Prologue
Un bruit horrible retentit dans les oreilles de Greg. Le jeune homme regarda autour de lui. Il vit soudain, à l'horizon, en direction de l'église, une épaisse fumée grise s'élever dans les airs.
Une bombe avait explosé.
Comme d'habitude, il abandonna son activité pour se précipiter chez lui. Il savait que c'était le mieux à faire dans cette situation.
Ce n'était pas la première fois que ça se produisait. Ses propres parents avaient perdu la vie lors d'une explosion similaire, il y a près de 10 ans.
Greg monta sur son vélo et pédala à toute allure en traversant sa belle ville à moitié détruite par la guerre.
Des tags recouvraient la plupart des bâtiments ; de nombreuses affiches faisant ou l'éloge ou la critique de l'Empereur habillaient les murs et poteaux de la ville ; des habitations étaient détruites et les parcs, saccagés.
En entrant chez Lui, Greg téléphona à ses amis pour s'assurer que tous étaient en sécurité. Puis, rassuré, il profita de ce couvre-feu improvisé pour aller se reposer.
Après une bonne douche, il plongea rapidement dans les bras de Morphée.
Il se retrouva soudain dans un endroit qu'il ne connaissait pas. Il remarqua d'abord les nombreux arbres qui l'entouraient. Puis Greg cru entendre le bruit de l'eau, non loin de là. Une rivière ? Même s'il aimait beaucoup la nature, le grand brun paraissait légèrement apeuré et troublé.
Je décida enfin de sortir de ma cachette.
— Salut, lui dis-je. Je m'appelle Corentin.
Il sursauta.
— Oh bonjour, moi c'est Greg, répondit-il timidement.
— Je sais.
Un léger sourire se dessina sur mon visage tandis que Greg fronça les sourcils. Il ouvrit la bouche mais je fus plus rapide que lui.
— Écoute moi, nous n'avons pas beaucoup de temps.
— Où sommes-nous ? demanda-t-il en me coupant.
— Dans ton rêve. Je suis comme un messager.
— Un messager ? Alors vous avez un message pour moi ?
— Plutôt une mission. Écoute moi bien. La guerre que tu vis dans ton monde dure depuis bien trop longtemps.
— Je sais bien, mais nous ne pouvons rien faire...
— Détrompe toi.
Je marqua une pause. Il me regardait, intrigué.
— Est-ce que tu crois au destin ? Penses-tu que tout est déjà écrit ?
Greg mit un moment avant de répondre.
— Je ne sais pas trop... Luke aurait sûrement une théorie à ce sujet, mais je ne l'écoute jamais...
— Je vais te donner la réponse. Rien n'est laissé au hasard. Tout est prévu d'avance.
— Où voulez-vous en venir ?
Greg me semblait toujours aussi mal à l'aise. Pourtant, un petit papillon orange et noir s'était posé sur son épaule. Généralement, cela apaisait les gens.
— Tu as un grand destin, Greg.
Il n'en crut pas ses oreilles.
— Moi ?
— Toi. Et tes amis aussi. Toute la petite bande avec qui tu traînes tous les jours. Vous êtes uniques, hors du commun.
— Comment ça ?
— A vous sept, vous allez sauver votre planète.
Greg resta immobile un instant.
Puis il éclata de rire.
— Vous pensez sérieusement que je vais gober tout ce que vous me racontez ? Je vous connais pas, et je connais pas cet endroit, parce que je rêve. Oui, tout ça fait partie de mon rêve et je vais me réveiller dans un instant et reprendre mon petit quotidien banal, et je me ferais dégommer par une bombe moi aussi un jour ou l'autre. Voilà, c'est ça mon destin ! Être déchiqueté par une bombe, mon corps en mille morceaux, mon sang partout. Voilà mon destin, c'est tout simple !
Je gardais mon calme. Sa réaction n'était pas étonnante. J'étais pourtant déçu. Avec tous les gestes brusques qu'il a fait, le petit papillon était parti. Dommage, il était beau...
— Crois ce que tu veux, Greg. Le destin est le destin, tu ne peux pas y échapper.
Il se retourna pour ne rien regarder. Je savais que son regard était dans le vide et qu'il réfléchissait à tout ça. Ainsi, je marqua une pause pour lui laisser le temps de digérer ces informations. Puis, lorsque je vis enfin un mouvement de sa tête, je repris la parole.
— Le Président a une idée en tête. Il aura besoin de civils pour cela. Je te conseille de le contacter. Envoie lui une lettre par exemple. Présente toi et parle de tes amis. Décris les brièvement et explique bien les liens forts que tu tisses avec eux. Ça suffira.
— A quoi cela va servir ?
