pognées et tirèrent les battants en grognant par les efforts qu'ils faisaient.

Les filles, elles, restèrent prêtes à se battre en cas d'invasion. Mais ce qui se trouvait derrière leur glaça le sang. Ce n'était ni l'essence d'eau du puits, ni les bestioles, mais la corruption qu'ils trouvèrent derrière. La lueur rouge provenait de deux tunnels distincts, alors que des tentacules tachetés de rouge sortaient et entraient dans les parois. Certains endroits bougeaient, comme s'ils abritaient un cœur. Leur peau battait dans un rythme lent.

– Bah voilà pourquoi on n'a pas vu la corruption sur la route, déclara Hirelda. Elle est sous terre...

Noria soupira. Les ennuis approchaient. Soit ils passaient par là, soit ils remontaient à la surface et se battaient contre un tas de monstres capable de se camoufler dans les cristaux miroirs. Un choix difficile à faire. Mais finalement, Serah s'avança dans le couloir d'un pas lent.

– Pas le choix, dit-elle. On doit se rendre à Eldegard. L'extérieur est trop dangereux.

– Et en voyant ça, le sous-sol ne l'est pas davantage ? railla Nagrir.

– Vu qu'on n'a toujours pas été attaqué, je n'ai pas l'impression.

Noria n'était pas forcément d'accord avec la Sage, mais elle s'engouffrait déjà dans le corridor. Allen usa de sa magie pour faire apparaitre ses deux petites épées. Il protégea Hirelda et Noria, même si elle n'en avait pas besoin. Le jeune homme aimait néanmoins se mettre en première ligne.

L'odeur devenait de plus en plus forte. Ce n'était plus le renfermé, mais un parfum de déjections qui agressait leur narine. Noria passa la main sur son nez, espérant diminuer cette horreur, mais rien n'y faisait. Elle avait l'impression de se promener dans les égouts comme ce fut le cas à Oktarim. Pourtant, il n'y en avait pas là où ils allaient, alors d'où cela pouvait provenir ?

Le chemin fut assez long. De plus, les Titanomanciens évitaient de marcher sur les excroissances, de peur de réveiller une chose vivante dans ces lieux. S'ils devaient se battre, la galerie étriquée allait les désavantager. Mais Noria ne voyait toujours aucune créature corrompue dans les parages. Au bout d'une bonne heure, la galerie s'agrandissait. Nagrir dépassa Hirelda à la hâte et se mit à courir. Elle avait beau le héler, il s'élança avec rapidité. Le sang de Noria se glaça quand ils arrivèrent dans une galerie immense. C'était un grand tunnel parfaitement taillé en forme de rectangle qui s'enfonçait dans les profondeurs de la terre. Le problème, c'était la corruption qui avait pris une forme surprenante.

Noria n'avait jamais vu ça. Les tentacules serraient des cuves organiques remplies d'un liquide jaune, avec des Wolftangs complètement nus flottant à l'intérieur. Noria s'approcha de l'une d'entre elles, alors que la victime avait une membrane qui lui rentrait dans la bouche. Noria tendit la main et toucha du bout du doigt la paroi. Elle rencontra quelque chose de moue et gluant, qui lui arracha une grimace.

– C'est quoi ce bordel ? grogna Nagrir.

Ses congénères étaient tous prisonniers. Et à le voir passer de la colère à la tristesse, il paraissait en connaître certains. Pris d'une peur terrible, Nagrir scruta chaque cocon en cherchant sa sœur. Les Titanomanciens le suivirent en observant les environs pour le protéger d'une quelconque attaque. Ce qui inquiétait Noria n'était pas les victimes, mais plutôt le démon capable de faire une chose pareille.

Il y en avait des centaines. Plus ils avançaient, et plus Nagrir semblait sombrer dans le désespoir. Noria sentait sa colère d'ici, alors que des larmes coulaient le long de son visage.

– Comment on va sauver tous ces gens ? demanda Hirelda. Je ne saurais même pas par où commencer...

– Moi si, décréta Serah.

La Sage continuait d'éclairer les prisonniers avec sa sphère bleue. Son air sérieux scrutait les alentours aussi, prête à se battre.

– Il faut tuer la chose qui a fait ça, dit-elle simplement.

Elle n'avait pas tort. Souvent, quand la créature corrompue était la source de phénomènes étranges, ceux-ci disparaissaient à leur mort. S'ils la tuaient, les victimes seraient peut-être toutes libres d'un seul coup. Encore fallait-il la dénicher dans ce cimetière. D'ailleurs, Noria avait un mauvais pressentiment. Plus ils approchaient d'Eldegard, et plus la corruption et les tentacules envahissaient les lieux. Serah n'avait même plus besoin de sa magie pour illuminer les alentours, les excroissances émettaient suffisamment de lumière rouge inquiétante pour ça.

