12.Différence de puissance
Dès l'aurore, les Titanomanciens ne perdirent pas de temps pour se lancer vers les portes de Svorthaneim. Pour commencer, Faëcia leur donna un parchemin signé de sa part pour les autoriser à les franchir. Ensuite, ils seraient escortés par un groupe de guerriers qui profitaient du voyage pour emmener du matériel. Mais pour cela, il fallait qu'ils attendent le retour imminent d'un escadron avec d'éventuels blessés. Avec toute sa bonté, Faëcia leur offrit de nouveaux vêtements bien plus chauds que ceux que les Titanomages possédaient. En parcourant les rues d'Alneim, Noria devait reconnaître qu'elle ne sentait plus le vent gelé s'engouffrer dans ses habits, même si Hirelda grognait de porter autant de couche, vu que son pouvoir était bien plus utile si elle avait les membres à nue.
Pour passer le temps, Noria et ses compagnons, accompagnés de Serah, déambulèrent dans les rues de la ville. Ils adoraient leur déesse de tout leur cœur. Des statues de Dreyimir trônaient dans les rues, toujours embellies ou entourées d'offrandes. Des Wolftangs priaient pour leur salut, tandis que d'autres se détournaient de cette foi.
Noria ne comprenait toujours pas comment un être comme Dreyimir pouvait offrir son pouvoir à ce peuple. De ce qu'elle connaissait du monde, seuls les Titans possédaient de la magie, alors comment avait-il réussir à obtenir cette forme ? Elle avait beau poser cette question à des fidèles, personne ne parvenait à lui expliquer autrement que par les prières et leur foi. Pour Noria, cela restait un conte à dormir debout.
Les Wolftangs étaient plutôt un peuple amical. En passant dans le quartier des artisans, déjà bien en effervescence à cette heure, Noria et ses amis observèrent la manière de concevoir les vêtements de la région. Comme ils étaient si chauds et souples, Noria se demandait quelle méthode ils utilisaient. Un couple tissait justement un manteau. Ils prirent le temps de leur expliquer de façon sommaire la réalisation des vêtements. Installé sur des tabourets, près d'un feu, il jouait de leurs aiguilles. Il rajoutait un cuir très souple fait grâce à des peaux des bêtes environnantes. Grâce à ça, le froid ne pouvait pas le traverser et ne gênait en rien les mouvements du quotidien et du combat.
– C'est vraiment dingue, remarqua Hirelda.
Serah, d'une humeur taquine, lui tapota la tête alors qu'elle était baissée vers le couple.
– Tiens, notre petite Hirelda a retrouvé la parole !
La jeune femme se redressa dans un soupir. Les mains sur les hanches, elle fronça les sourcils en scrutant la Sage.
– Peut-être parce que je viens de me farcir un voyage sur une wyverne sans avoir été prévenu !
– Oh ? On n'aime pas voler ? railla Serah.
Hirelda se frotta le front, puis retourna aux explications des tailleurs.
– J'ai l'impression de voyager avec un Gavion au féminin, se moqua Hirelda.
Serah pouffa à cette remarque.
– Pourtant, on ne se ressemble pas du tout. Je n'ai pas autant de secrets que lui.
Pour l'instant, Noria devait reconnaître que c'était vrai. Jusqu'à maintenant, elle ne les avait pas encore abandonnés en plein milieu de leur quête comme il le faisait souvent. Mais son regard se porta de nouveau sur l'architecture atypique des wolftangs, alors que le groupe se rendait à l'entrée de la ville pour y attendre le ravitaillement. Les maisons arrondies possédaient toutes des toits pointus sur lesquels la neige avait dû mal à s'installer. Au contraire, le sol recouvert de ce fin duvet blanc était balayé par des travailleurs vêtus d'uniforme vert.
Au loin, dans un coin de la ville, Noria remarqua un bâtiment surplombant les autres. Une sorte de grand colisée en forme de croissant de lune. Elle se mit sur la pointe des pieds, espérant vainement en voir davantage, puis la main de Serah se posa sur son épaule.