— C'est ton destin, Greg. Une grand aventure t'attend, à toi et tes amis.
— Alors pourquoi me dites-vous tout ça ? Si c'est mon destin, comme vous le dites, je devrais le faire de mon plein grès, non ? Et pourquoi je devrais vous faire confiance ?
— Le destin a parfois besoin d'un petit coup de pouce, dis-je avec un sourire.
Greg, lui, ne souriait pas du tout. Il ne savait pas quoi penser. Devait-il croire tout ça ? Ou bien n'était-ce que son imagination qui lui jouait un tour ?
Je voyais bien que Greg pensait rêver. Pourtant, même si nous étions bien dans son rêve, nous nous trouvions également dans la réalité. Seulement, il l'ignorait.
***
Greg se réveilla en sursaut. Il était en sueur. Plein d'images s'agitaient dans sa tête.
— Quel horrible cauchemar !
Il but une gorgée d'eau en essayant de ne plus penser à ce mauvais rêve, où il était en prison alors qu'il était innocent, qu'il était mort de faim et qu'un requin arriva soudainement dans la cellule, qui se mit dans le même temps à se remplir d'eau. Il avait vu la mort dans ce rêve – et différents types de mort.
En regardant par la fenêtre, il vit le soleil se lever. Sans même avoir eu besoin de regarder l'horloge, il su qu'il était aux alentours de 7 heures du matin.
C'était l'heure du footing.
Greg mangea rapidement une pomme, enfila ses baskets et sorti de chez lui.
Il avait l'avantage de ne pas vivre en pleine ville, mais plutôt dans un lieu un peu isolé du reste du monde. Sa maison était en pleine campagne, seule au milieu des arbres. Il n'était qu'à deux kilomètres de la ville, mais ressentait ici un bien être et une sécurité qu'il n'y avait plus là-bas.
Son footing lui permettait, tous les matins, de commencer la journée en étant en forme et de bonne humeur. Il traversait la forêt, voyait des insectes et animaux sauvages, passait près d'une cascade, longeait une rivière dans laquelle il pouvait se désaltérer et même parfois se baigner.
C'était le meilleur moment de la journée.
Ce jour là, Greg se sentait particulièrement en forme. Il avait eu une longue nuit et s'était bien reposé. Il avait l'impression de courir plus vite que d'habitude. Comme à chaque fois, ses yeux allaient de gauche à droite pour admirer le paysage qui s'offrait à lui. Puis il vit un joli papillon.
Un papillon orange et noir.
Des arbres.
Une rivière.
Un inconnu.
Le destin.
Un rêve.
Son rêve.
Greg s'arrêta net. Tout lui revint en tête.
Comment avait-il pu l'oublier ? Ce songe tellement étrange, qui paraissait aussi vrai que nature !
Troublé, Greg continua sa course tout en remuant sans cesse dans son esprit la conversation qu'il avait eu cette nuit là, avec cet inconnu. Ce... messager... C'était vraiment curieux.
Il vit sur sa montre qu'il était 8 heures. L'heure des informations. Grâce à son portable et ses écouteurs, il pouvait les écouter tout en courant. Il n'avait qu'à allumer la radio.
« Bonjour à tous ! Information importante que le Président a dévoilé il y a quelques minutes ! Il aurait une idée pour faire cesser la guerre et aurait besoin de volontaires ! Il demande à ce que toutes les personnes, quelque soit leur âge ou leur sexe, qui veuillent arrêter l'Empereur, envoie une lettre de candidature au palais. Cependant, il est important de noter que le Président n'a pas précisé quelle serait la mission de ces volontaires. Alors, avis aux courageux ! »
Greg se stoppa net. C'était exactement ce que lui avait dit l'inconnu dans son rêve.
« C'est quand même une grosse coïncidence... Il ne peut pas voir l'avenir, ce n'est pas possible... De toute façon cet homme n'existe pas, c'est mon esprit qui l'a créé de toute pièce ! C'est juste un hasard de la vie. Rien de bizarre ! »
Bien qu'il ne se sentait pas très rassuré, Greg continua sa course pour rentrer chez lui.
« Après tout, je n'ai rien à perdre... C'est quand même dingue cette histoire ! »
Arrivé chez lui, Greg fit comme ce qui lui avait été indiqué dans sa vision. Il se présenta en quelques lignes, expliquant son expériences et ses passions. Puis il parla de ses amis, un par un, en précisant leurs caractères et le lien qu'il avait avec eux. Il passa outre leur rencontre, c'était une trop longue histoire. Il finit en signant puis glissa la lettre dans l'enveloppe.
Il n'avait plus qu'à attendre que le destin fasse son travail.
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