Au bout d'un long moment, des voix résonnèrent à travers le tunnel. Nagrir se remit en course, suivit de près par les Titanomanciens. Cette fois, les Wolftangs ne se trouvaient plus dans des cocons, mais ils étaient suspendus de travers, la tête vers le bas, attachés par de nombreux tentacules. Seuls leur tête et le haut du corps étaient visibles. Lorsqu'ils virent des inconnus, ils les appelèrent pour être sauvés. Et finalement, Nagrir hurla en s'élançant vers une jeune femme.

– Minicia !

Elle ouvrit ses yeux bleu ciel et son visage traversa à la fois la tristesse et le soulagement.

– Grand frère ! Oh mon dieu, je n'y crois pas...

Nagrir tomba à genoux, les larmes aux yeux. Noria était contente de le voir si heureux, mais il restait une question importante. Comment les sortir d'ici ? Allen et Hirelda essayaient de retirer les tentacules, mais ils étaient bien trop serrés pour les libérer. L'idée de Serah restait la meilleure, encore fallait-il dénicher ce démon.

– Je vais te libérer !

Nagrir essaya lui aussi, mais malgré toute sa force et ses grognements, il n'arriva à rien.

– Comment fait-on ? s'énerva-t-il en scrutant les Titanomanciens.

Noria haussa les épaules. Nagrir pesta et était prêt à se transformer pour mettre un terme à tout ça. Quand Minicia hurla de douleur. Les yeux écarquillés, il s'approcha d'elle.

– Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il, impuissant.

Elle continuait de hurler, jusqu'à ce que sa respiration soit coupée. Elle n'arrivait même plus à parler. Elle devint toute rouge, alors que ses yeux se révulsèrent.

– Minicia ! hurla-t-il.

Noria s'approcha à son tour. Pouvait-elle utiliser ses ronces pour la dégager ? Mais leurs liens étaient si serrés que cela lui paraissait impossible. Minicia ouvrit la bouche et brutalement, elle vomit un liquide jaune rempli d'œuf. Elle toussa de dégout. Noria se baissa pour les observer, alors que Nagrir continuait de tirer comme un dératé sur les excroissances. Leur paroi semblait posséder des veines, et de plus près, elle remarqua de petites bêtes à l'intérieur.

– Elles ressemblent étrangement aux monstres qui se trouvaient aux portes... signala-t-elle.

Tout le monde se baissa pour mieux voir.

– Bordel, on s'en fout ! Il faut sortir ma sœur d'ici ! gronda Nagrir.

Serah s'y hâta. Alors qu'elle se trouvait assez éloignée du groupe, le sol se déroba sous ses pieds. Elle pesta, mais avant même de pouvoir faire quelque chose, des tentacules sortirent d'une bouche béante pour l'attraper. Noria courut la rejoindre pour l'aider, mais en un rien de temps, elle fut happée par le sol et les excroissances se refermèrent une fois disparus.

Plus de Sage.

Noria essaya de déblayer le chemin, mais sa force ne lui suffisait pas. Allen fit apparaître sa claymore et tenta de les découper, mais leur blessure se guérissait bien trop rapidement. La moindre coupure se régénérait en quelques secondes, et tous ces coups ne faisaient que de le fatiguer.

Minicia toussa après avoir recraché encore du liquide jaune. Elle pleurait, souffrant de ce qui sortait de son corps. Mais Noria comprenait comment les corrompus faisaient pour faire des armées aussi importantes. Après la sœur de Nagrir, les autres Wolftangs vomirent les uns après les autres des œufs. Une forte odeur désagréable leur monta au nez, leur arrachant des grimaces. Pour éviter un autre drame, Hirelda écrasait les œufs avec ses bottes. Jamais elle ne laisserait une nouvelle horde se créer pour envahir cette pauvre espèce aux abois.

Un grondement rauque retentit au fin fond du tunnel. Les Titanomanciens s'arrêtèrent et s'avancèrent d'un pas léger. Il ne voyait pour l'instant rien à l'horizon, hormis des Wolftangs se déchirer la gorge en vomissant des œufs. Mais ce n'était pas ça qui s'approchait avec lenteur. Des bruits de pas frappaient le sol d'un rythme lent et angoissant. Noria ravala difficilement sa salive, tout en faisant un pas en arrière.