– C'est leur académie, expliqua-t-elle. En plus d'apprendre les bases de la lecture et l'écriture, de l'histoire, ils apprennent à se servir de leur pouvoir.
Allen recopiait les traits du bâtiment dans son carnet.
– En quoi consiste leur pouvoir ? s'interrogea Hirelda. Ils utilisent de la magie élémentaire comme les nôtres ? Il ne m'a pas semblé voir de tatouage à la base du cou.
– Effectivement, car ils n'utilisent pas les pouvoirs des Titans, expliqua Serah. Leur déesse leur permet de se métamorphoser en Lycanthropes avec, en général, des pouvoirs de glace.
Hirelda tapa du poing dans sa paume, un sourire machiavélique aux lèvres.
– J'espère pouvoir tester leur force !
Serah pouffa.
– Pourquoi pas ? Mais tu risques d'être surprise.
Une fois arrivés à l'entrée de la ville, Noria et ses amis s'installèrent dans l'auberge la plus proche pour y boire un verre. Après tout, le groupe n'allait pas tarder à arriver et ils devaient les attendre. Cela ennuyait Hirelda, qui voulait vite en finir, mais Serah préférait suivre les indications de Faëcia. Comme elle leur expliqua pendant qu'ils buvaient un breuvage local très connu appelé le chocolat chaud, ils étaient amis depuis bien longtemps et elle ne voulait pas lui manquer de respect.
Le temps passait, et finalement, un tumulte interloqua les quatre Titanomanciens. Des personnes hurlaient à l'aide. Le groupe se leva en trombe et fonça à l'extérieur. Des Wolftangs revenaient avec une charrette tirée par d'immenses béliers aux cornes recourbées, le bois grinçant au rythme des roues. Dans celle-ci, un homme se tordait de douleur, et à en voir par son état déplorable, il était infecté par la corruption.
Noria se pinça les lèvres quand elle remarqua ses veines grossies. Elles brillaient d'un rouge inquiétant, tandis que ses yeux injectés de sang imploraient de l'aide autour de lui. Il avait beau tendre la main, personne ne pouvait lui porter secours. Un alchimiste ou un médecin ne pouvait rien pour le sauver. Il se transformait, et Noria ne savait pas quel genre de Chimère allait naître d'un Wolftang.
En voyant l'alerte, des Wolftangs en vêtements chauds et blancs arrivèrent en trombe. Habitués à s'occuper des blessés, ils prirent en charge les plus atteints, mais pour le dernier, ils n'osaient même pas s'en approcher. Sa transformation avancée risquait d'être fatale pour les personnes alentour.
Un Wolftang repoussa quelques-uns de ses compagnons alors qu'il s'élançait vers les soigneurs. Armé d'un bel arc aux bois blanc incrusté de cristal, vêtu d'une belle veste asymétrique blanche, il faisait de grands gestes de la main.
– Pourquoi vous ne faites rien ? s'énerva-t-il.
Personne n'osait lui répondre. Noria s'approcha pour lui parler, mais il semblait au comble du désespoir. Derrière lui, le Wolftang implorait de l'aide, encore et toujours, d'une voix presque éteinte.
– Monsieur, essaya un médecin, je suis désolé, mais nous ne pouvons rien faire pour lui.
Les yeux bleu clair du Wolftang percèrent son interlocuteur. Il jura avant de le repousser brusquement. Il passa la main dans ses longs cheveux attachés en queue de cheval. Personne n'arrivait à aider son compagnon, et le pauvre Wolftang faisait les cent pas, à la recherche d'une solution.
Serah s'approcha de lui.
– Écoutez, votre ami va se transformer en Chimère. Nous ne pouvons pas laisser faire une telle chose. Son état est bien trop avancé.
Il fit volte-face et repoussa la Sage.
– Qu'est-ce que vous foutez là vous ? pesta-t-il.
