18 - Le banc
"J'avais 8 ans. J'étais venu faire un pique-nique avec mes parents, dans ce parc. Puis j'ai joué au ballon avec mon père. A un moment donné, il l'a envoyé un peu trop fort, alors j'ai du aller le chercher à coté d'un banc.
Ce banc.
Sur ce banc, il y avait une petite fille de mon âge qui semblait triste. Elle était assise, seule. Je pouvait lire sur son joli visage qu'elle venait de pleurer. Ses yeux brillaient encore et étaient légèrement rouges. C'est donc naturellement que je l'ai invitée à jouer au ballon avec mon papa et moi. Un sourire s'est dessiné sur son visage, ses yeux ont brillé de joie. Elle a accepté, puis a bondit du banc.
Nous avons joué pendant environ une heure, puis mon papa me dit que nous devions rentrer à la maison. Mais je n'avais pas vu le temps passer et je voulais continuer de jouer avec elle.
Du coup, nous avons passé un marché : tous les samedis après-midi, nous viendrons dans ce parc et nous jouerions au ballon pendant une heure.
C'est ce qui s'est passé pendant plusieurs années.
Nous sommes devenus amis, puis meilleurs amis.
A 15 ans, nous parlions sur ce banc. C'est là que s'est passé notre premier baiser.
A 17 ans, je suis parti 3 ans faire le service militaire. Je l'ai quitté ici. Tous les jours, chaque secondes, je pensais à ses cheveux blonds, ses yeux bleus et son parfum qui me donnait l'impression d'être dans un champs rempli de fleurs sauvages quand j'étais près d'elle. Je pensais qu'avec le temps elle m'aurait oublié et aurait rencontré quelqu'un d'autre. Mais quand je suis revenu, elle était là, seule. Nous nous sommes retrouvés sur ce banc. Un an plus tard, à 21 ans, quand la nuit fraîche est tombée un soir de printemps, je l'ai demandée en mariage, sur ce banc.
Elle a accepté.
Notre mariage s'est passé en plein air. Devant ce banc. Notre famille et nos amis étais là, dans une tenue élégante. Mais c'était elle la plus belle. Dans sa longue robe blanche et son voile transparent, elle semblait être la plus heureuse des femmes, tout comme j'étais le plus heureux des hommes. Elle avançait en direction de l'autel, tout doucement, en me fixant du regard et en souriant. La fin de l'été approchait mais il faisait encore bon et le ciel était bleu. Les oiseaux chantaient pendant la cérémonie.
Après, quand tout le monde est parti et que nous nous sommes retrouvés seuls, la bague au doigt pour les premiers instants de notre vie, nous avons passé le reste de la journée sur ce banc.
10 mois plus tard, mon fils est né. Ma femme a perdu les eau alors que nous regardions des enfants jouer au ballon dans ce parc, en étant assis sur ce banc.
Avec lui, nous venions souvent ici. C'était comme notre deuxième maison.
A 80 ans, nous sommes de nouveau venus sur ce banc. Le ciel était bleu, il faisait bon, c'était une journée agréable. Soudainement, je l'ai prise dans mes bras.
Et c'est là, sur ce banc, dans mes bras, qu'elle a fait son dernier souffle.
Depuis, tous les jours, quelle que soit la météo, je viens sur ce banc et j'y passe presque toute la journée. Je suis décidé : c'est sur ce banc que je partirais."
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