– Fuyez ! hurla Minicia d'une voix cassée.

Nagrir se leva à son tour, mais lui ne reculait pas. Hors de question de laisser sa sœur. En position de combat, il se préparait à affronter l'horreur qui arrivait.

– Non, grand frère ! Tu n'es pas de taille ! Aucun d'entre nous n'a réussi à le toucher !

Noria sentit son sang se glacer dans ses veines. Si Minicia les prévenait à ce point, c'est que l'horreur qui approchait risquait d'être un adversaire de taille. Ils attendirent encore un instant jusqu'à voir les premières esquisses de la créature.

Elle faisait bien deux mètres de haut. Elle ressemblait à un homme, mais avec quatre yeux et aucune bouche. Elle était complètement nue, mais asexuée. Pourvue d'énormes muscles à la peau vermeille, elle serra les poings en approchant du groupe.

– Quelle est cette chose ? demanda Nagrir en dégainant son arc.

– Un démon de Zanterion, expliqua Noria.

Encore un combat qui s'annonçait difficile, surtout avec la disparition de Serah. Ils n'avaient pas le choix, il fallait le vaincre pour libérer les Wolftangs. Quand la créature s'arrêta à quelques mètres d'eux, une ouverture se perça dans son visage. Elle écarta deux pans pour dessiner une bouche horrible. Quand le monstre l'ouvrit, un flot de sang dégoulina par terre, arrachant une grimace à Noria.

– L'ENTITÉ !

La voix caverneuse de Zanterion parlait à travers lui.

– ZOKOS, RAMÈNES-NOUS L'ENTITÉ.

Noria serra les poings.

– Pourquoi me recherches-tu à la fin ? s'énerva Noria. Qu'est-ce que tu cherches ?

– NOUS AVONS BESOIN DE L'ENTITÉ.

De la peau apparut pour refermer sa bouche. Noria pesta.

– Pourquoi il te recherche ? demanda Nagrir en se tournant vers elle. C'est toi la cause de tout ce bordel ?

Noria accusa le coup. Elle n'en revenait pas d'être pointée du doigt pour les agissements du Titan de la corruption. Ce n'était pourtant pas de sa faute si Zanterion la recherchait, et elle n'avait toujours aucune idée de la raison. Pour l'instant, elle se concentrait sur le combat à venir, sans répondre aux provocations de Nagrir.

– Noria n'y est pour rien, grinça Hirelda. Et au lieu de chercher un coupable, concentre-toi. Le combat va être rude.

Nagrir se tourna vers leur adversaire.

– Désolé. C'est sous le coup de l'émotion. Comment on s'y prend pour l'abattre ?

Enfin une bonne question, mais Noria n'avait malheureusement pas la réponse.

– Pour commencer, il faut découvrir ses pouvoirs, expliqua Allen. Il va nous falloir une bonne stratégie.

Noria observa les alentours. Le seul problème, c'était l'environnement. Même si le tunnel était assez vaste, le combat risquait d'être compliqué si leur pouvoir les ensevelissait dans les décombres. Le seul moyen était de retourner à la surface, mais comment ?

– Minicia, appela Noria. On est où exactement ?

La jeune femme, prise aux dépourvues, bégaya. Elle calma ses nerfs à vif avec une légère respiration.

– Au-dessous d'Eldegard, il me semble. L'arrêt est un peu plus loin.

Parfait. Noria intensifia son énergie et une brume verte émana de son corps.

– Qu'est-ce que tu vas faire ? demanda Hirelda.

– Il faut se battre dans un endroit plus dégagé. Alors, on remonte.

Hirelda fronça les sourcils.

– Comment ? demanda-t-elle avec étonnement.

– Comme ça.

Noria prit une grande inspiration, et dans un cri de rage, elle fit apparaître des ronces immenses derrière elle. Elles foncèrent sur Zokos et s'enroulèrent autour de son corps. Un geste vers le haut de sa main droite, et les racines propulsèrent le démon dans les airs jusqu'à en détruire le plafond. Un tremblement de terre survint, alors que des gravats tombèrent dans un fracas et soulevant un nuage de poussière. La lumière du jour perça l'obscurité et enfin, les Titanomanciens n'avaient plus qu'à se rendre à la surface pour en finir.

Ils escaladèrent les ronces et retournèrent dans le froid de la région. Un soleil régnait dans le ciel, mais la ville d'Eldegard n'était que ruine et désespoir. Les tentacules envahissaient les maisons en piteux états. Zokos se relevait non loin de là, sans la moindre égratignure.

– C'est parti ! s'exclama Hirelda.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top