Serah soupira. Son air, toujours aussi doux et mélancolique, scrutait le pauvre homme. Noria comprenait que trop bien ce qu'il ressentait. Les Titanomanciens voyaient souvent des victimes se transformer en Chimère, notamment leur congénère. Serah aurait aimé rétorquer quelque chose, mais sa gêne l'empêchait de lui dire quoi que ce soit. Après tout, que pouvait-elle raconter pour calmer sa colère ?
– Nagrir !
La voix de Faëcia perça le tumulte. Le dénommé Nagrir n'avait pas peur de montrer toute sa colère à la prêtresse.
– Bordel, personne ne veut l'aider !
– Calme-toi, essaya de tempérer Faëcia.
– Me calmer ? Ma sœur est restée là-bas !
Noria sentit son estomac se nouer. Le pauvre perdait son ami, et sa sœur restait portée disparue. Elle comprenait pourquoi il se trouvait dans un tel état. Mais il n'y avait plus le temps de réfléchir, l'homme de la charrette se leva malgré les réticences des médecins, toujours à l'agonie, et hurlait à la mort, la tête prise dans ses mains. Il se cambrait dans tous les sens, alors que sa peau mutait pour prendre une teinte vermeille.
Nagrir allait se ruer vers lui, mais Serah l'en empêcha. Elle s'approcha de l'homme qui souffrait le martyre, le visage empli de tristesse. La victime se laissa tomber à genoux et vomit une gerbe de sang, tout en pleurant et implorant qu'on lui ôte la vie. Serah se baissa près de lui et s'excusa.
Elle posa son index sur le front de l'ami de Nagrir. Imprégnée d'une magie ténébreuse, elle écrivit le mot « fin » sur son front puis retira sa main. D'un seul coup, les yeux de l'homme devinrent vides et sa respiration se bloqua. Elle l'aida à s'allonger, alors que tout son corps se raidit. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Dans un dernier soupir, il arriva à la remercier avec sincérité.
Serah se redressa et scruta l'horizon.
– Il faut aller aux portes, déclara-t-elle d'un regard sombre. Je ne peux pas laisser les Wolftangs mourir de la sorte.
Nagrir était déjà à genoux, caressant la joue de son ancien ami. Il ne pleurait pas, mais ses lèvres tremblaient et la colère s'emparait de tout son être. Il leva ses yeux brûlant de rage vers la Sage.
– Vous pouvez faire quelque chose ? demanda-t-il. Ma sœur est encore dans les terres corrompues.
Serah se tourna vers lui.
– Emmène-nous là-bas.
Ces simples mots transpiraient sa détermination. Faëcia voulait leur demander d'attendre le ravitaillement, mais Nagrir détacha suffisamment de béliers pour emmener tout le monde vers les portes. Noria s'installa derrière Allen, tandis qu'Hirelda profitait du voyage aux côtés de Serah. Malgré les cris de la prêtresse en détresse, ils filèrent à travers les grandes prairies enneigées de la région.
Noria était surprise de voir à quelle vitesse pouvaient courir ces bêtes. Elle galopait sur la route de terre que des travailleurs déneigeaient constamment. Le ciel, toujours aussi blanc, menaçait de déverser des flocons. Le vent froid gelait le visage des Titanomanciens, malgré des vêtements qui gardaient leur corps au chaud. Noria observa le paysage magnifique qui s'offrait à eux. De petites falaises s'étendaient çà et là, tandis qu'une forêt de sapins s'étalait vers le sud. Quelques troupeaux de béliers gambadaient librement dans cette étendue désertique, tandis qu'enfin, Noria aperçut de grands oiseaux blancs majestueux. Leur plume offrait un parfait camouflage, malgré le bec long et rouge qui permettait d'attraper leur proie.
Il leur fallut plusieurs heures pour apercevoir les immenses portes de Svorthaneim. Reliées par une épaisse muraille noire, deux immenses tours s'élevaient au-delà de la montagne. Plus ils se rapprochaient, plus Noria découvrit l'immense double battant en métal qui permettait de traverser Svorthaneim.
