Chapitre Unique : Une nuit sans fin
Je me réveille ce matin-là, et il me semble que l’air autour de moi est plus lourd qu’hier. C’est comme si une brume invisible s’était installée dans mon esprit, enveloppant chaque pensée dans une brume opaque. Un vide insondable s’étend dans ma poitrine, un gouffre silencieux dont je ne comprends pas la source. Mes yeux cherchent instinctivement mon téléphone, comme un ancrage dans un monde qui semble soudainement incertain. J’ouvre les yeux, mais tout semble flou, comme si je n’étais pas tout à fait réveillée, comme si je n’étais pas tout à fait moi.
Je fais défiler les messages. Des mots froids, des notifications sans saveur, des phrases échangées avec d’autres. Les publications de mes amis m’éclatent à la figure, comme des éclats de verre frappant un miroir. Quelque chose m'échappe, une sensation étrange qui me frôle l’âme, mais je me dis que c’est probablement moi qui suis trop absorbée par mes pensées, que je suis simplement fatiguée et que tout cela n’a pas de sens. Et pourtant, un frisson d’inquiétude se glisse en moi,une inquiétude pour moi même...un malaise sourd, comme une ombre qui se déplace à la périphérie de ma vision. Ce sentiment persiste, me tourmente, mais je me secoue, pensant que c’est sans doute moi qui me fais des idées.
La journée s’étire, semblable à un fil ténu, fragile. Je parle, je souris, je me mêle à la danse quotidienne des mots et des regards. Mais au fond, je me sens déconnectée, comme un marionnettiste dont les fils se brisent un à un. Les conversations sont comme des échos lointains, des murmures qui n’atteignent pas vraiment mon cœur. Je suis là, mais je ne suis pas vraiment là. Je me laisse emporter par le flot, je me force à répondre et réagir. Mais l’intérieur de moi est un abîme, un vide que je ne sais comment combler. Et puis, tout à coup, la mer calme de ma conscience se transforme en tempête. La panique me prend par la gorge comme une main invisible, un étau glacé qui m’empêche de respirer. Je suffoque. Le monde se rétrécit autour de moi, rétrécit jusqu’à n’être plus qu’une étroite cage. Mon cœur bat à un rythme frénétique, comme un tambour assourdissant, résonnant dans mes oreilles. Je ne contrôle plus rien. Les pensées tourbillonnent, se heurtent les unes aux autres dans un ballet chaotique. Mes mains tremblent, et mon souffle est court, irrégulier. Je lâche le téléphone, le monde autour de moi se brouille, et je suis là, seule, avec cette terreur qui grandit en moi.
Les larmes qui avaient cesser depuis bien longtemps de couler commencèrent à ruiseler. Une pluie froide et silencieuse tombe sur moi, me noyant dans son torrent. Quatre heures passent ainsi, où le temps semble se suspendre. La nuit arrive, mais le sommeil, ce vieil ami, me fuit comme un mirage insaisissable. Je ne trouve ni réconfort, ni lumière dans l’obscurité. Mon regard se pose sur mon téléphone une nouvelle fois, avec l’espoir désespéré de trouver une échappatoire, un message, une présence. Mais il n’y a rien. Rien que le vide des écrans, des silences. Aucun mot de mes amis. Aucun geste, aucune parole. Je suis là, perdue dans cette nuit sans fin, me noyant dans l’écho du silence. Personne ne semble voir que je suis en train de m’écraser sous le poids de mes propres angoisses.