Avant même d'arriver, des morceaux de bois pointus étaient installés de sorte que si les créatures envahissaient la région, ils s'empaleraient d'abord dessus. Des soldats gardaient l'endroit avec des armes de sièges, réchauffés par de nombreux braseros, tandis que des tours en bois et des palissades permettaient de contenir toute invasion. Même si Noria ne pensait pas les voir tenir plus que quelques minutes si Svorthaneim tombait.
Nagrir s'arrêta devant une petite entrée sur la tour de gauche. Il descendit du bélier et le laissa à un autre Wolftang. Noria entendait déjà les cris et les tirs. Derrière ces portes se tenaient un combat qui faisait rage, et les agonies des soldats et des créatures corrompus résonnaient dans les montagnes.
– Suivez-moi ! ordonna Nagrir.
À l'intérieur, Noria et ses amis découvrirent pour la première fois une zone de guerre. Des ordres fusaient dans tous les sens, des femmes et des hommes accourraient pour s'occuper des blessés, ou apporter des munitions et des armes sur les remparts. Des Wolftangs aux diverses blessures étaient transportés dans des infirmeries de fortune. Du sang ruisselait sur le sol et l'odeur de la mort se répandit dans le hall, tandis que les médecins tentaient d'arrêter les hémorragies et de contenir les transformations en Chimère. Les hurlements d'agonies pincèrent le cœur de Noria. Tant de souffrance à cause de la corruption. Elle qui vivait sereinement depuis toujours dans son petit village, voilà qu'elle assistait aux horreurs d'une guerre qui semblait perdue d'avance.
En montant les escaliers, des guerriers saluaient Serah amicalement. Ils étaient tellement heureux de la voir se rendre sur les remparts. Noria se demandait si une Sage pourrait arrêter une invasion, quand toute une armée ne suffisait pas.
Après être monté très haut, Nagrir traversa un couloir sombre. Éclairé par des torches, des guerriers s'occupaient d'armer des engins de siège capables de tirer de grosses flèches en bois, qu'ils enflammaient grâce à de l'huile. Pendant ce temps, des archers tiraient sans relâche à travers les meurtrières pour tenter d'arrêter l'ennemi. Mais Noria avait beau essayer de voir ce qui se passait, elle n'arrivait pas à voir le nombre de créatures qui se ruaient sur les portes.
Il n'allait pas tarder à le savoir. Un dernier escalier les mena sur les remparts principaux, où un commandant hurlait ses ordres. À l'air libre, Noria s'approcha du bord pour examiner la vallée. Les yeux écarquillés face à tant de monstres corrompus, le cœur de Noria rata un battement. Allen posa la main sur son épaule, et automatiquement, elle la lui prit. Hirelda jura en voyant la vallée grouiller de créature. La neige n'était même plus visible. Les monstres fourmillaient par millier et un flot continu arrivait pour s'écraser sur le mur. Ils s'attroupaient en se marchant les uns sur les autres, dans l'espoir de le gravir et d'attaquer les Wolftangs qui continuaient de les cribler de flèches.
Malheureusement, les monstres corrompus tiraient eux aussi des projectiles. Noria avait dû mal à les apercevoir, mais ils possédaient un corps arrondi pourvu de pic qu'il pouvait projeter où bon leur semble. Leurs pattes pointues dépourvues de doigts griffaient le mur, tandis que leur hurlement strident envahissait les montagnes.
Allen tira violemment Noria en arrière. Une pointe frôla sa chevelure d'émeraude. Hirelda recula à son tour, alors que Nagrir rejoignit le commandant avec Serah. Noria sentit l'adrénaline couler dans ses veines.
– Merci, dit-elle en époussetant son manteau.
– Comment les Wolftangs veulent gagner contre ça ? s'étonna Hirelda.
Les catapultes situées à l'étage du dessus tiraient des boulets enflammés. Des flammes balayèrent les rangs ennemis, rapidement remplacés par de nouvelles créatures en pleine forme. Des Titanomanciens de glace lançaient leur pouvoir pour embrocher les créatures du mieux qu'ils pouvaient, mais beaucoup paraissait exténués par le combat.
– Sage Serah Invidia ! Vous êtes plus que la bienvenue !
C'était le commandant qui venait de les accueillir. Un homme d'une cinquantaine d'années, aux oreilles et à la queue blanche. Son regard mauvais et ses cernes trahissaient sa fatigue. Une cicatrise barrait son visage, alors que Nagrir le salua respectueusement.
– Vous allez nous aider ? demanda-t-il sans faire attention à sa subordonnée.
Serah retira alors son manteau, sans pour autant lui répondre. Elle sauta sur un rempart, puis tendis le bras sur le côté. Noria s'élança à ses côtés, peur de la voir se faire tuer dans un combat qui la dépasse.
– Attends ! cria-t-elle. Laisse-nous t'aider !
Serah ricana.
– Prenez-en de la graine, les gamins. Voilà comment on se bat avec la Titanomagie.
Noria aurait bien aimé rétorquer quelque chose, mais une énergie noire aux éclats bleutés émana du corps du Sage. Elle se matérialisa en un pinceau plus grand qu'elle. Le manche brillait d'un bleu céruléen, tandis que les plumes noires virevoltaient avec le vent.
– C'est quoi ça ? demanda Hirelda, bouche bée. C'est une arme ?
– En titanite, oui, répondit Serah.
Noria se demandait ce qu'elle pouvait bien faire avec une arme de ce type. Personne ne pouvait être blessé par un pinceau, alors comment allait mettre en déroute une armée entière, seule ? Devant le regard perplexe des Titanomanciens, Serah se laissa tomber des remparts. Noria courut pour la rattraper, mais il était déjà trop tard. Noria et ses amis se penchèrent en avant, rejoints par Nagrir, pour observer ce qu'elle allait faire.
Des projectiles fusèrent vers elle, mais d'un coup de pinceau, elle envoya un liquide noir qui les arrêta et les fit fondre en quelques instants. Son pouvoir se matérialisa en deux ailes noir et bleu, semblable à celle d'un papillon. Elle plana gracieusement au-dessus des troupes ennemies qui la prirent pour cible. Mais aucun pic n'arrivait à percer son attaque de flot noir. Petit à petit, elle jetait son liquide partout dans la zone, recouvrant l'ensemble des créatures. Serah prenait ensuite appui sur un flanc de montagne, pour s'élancer à nouveau et continuer de jeter sa peinture sombre sur ses adversaires.
Noria n'avait jamais vu quelqu'un se déplacer aussi facilement dans les airs. Elle tourbillonnait sur elle-même pour lancer sa peinture, tout en prenant de l'élan sur les parois rocheuses. Serah s'éloignait de leur position, prenant le soin de repeindre les troupes les plus éloignées, alors que les créatures continuaient de hurler.
Derrière, les archers et les Titanomanciens attaquaient pour couvrir la Sage. Leur attaque arrivait à attirer les bêtes corrompues, alors que Serah revenait sur ses pas. Noria n'arrivait même plus à distinguer le corps rougeoyant des créatures, maintenant recouvert d'une couleur noire de jais. La Sage revint, les ailes déployées, puis se laissa tomber à son point de départ.
Tournée vers le vallon, elle tendit l'index vers l'avant. Elle dessina un cercle cabalistique avec différents symboles du bout du doigt. Elle écrivit le mot « noir » à l'intérieur, puis prononça :
– Couleur : noire.
À ces simples mots, un silence de mort survint dans toute la vallée. Noria écarquilla les yeux en voyant les créatures s'arrêter, comme si elles venaient de mourir. Leur corps tomba, inerte, avant d'exploser en des flaques d'eau sombre. En l'espace d'un instant, l'armée entière fut décimée. Et dans tout ça, Serah redescendait de son perchoir, un peu de sueur sur le front, mais sans paraître épuisée d'avoir utilisé tant de magie. Ce fut à cet instant que Noria comprit la différence de puissance entre un Sage et un Titanomancien lambda.
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