Les jours passent. Chaque instant semble suspendu dans une torpeur qui ne veut pas me lâcher. Je m’éloigne de tout le monde, doucement, imperceptiblement. Les amies que j’aimais du fond du cœur, celles pour qui j’aurais tout donné, semblent se perdre dans un autre monde, un monde que je ne connais plus. Elles ont trouvé de nouvelles complicités, de nouveaux visages, de nouvelles amitiés. Et moi, je ne suis plus qu’une ombre dans leurs vies. Je me tiens à l’écart, observant de loin, constatant que l’amour que j’avais pour elles ne signifie plus rien à leurs yeux. Un abîme se creuse entre nous, insurmontable. Et la peur me prend à la gorge à chaque instant, me tirant hors de la réalité. Devrais je m'éloigner pour moins souffrir ? Non je préfère souffrir que faire souffrira
Je me sens frapper, soudainement, comme une vague froide qui engloutit tout. Elle arrive sans prévenir, cette sensation qui me coupe le souffle, me fait vaciller. Puis elle revient, fidèle, implacable, comme une vieille compagne maléfique. Un coup brutal au cœur, comme si mon corps se rappelait qu’il est fragile, qu’il n’est qu’une enveloppe qui peut se déchirer à tout moment. La douleur est sourde au début, puis elle grimpe, elle envahit chaque recoin de moi. Et tout à coup, c’est le vide. Je suis là, suspendu, me tenant à peine au bord du monde, comme si tout pouvait s’effondrer en un instant.
Cette maladie. Elle me dit que je ne suis qu’un souffle, qu’un instant dans l’éternité. Elle me donne un coup, pour me faire sentir ma propre fragilité, me rappeler que la vie peut m’échapper à tout instant, comme un rêve qui se dissipe au matin. Et alors que je lutte contre cette sensation de vertige, alors que mes pensées s’embrouillent, un autre coup me frappe, plus cruel encore. Elle me dit que "Elle" aussi, cette personne, cette autre âme qui m’est chère, peut disparaître à tout moment. Elle n’est pas à l’abri. Elle peut, elle aussi, être emportée par le même souffle invisible qui m’effleure. La pensée me frappe, me glace encore plus que la douleur de mon propre corps.
Et cette prise de conscience me laisse sans air, sans repères, comme un poids qui me presse la poitrine, m’empêche de respirer, de penser.
Me levant d'un bon déterminer, je reviendrai, déposer un baiser sur ton front, a tes pieds je salirais mes joues , mouillant le sol de mes larmes de joie.
Heureuse de te savoir en vie
La nuit devient mon seul refuge, . Le sommeil, qui devrait être un échappatoire, devient un terrain hostile où mes démons dansent autour de moi. Je ne dors plus vraiment et n'avale rien. Je me tourne, je me retourne dans mon lit, la tête pleine de pensées qui s’entrechoquent, comme des vagues contre des rochers. Le silence de la nuit me serre le cœur, me renvoie à ce vide que je ne peux combler. Je met ma main sur ma poitrine, pourquoi cela fait si mal ?
Je prends mon téléphone, encore une fois, mais je l’éteins presque aussitôt, comme si cet objet pouvait me ronger encore davantage, et c'était le cas. Je m’enfonce dans la couette, me recroquevillant comme une coquille vide, espérant trouver la paix, même si je sais que ce n’est qu’un leurre. Je me laisse sombrer dans un sommeil sans rêves, sans lumière, une plongée dans l’oubli, encore et encore.
Il y a des jours où tout semble partir dans des directions opposées, où chaque petit souci s’accumule pour former une montagne invisible. Le genre de montagne que personne ne voit, mais que je porte sur mes épaules comme une charge silencieuse. Des moments où les pensées se bousculent, où les angoisses se croisent, où les petites choses qui me semblent insignifiantes se transforment en véritables fardeaux. Les relations, les attentes, les peurs... tout ça se mêle dans un tourbillon, et pourtant, je fais semblant de tout contrôler. Parce qu’au fond, il faut que ça aille bien. Il faut que je tienne.
Et malgré tout, je tiens. Je me dis que tant que je respire, tant que je suis encore debout, tout ira bien. Même si tout semble aller à l’envers, même si le poids des soucis me presse, je me force à avancer. Parce qu’il le faut. Parce qu'il n'y a pas d’autre choix que de continuer à sourire, à faire que tout va bien. Et peut-être que, quelque part, ça me permet de respirer, de garder une forme de contrôle. Parce qu'au fond, même si tout va mal, je vais bien. Parce qu’il le faut. Et par ce que je vais bien
[Avant vos messages de soutiens : cette histoire ne parle pas forcément de moi je l'ai juste écrite comme ça moi je vais très bien ! ]
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